Remous au sein du parti Fcbe : L’adresse du président d’honneur, Boni Yayi

L’information d’obtention du récépissé du parti Forces cauris pour un Bénin émergents (Fcbe) alimente la polémique.

Le principal parti d’opposition de l’ancien président de la république, Boni Yayi est en effervescence. L’obtention du document à valeur d’existence légale divise.  L’exclusion de certains membres du parti, les négociations de couloir avec le pouvoir pour l’obtention du récépissé constituent, entre autres, des sujets à débat. Désormais, deux camps se dégagent du parti. Ils s’attaquent et contre-attaquent.

Dans ce tohu-bohu, le président d’honneur du parti, Boni Yayi sort de son mutisme dans lequel il s’est mué depuis son départ de Cotonou pour un pays européen où il se soigne. Voici l’intégralité de son message.

 

MON ADRESSE AU SUJET DE LA POLÉMIQUE ACTUELLE AU SEIN DU PARTI FCBE

Militantes et militants du Parti FCBE.
Béninoises et Béninois;
Mes très chers compatriotes,

Depuis la soirée d’hier 20 septembre 2019, de mon lit d’hôpital, j’ai appris qu’il s’est ouvert un débat sur fond de polémiques autour d’un certain récépissé provisoire qui aurait été attribué aux FCBE contre l’éviction de certains membres influents du parti, non condamnés, en exil pour leurs opinions et leur attachement aux idéaux du parti.

Je voudrais par la présente signaler qu’en ma qualité de Président d’Honneur, je n’ai été associé ni de loin ni de près à aucune étape de ce processus ou de ce deal alors que les statuts de notre parti l’exigent dès lors que ce processus concerne une orientation de fond. Je l’ai aussi vécu comme tout le monde sur les réseaux sociaux. Je ne saurais donc cautionner une telle démarche exclusive visant à affaiblir la Résistance que mène l’Opposition à laquelle appartient FCBE pour le retour de la démocratie et de la paix dans notre pays. Le préalable est la reprise du scrutin législatif du 28 avril 2019, sur une base consensuelle, équitable et transparente.

Notre démocratie doit éviter que les dirigeants procèdent à des nominations aux postes électifs. Notre Parlement, socle de notre démocratie, dans notre Loi Suprême de l’État, ne saurait déroger à cette règle surtout que l’élection de ses membres relève de la compétence du Peuple. Un Parlement sans opposition n’existe nulle part dans les grandes démocraties de notre temps contemporain.

Que dire donc de l’exception béninoise actuelle ?

Ce qui s’est passé n’est pas neutre sur la gouvernance actuelle et future de notre pays.

Toute exclusion dans un processus électoral de ce niveau n’est qu’un poison pour la Nation parce que source de tensions et d’instabilités pour aujourd’hui et demain.

J’invite donc tous les militants du parti à l’union et à la solidarité afin d’éviter le virus de la division que véhicule cette nouvelle manœuvre d’exclusion des responsables en dehors des organes compétents du parti.

Je renouvelle mes amitiés à tous et lance un appel à l’esprit de rassemblement pour accompagner notre chère patrie commune préoccupée par le retour de la démocratie, de la paix, de la justice, du respect des libertés fondamentales, du respect des droits de l’homme et de l’emploi pour la jeunesse.

Vive FCBE dans les coeurs

Que Dieu bénisse le BÉNIN

Président Dr Thomas Boni YAYI

Bruit de bottes dans la grande famille du parti politique FCBE

Le parti Forces cauris pour un bénin émergent (Fcbe) vient d’obtenir son récépissé provisoire d’existence.  L’annonce a été faite dans la journée de ce 21 septembre 2019.

Au Bénin, les partis politiques, pour exister désormais, doivent se conformer aux nouvelles lois électorales à savoir la charte des partis politiques et le code électoral. Le chemin de conformité exige aux partis politiques d’accomplir certaines formalités d’ordre administratif. Ce qu’a entrepris de faire plusieurs partis politiques pour être en règle vis-à-vis de la législation. Mais des irrégularités constatées dans le dossier de certains partis les ont empêchés de participer aux élections législatives d’avril 2019. Cela ne l’est à pas pour autant dissuader de faire ce qui est exigé pour avoir ce qui leur confère une existence légal et juridique. Ainsi  le parti Fcbe vient d’obtenir son sésame.

Cependant, l’évènement crée plus de bruits et divergences au sein du parti qu’il devrait réjouir ses membres et sympathisants.   A travers les réseaux sociaux, les ténors du parti se lancent des piques. Les uns crient au complot et dénoncent le cheminement et pratiques entrepris pour l’obtention du récépissé du parti. Les autres contra-attaquent en justifiant. Dans ce rififi, on apprend le remplacement du Secrétaire exécutif du parti et d’un de ses adjoints. Des questions qui fâchent donc !

Pour le porte-parole du parti, l’ancien député Nourénou Atchadé, « … Le parti FCBE garde intacte la composition de son bureau exécutif élu au congrès des 10 et 11 février 2018 à Parakou, et reconduit au congrès de mise en conformité aux nouvelles dispositions de la charte des partis politiques, tenu à Abomey-Calavi le samedi 29 décembre 2018 ». Il ne comprend donc pas comment changement et remplacement ont pu être opérés à la tête du parti pour fini par aboutir à l’obtention du récépissé provisoire. Pour lui, il faille certainement avoir ce document d’existence mais pas à tout prix  et surtout pas par des procédés douteux. Il insinue que ceux qui ont conduit le dossier et obtenu leur récépissé auraient trahi le parti quelque part en connivence avec le gouvernement.

De l’autre côté ses autres  camarades du parti incriminé dont l’ancien Ministre de la défense, Théophile Yarou, expliquent  et rassurent que c’est ce qu’il fallait faire qui a été fait. Pour Théophile Yarou, l’impératif est d’avoir le papier d’existence. Au sujet du remplacement du Secrétaire national et d’un de ses adjoints il, il soutient que cela a été fait parce que conformément à un arrêté ceux-ci ne peuvent pas fournir certaines pièces, en son temps,  pare qu’étant recherchées par la justice. A l’en croire il n’y a pas lieu de polémiquer parce que ces personnes n’auraient pas été exclues du partis mais remplacées.

Il est curieux d’observer qu’une bonne nouvelle pour le parti qui doit fédérer ses membres les divise.

Le parti de l’ancien président de la république risque une scission. Les positions sont de plus en plus  fermes et radicales. Ça grogne fort. L’absence de ce dernier du territoire national est une situation qui complique davantage celle du parti.