Hausse de 339.500 tonnes des embarquements de marchandises au Port de Dakar

Les embarquements de marchandises au Port autonome de Dakar (PAD) durant les deux premiers mois de 2020 ont connu une augmentation de 339.500 tonnes comparés à la même période de l’année 2019, a appris APA auprès de l’entreprise portuaire.Ces embarquements se sont établis à 1.178.000 tonnes contre 838.500 tonnes au terme des deux premiers mois de 2019, soit une progression de 40,48% en valeur relative.

Cette situation est essentiellement due aux phosphates et aux produits de la mer.

Les embarquements de phosphates ont en effet enregistré une forte progression de 50,62%, passant de 92.300 tonnes en 2019 à 139.030 tonnes un an plus tard. Quant aux produits de la mer, ils ont cru de 4,73% à 48.700 tonnes contre 46.500 tonnes en 2019.

En revanche, les marchandises diverses ont connu une baisse de 19,72% à 561.670 tonnes contre 699.700 tonnes à fin février 2019.

Concernant les débarquements de marchandises, ils ont enregistré une hausse de 4,21%, passant de 2.415.200 tonnes à fin février 2019 à 2.516.900 tonnes un an plus tard. Cette situation est occasionnée principalement par les produits de la mer, les hydrocarbures raffinées et dans une moindre mesure les marchandises diverses.

Concernant les produits de la mer, ils augmenté de 16,83%, passant de 46.000 tonnes au terme des deux premiers mois de 2019 à 61.300 tonnes un an plus tard.

De leur côté, les débarquements d’hydrocarbures raffinés ont progressé de 12,05% à 245.750 tonnes contre 219.320 tonnes à fin février 2019.

Quant aux débarquements de marchandises diverses, ils ont augmenté de seulement 2,97% à 2.081.950 tonnes contre 2.021.820 tonnes en 2019.

En revanche, les débarquements de pétrole brut se sont établis à 127.930 tonnes contre 128.140 tonnes en février 2019, soit un léger repli de 0,16%.

Covid-19 : l’état d’urgence prolongé au Sénégal

Le président de la République Macky Sall a prorogé, pour une durée de 30 jours, l’état d’urgence en vigueur depuis le 23 mars dernier afin d’affronter le nouveau coronavirus.Le décret, prorogeant l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national, a été signé par le chef de l’Etat ce dimanche. S’adressant à ses concitoyens, dans un discours retransmis sur la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique), Macky Sall avait souligné que « la vitesse de progression de la maladie nous impose de relever le niveau de la riposte. A défaut, nous courons un sérieux risque de calamité publique ».

Cet état d’urgence est assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures. Les pouvoirs publics, constatant la circulation rapide du virus, ont ensuite interdit le transport transrégional.

La loi sur l’état d’urgence confère aux autorités administratives compétentes un certain nombre de pouvoirs. Il s’agit entre autres de la réglementation ou de l’interdiction de la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures, de l’interdiction, à titre général ou particulier, de tous cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique, de l’interdiction, à titre général ou particulier, des réunions publiques ou privées de quelque nature qu’elles soient, susceptibles de provoquer ou d’entretenir le désordre et de la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions.

Dans sa stratégie de lutte contre le Covid-19, le gouvernement a ordonné la fermeture de tous les lieux de culte et prohibé les rassemblements publics. A ce jour, 1182 cas de coronavirus ont été déclarés au Sénégal dont 372 guérisons et 9 décès. 

La suspension des vols internationaux a porté ses fruits puisqu’il n’y a plus de cas importés mais les cas contacts suivis et surtout ceux communautaires se multiplient à un rythme inquiétant.

 

Covid-19 : la livraison express a le vent en poupe au Sénégal

En ces temps troublés, le coronavirus ne laisse pas le choix au gouvernement du Sénégal qui déconseille les déplacements non essentiels. Une aubaine pour les professionnels de la livraison rapide.Du haut du balcon, Oumar Basse donne délicatement des directives à quelques livreurs qui sont dans une camionnette garée sur le parking. A seulement 28 ans, il est le co-fondateur de Yobanté express (envoyer un colis en wolof, langue dominante au Sénégal). Cette start-up, en quinze mois d’exploitation, a fait son trou dans ce secteur.

Au siège de la société à Dakar, à proximité du Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices), le natif de l’Île à Morphil (près de 400 kilomètres au nord de la capitale), supervise avec entrain les opérations.

« On a beaucoup plus d’activités en cette période de crise sanitaire. Les gens préférent rester à la maison et faire des commandes. Yobanté express leur présente une offre répondant à leurs besoins », explique Oumar.

Le Sénégal, comme 52 autres nations africaines, fait face au Covid-19. Ce pays a franchi, depuis le 1er mai, la barre du millier de cas. Et plus le virus se répand, plus la population a la boule au ventre. Certains s’enferment à double tour et se ruent vers les services de livraison.

Yobanté express (Yes) s’est rapidement adaptée à la nouvelle donne. « En partenariat avec plusieurs boutiques et magasins de la place, (on) vous propose de faire vos courses quotidiennes », annonce l’entreprise sur sa page Facebook.

Pour être livré, le client dresse sa liste de produits puis effectue le règlement via une application de paiement électronique. Par mesure de précaution, « on a sensibilisé nos livreurs internes et indépendants sur les comportements à adopter comme la distanciation sociale, le port de gants ou de masque et l’utilisation du gel hydroalcoolique », insiste M. Basse.

Grâce à une tarification « très abordable », Yes se positionne aujourd’hui comme un acteur de taille de la livraison dont l’essor fulgurant s’associe à celui du commerce en ligne.

Par exemple dans la région de Dakar, divisée en six zones, les coûts varient en temps normal de 1200 à 4000 F CFA (entre 1,8 et 6 euros). Si le poids du colis dépasse 10 kilogrammes, l’excédent est facturé à 250 F CFA (38 centimes d’euros) le kilo.

« Les clients sont rassurés qu’on leur livre les produits de leurs supermarchés et boutiques préférés. On fait des achats pour des particuliers et des entreprises. Cela augmente considérablement nos opérations », se réjouit cet entrepreneur au physique imposant.

Yobanté express possède une flotte composée de quatre camions, d’une trentaine de scooters et de deux tricyles. En plus, elle s’appuie sur un « réseau résilient » de 250 points relais et 300 transporteurs indépendants déployés sur toute l’étendue du territoire national.

Pour barrer la route au nouveau coronavirus, le chef de l’Etat du Sénégal Macky Sall a décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures. A Yes où les livraisons pouvaient s’exécuter de 9 heures jusqu’à 20 heures, un réaménagement du travail s’imposait.

Désormais, « on ouvre de 8 heures à 17 heures pour permettre aux employés de rentrer tranquillement chez eux. On privilégie également le télétravail pour l’équipe commerciale et celle de la communication », explique Oumar, doctorant en Machine learning (technologie d’intelligence artificielle) à l’Université de Piacenza, en Italie.

Avec l’interdiction formelle du transport transrégional, le patron de la start-up concentre principalement ses forces à Dakar. Pour lui, la mesure prise par le gouvernement sénégalais est « pertinente » dans le cadre de l’offensive contre l’envahisseur : le Covid-19.

A l’instar de Yobanté Express, les livreurs informels de la capitale tirent aussi profit de l’auto-confinement de bon nombre de citadins. Sous le couvert de l’anonymat, l’un d’entre eux confirme cette tendance haussière : « Mon activité a bondi avec la livraison de nombreux produits vendus dans des commerces en ligne ».

Dans ce contexte, de grandes surfaces comme Auchan comptent booster leurs ventes en misant sur un service de livraison sur mesure. L’enseigne d’origine française permet aux consommateurs sénégalais de faire leurs courses sur son site internet puis d’aller les récupérer en magasin.

A travers ce nouveau service, la multinationale veut « offrir à chacun la possibilité de se nourrir » sans risque de contamination. Auchan peut ainsi décongestionner ses supermarchés surtout en cette période où les autorités étatiques incitent les citoyens à rester chez eux afin de limiter les infections.