Présidentielles 2021 : Patrice Talon choisit Mariam Talata Zime comme colistière

Le 11 avril approche à grand pas… et pour sa course  à la présidentielle, RFI et plusieurs médias béninois  rapportent que Patrice Talon a choisi Mariam Talata Zime, vice-présidente de l’Assemblée Nationale, comme colistière.

Elle a été désignée par le président sortant alors qu’elle ne faisait même pas partie de la liste restreinte des deux partis chargés de proposer le nom du candidat de la majorité à la vice-présidence du Bénin. Un choix plutôt inattendu.

Professeur de philosophie, députée, né le 7 juillet 1963, Mariam Chabi Talata Zime a intégré le Parlement en 2019 comme suppléante du ministre de l’Intérieur puis se fait élire vice-présidente de l’Assemblée nationale. Elle est l’épouse d’un ingénieur agronome et mère de 4 enfants.

Elle est décrite par ses camarades de parti comme une militante dévouée, pragmatique, structurée et courageuse.

Le choix de cette dame répond à deux critères d’équilibre qui devrait en ravir plus d’un. En effet Patrice Talon étant originaire du sud et sa colistière du nord, ceci répond au critère d’équilibre régional.

De plus, le choix d’une femme représente également une réponse aux militants de l’égalité homme-femme et de la promotion des femmes. En cas de victoire en avril prochain, elle deviendra la première vice-présidente du Bénin.

Une déclaration officielle rendue publique devra confirmer cette nouvelle dans les jours à venir.

En attendant la députée se dit surprise par cette désignation: «Comme vous, j’ai appris l’information et j’attends le Chef de l’État qui est celui qui choisit son colistier ou sa colistière, qu’il se prononce. C’est une surprise pour moi aussi», a-t-elle dit selon radio Sèdôhoun.

L’opposition conclut une alliance face à Patrice Talon

Alors que Patrice Talon va probablement se présenter pour un second mandat lors des élections présidentielles prévues le 11 avril 2021, l’opposition s’organise pour former un bloc contre lui.

En effet, le parti Les Démocrates de l’ex-président Yayi Boni a conclut une alliance avec deux autres partis et un mouvement pour les prochaines échéances électorales.

C’est le front anti-Talon qui se met en place. Baptisée le Front pour la restauration de la démocratie, cette alliance a pour objectif de faire cause commune pour obtenir l’alternance au pouvoir et réclame un scrutin ouvert et transparent.

« Nous avons choisi ce nom face au péril et au recul démocratiques en cours au Bénin, pays pourtant pionnier des conférences nationales en Afrique », explique un des artisans de ce front.

Outre Les Démocrates, la Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (DUD) de Valentin Houdé et la Grande solidarité républicaine (GSR) de Antoine Guédou sont les partis politiques qui le composent. Auxquels s’est associé un mouvement, celui du constitutionnaliste Joël Aivo.

Nouveau venu dans l’arène, omniprésent sur le terrain, ce dernier multiplie les attaques contre Patrice Talon. « Nous avons choisi de ne pas abandonner le pays, explique-t-il. Nous avons dit que ce pays ne sera soumis à aucune dictature et que personne ne plus fort que son peuple pour soumettre le pays à ce qu’il n’a pas choisi. Voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui. »

Le premier président du Front, Valentin Houdé a lu la déclaration de naissance, qui contient surtout les préalables suivants : « l’application immédiate des arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme demandant le maintien de la Constitution du 11 décembre 1990, l’organisation d’un dialogue inclusif et l’abrogation des lois liberticides. »

Le nouveau front anti-Talon ne réunit pas encore toute l’opposition, il manque pour l’instant deux poids lourds, l‘Union sociale libérale de Sébastien Ajavon et Restaurer l’espoir de Candide Azanaï.

Le mouvement « S’engager pour le Bénin » dénonce les conditions d’organisation des présidentielles

Le mardi 13 octobre 2020, la coalition « S’engager pour le Bénin » a demandé au gouvernement actuel, l’annulation de l’ensemble des lois électorales déjà établies. Ce plaidoyer a été émis par la coalition au cours d’une déclarations de presse.

Le collectif s’affiche ainsi en tant qu’une nouvelle plateforme d’opposition afin de contester les conditions d’organisation des prochaines élections et pour dénoncer la « privatisation » du pays.  En effet le système de parrainage établi en vue des présidentielles d’avril 2021, a été largement controversé puisqu’il exclurait les principaux opposants de la course au fauteuil présidentiel.
Par ailleurs, souligons que ce mouvement qui ne se définit pas comme un parti politique, est présidé par l’ancien ministre chargé de l’Économie, des Finances et des Programmes de dénationalisation de l’Économie et des Finances, Monsieur Komi KOUTCHÉ. Rappelons que ce dernier se trouve actuellement en exil aux Etats-Unis, après avoir été condamné par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), et ce, à 20 ans de prison par contumace.
Cependant, dans un interview accordé à Radio France Internationale (RFI) ce dernier a notamment déclaré : « Le seul opérateur économique, c’est le chef de l’État, à travers ses prête-noms… Tout l’espace institutionnel est privatisé, l’espace électoral vient d’être privatisé… Cela veut dire que sur plusieurs décennies, Patrice Talon et son clan sont les seuls à pouvoir dire qui peut être candidat, qui peut être opposant. Nous, notre rôle pour le moment, c’est de mobiliser tous nos réseaux et d’appeler à la mise en commun de l’énergie de tous les autres réseaux. Une fois que c’est fait, ce qui sera décidé sera ce qui sera fait ».

Lionel Zinsou inéligible pendant 5 ans et condamné à 6 mois de prison avec sursis

Le verdict est connu depuis quelques heures, poursuivi pour usage de faux et dépassement de fonds de campagne, l’ex premier ministre béninois a été déclaré coupable.

Le tribunal de première instance de Cotonou déclare recevable l’action du ministère public contre Lionel Zinsou et le retient dans les liens de la prévention d’usage de fausse attestation ou de certificat falsifié et de dépassement de dépense de campagne. C’est ce qu’a déclaré le juge en charge du dossier à l’audience ouverte ce matin. Le concurrent de Patrice Talon aux présidentielles de 2016 a par conséquent, été condamné à 6 mois de prison avec sursis, et a été déclaré inéligible sur une période de 5 ans. Et ce, en plus d’écoper d’une amende de 50 millions de FCFA.

Les avocats de Lionel Zinsou dénoncent un jugement basé sur « un dossier sans aucune preuve » et ont exprimé leur intention de faire appel.

 

Affaire Zinsou, un juriste précise : « Ce n’est pas au tribunal que l’on demande l’inéligibilité d’un citoyen à une élection »

La réquisition du Ministère public contre Lionel Zinsou dans l’affaire « usage de fausse attestation et ou de certificat falsifié et de dépassement de dépense de campagne » a créé la polémique.

Alors quil s’ébruitait que le Ministère public avait requis l’inéligibilité de Lionel Zinsou pour les présidentielles de 2021, le juriste Landry Adélakoun a apporté des précisions. Il s’agit selon lui, d’une mauvaise interprétation de la réquisition du Ministère public. D’après ses explications, on parlerait inéligibilité si le verdict du Tribunal confirmait la réquisition du Ministère public. « Le ministère public n’a pas requis une inéligibilité contre le compatriote. Il a plutôt requis un emprisonnement de 12 mois avec sursis et 50 millions d’amende. C’est la conséquence de cette réquisition qui donnera l’inéligibilité du compatriote », a-t-il précisé.

On peut alors comprendre par-là que le ministère public n’a pas directement requis une peine d’inéligibilité contre Lionel Zinsou pour les élections présidentielles de 2021. Il est toutefois possible qu’il y ait inéligibilité en conclusion, comme l’explique Landry Adélakoun. « Le traitement qui est fait de la réquisition du ministère public n’est pas exact, même si en conclusion la réquisition, si elle est suivie, entraînera l’inéligibilité de monsieur Lionel Zinsou. Ce n’est pas au tribunal que l’on demande l’inéligibilité d’un citoyen à une élection ».