Bénin : les prix des denrées de première nécessité fixés par le gouvernement

C’est une résolution prise par le gouvernement béninois au cours du conseil des ministres qui s’est tenu mercredi 23 mars 2022.

 

Face à la flambée des prix des denrées de première nécessité et le cri de détresse des responsables des Confédérations et des Centrales syndicales, le gouvernement du Bénin a , dans le conseil des ministres en date de mercredi 23 mars 2022, décidé d’agir entre autres sur les produits de grande consommation tels que  le riz , l’huile , le blé afin de faire face à  la cherté de la vie. Toujours dans le compte rendu du conseil des ministres,  l’Etat  béninois a suspendu également le «réajustement des tarifs d’électricité jusqu’à la fin de l’année afin de les maintenir au même niveau que l’année 2021».

La population béninoise peut pousser un ouf de soulagement dans d’autres domaines de la société  avec  les mesures de soutien aux populations. Ainsi, «l’Etat avait déjà, depuis le début de l’année en cours, renoncé partiellement à la TVA sur le riz importé ainsi qu’à toutes taxes sur le riz et les jus de fruits produits au Bénin, sans oublier qu’il subventionne les produits pétroliers pour environ 5 milliards de FCFA par mois ». Pour permettre aux populations d’atténuer un peu la flambée des prix, le gouvernement a décidé de poursuivre «l’application d’un taux forfaitaire libératoire de TVA sur le riz importé ».

Le sac de 50 kg de riz ordinaire sera désormais cédé à Cotonou à 18.450 FCFA au lieu de 20.500 FCFA.  Les huiles végétales importées ou produites localement sont exonérées de la TVA. Les prix à Cotonou passent donc de 30.000 FCFA à 25.424 FCFA (soit 1.017 FCFA le litre au détail au lieu de 1.200 FCFA actuellement) pour l’huile de coton locale. Quant à l’huile de palme raffinée locale, elle sera cédée désormais sur le marché à 23.305 FCFA au lieu de 27.500 FCFA  (soit 932 FCFA le litre au détail au lieu de 1.100 FCFA actuellement). L’huile de palme raffinée importée sera livrée à 23.305 FCFA au lieu de 27.500 FCFA  (soit 932 FCFA le litre au détail au lieu de 1.100 FCFA actuellement)

La farine de blé importée ou produite localement quant à elle est exonérée de la TVA et les « prix du sac de 50 kg passent respectivement de 25.000 FCFA à 20.000 FCFA et de 23.500 FCFA à 19.915 FCFA à Cotonou. Ce qui justifie le maintien du prix du pain à 125 FCFA la baguette de 160 g et 150 FCFA celle de 200 g». Par rapport aux prix des frets maritimes, ils ont connu «un abattement de 50% » et « de 2/3 pour les frets aériens pour le calcul des droits de douanes à liquider ».  Cette mesure  réduit donc «les droits de douanes sur l’ensemble des produits importés et de baisser leurs prix de vente aux consommateurs».  Pour se prévenir contre la pénurie de carburant, le gouvernement prévoit constituer «un stock de gas-oil » et maintenir «son prix de cession à la pompe à 600 FCFA jusqu’au 30 juin 2022 ».

Les prix de sortie d’usine du ciment, de leur côté,  sont maintenus  «à leur niveau actuel jusqu’au 30 juin 2022». Le  gouvernement a  donc  fixé les prix du ciment auxquels les Béninois doivent acheter ce produit par département. Ainsi, le prix de la tonne au consommateur  va coûter à Cotonou (Atlantique-Littoral) à  75.000 FCFA , à Porto-Novo (Ouémé-Plateau) à 74.000 FCFA, à Comè ( Mono-Couffo ) à 77.000 FCFA, à Parakou (/ Borgou) à  82.000 FCFA , à Djougou (Donga) à  82.000 FCFA, à  Natitingou  (Atacora) à  85.000 FCFA , à Kandi (Alibori) à  85.000 FCFA  et à  Malanville ( Alibori) à 90.000 FCFA.

Nouvelle flambée du prix de l’essence : Les stations-services bondées et débordées

A Cotonou et environs, l’essence impose son diktat. Elle devient rare et son prix augmente. En effet depuis le début de cette semaine, il y a une nouvelle flambée du prix de l’essence communément appelée ‘’kpayo’’ qui se vend au bord des voies.

De 600 FCFA, le prix est subitement passé à 1000 Fcfa  puis à 1200 Fcfa dans la soirée d’hier. De quoi rediriger les consommateurs vers les stations-services où le coût est moindre, 535francs CFA le litre.

Mais les stations-services bondées et débordées commencent par connaitre de rupture. L’approvisionnement en essence est devenu difficile pour les populations qui s’en plaignent. Aussi bien dans les stations-services que dans la rue, le produit n’est pas facilement trouvable.

Cette nouvelle flambée est la conséquence probable de la mesure prise par le Nigéria, voisin du Bénin,  en interdisant l’approvisionnement en carburant des stations qui sont à 20 km de sa frontière.  C’est aussi l’une des conséquences de la fermeture de ses frontières.

Augmentation du prix de l’essence de contrebande au Bénin : Conséquences de la fermeture des frontières du Nigéria

Au Bénin le trafic de l’essence de contrebande communément appelée ‘’kpayo’’ fait vivre de nombreuses familles. Même déclarée illicite, elle a défié le temps et les dirigeants successifs en s’imposant dans les habitudes. Le trafic de l’essence frelatée est comme une filière. En provenance du Nigéria voisin, grand producteur de pétrole où le carburant est fortement subventionné, ‘’Kpayo’’ signifie littéralement « non original » en  langue locale.

Habituellement, elle coûte moins chère à bord des voies que dans les stations-service. Malgré que cela relève de l’informel, tout le monde est féru de ce marché noir et s’y approvisionne en essence. Le prix en litre de l’essence ‘’kpayo’’  varie entre 325f et 375f CFA contrairement à environ 500 dans les stations.

A la fermeture des frontières du Nigéria avec le Bénin, le prix de l’essence de contrebande a grimpé et est passé à 500 le litre.

Le 06 novembre 2019, les autorités nigérianes auraient donné l’ordre de ne plus réapprovisionner les stations-services à moins de 20 kms de la frontière. Depuis la prise de cette décision, une flambée du prix du ‘’Kpayo’’ est remarquée au Bénin.

Désormais le prix du litre du ‘’kpayo’’  varie entre 600, 650, 700 et même 1000 francs CFA par endroit. Le corollaire est l’augmentation du coût de transport.

A la pompe, dans les stations-services, le litre est cédé à 550 francs CFA. Mais pour s’en approvisionner, c’est la croix et la bannière à cause du long  rang. Malgré l’augmentation du prix du ‘’kpayo’’, les populations restent des abonnés incontestables de ce produit. Une question d’habitude certainement !