Le Covid-19 au premier plan dans la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, reçus vendredi à APA, traitent essentiellement de l’actualité liée au coronavirus avec notamment la reprise probable des enseignements dans les écoles et universités et la controverse sur le retour des expatriés emportés par le virus.Avec la réouverture des classes prévue le 2 juin prochain, Sud Quotidien estime que le Sénégal est « à l’épreuve du virus ». En effet, ce journal fait constater que « l’hivernage approche à grands pas dans certaines régions (surtout du sud) où prolifèrent les abris provisoires ». Partant de là, il en déduit que « les conditions de reprise (des cours) ne génèrent (pas la) sérénité » chez les syndicalistes et les parents d’élèves.

C’est pourquoi, les enseignants émettent des « réserves » dans L’AS. Dans les colonnes de ce quotidien, Abdoulaye Ndoye, le Secrétaire Général du Cusems (Cadre unitaire des syndicats d’enseignants) soutient que « le sauvetage des vies humaines prime sur (celui) de l’année scolaire » là où le Secrétaire Général du Saemss (Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal), Saourou Sène estime que « cela va être compliqué de vivre avec la pandémie à l’école ».

Même son de cloche du côté du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) dont le Secrétaire Général, Malick Fall déclare que « ce qui est important aujourd’hui, c’est de faire en sorte que la maladie soit endiguée. Toute notre énergie, nous devons la concentrer (dans cette bataille). Une fois que cela est fait, les enseignants sont prêts à consentir tous les sacrifices ».

En tout cas, L’Observateur se fait l’écho du « nouveau calendrier des examens ». A en croire ce journal, celui du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et de l’entrée en 6e devrait être organisé « les 26 et 27 juillet 2020 », le baccalauréat « devrait se tenir à partir du 3 août » et le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) « est prévu pour le 17 août 2020 ».

Pendant ce temps, EnQuête fait savoir que « de plus en plus, des enfants sont contaminés. Ils sont une cinquantaine à avoir été infectés ». Parmi eux, il y a « des bébés et des talibés (élèves coraniques qui mendient dans les rues en Afrique de l’ouest) », précise Vox Populi. D’après ce journal, c’est « un aveu d’échec » pour le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants qui reconnaît que « les résultats obtenus sont bien en deçà des objectifs fixés ».

Pour sa part, Le Soleil informe que « les parents des émigrés (sénégalais) décédés du Covid-19 devront se résigner à enterrer leurs proches à l’étranger. (La Chambre administrative de) la Cour suprême a rejeté la requête introduite par le Collectif de la diaspora pour le rapatriement des corps ».

Vent debout contre cette décision dépourvue de « caractère scientifique », les requérants annoncent dans Sud Quotidien « une saisine du Comité des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (Onu) ».

De l’avis de Me Assane Dioma Ndiaye, l’un des avocats dudit collectif cité par ce journal, « c’est une atteinte à une liberté fondamentale », pendant que Mame Diarra Fam, la députée de la diaspora, note « une situation inquiétante ».

De son côté, EnQuête souligne que les « paysans (sont) angoissés » par la perspective d’une campagne agricole au temps du coronavirus. Poursuivant, ce quotidien rapporte que « les greniers (sont) vides mais les premiers acteurs concernés ne sont pas prêts (avec) l’absence de revenus et l’obtention incertaine de semences ». Toutefois, indique EnQuête, le président de la République Macky Sall prévoit une enveloppe de « 60 milliards F CFA » pour la campagne agricole 2020-2021.

Le coronavirus met les gaz dans la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, parvenus jeudi à APA, se font toujours l’écho du Covid-19 dont l’accélération de la circulation inquiète les pouvoirs publics.Vox Populi annonce que la « barre des 100 cas par jour a été franchie » au Sénégal « pour la première fois (hier) mercredi ». Le Quotidien en déduit que le « Covid roule à 100 ». Ce journal souligne que le nouveau coronavirus « a un peu mis le turbo en atteignant le nombre symbolique de 100 cas testés positifs ; 104 pour être plus précis ».

« Le Covid-19 (est) de plus en plus menaçant », soutient L’AS, avant de noter que « la liste macabre s’allonge. En l’espace de 24 heures, le Sénégal a été frappé par deux décès liés au (coronavirus), portant ainsi à 12 le nombre de personnes mortes » de la maladie contagieuse.

L’un des derniers individus décédés du virus au Sénégal est âgé de 37 ans. Comme le souligne EnQuête, « c’est la plus jeune victime. Mais, selon plusieurs sources concordantes, (le défunt) souffrait d’hypertension, de diabète et de surpoids ». Dans le jargon médical, c’est ce qu’on appelle des comorbidités. En clair, ce sont des facteurs qui accroissent la virulence du coronavirus.

Cela fait dire à L’Observateur que cette pathologie « terrasse tous les âges ». Selon ce quotidien, la plus jeune victime du Sénégal, pour l’instant, qui souffrait (également) d’asthme, est « un infographe mort au front ».

En effet, relate L’Observateur, « dans les ruelles escarpées de Reubeuss (quartier de Dakar), les personnes rencontrées sont unanimes. (Le défunt) était foncièrement engagé dans la lutte » contre le coronavirus qui l’a finalement emporté.

De son côté, Sud Quotidien fait savoir que « le corps médical (est aussi) touché surtout dans les villes où l’on note le non-respect des mesures barrières. Ainsi, après les cas positifs déclarés au niveau des personnels de santé de l’Hôpital Principal de Dakar, Touba (centre) et Thiès (ouest) ont également subi le même sort ».

EnQuête, sous le titre « La désertion ! », indique que les « diabétiques, hypertendus (et) insuffisants rénaux rechignent à fréquenter les hôpitaux, sauf en cas d’obligation ». Et cela, ajoute ce journal, provoque « une baisse de recettes » et constitue désormais une « menace » pour les salaires dans les hôpitaux, centres et postes de santé.

En ce qui concerne l’utilisation de l’Artemisia pour le traitement du coronavirus, Le Soleil renseigne que « le protocole de recherche (a été) validé par le Comité scientifique ». Le quotidien national rapporte que « les membres du Comité scientifique pour la rédaction du protocole de recherche sur le Covid-Organics malgache et les extraits de plantes du Sénégal ont remis, hier (mercredi), leurs travaux aux autorités sanitaires », après deux à trois semaines de travail.

Toujours dans Le Soleil, le Professeur Daouda Ndiaye, Coordonnateur de ce Comité scientifique, « souhaite que le Covid-Organics soit sécurisé avant qu’il ne soit mis à la disposition des populations ».

Pour le retour dans les salles de classe et amphithéâtres prévu le 2 juin prochain, le président de la République Macky Sall, d’après Le Soleil, « veut une reprise progressive dans le respect des règles sanitaires ».

Pour ce faire, précise le quotidien national, le chef de l’Etat a ordonné aux « ministres de l’Education (nationale), de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle (de) finaliser, avec l’implication des acteurs de la communauté scolaire et universitaire, les modalités pratiques ».

A cet effet, « Mamadou Talla consulte, la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique) et le Sudes (Syndicat unique des enseignants du Sénégal) proposent », mentionne Le Quotidien.

Selon ce journal, « le ministre de l’Education nationale a tenu, mardi (dernier), une réunion en visioconférence avec l’ensemble des inspecteurs d’Académie, les syndicalistes du G7, les parents d’élèves et la société civile » pour exaucer le vœu de Macky Sall.

Le Covid-19 nourrit la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, reçus mercredi à APA, traitent principalement de la réouverture annoncée des écoles, de la violation de l’interdiction des rassemblements publics et de la distribution de l’aide à la presse.L’Observateur, sous le titre « Ecoles, le 2 juin de toutes les angoisses », s’interroge sur le recommencement des cours. Selon ce journal, « le ministère de l’Education nationale a proposé plusieurs scénarii pour la reprise des enseignements (mais cette) date inquiète les parents d’élèves ».

Dans les colonnes de L’Observateur, Bakary Badiane, le président de la Fédération nationale des parents d’élèves du Sénégal (Fenapes) déclare : « Nous avons des craintes. Parce que nous ne voulons pas que l’école soit un lieu de contamination pour les enfants. Nous voulons être rassurés qu’ils seront à l’abri ».

Interrogé par ledit quotidien, le Professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses du Centre Hospitalier et Universitaire de Fann (Dakar) souligne qu’« il sera très difficile de respecter la distanciation sociale dans les salles de classe. Il faut étudier comment les gens se comportent dans les écoles avant de (prendre) des mesures ».

De son côté, Docteur Abdoulaye Bousso, Coordonnateur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) pose, dans L’Observateur, des conditions sine qua non : « Il faut que les classes aient moins d’élèves, un élève par table. Il faut que les élèves (tout) comme les enseignants portent un masque et il faut aussi veiller à ce qu’il n’y ait plus de regroupement dans la cour de l’école ».

Dans Le Soleil, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) exige des pouvoirs publics « des dispositions anticipatoires », non sans ajouter que « l’entrave au fonctionnement normatif du système éducatif, relevant d’une pandémie, met chaque pays devant sa responsabilité historique de trouver une réponse convenable à sa situation ».

Pour sa part, EnQuête informe que « Bara Guèye, le Directeur Général de Clean Oil et des griots (sont) arrêtés (pour) violation de l’état d’urgence ». En effet, rapporte ce quotidien, « ce week-end, un mariage de VIP (personne très importante, sigle en anglais) a été célébré à Dakar. Il y avait beaucoup de gens connus. Des photos et vidéos ont été partagées sur les réseaux sociaux. Le Procureur ne s’est pas fait prier pour s’autosaisir. Il a instruit les éléments de la Brigade de recherches de procéder à l’arrestation de toutes les personnes identifiées ».

L’Observateur renseigne que « le couple de mariés, Adja Diallo (ex-mannequin), Niang Kharagne Lô et (le chanteur) Alassane Mbaye (sont) parmi les personnes arrêtées » avant de préciser que « la célébration de (cette) union (a été) organisée en grande pompe samedi dernier dans une somptueuse résidence privée dakaroise ».

Sur un tout autre sujet, EnQuête annonce « la révolution domestique » pour concilier télétravail et vie familiale. Dans ce journal, Bator Seck, assistante administrative et financière de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) estime que « le télétravail est une solution miracle pour les femmes » là où la sociologue Fatima Cissé Sy soutient que « nos habitations sont souvent petites et pas adéquates pour le télétravail ».

Les journaux d’aujourd’hui se font aussi l’écho de la distribution de l’aide à la presse. D’après Sud Quotidien, « les médias (sont) en ordre de bataille contre le corona sinistre ». En tout cas, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) dénonce, dans ce journal, « une aide à la presse distribuée dans des conditions peu orthodoxes ».

Dans un communiqué exploité par Le Quotidien, cette organisation dirigée par Mamadou Ibra Kane critique l’attitude de la tutelle qui est allée « totalement à contre-courant des recommandations du chef de l’Etat en distribuant l’aide à la presse selon des critères inavouables ».

Le Cdeps réclame ainsi, note Vox Populi, que « le ministère de la Culture et de la Communication associe les acteurs des médias (dans) la définition des critères de répartition de l’aide à la presse » et que celle-ci « fasse l’objet d’un arrêté de répartition où seront dévoilés tous les bénéficiaires et les montants qui leur sont alloués ».