L’opposition conclut une alliance face à Patrice Talon

Alors que Patrice Talon va probablement se présenter pour un second mandat lors des élections présidentielles prévues le 11 avril 2021, l’opposition s’organise pour former un bloc contre lui.

En effet, le parti Les Démocrates de l’ex-président Yayi Boni a conclut une alliance avec deux autres partis et un mouvement pour les prochaines échéances électorales.

C’est le front anti-Talon qui se met en place. Baptisée le Front pour la restauration de la démocratie, cette alliance a pour objectif de faire cause commune pour obtenir l’alternance au pouvoir et réclame un scrutin ouvert et transparent.

« Nous avons choisi ce nom face au péril et au recul démocratiques en cours au Bénin, pays pourtant pionnier des conférences nationales en Afrique », explique un des artisans de ce front.

Outre Les Démocrates, la Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (DUD) de Valentin Houdé et la Grande solidarité républicaine (GSR) de Antoine Guédou sont les partis politiques qui le composent. Auxquels s’est associé un mouvement, celui du constitutionnaliste Joël Aivo.

Nouveau venu dans l’arène, omniprésent sur le terrain, ce dernier multiplie les attaques contre Patrice Talon. « Nous avons choisi de ne pas abandonner le pays, explique-t-il. Nous avons dit que ce pays ne sera soumis à aucune dictature et que personne ne plus fort que son peuple pour soumettre le pays à ce qu’il n’a pas choisi. Voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui. »

Le premier président du Front, Valentin Houdé a lu la déclaration de naissance, qui contient surtout les préalables suivants : « l’application immédiate des arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme demandant le maintien de la Constitution du 11 décembre 1990, l’organisation d’un dialogue inclusif et l’abrogation des lois liberticides. »

Le nouveau front anti-Talon ne réunit pas encore toute l’opposition, il manque pour l’instant deux poids lourds, l‘Union sociale libérale de Sébastien Ajavon et Restaurer l’espoir de Candide Azanaï.

Bruit de bottes dans la grande famille du parti politique FCBE

Le parti Forces cauris pour un bénin émergent (Fcbe) vient d’obtenir son récépissé provisoire d’existence.  L’annonce a été faite dans la journée de ce 21 septembre 2019.

Au Bénin, les partis politiques, pour exister désormais, doivent se conformer aux nouvelles lois électorales à savoir la charte des partis politiques et le code électoral. Le chemin de conformité exige aux partis politiques d’accomplir certaines formalités d’ordre administratif. Ce qu’a entrepris de faire plusieurs partis politiques pour être en règle vis-à-vis de la législation. Mais des irrégularités constatées dans le dossier de certains partis les ont empêchés de participer aux élections législatives d’avril 2019. Cela ne l’est à pas pour autant dissuader de faire ce qui est exigé pour avoir ce qui leur confère une existence légal et juridique. Ainsi  le parti Fcbe vient d’obtenir son sésame.

Cependant, l’évènement crée plus de bruits et divergences au sein du parti qu’il devrait réjouir ses membres et sympathisants.   A travers les réseaux sociaux, les ténors du parti se lancent des piques. Les uns crient au complot et dénoncent le cheminement et pratiques entrepris pour l’obtention du récépissé du parti. Les autres contra-attaquent en justifiant. Dans ce rififi, on apprend le remplacement du Secrétaire exécutif du parti et d’un de ses adjoints. Des questions qui fâchent donc !

Pour le porte-parole du parti, l’ancien député Nourénou Atchadé, « … Le parti FCBE garde intacte la composition de son bureau exécutif élu au congrès des 10 et 11 février 2018 à Parakou, et reconduit au congrès de mise en conformité aux nouvelles dispositions de la charte des partis politiques, tenu à Abomey-Calavi le samedi 29 décembre 2018 ». Il ne comprend donc pas comment changement et remplacement ont pu être opérés à la tête du parti pour fini par aboutir à l’obtention du récépissé provisoire. Pour lui, il faille certainement avoir ce document d’existence mais pas à tout prix  et surtout pas par des procédés douteux. Il insinue que ceux qui ont conduit le dossier et obtenu leur récépissé auraient trahi le parti quelque part en connivence avec le gouvernement.

De l’autre côté ses autres  camarades du parti incriminé dont l’ancien Ministre de la défense, Théophile Yarou, expliquent  et rassurent que c’est ce qu’il fallait faire qui a été fait. Pour Théophile Yarou, l’impératif est d’avoir le papier d’existence. Au sujet du remplacement du Secrétaire national et d’un de ses adjoints il, il soutient que cela a été fait parce que conformément à un arrêté ceux-ci ne peuvent pas fournir certaines pièces, en son temps,  pare qu’étant recherchées par la justice. A l’en croire il n’y a pas lieu de polémiquer parce que ces personnes n’auraient pas été exclues du partis mais remplacées.

Il est curieux d’observer qu’une bonne nouvelle pour le parti qui doit fédérer ses membres les divise.

Le parti de l’ancien président de la république risque une scission. Les positions sont de plus en plus  fermes et radicales. Ça grogne fort. L’absence de ce dernier du territoire national est une situation qui complique davantage celle du parti.