Gbagbo « heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique »

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’est dit jeudi « heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique », dans un discours, au quartier général de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), à Cocody-Attoban, dans l’Est d’Abidjan.

Après avoir été acquitté « je suis heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique. On est de quelque part, moi, je suis de la Côte d’Ivoire, mais j’ai appris en prison que je suis d’Afrique », a déclaré Gbagbo, devant des centaines de partisans.

« Toute l’Afrique m’a soutenu,  aussi bien les peuples que la plupart des chefs d’Etat.Les chefs d’Etat m’ont aidé à tenir, les peuples m’ont aidé à tenir », a dit M. Gbagbo, qui a salué particulièrement la mobilisation des Camerounais. 

Il a ajouté être arrivé dans son pays « avec les larmes aux yeux », puisqu’il n’était pas là quand sa mère l’a quitté pour l’au-delà, relatant qu’après son arrestation, elle a fui au Ghana, avant de revenir en Côte d’Ivoire pousser son dernier souffle « quand elle a su que sa fin était proche ».

« Je n’ai pas été là pour l’honorer une dernière fois, alors que c’est elle qui m’ a fait. Sans elle, je ne serais pas aujourd’hui docteur en histoire, je ne serais pas devenu président de la République », a -t-il affirmé, avouant que cela lui fait « beaucoup de peine ».

Dans ce contexte, il a demandé à « un ami et frère, Abdourahmane Sangaré », un pilier du parti, de faire ses obsèques,  mais hélas, lui aussi décédera n’attendant même pas qu’ il vienne lui dire « merci ». 

« Je suis venu, je demanderais au secrétaire général de me donner quelques jours pour pleurer mes morts et puis après cela je viendrais me mettre à la disposition du parti », a-t-il fait savoir, se félicitant de ce que son parti ait un groupe parlementaire.

Commentant le nombre de députés proches de son parti, l’ancien président ivoirien a fait observer que depuis que sa formation politique va aux élections législatives, sans être au pouvoir, c’est le plus grand nombre de député obtenu. 

« Messieurs les députés, chers camarades, je vous félicite, je vous remercie. Nous avons eu 100 députés en 2000, mais j’étais président. Ici (en Côte d’Ivoire), le peuple, pour les législatives est légitimiste, il vote pour le président de la République », a-t-il soutenu.

Pour lui, ses proches « ont mené une grande bataille », tout en les félicitant. Il a déclaré être « le soldat » du parti, se disant « mobilisé ».  Nostalgique, il a par ailleurs rendu hommage à des proches dont le professeur en économie Aké Ngbo.   

M. Gbagbo est rentré jeudi à Abidjan après dix ans d’absence dans le pays. Il a été définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021 dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011.

Décès du premier président de la Zambie

Kenneth Kaunda est décédé ce jeudi 17 juin 2021, quelques jours après son admission à l’hôpital pour une pneumonie.Le principal leader de l’opposition zambienne, Hakainde Hichilema, a annoncé la nouvelle du décès de Kaunda, en écrivant sur Twitter que l’ancien président « est décédé paisiblement à Lusaka aujourd’hui après une courte maladie ».

« Nous avons appris avec une profonde tristesse, le décès du premier président de la Zambie et notre père fondateur, le Dr Kenneth David Buchizya Kaunda », a poursuivi Hichilema.

Kenneth Kaunda était soigné pour une pneumonie dans un hôpital militaire Maina Soko de la capitale, Lusaka, avait indiqué son Cabinet en début de semaine.

Né le 28 avril 1924, M. Kaunda a dirigé la Zambie de l’indépendance, en 1964, à 1991.

Arrivée à Abidjan de Gbagbo accueilli par une foule en liesse

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales de 2010-2011, est arrivé jeudi à l’aéroport d’Abidjan, où il a été accueilli par des proches et une fourle en liesse.

Son vol, attendu à 15h45 (GMT, heure locale), a atterri à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan  à 16h26. M. Gbagbo qui foule le sol ivoirien après dix ans d’absence au pays, affichait apparemment un bon moral. 

Sous des salves d’applaudissements au pavillon présidentiel, mis à sa disposition pour son retour, étaient présents Simone Gbagbo, Affi Nguessan, son fils Michel Gbagbo, Assoa Adou et des cadres du parti. 

Vêtu d’une chemise blanche et avec un air décontracté, il est apparu souriant devant des centaines de militants et sympathisants sur l’esplanade du pavillon présidentiel, accueilli par une foule comprenant des chefs coutumiers et des chefs ou représentants de partis politiques de l’opposition. 

Des pas de danses étaient observés au niveau des militants, visiblement contents de voir leur mentor revenir après une bataille judiciaire à la CPI. Certains arboraient des T-shirts à son effigie, tandis que d’autres portaient des pagnes confectionnés par le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), son parti, pour la circonstance.

 L’accès à l’aéroport d’Abidjan était filtré et seuls les voyageurs pouvaient passer. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des rassemblements à Port-Bouët et Koumassi.

Le convoi de presse du Comité d’organisation transportant plus d’une vingtaine de journalistes a été refoulé sans justification. Les environs de l’aéroport ressemblaient à un champ de guerre avec des tirs assourdissants.

Des forces de l’ordre étaient postées pour empêcher les rassemblements. Devant le quartier général du FPI, à Cocody Attoban, dans l’Est d’Abidjan, l’on observait une marée humaine; des militants exprimant leur joie. 

M. Gbagbo arrive dans un contexte où son parti, le FPI, connaît une dissension interne. Une frange est conduite par l’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan, reconnue par les autorités, et une autre dirigée par Assoa Adou,  secrétaire général, qui a mené les discussions avec le pouvoir pour le retour de l’ex-président.   

L’ancien président ivoirien qui avait reçu en décembre 2020 à Bruxelles « deux passeports, un ordinaire et un diplomatique des mains de Mme l’ambassadeur Nogozene Bakayoko, chef de Cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de M. Abou Dosso, ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Belgique », a manifesté son désir de rentrer au pays.  

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara avait assuré,  en avril, lors d’un Conseil des ministres que M. Gbagbo pouvait rentrer quand il le souhaitait, ajoutant que l’Etat prendra en charges les frais de voyage. 

L’acquittement définitif de MM. Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, a été prononcé par la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021. M. Blé Goudé, lui, effectue actuellement des démarches administratives pour l’obtention de documents avant son retour.  

Aéré Lao ou le village qui a remué les sentiments de Macky Sall.

En tournée récemment dans le nord du Sénégal, le président Macky Sall s’est arrêté dans un petit village pour rendre visite à l’homme qui a choisi son prénom. Un instant remuant. Reportage.Le décor est aussi sobre que la scène est touchante. Macky Sall, en tournée dans cette partie isolée de nord du Sénégal, s’installe sur une modeste natte en paille étendue au pied d’une chaise en bois recouverte d’une vieille couverture rouge où est assis un vieil homme qui a largement dépassé les 80 ans. D’une discrète élégance et d’un calme digne des sages patriarches, Thierno Samba Tall, représente beaucoup pour le président sénégalais. C’est lui qui, il y a 60 ans, alors que le locataire du palais présidentiel de Dakar venait tout juste d’arriver au monde, lui avait choisi son prénom « Macky ».

Le moment est si émouvant, que le président sénégalais a  lui-même publié sur sa page Facebook officielle une photo qui a figé la scène, écrivant qu’il a beaucoup de respect et de considération à l’égard de l’homme, qui l’a baptisé en décembre 1961, dans la région de « Fatick », au centre du Sénégal.

Ce jour-là, Tierno Samba Tall avait tenu la main du futur président du Sénégal en priant Dieu de combler sa vie de succès. C’était sans doute le vœux de ses parents quand ils avaient sollicité le vénéré cheikh pour qu’il prie pour leur nouveau-né. 

Tout au long de sa visite chez le vieil homme, Macky Sall est resté accroupi en contrebas,

le regard fixe sur le sol, sans jamais lever les yeux vers Thierno Samba Tall, signe de l’immense  respect qu’il lui voue.

L’attitude du président sénégalais face au vénérable patriarche n’a pas laissé indifférents ses compatriotes. Les commentaires ont fusé de partout, invoquant la «fidélité» de leur président au ce vieil homme qui représente beaucoup dans sa vie. 

Ce dernier est issu d’une famille religieuse, dont l’influence est très grande dans toute l’Afrique de l’Ouest. Elle y avait établi l’un des empires musulmans les plus forts et les plus grands durant les XVIIIe et XIXe siècles.

Tierno Samba Tall est une figure bien connue de cette partie du Sénégal appelée localement « Fouta Toro » et qui est très réputée par ses savants en sciences islamiques et en langue arabe ainsi que ses braves combattants. Le chef religieux y jouit d’un statut particulier, notamment auprès de la famille de Macky Sall dont le père et la mère étaient d’ailleurs, comme lui, originaires de la région où ils possédaient de vastes terres.

Macky Sall, lui-même, a fait ses études primaires dans cette région du Fouta Toro à laquelle il est resté très attaché, avec une affection singulière pour ce petit village d’Aeré Lao. 

Lorsque le président sénégalais a fait escale dans cette localité dans le cadre d’une « tournée économique » qui l’a mené dans le nord du pays, il a décidé de prendre un moment pour creuser dans une partie son histoire personnelle. Celle qu’incarne ce respecté religieux qui a assisté à son arrivée au monde et choisi pour lui un prénom aujourd’hui entré dans l’histoire du Sénégal depuis que ses compatriotes l’ont porté pour la première fois à la tête de leur pays en 2012.

Au cours de cette tournée dans le septentrion du Sénégal, Macky Sall a tenu de nombreuses réunions et rencontres importantes. Mais son passage sur cette modeste natte de paille chez le vénérable Thierno Samba Tall et ses mots à son égard  ont été les plus remarqués au Sénégal. Le chef de l’Etat a si fortement marqué ses compatriotes par de geste, que certains ont même oublié qu’il était venu dans le Fouta pour  évoquer des sujets aussi importants pour le pays que l’agriculture, l’autosuffisance et la sécurité alimentaires. 

Les Sénégalais vénèrent beaucoup les guides et savants religieux. Ils apprécient aussi ceux qui les considèrent. Mais ils accordent une importance particulière aux relations personnelles qui lient les vieilles personnes aux plus jeunes. 

Dans les commentaires qui ont suivi la publication par le président Macky Sall de sa photo avec Thierno Samba Tall, les réactions varient entre ceux qui saluent l’humilité du président et son humanisme et ceux qui louent son respect pour les personnes âgées et les religieux. Il y a aussi les commentaires qui évoquent l’histoire du village de Aeré Lao qui aurait été construit au XIeme avant d’être choisi plus tard par les Almamys Abdelkader Kan et Souleimane Bal comme capitale lorsqu’ils ont posé les fondations de l’Etat de l’Almamiya en 1776. 

L’État des Almamys était un cas unique. Il a été la première entité à mettre en application, la charia (loi islamique) en Afrique de l’Ouest et à adopter le système électoral pour choisir son chef « l’imam ». Il a été aussi la première structure au monde à interdire l’esclavage et à combattre le traite des esclaves, devançant ainsi la Révolution française.

Pendant de nombreuses années, Aeré Lao est restée la capitale de cet Etat, ce qui en avait fait un important carrefour et point de rencontre culturel et scientifique dans la région ouest-africaine en général. C’est

De cette cité que les armées se sont déplacées,

plus tard, pour soutenir El Hadj Omar al -Fouti lorsqu’il avait posé les bases de son empire au milieu du XIXe siècle dans le bassin du fleuve Niger.

Parmi ceux qui ont répondu à « l’appel au djihad » lancé par le chef Takruri, El Hadj Omar al-Fouti et ses successeurs après lui, se trouvait un homme du nom de « Omar Tafru Ba », qui a quitté la région de « Fouta Toro » à la fin du XIXe siècle, alors qu’il a eu un fils en 1890, qu’il baptisa «Mohammadu Zine Eddine », mais l’enfant portait le titre de « fils du jihad ».

Après la chute de l’empire du Takrur et la domination française sur la région, l’enfant retourna au village de Aeré Lao, où il mémorisa le Saint Coran et reçut les sciences islamiques avant de se déplacer entre les villes de Fouta Toro pour recevoir une éducation selon les préceptes de la confrérie Tijania. Il avait visité à plusieurs reprises la ville de « Boghé» sur la rive nord, dans l’actuelle Mauritanie.

El Hadj Muhammadu Zain Eddine est décédé en 1953 et a été enterré dans le village de Aeré Lao, de sorte que sa tombe reste un sanctuaire annuel pour des milliers de musulmans, notamment à l’occasion de la célébration de la naissance  du Prophète.

Le président sénégalais a invoqué cette date lorsqu’il a annoncé, mardi, le lancement d’une étude d’un projet de construction d’une université dans la région du « Fouta », spécialisée dans l’étude et l’enseignement de « l’histoire et la culture ». Le célèbre artiste Baaba Maal a demandé à ce que université porte le nom de «El Hadj Omar El Fouti ».

Decryptage: Quand Teboune joue le populiste envers le Maroc 

Par Hicham Alaoui — Les propos du président algérien dans un entretien avec le magazine d’actualité hebdomadaire français le +Point+ relève du « populisme » selon le chercheur Hicham Rahil.L’expert marocain et membre du Centre des études stratégiques et sécuritaires, Hicham Rahil, n’a pas fait dans la dentelle pour commenter la sortie médiatique du président algérien, Abelmajid Tebboune, dans le magazine français +le Point+. Il qualifie le discours de Tebboune de « haineux », considérant que « cette déclaration populiste est destinée aux femmes et hommes du Hirak pour détourner leur attention et leur volonté d’un changement radical du régime ».

Dans une déclaration à APA, Hicham Rahil ne mâche pas ses mots pour rappeler à Tebboune l’instabilité de son régime.  « Je laisse le président Tebboune, comparer entre son régime et un Maroc stable depuis 14 siècles à travers sa monarchie qui unit les Marocains du Nord au Sud, par un pacte religieux, traditionnel (allégeance) et un système moderne (l’Etat, constitution moderne, institutions indépendantes) », dit-il.

Par ailleurs, Rahil remet les pendules à l’heure au sujet de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, annoncée par l’ex-président américain Donald Trump en décembre dernier et contestée par Tebboune. « Le président Tebboune considère que l’ex-président Trump a fait un cadeau au Roi du Maroc en lui donnant un territoire et un peuple. Est-ce que les relations internationales sont basées sur des cadeaux ? Si c’est le cas, un régime comme celui d’Alger, riche en gaz naturel et en pétrole aurait pu s’offrir des cadeaux sous forme de territoires et de populations », déplore-il. Et d’affirmer que « la réalité est que l’administration américaine est convaincue que le Maroc est un partenaire moderne, et que les sahraouis sont des marocains à travers l’histoire et que le Sahara est marocain ».

L’expert marocain revient sur la proposition du Maroc de créer un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation pour dépasser les différents avec l’Algérie. Un appel lancé par le Roi Mohammed VI en novembre 2018 mais resté lettre morte. De l’avis de Rahil, « le régime algérien refuse pour une simple raison banale, empêcher nos frères algériens de voir le développement du Maroc par peur du Hirak ».

Côte d’Ivoire: le procureur requiert la prison à vie contre Guillaume Soro

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a requis mercredi la prison à vie contre Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, dans l’affaire de complot contre l’autorité de l’Etat.

« Je requiers que le tribunal déclare Guillaume Soro coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à l’emprisonnement à vie », a dit le procureur de la République, Richard Adou.  

M. Guillaume Soro « a été lui-même à la manœuvre et ce n’est pas nouveau. Il a toujours la nostalgie de la rébellion même en étant en dehors des frontières ivoiriennes », a-t-il soutenu.  

Selon le procureur Richard Adou, représentant le ministère public, M. Guillaume Soro est « coupable » des faits de complot, d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et de l’intégrité du territoire national. 

Le  ministère public contre Guillaume Soro et 19 autres, proches de l’ex-chef de l’Assemblée nationale, a en outre requis 20 ans de prison contre Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, le chef du protocole, et les éléments de sa garde rapprochée. 

Il a estimé que l’ancien député Alain Lobognon ainsi que les frères de l’ex-chef de l’Assemblée nationale, Simon Soro et Rigobert Soro, sont non-coupables de complot contre l’autorité de l’Etat, mais plutôt de troubles à l’ordre public, requérant 17 mois de prison ferme.    

A l’endroit de M. Félicien Sékongo, qu’il juge non-coupable des faits de complot contre l’autorité de l’Etat, mais plutôt coupable de troubles de l’ordre public, il a aussi requis 17 mois d’emprisonnement ferme.

Par ailleurs,  le procureur de la République a dans son réquisitoire demandé une « dissolution » de Générations et peuples solidaires (GPS), un mouvement citoyen dont Guillaume Soro est le président-fondateur. 

Le Conseil de l’Etat de Côte d’Ivoire et de la partie civile, qui disent constater que les faits sont avérés, ont plaidé auprès du tribunal pour qu’il soit payée une amende de 5 milliards de FCFA.  

A la suite du réquisitoire, se sont déroulées les plaidoiries. Le tribunal ayant entendu les differentes parties donnera son verdict le 23 juin 2021. 

Le Rhdp félicite Ouattara de permettre le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire

Le directeur exécutif du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Adama Bictogo, s’est félicité mardi des actes du chef de l’Etat Alassane Ouattara visant à permettre le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.

Au terme d’une réunion de la direction du Rhdp, à Abidjan, M. Bictogo a « félicité le président Alassane Ouattara qui dans sa dynamique de rassembler tous les Ivoiriens autour d’un idéal, a permis donc le retour de certains exilés, de certaines personnalités politiques ». 

Dans ce contexte, « il a permis le retour aussi de Gbagbo, donc je crois qu’aujourdui s’il y a quelqu’un à fêter, c’est bien le président Alassane Ouattara, qui par sa grande générosité, sa vision de cette Côte d’Ivoire rassemblée est en train de bâtir une nation », a-t-il estimé.  

« Pour nous, tout ce que nous recherchons, c’est que les fils et les filles de Côte d’Ivoire comprennent que le plus important, c’est que nous soyons ensemble, donc c’est d’éviter le spectacle, le triomphalisme », a-t-il lancé.   

Le directeur exécutif du Rhdp, Adama Bictogo, qui s’adressait à la presse, a soutenu que « les actes posés par le président Alassane Ouattara, c’est des actes qui profitent à la Côte d’Ivoire et ce qui nous unit, c’est la Côte d’Ivoire ».  

« A cette séance, nous avons (aussi) apporté notre soutien au gouvernement dans les événements dans le Nord, (relatifs aux attaques terroristes) à Téhini, à Kafolo. Nous apportons notre soutien à l’armée de Côte  d’Ivoire et au ministre d’Etat, ministre de la Défense », a-t-il poursuivi. 

La séance de travail a par ailleurs permis à la direction du parti de « tirer les leçons des élections législatives partielles qui ont vu une fois de plus la majorité Rhdp s’exprimer », confortant sa position au Parlement, a fait observer M. Bictogo.   

« Les victoires que nous avons eu viennent conforter encore notre majorité qui permet donc au Rhdp d’avoir une majorité confortable », a-t-il insisté, avant d’ajouter que « c’est la preuve que les Ivoiriens demeurent fondamentalement attachés au Rhdp ».

  Les cadres du Rhdp ont aussi analysé le bilan électoral précédent, se projetant relativement aux sénatoriales prévues le 31 juillet 2021, aux fins de choisir des candidats qui pourront faire la différence. 

Dans l’optique d’un meilleur résultat « le président du parti nous a instruit de mettre en place un Comité électoral qui va désigner les différents candidats dans les heures qui suivent », a mentionné le directeur exécutif du Rhdp. 

M. Bictogo a annoncé des missions pour faire le bilan de la présidentielle, des législatives et l’état des lieux concernant l’ancrage du Rhdp pour « renforcer l’implantation du parti mais surtout (le) mettre en ordre de bataille pour les défis à venir ». 

Des séminaires régionaux devraient aussi être organisés pendant tout le mois de juillet avant la rentrée politique prévue en septembre, afin qu’un rapport soit transmis au président sur l’état des lieux de la formation sur l’ensemble du territoire. 

Le 8 juillet 2021 marque, l’an un du « départ brutal » de feu Gon Coulibaly, ancien Premier ministre. Le parti, « par devoir de mémoire va organiser une cérémonie (ce jour) pour que la Côte d’Ivoire se souvienne de ce digne fils et homme d’Etat », a indiqué M. Bictogo. 

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, avait déclaré en Conseil de ministres que M. Gbagbo,  acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021, était libre de rentrer quand il le souhaitait. 

M. Alassane Ouattara a autorisé l’accueil de l’ancien président au pavillon présidentiel de l’aéroport d’Abidjan, où M. Gbagbo est attendu le 17 juin 2021 à 15h45 (GMT, heure locale), en provenance de Bruxelles. 

L’ONU invite les partenaires à ne pas abandonner le Mali

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité du soutien continu du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à ce pays.Après l’annonce de la suspension des opérations militaires conjointes de la France avec les Forces armées maliennes, M. Wane a déclaré que le Mali est à un tournant critique. Il a appelé ainsi à ne pas laisser le pays sombrer dans « une nouvelle instabilité aux conséquences dramatiques pour la sous-région et au-delà ».

M. El-Ghassim Wane, qui intervenait par visioconférence depuis Bamako, devant un Conseil réuni en présentiel ce mardi matin, a invité les nouveaux dirigeants maliens à « s’élever au-dessus de la politique partisane et des intérêts personnels et de travailler ensemble pour faire face à la crise, dans l’intérêt de leur pays et de son avenir ».

« Une action immédiate est maintenant requise pour engager des réformes cruciales et jeter les bases d’un processus électoral crédible. Cela implique une approche inclusive, un leadership malien fort et un compromis politique. Et le soutien indéfectible des partenaires internationaux restera vital », a souligné M. El-Ghassim Wane, par ailleurs Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

« La priorité absolue doit être l’organisation de l’élection présidentielle, le 27 février 2022, à laquelle les autorités en charge de la transition ne pourront pas concourir », a insisté la France à l’instar d’un grand nombre de délégations, précisant que la suspension de sa coopération militaire s’est faite dans l’attente de clarifications après le nouveau coup d’État du 24 mai dernier.

M. Wane a fait savoir que le Président et le Premier ministre de la transition, le colonel Assimi Goïta et Choguel Maïga, ont assuré qu’ils respectent le calendrier électoral qui prévoit des élections d’ici à février, et qu’ils ne seront pas candidats. Ils ont également réitéré leur engagement à travailler avec les groupes armés membres du gouvernement et signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Un chantier jugé d’ailleurs crucial par la majorité des orateurs.

Le Mali a de son côté réclamé « une solidarité internationale plus agissante » pour que réussisse le processus de transition, se disant inquiet des mesures prises à la suite des derniers événements politiques. Appelant à la « compréhension » des partenaires, la délégation a ainsi sollicité la levée des sanctions frappant un pays « déjà fragilisé par plusieurs années de crise politique, sécuritaire, économique et sanitaire ».

Alors que le mandat de la Minusma expire à la fin de ce mois de juin, El-Ghassim Wane a décrit une situation sur le terrain marquée par la persistance de l’insécurité dans le nord et le centre du pays et la menace d’attentats terroristes affectant d’autres régions maliennes.

Dans ce contexte fragile, la France a proposé, pour le renouvellement du mandat de la mission onusienne, d’en conserver les deux priorités stratégiques, à savoir le soutien à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et l’appui à la stabilisation du centre du pays.

Parlement ivoirien: la vie chère et le déficit énergétique adoptés au menu des travaux

Les questions de la cherté de la vie et du déficit de l’électricité en Côte d’Ivoire ont été adoptées, mardi, par les députés ivoiriens au menu des travaux parlementaires pour la session ordinaire de l’année 2021.

Au cours d’une séance plénière, en présence du président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, les députés ont approuvé à la majorité les projets à l’ordre du jour concernant les travaux parlementaires de la session ordinaire 2021.

Sur 248 députés siégeant, 236 étaient présents. Le quorum de 125 députés étant atteint, la séance plénière a pu se ternir. Le projet d’ordre du jour soumis aux voix a été adopté par 235 voix et une voix contre.

Le projet d’ordre du jour comprend trois séances d’informations parlementaires. La première est relative à l’électricité, la deuxième a trait à la cherté de la vie et la troisième porte sur la stratégie du développement touristique dénommé « Sublime Côte d’Ivoire ».

Les travaux parlementaires s’étendront sur la période allant du 15 juin au 27 juillet 2021. Quant à la séance d’information sur l’électricité, elle est fixée au 17 juin en présence du ministre des Mines, du Pétrole et de l’énergie, tandis que celle sur « la vie chère » est prévue le 18 juin 2021.

A la suite des observations faites par des députés qui ont insisté sur le format de la séance parlementaire avec débat, M. Amadou Soumahoro a fait savoir qu’au regard de la contrainte du temps, une « entorse » a été fait à la séance d’information pour permettre des débats.

« On a convenu une entorse à la séance d’information parlementaire », a-t-il dit, soulignant que « le député initiateur des débats, après l’exposé du président de l’Assemblée nationale, va prendre la parole, c’est l’entorse, et après son exposé qui durera 15 min, le débat va suivre ». 

Cette entorse à la séance d’information parlementaire intervient « parce que les débats sont très encadrés à l’Assemblée nationale », a expliqué M. Amadou Soumahoro, tout en martelant « nous n’avons pas le temps », car pendant la saison de pluie le thème sur l’électricité serait caduque.

La Côte d’Ivoire est confrontée à un déficit d’électricité qui a entraîné un rationnement de l’électricité dans le pays, ce qui a créé une flambée de certains produits. Les autorités évoquent une situation due au manque d’eau dans les barrages hydroélectriques. 

Le projet d’ordre du jour comprend également un examen de projets de lois sur l’accord de partenariat économique entre la Côte d’Ivoire et le Royaume-Uni, ainsi que l’Irlande du Nord et la législation sur le régime fiscal et douanier de l’accord de développement du Projet de zones économiques industrielles à Abidjan, Ferkéssedougou (Nord) et San-Pedro (Sud-Ouest).

La Hongrie soutient officiellement le plan d’autonomie au Sahara marocain

Le ministère hongrois des Affaires étrangères et du commerce a publié sur son site officiel, la déclaration conjointe maroco-hongroise qui a été adoptée à l’issue de la visite, le 9 juin au Maroc, du chef de la diplomatie Peter Szijjarto.Dans cette déclaration, la Hongrie soutient la proposition marocaine de plan d’autonomie au Sahara marocain. Elle appuie également les efforts de développement entrepris par le Maroc dans les provinces du sud.

La Hongrie se félicite, à cet effet, des efforts sérieux et crédibles du Maroc, en tant que pôle régional de stabilité et partenaire privilégié pour le développement en Afrique.

Par cette publication, la Hongrie a confirmé l’importance du partenariat stratégique qui la lie au Maroc.

La Hongrie salue par ailleurs le Maroc pour son rôle déterminant et exemplaire en matière de lutte contre l’immigration irrégulière, en tant que partenaire stratégique de l’Union européenne.

Côte d’Ivoire : nomination d’Ally Coulibaly et François Amichia

Les ex-ministres ivoiriens Ally Coulibaly et François Albert Amichia ont été nommés, lundi, respectivement ministre-conseiller spécial auprès du président de la République et président du Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) de football.

L’information a été donnée par le ministre-secrétaire général de la présidence de la République, Abdourahmane Cissé dans un communiqué rendant compte de ces deux nominations effectuées par le président de la République Alassane Ouattara.

Dans le gouvernement du feu premier Hamed Bakayoko, Ally Coulibaly occupait le poste de ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, quand le ministère de la Ville était occupé par François Albert Amichia.

Retour Gbagbo: Ouattara met à disposition le pavillon présidentiel pour son accueil

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, met à disposition de Laurent Gbagbo le pavillon présidentiel de l’aéroport d’Abidjan pour son accueil à son retour en Côte d’Ivoire, a dit lundi Assoa Adou, lors d’une conférence de presse.

« Le président Alassane Ouattara a décidé de donner le pavillon présidentiel pour accueillir M. Laurent Gbagbo et a autorisé que nous installions dans la cour du pavillon des bâches pour accueillir les notalibilités », a dit M. Assoa Adou, secrétaire général d’une frange du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), parti fondé par l’ex-président, remerciant M. Ouattara pour ce geste.  

La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé le 31 mars 2021 la décision d’acquittement de M. Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé, dans l’Affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.

Après la délivrance de son passeport diplomatique et ordinaire, le 4 décembre 2020, M. Laurent Gbagbo a décidé de rentrer dans son pays. Annoncé pour mi-mars 2021, il a dû reporter son retour en raison des obsèques du Premier ministre défunt Hamed Bakayoko.  

Pour son accueil, « on nous a dit en catimini, ensuite on a dit pas de bruit », a fait savoir M. Assoa Adou, avant d’ajouter que « les discussions se poursuivent pour faire avancer l’ensemble des décisions du dossier ». 

« Aujourd’hui, je confirme solennellement que M. Laurent Gbagbo arrivera à Abidjan le jeudi 17 juin 2021 par vol régulier en provenance de Bruxelles à 15h45  (GMT, heure locale) à l’aéroport d’Abidjan », a précisé M. Assoa Adou.

Quand « M. Ouattara vous dit d’ouvrir le pavillon présidentiel,  c’est-à-dire vous tous, alignez vous sur ma position », a commenté M. Assoa Adou, avant de déclarer « pour moi, ça me suffit (…), alors qu’avant on a dit il ne faudrait pas que quelqu’un vienne ici ». 

Le « miraculé arrive en Côte d’Ivoire, il appartient aux Ivoiriens de l’accueillir dans la joie », a-t-il renchéri, indiquant que M. Gbagbo « ira s’incliner sur la tombe de sa mère », décédée pendant sa détention à la prison de Scheveningen. 

M. Assoa Adou a également relevé que le compte de M. Gbagbo « est encore bloqué », mais « le gouvernement a assuré que ce compte sera débloqué et qu’ à la fin de ce mois, il aura sa rente viagère ».

Zambie : le président Lungu victime d’un malaise

Le président zambien Edgar Lungu a fait un malaise dans la capitale Lusaka lors des commémorations de la Journée des forces de défense, dimanche.Le Secrétaire du Cabinet, Simon Miti, a confirmé l’incident mais a assuré au public et à la communauté internationale que Lungu est en bonne santé « et continuera à remplir ses fonctions ».

« Le président Edgar Chagwa Lungu a été pris d’un soudain vertige cet après-midi alors qu’il participait à la 45e cérémonie de commémoration et d’investiture des Forces de défense », a déclaré Miti dans un communiqué.

« Le président souhaite assurer au grand public, à tous les citoyens concernés et à la communauté internationale qu’il se porte bien et qu’il a continué à remplir ses fonctions de chef d’État, de gouvernement et de commandant en chef des forces de défense », ajoute le communiqué.

Edgar Lungu (65 ans), brigue un nouveau mandat lors de la présidentielle du 12 août. Il est au pouvoir depuis janvier 2015 après avoir remplacé le défunt président Michael Sata, décédé en octobre 2014.

L’OCI appelle le PE à jouer un rôle positif et éviter d’exacerber la crise entre le Maroc et l’Espagne

Le secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé, dimanche, le Parlement européen (PE) à jouer un rôle positif et éviter d’exacerber la crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne.Dans un communiqué, l’OCI a également exhorté le Parlement européen à privilégier le dialogue rationnel de manière à garantir les intérêts des deux parties à la crise, à travers des négociations bilatérales et le respect des principes de bon voisinage.

Suite à une résolution du Parlement européen sur la crise entre le Royaume du Maroc et l’Espagne, l’OCI a affirmé son soutien total au Maroc, notant que Rabat est demeuré engagé dans sa politique constructive de lutte contre l’immigration clandestine et la traite des êtres humains.

Le secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique avait salué, dans un précédent communiqué, la décision du Roi Mohammed VI du retour de tous les mineurs marocains non accompagnés en situation irrégulière dans certains pays de l’Union européenne.

Plusieurs pays et organisations internationales ont exprimé leur soutien au Maroc suite à la résolution de parlement européen, voté jeudi dernier, dans laquelle il « exprime son rejet de l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et des migrations, et en particulier, des mineurs non accompagnés, comme moyen d’exercer une pression politique contre un Etat membre de l’Union ».

La résolution du PE « déplore en particulier que des enfants, des mineurs non accompagnés et des familles aient franchi massivement la frontière entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta, mettant ainsi leur vie et leur sécurité clairement en péril ». Elle regrette « l’aggravation de la crise politique et diplomatique, et espère qu’elle ne portera atteinte ni aux relations stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées de voisinage entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne et ses États membres, ni à la coopération de longue date fondée sur la confiance dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, la traite des êtres humains et le trafic de drogue, de la migration et des politiques commerciales ».

La résolution appelle à un « apaisement des tensions et au retour à un partenariat constructif et fiable entre l’Union et le Maroc », plaidant pour la poursuite du développement de cette relation fondée sur « la confiance et le respect mutuels ».

La réconciliation, « seul gage » pour relever la Côte d’Ivoire (Simone Gbagbo)

L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, soutient dans son livre intitulé « Ma sortie de prison, prémices d’une Côte d’Ivoire », que « la réconciliation reste le seul gage pour la relève » du pays.

Devant un parterre de personnalités, à Abidjan, Mme Simone Gbagbo a déclaré: « mon souhait le plus ardent, c’est que nous allions tous, résolument à cette nécessaire réconciliation, qui reste le seul gage de la relève de notre nation ».  

Sa « prière », dira-t-elle, « c’est que Dieu donne à chacun de nous la force de vaincre tous les obstacles, afin que nous puissions nous remettre véritablement ensemble, dans une Côte d’Ivoire de fraternité et de prospérité ».  

Avant la dédicace de cet ouvrage témoignage, elle a fait observer que lorsqu’on vit ensemble, il est aussi bienséant de « partager ce que nous avons, puisque nous partageons ce qui nous arrive, de bien ou de mal, parfois sans le vouloir ».  

« Ce livre se présente comme la fixation des moments de partage que j’ai eus avec de nombreuses personnes de notre vie ensemble, les tout premiers jours de ma sortie de prison. Des moments exaltants ! Si exaltants qu’il fallait en donner témoignage ! », rapporte-elle. 

L’ex-Première dame a dit « penser qu’un livre serait le meilleur support pour porter ce témoignage », car « en même temps qu’il fixe ces moments exaltants, exprime et pérennise ma reconnaissance, envers toutes ces personnes, toutes ces populations qui ont déferlé vers moi, avec de nombreux cadeaux, et surtout avec leurs bénédictions ». 

Dans l’avant-propos du livre, elle a insinué qu’ elle sentait que cette ferveur populaire, à sa sortie de prison, « n’était que le frémissement d’une joie encore plus intense, espérée par les populations, qui voyaient dans ma libération le déclic d’une libération que nous attendions tous : la libération de Gbagbo Laurent ! ».  

 « Aujourd’hui où cette libération est obtenue, il faut saluer l’attachement et la fidélité de ce peuple à son élu et lui dire, toujours et toujours, merci ! », a-t-elle lancé, exhortant les Ivoiriens à continuer de prier pour « le retour chez lui de M. Gbagbo ».

« Ce livre, au-delà de tout, est d’abord un témoignage de ma reconnaissance à Dieu ! Ce Dieu qui n’a cessé de nous manifester sa fidélité à tous les moments de notre vie », a-t-elle lancé.  

« Lorsque je dis nous, je veux certes parler de moi et des miens, nous qui nous sommes trouvés dans l’œil du cyclone, mais je parle également de nous tous, qui avons bénéficié de l’amour sans limite et de la fidélité inébranlable de Dieu », a-t-elle poursuivi. 

Dans ce livre, elle a exprimé dans les lignes la gloire au Tout-Puissant, tout en invitant les siens à penser à ceux qui ne sont plus parmi le peuple, mais également à ceux qui ont tout perdu.

Au terme de la crise postelectorale ivoirienne de 2010-2011, Mme Simone Gbagbo et son époux ont été arrêtés avec des membres de leur famille. Elle a été ensuite mise en détention avant d’être libérée à la suite d’une amnistie.

Lancement à Abidjan du mouvement numérique « Jeunesse africaine au pouvoir »

La Jeunesse africaine au pouvoir (JAP), un mouvement citoyen et numérique, a lancé vendredi officiellement ses activités à Abidjan, en vue de repositionner les jeunes du continent au coeur du processus décisionnel.

Selon son président, M’Bahia N’Guessan, « La Jeunesse africaine au pouvoir a pour objectif de repositionner les jeunes africains au coeur du processus décisionnel » afin que les jeunes soient pris en compte dans les choix stratégiques des chefs d’Etat et des gouvernements.

La JAP  est « un mouvement citoyen et numérique qui se veut une plateforme d’expression pour fédérer les jeunes en vue d’éveiller les consciences et faire la promotion de entrepreneuriat, de l’excellence et ramener la jeunesse africaine aux valeurs traditionnelles africaines », a-t-il dit.  

Cette « plateforme numérique » est un espace stratégique dans le sens où, à la base il va permettre la « collecte de données » relatives aux besoins des jeunes, entre autres, la question du chômage, de l’emploi et des situations d’injustice auxquelles ils sont confrontés, a précisé M. M’Bahia.  

« Nous voyons très grand pour la jeunesse africaine et c’est malheureusement à tort que beaucoup de nos politiques prennent le fâcheux parti de toujours décider à la place de cette jeunesse », a-t-il déclaré devant plusieurs jeunes, dans un hôtel de la place. 

« Imaginons ensemble une jeunesse africaine suffisamment formée et responsabilisée, qui arrive à contribuer effectivement et efficacement au renouveau de notre chère Afrique, une jeunesse capable de créer de la richesse et vivre pleinement le rêve de prospérité », a-t-il lancé. 

 Il prône notamment « une jeunesse capable de prendre en main son propre destin et de définir par elle-même ce dont doit être l’Afrique de demain et non être confinée dans un rôle de simple auditeur ou spectateur de politiques purement intuitives et subjectives ».

Pour lui, les jeunes qui comprennent et vivent les réalités qui sont les siennes, doivent être associés à toute la chaîne du processus décisionnel de leurs dirigeants afin de prendre en compte leurs profondes aspirations. 

« Une Afrique nouvelle, émergente et totalement intégrée est possible, mais celle-ci ne peut se réaliser pleinement que si sa population majoritairement jeune qui constitue un réel avantage démographique est formée », a-t-il soutenu. 

M. M’Bahia a fait observer qu' »un leadership fort et responsable, et une intégration africaine réussie doit être fondée sur la participation, l’investissement et la prise en compte des énormes potentiels qu’ est la population africaine dont les jeunes sont un pilier essentiel ».

Le potentiel de la jeunesse africaine, estimera-t-il, reste « inexploitée ». Le mouvement JAP vient pour développer le génie des jeunes et porter leurs besoins au firmament des décisions des dirigeants politiques sur le continent. 

Le parlement arabe tient une réunion d’urgence au sujet de la résolution du PE sur le Maroc

Le parlement arabe tiendra, le 26 juin courant au Caire, une réunion d’urgence pour discuter de la dernière résolution du parlement européen sur le Maroc, qui a contenu des accusations infondées au sujet de la politique du Royaume en matière migratoire.Dans un communiqué publié vendredi, le président du parlement arabe, Adel ben Abderrahman Al-Assoumi, a indiqué que la tenue de cette séance spéciale et d’urgence a été décidée « partant de la responsabilité du parlement arabe qui apportera son soutien et sa solidarité au Maroc qui fait face à cette crise dans laquelle le parlement européen s’est incrusté de façon injustifiée ».

Avant l’adoption de ladite résolution, le parlement arabe avait demandé à son pendant européen de se garder de toute intervention dans cette crise qui doit être résolue dans un cadre bilatéral entre le Maroc et l’Espagne, a-t-il ajouté, soulignant que « l’obstination du parlement européen à aller de l’avant dans ses positions provocatrices sur des questions arabes, en plus de la dernière résolution, rejetée en bloc, requiert désormais une sérieuse action arabe ».

Le Parlement arabe avait condamné la résolution adoptée par le Parlement européen à l’égard du Maroc, qui contient des critiques insensées et infondées concernant les politiques du Royaume en matière d’immigration illégale.

Dans un communiqué, le Parlement arabe a critiqué « la position du Parlement européen et son obstination à s’immiscer dans une crise bilatérale qui peut être résolue par des moyens diplomatiques et des négociations bilatérales directes entre le Royaume du Maroc et l’Espagne, passant outre la voix de la raison et de la sagesse, y compris celle du Parlement arabe qui lui a pourtant demandé de s’abstenir de toute ingérence injustifiée dans cette crise bilatérale ».

Mali: nomination d’un nouveau gouvernement de transition

Les militaires conservent plusieurs ministères clés dans ce nouveau gouvernement de transition, dévoilé ce vendredi 11 juin, par le Secrétaire général de la présidence par intérim, Badra Aliou Coulibaly.Dans cette nouvelle équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, les militaires héritent des ministères de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Réconciliation. 

L’un des meneurs du coup d’État d’août 2020, Sadio Camara, retrouve le portefeuille de la Défense. Son éviction du gouvernement fin mai par l’ex-président de la transition, Bah Ndaw, est considérée comme l’un des éléments ayant déclenché le second putsch du colonel Assimi Goïta. 

Le ministre Abdoulaye Diop, qui faisait partie du gouvernement sous le président Ibrahim Boubacar Keïta, retrouve son poste aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale. Le procureur anticorruption, Mahamadou Kassogué va, lui, diriger le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.

La nouvelle équipe gouvernementale compte 25 ministres et trois ministres délégués.

La liste :

1. Ministre de la Défense et des anciens Combattants :

Colonel Sadio CAMARA

2. Ministre-de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des-Sceaux : Monsieur Mahamadou KASSOGUE

3. Ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions : Monsieur Ibrahim Ikassa MAÏGA

4. Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Lieutenant-colonel Abdoulaye MAÏGA

5. Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Colonel-major Daoud Aly MOHAMMEDINE

6. Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale : Colonel-major Ismaël WAGUÉ

7. Ministre des Transports et des Infrastructures : Madame DEMBELE Madina SISSOKO

8. Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : Monsieur Abdoulaye DIOP

9. Ministre de l’Economie et des Finances : Monsieur Alousséni SANOU

10. Ministre de l’Education nationale : Madame SIDIBE Dedeou OUSMANE

11 . Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Monsieur Amadou KEITA

12. Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau : Monsieur Lamine Seydou TRAORE

13. Ministre de la Santé et du Développement social : Madame Diéminatou SANGARE

14. Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social : Madame DIAWARA Aoua Paule DIALLO

15. Ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne : Monsieur Mossa AG ATTAHER

16. Ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine : Monsieur Alhamdou AG ILYENE

17. Ministre du Développement rural : Monsieur Modibo KEITA

18. Ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Monsieur Bakary DOUMBIA

19. Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : Madame WADIDIE Founè COULIBALY

20. Ministre de l’Industrie et du Commerce : Monsieur Mahmoud OULD MOHAMED

21. Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population : Monsieur Bréhima KAMENA

22. Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Monsieur Modibo KONE

23. Ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration : Monsieur Harouna Mamadou TOUREH

24. Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme : Monsieur Andogoly GUINDO

25. Ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes : Monsieur Mamadou KONE

I. Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politique et institutionnelles : Madame Fatoumata Sékou DICKO

II. Ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés : Monsieur Oumarou DIARRA

III. Ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Elevage et de la Pêche : Monsieur Youba BA

Zambie : Edgar Lungu autorisé à briguer un 3è mandat

La Cour constitutionnelle Zambienne a autorisé, ce vendredi, le président sortant, Edgar Lungu, à briguer un troisième mandat.Le chef de l’Etat de Zambie peut alors pousser un ouf de soulagement. Il pourra prendre part à la l’élection présidentielle du 12 août prochain.

La Cour a rejeté une demande de la Legal Resources Foundation de l’Historien Sishuwa Sishuwa, et de la Chapter One Foundation, qui souhaitaient la disqualification de Lungu pour un nouveau mandat, au motif qu’il a déjà effectué les deux mandats légaux.

« La candidature de Lungu est valide et il a le droit de se présenter aux élections du 12 août 2021 », a déclaré le tribunal.

Les trois requérants avaient demandé à la Cour d’ordonner que la candidature de Lungu comme candidat du Front patriotique aux élections générales du 12 août soit invalidée, après que ce dernier a prêté serment deux fois en tant que président.

Selon les pétitionnaires, M. Lungu a prêté serment deux fois parce qu’il n’était pas vice-président du pays lorsqu’il a terminé le mandat du défunt président, Michael Sata décédé en 2014.

Avant de devenir président, Lungu a occupé les fonctions de ministre de la Justice et de ministre de la Défense sous Michael Sata et a été choisi comme candidat du PF pour l’élection présidentielle partielle de janvier 2015 qui devait déterminer le mandat du défunt chef de l’Etat.

Les avocats de Lungu ont toutefois soutenu que la période d’un an que le dirigeant zambien a servi en 2015, lorsqu’il a prêté serment pour la première fois, ne constituait pas un mandat.

C’est la troisième fois en un an que l’éligibilité de Lungu pour un autre mandat est remise en question. Le tribunal s’est prononcé en faveur du président dans les deux précédentes affaires judiciaires.

La résolution du PE en déphasage avec le registre « exemplaire » du Maroc (MAE)

La résolution adoptée jeudi par le Parlement européen (PE) est en déphasage avec le registre exemplaire du Maroc en matière de coopération migratoire avec l’Union européenne, a soutenu vendredi le ministère marocains des Affaires étrangères.La résolution adoptée jeudi par le Parlement européen (PE) ne change rien à la nature politique de la crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, a souligné un communiqué du ministère, ajoutant que les tentatives d’européanisation de cette crise sont vaines et n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement.

« L’instrumentalisation du Parlement européen dans cette crise est contreproductive. Loin de contribuer à la solution, elle s’inscrit dans une logique de surenchère politique à courte vue », a relevé le ministère, ajoutant que cette manœuvre, qui vise à contourner le débat des raisons profondes de la crise, ne trompe personne.

En effet, a-t-il rappelé, nul en Europe ne peut mettre en cause la qualité du partenariat entre l’Union européenne et le Maroc dans tous les domaines, y compris migratoire. Les chiffres sont là pour le confirmer (rien que depuis 2017, la coopération migratoire a permis l’avortement de plus de 14.000 tentatives de migration irrégulière, le démantèlement de 5.000 réseaux de trafics, le sauvetage de plus de 80.500 migrants en mer et l’empêchement d’innombrables tentatives d’assaut), a poursuivi la même source.

« Le Maroc n’a, du reste, pas besoin de caution dans sa gestion de la migration. La posture du professeur et de l’élève ne fonctionne plus. Le paternalisme est une impasse. Ce n’est pas la punition ou la récompense qui induit des comportements, mais la conviction d’une responsabilité partagée », a affirmé le ministère.

La résolution du Parlement européen est, par ailleurs, contraire à l’esprit du partenariat entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, a-t-il enchaîné, estimant qu’en tentant de stigmatiser le Maroc, c’est en réalité le principe même de partenariat qu’elle fragilise. « Elle démontre, à l’échelle du voisinage Sud de l’UE, que même les constructions les plus anciennes et les plus abouties peuvent faire l’objet d’actions inopportunes et opportunistes au Parlement européen », a-t-il dit.

« Autant le Maroc est satisfait de sa relation avec l’Union européenne, autant il considère que le problème demeure avec l’Espagne, tant que les raisons de son déclenchement n’ont pas été résolues », a relevé le ministère, ajoutant que le Maroc n’a jamais jugé le partenariat avec l’UE à l’aune d’incidents conjoncturels mais sur la base d’une action fiable qui s’inscrit sur le long terme.

D’ailleurs, la position des États membres de la Commission et du Service Extérieur a été constructive quant au rôle clé du Maroc dans le partenariat euro-méditerranéen et à l’appréciation positive de la coopération dans le domaine migratoire, a conclu le ministère.

Le Parlement européen a accusé jeudi le Maroc d’utiliser les migrants mineurs comme un « moyen de pression politique », après le récent afflux migratoire dans l’enclave de Sebta.

Le texte proposé par des parlementaires espagnols et adopté par 397 voix favorables (85 contre et 196 abstentions) « rejette l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union ».

Le Parlement européen « demande à l’Espagne et au Maroc de travailler en étroite collaboration pour ramener les enfants à leurs familles », ont insisté les eurodéputés.

L’arrivée mi-mai de plus de 10.000 migrants à Sebta, dont beaucoup de mineurs, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers par le Maroc, a marqué le point culminant d’une crise majeure entre Rabat et Madrid.

Elle a été provoquée par l’hospitalisation en Espagne du chef du polisario, Brahim Ghali, considéré par Rabat comme un « criminel de guerre », mais soutenu par l’Algérie. Bruxelles avait exprimé sa solidarité avec l’Espagne et appelé le Maroc à stopper le flux de migrants.

La résolution du Parlement européen n’a pas de force contraignante sur le Maroc. Le royaume avait déjà dénoncé la motion présentée par les eurodéputés espagnols comme une « manœuvre qui vise à européaniser une crise bilatérale ».

« Cette initiative s’inscrit dans une tentative de détourner l’attention d’une crise politique purement bilatérale entre le Maroc et l’Espagne », a affirmé le président de la chambre des représentants Habib El Malki dans un communiqué publié lundi.

Af’Sud : Pretoria expulse des diplomates Lesothans

Plusieurs diplomates du Lesotho ont été expulsés du pays voisin l’Afrique du Sud pour « commerce illicite d’alcool hors taxes », ont annoncé jeudi les autorités de Maseru.Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et des relations internationales du Lesotho a déclaré que plusieurs fonctionnaires et leurs familles avaient 72 heures pour quitter le territoire sud-africain après avoir été reconnus coupables d’avoir enfreint les lois du pays.

Le ministère s’est dit « déçu et embarrassé par le fait que plusieurs diplomates basothos… ont été déclarés persona non grata par l’Afrique du Sud.»

Selon la presse locale, les diplomates du Lesotho auraient abusé de leurs privilèges diplomatiques en faisant entrer de l’alcool dans le pays sans payer de droits, puis en le revendant ensuite dans des bars et des restaurants.

Les autorités du Lesotho ont promis de prendre des mesures disciplinaires contre les fonctionnaires.

Centrafrique : démission du PM sur fond de rivalité franco-russe

Cette démission de Firmin Ngrebada intervient six mois après la réélection du président sortant Faustin Archange Touadéra.Éminence grise du régime, et ancien directeur de cabinet de Touadéra, Firmin Ngrebada pourrait être reconduit dans ses fonctions selon des sources de la présidence.

Sa nomination à la Primature, il y a deux ans, était le fruit des accords de paix de Khartoum de février 2019 entre le pouvoir dont il conduisait la délégation et la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une bande de groupes armés qui voulait renverser le président Touadéra.

Très proche de l’actuel président dont il était le directeur de campagne lors de son élection en 2016, Firmin Ngrebada est resté à la Primature après la réélection de Touadéra le 27 décembre 2020 avec 53,16% lors d’un scrutin contesté, émaillé de « fraudes » selon l’opposition et auquel moins d’un électeur sur trois a pu participer.

Arrivé au pouvoir le 30 mars 2016 après une transition de plus de deux ans (janvier 2014 – mars 2016) de Catherine Samba-Panza, Touadéra doit faire face à des attaques des groupes armés regroupés autour du Coalition des patriotes pour le changement qui tentent de renverser son régime.

Depuis 2013, le pays a basculé dans une troisième guerre civile sur fond de conflit intercommunautaire entre milices de la Seleka à majorité musulmane et fidèle à l’ex président Michel Djotodia qui s’était auto-proclamé chef de l’État le 24 mars 2013 après le renversement et la fuite du président François Bozizé et des groupes d’auto-défense chrétiens et animistes, les anti-balaka, fidèles à Bozizé, et soutenus par d’anciens militaires des Forces armées centrafricaines.

Lutte d’influence Moscou-Paris

Soutenu par les 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’Onu en Centrafrique (Minusca) bien équipés et aussi des centaines de militaires rwandais, Touadéra a inversé le rapport de force avec le renfort des paramilitaires russes dépêchés fin décembre par Moscou.

La Russie, pays auquel s’est tourné Touadéra depuis son arrivée au pouvoir, mène une lutte d’influence contre la France, ancienne puissance coloniale.

Une rivalité dont la cause est la richesse du sous-sol centrafricain en gisements de cuivre, diamant, or, graphite, ilménite, minerai de fer, kaolin, cyanite, lignite, calcaire, manganèse, monazite, quartz, rutile, sel, étain et uranium.

Des ressources minières qui aiguisent les appétits et qui poussent le Kremlin à multiplier ses investissements dans l’extraction des minerais et dans la coopération militaire. Au moment où Paris gèle son aide budgétaire et suspend sa coopération militaire avec la Centrafrique, jugée « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Avec le soutien de l’armée russe suréquipée, l’armée centrafricaine en sous effectif, a réussi à reconquérir une grande partie des deux tiers du territoire contrôlé jusqu’alors par des groupes rebelles.

Une semaine avant sa démission, le Premier ministre s’est rendu à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour attirer encore davantage d’investissements dans le pays.

Alors que cet État de l’Afrique central s’est embourbé dans une guerre civile, une crise humanitaire s’est installée dans le pays occasionnant une « situation d’insécurité alimentaire » selon l’Onu.

630.000 personnes sur les 4,9 millions que comptent le pays sont en situation d’urgence et risquent de « retirer leurs enfants de l’école ou de recourir à la mendicité », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Procès pro-Soro: Alain Lobognon clame avoir été « arrêté de façon arbitraire »

Le procès visant Guillaume Soro et ses proches, accusés d’atteinte contre la sûreté de l’Etat ivoirien, se poursuivaient jeudi au tribunal criminel d’Abidjan, où l’ex-député Alain Lobognon a estimé avoir « été arrêté de façon arbitraire ».

« J’ai été arrêté de façon arbitraire le 23 décembre 2019 », a déclaré à la barre l’ancien député Alain Lobognon.

Il a soutenu que la conférence de presse tenue le 23 décembre 2019 était « une initiative personnelle et unilatérale », jugeant que son interpellation est un « traquenard », car « il n’y  a pas de complot (contre l’autorité de l’Etat) ni hier, ni aujourd’hui ».

Pour lui, « c’est une erreur de communication et de positionnement des proches » du chef de l’Etat Alassane Ouattara. Ensuite, « en quittant Paris, l’intention de Soro était d’atterrir à Abidjan par tous les moyens ».

« Mes relations avec les autorités actuelles sont énormes. Attenter à leur intégrité physique, c’est attenter à ma vie », a-t-il lâché. La défense a par ailleurs demandé la comparution de Méïté Sindou, un ex-collaborateur de Soro, qui a démissionné de GPS (mouvement citoyen créé par Soro).

Trois avocats de la défense dont Me Diallo, se sont retirés du prétoire, soutenant avoir été empêchés de poser assez de questions. Le président du tribunal criminel a suspendu l’audience qui devrait reprendre mercredi prochain. 

Candidat à la députation de la circonscription de Fresco (sud-Ouest ivoirien), depuis son lieu de détention, Alain Lobognon a été battu. L’ancien ministre ivoirien des Sports, ne jouit plus de l’immunité parlementaire. 

Retour Gbagbo: « aucune restriction soulevée », selon Katinan

Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo et chargé de la communication du Comité opérationnel pour le retour de l’ex-président ivoirien au pays, a assuré mercredi qu’il n’y a « aucune restriction soulevée » quant à son retour, souhaitant « un accueil visible ».

« Aucune restriction n’a été soulevée par rapport à l’accueil de Laurent Gbagbo », notamment par l’Etat « notre partenaire », a déclaré M. Koné Katinan, ajoutant « on souhaite que ce soit un accueil visible », lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Abidjan.

M. Katinan a précisé que l’ex-président ivoirien, acquitté le 31 mars 2021 par la Cour pénale internationale (CPI), dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrée lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, arrive à l’aéroport d’Abidjan le 17 juin 2021 à 14h30 GMT (heure locale).

« On souhaite que quelqu’un au sommet de l’Etat soit là » à l’arrivée de M. Gbagbo, a lancé M. Katinan Koné, ancien ministre du Budget de l’ex-président ivoirien, qui veut également que son mentor prenne la parole à l’aéroport.

« Qu’on le veuille ou non, la politique en Côte d’Ivoire est cristallisée autour de trois personnalités, M. Gbagbo, M. Alassane Ouattara et M. Henri Konan Bédié », a soutenu M. Koné Katinan, rassurant que son mentor arrive dans un « esprit de paix et de réconciliation ».

Concernant l’affaire de la « casse de la Bceao, j’ai été amnistié », a dit M. Katinan Koné, qui est rentré en Côte d’Ivoire après dix ans d’exil au Ghana. Il a laissé entendre que tous les faits sont amnistiés sauf pour des personnes selon leur statut et « ceux qui font face à la justice internationale ».

M. Gbagbo étant acquitté par la CPI on peut « conclure que lorsque cette circonstance n’existe plus » de facto aucune charge ne pèse contre lui, a-t-il poursuivi, estimant que la condamnation à 20 ans de prison visant l’ex-président au sujet de la casse de la Bceao est « politique ».

Répondant à une question sur le retour de Charles Blé Goudé, co-accusé de M. Gbagbo, M. Katinan Koné a fait savoir qu’il fait la procédure de ses papiers pour rentrer en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, si M. Gbagbo arrive, la voie lui est largement ouverte.

S’adressant à ceux qui s’opposent au retour de M. Gbagbo, il a martelé que « personne n’a le droit de condamnation sur Laurent Gbagbo et un ivoirien », les invitant au respect de la décision de la juridiction légale.   

Mali : un nouveau gouvernement formé d’ici dimanche (Pm)

Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a promis ce mercredi à la délégation de la Cédéao de dévoiler la liste de son gouvernement au plus tard le dimanche 13 juin 2021.Les Maliens seront bientôt édifiés sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale qui aura la charge de piloter la transition démocratique.

« Sauf avis contraire du président de la transition, nous avons l’intention, au plus tard dimanche, d’annoncer aux Maliens la composition du gouvernement. Il y aura certes des incompréhensions, mais j’ai réaffirmé à la délégation de la Cédéao, notre ferme volonté d’aller dans le sens d’une gouvernance de rupture et par l’exemple. Ce qui suppose le rétablissement de la confiance de l’ensemble des Maliens aux autorités de transition », a soutenu M. Maïga.

Il s’exprimait à la fin de la visite d’une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a séjourné à Bamako les 8 et 9 juin.

M. Maïga, nommé Premier ministre lundi dernier par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a insisté sur « la nécessité d’une confiance réciproque renouvelée entre toutes les autorités de la transition ».

Ces autorités, a-t-il dit, « doivent travailler en harmonie et en symbiose pour donner la confiance aux Maliens et rétablir l’action politique qui doit être dans une articulation intelligente avec les autres composantes de la société, de la société civile, des opérateurs économiques, du monde religieux pour que chacun joue son rôle ».

« Dans quelques semaines, on reviendra vers les Maliens à travers le Conseil national de transition (CNT) et la communauté internationale pour indiquer les grandes lignes de notre action gouvernementale. Nous avons la ferme volonté d’aller au bout de la transition », a dit le nouveau Pm malien.

Une fois la confiance rétablie entre les Maliens et les autorités de la transition, « je crois que les partenaires nous tiendrons la main pour nous accompagner », a-t-il espéré.

De son côté, le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, s’est dit rassuré par le président Goïta et son Premier ministre Maïga sur le respect de la durée de la transition.

« Nous avons noté l’engagement du Premier ministre sur la nécessité d’avoir un gouvernement inclusif. Nous avons salué les concertations qui ont eu lieu depuis quelques jours entre le Premier ministre et les différentes composantes de la société civile, les acteurs politiques et les parties prenantes de l’Accord d’Alger. Nous avons noté l’importance de mettre en œuvre cet accord et d’avoir un mécanisme de suivi », a dit M. Brou.

A propos de cet Accord d’Alger, signé en 2015 pour mettre fin à la guerre au Mali, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a estimé que la stabilité du pays en dépend. « (…) nous travaillons à la mise en œuvre de l’accord et nous savons que la stabilité à long terme du Mali dépend de sa mise en œuvre réussie », a soutenu El-Ghassim Wane.

Après avoir poussé le président de la transition Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane à la démission le 26 mai, le colonel Assimi Goïta a été investi, le 7 juin dernier, président du Mali.

Economie : le Sénégal adoube les modèles chinois et américain

Dans une enquête d’Afrobaromètre, publiée ce mercredi, 60 % des Sénégalais sondés veulent que leur pays suive la voie tracée par les deux puissances mondiales.L’échantillon choisi, pour représenter la population, est séduit à 31 % par le dynamisme du modèle économique chinois. L’empire du Milieu est passé, en seulement quelques décennies, du statut de pays pauvre au rang de puissance économique mondiale. La Chine devrait même, selon les spécialistes, dépasser sous peu les Etats-Unis.

Le pays de l’oncle Sam ne perd pas, pour autant, son attrait auprès des Sénégalais. En effet, 29 % des personnes ayant répondu à Afrobaromètre estiment que l’Amérique reste un bon exemple. Pour atteindre le développement, 15 % des citoyens optent pour une solution endogène en soutenant que le Sénégal doit miser sur son « propre modèle ».

Avec 10 % d’avis favorables, le modèle français pointe à la quatrième place. Celui de l’Afrique du Sud, unique pays africain classé parmi les émergents (BRICS), récolte 3 %. Les autres modèles de développement obtiennent, quant à eux, le même pourcentage.

Par rapport à la politique commerciale, « la majorité des Sénégalais soutient que (leur) pays devrait compter sur sa propre production et protéger ses producteurs de la compétition étrangère ».

Dans le menu détail, 63 % des individus interrogés votent en faveur de la limitation du commerce pour les citoyens et les compagnies nationales là où 35 % plaident pour son ouverture aux étrangers.

En outre, 71 % des sondés pensent que le Sénégal doit privilégier « sa production intérieure et la protéger (davantage) » alors que 28 % penchent pour l’« ouverture au commerce mondial ».

Sur le continent noir, le débat sur la dette des Etats se pose sans cesse. Pour leur part, les Sénégalais souhaitent que l’essor de leur pays soit financé sur fonds propres (79 %) plutôt que d’avoir recours aux « prêts externes » (19 %).

En définitive, Afrobaromètre indique que, dans une période de crise économique mondiale exacerbée par la Covid-19, ces données devraient pousser les décideurs politiques et les parties prenantes à réfléchir sur les stratégies de partenariats bilatéraux, de résilience, et de développement économique.

Afrobaromètre se définit comme un projet d’enquête et de recherche, non partisan, dirigé en Afrique, qui mesure les attitudes des citoyens sur la démocratie et la gouvernance, l’économie, la société civile, et d’autres sujets.

Maroc-Turquie : Prochain Forum économique sur le commerce et l’investissement

Le Maroc et la Turquie ont annoncé l’organisation, en marge de la prochaine Commission mixte, d’un Forum économique axé principalement sur le commerce et l’investissement, rapporte un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.Lors de leur entretien, mardi, par visioconférence, les ministres des Affaires étrangères, Nasser Bourita et turc, Mevlut Cavusoglu, ont mis en exergue l’importance de consolider le partenariat économique à travers l’établissement d’une feuille de route de promotion des investissements mettant à profit les nouvelles chaînes de valeurs.

Les deux ministres ont salué l’excellence des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays et se sont accordés sur la nécessité de réactiver les mécanismes de partenariat, à travers l’organisation de nouvelles sessions du dialogue politique et de la commission mixte.

Les deux ministres ont échangé sur la situation sanitaire et sur les efforts consentis dans la lutte contre la pandémie. Ils ont décidé, à cette occasion, de reconnaitre mutuellement les certificats de vaccination émis par les autorités respectives des deux pays.

M. Cavusoglu a salué le leadership du Roi Mohammed VI et le rôle du Maroc en tant que pôle de stabilité et de développement dans la région.

Soulignant la convergence de points de vue sur les questions régionales et internationales, MM. Bourita et Cavusoglu se sont engagés à poursuivre la coordination et la concertation autour des questions d’intérêt commun, notamment la Libye, le Moyen-Orient et la Méditerranée.

Zambie : la Cour constitutionnel va statuer sur le troisième mandat de Lungu

La Cour constitutionnelle zambienne devrait se prononcer vendredi sur une requête visant à interdire au président Edgar Lungu de se présenter à l’élection présidentielle d’août prochain, au motif qu’il a déjà effectué les deux mandats prévus par la Constitution.Le tribunal a mis son jugement en délibéré lundi après avoir entendu les arguments relatifs à la demande de la Legal Resources Foundation, de l’historien et commentateur politique Sishuwa Sishuwa et de la Chapter One Foundation.

Selon les pétitionnaires, le président Lungu a prêté serment deux fois parce qu’il n’était pas vice-président du pays lorsqu’il a terminé le mandat du défunt président Michael Sata après la mort de ce dernier en 2014.

Avant de devenir président, Lungu a été ministre de la Justice et ministre de la Défense sous Sata et a été adopté comme candidat du Front patriotique (FP) pour l’élection présidentielle partielle de janvier 2015, qui devait déterminer qui servirait le reste du mandat de Sata.

Ils soutiennent que Lungu n’est pas éligible à un troisième mandat puisqu’il a déjà été élu deux fois – la première fois en 2015 et la seconde en 2016.

Les avocats représentant Lungu soutiennent toutefois que la période d’un an que le dirigeant zambien a effectuée en 2015, lorsqu’il a prêté serment pour la première fois, ne constitue pas un mandat.

C’est la troisième fois que l’éligibilité de Lungu à se présenter aux élections du 12 août est remise en question. La cour s’est prononcée en faveur du président dans les deux précédentes affaires judiciaires.

Ethiopie : l’UA déploie une mission pour élections générales

Le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a approuvé le déploiement d’observateurs africains pour les élections générales en Ethiopie prévues le 21 juin 2021.Les huit membres de la mission d’observation, issus des États membres de l’Union africaine, sont arrivés à Addis-Abeba les 2 et 3 juin 2021 pour entreprendre leur mission et analyser des aspects clés du processus électoral. Parmi les aspects qui seront passés à la loupe : l’environnement politique, le cadre juridique électoral, la transparence dans le processus de l’administration des élections, l’environnement de la campagne, y compris la liberté de la presse et le respect des droits participatifs fondamentaux tout au long du processus, a déclaré M. Mahamat dans un communiqué lundi.

Les observateurs seront déployés en équipes pour couvrir différents endroits du pays. Ils seront rejoints, à un stade ultérieur, par un certain nombre d’observateurs à court terme, qui arriveront à Addis-Abeba, en Éthiopie, environ une semaine avant le jour du scrutin.

La mission présentera ses conclusions lors d’une conférence de presse à Addis Abeba peu après la fin des élections, où une déclaration préliminaire sera publiée. Elle sera suivie d’un rapport final plus détaillé qui comprendra des recommandations pour améliorer les futures élections en Éthiopie, a déclaré le président.

Mali : le colonel Goïta investi président de la transition

A peine officiellement investi comme chef de l’Etat de transition, le putschiste récidiviste de Bamako a nommé son Premier ministre civil et promis de respecter les engagements internationaux du Mali dont l’organisation d’élections générales « aux échéances prévues. »C’est un colonel Assimi Goïta rassurant qui s’est présenté lundi 7 juin au Centre International de Conférence de Bamako (CICD) lors de son investiture officielle comme président de la transition au Mali. « Je voudrais rassurer les organisations sous régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements pour et dans l’intérêt supérieur de la nation », a déclaré le jeune putschiste récidiviste, auteur de deux coups d’Etat en seulement neuf mois.

Le premier avait eu lieu le 18 août dernier, lorsque ce colonel de 38 ans qui commandait alors les forces spéciales de l’armée malienne avait déposé, en compagnie d’une poignée de jeunes officiers, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) objet à l’époque de vives contestations populaires.

Le second coup du colonel Assimi Goïta date du 24 mai dernier. Ce jour-là, des militaires avaient procédé à l’arrestation du président de transition, Bah Ndaw et de son Premier ministre, Moctar Ouane. Conduits au camp militaire de Kati, près de Bamako, épicentre traditionnel des putschs au Mali, les deux hommes ont été contraints à la démission, puis placés en résidence surveillée.

Le colonel Goïta et ses compagnons militaires avaient justifié ce second putsch en accusant le président de transition et son chef de gouvernement « d’intention avérée de sabotage » et de « violation de la charte de transition ». Un texte que le chef putschiste avait largement inspiré et qui lui donne, à titre de vice-président, un droit de regard sur la composition du gouvernement notamment au niveau des fonctions de ministres en charge de la défense et de la sécurité.

C’est un différend avec le duo déchu sur ces deux postes qui est à l’origine de ce second coup de force du jeune colonel. Le Premier ministre débarqué avait été reconduit une dizaine de jours plus tôt après la démission de sa première équipe gouvernementale. Le nouveau cabinet qu’il a rendu public le 24 mai excluait deux colonels proches de Goïta : Sadio Camara et Modibo Koné, dont la mise à l’écart a été perçue comme un affront par le colonel Goïta.

Immédiatement condamné par les partenaires du Mali, ce coup d’Etat a valu au pays d’être suspendu aussi bien des instances de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que de l’Union africaine (UA). Sans aller jusqu’à fermer les frontières avec le Mali ou décréter un embargo économique et commercial contre Bamako, comme le redoutaient nombre de Maliens, les deux organisations ont exigé la nomination d’un nouveau Premier ministre civil et le respect du calendrier de transition démocratique initialement fixé et qui doit être clos courant 2022 au plus tard.

Présente au Mali pour combattre les groupes jihadistes dans le nord du pays, la France, qui dispose de 5100 soldats dans la région du Sahel, est allée plus loin. Jeudi 3 juin, l’ancienne puissance coloniale a annoncé la suspension, « jusqu’à nouvel ordre », de sa collaboration avec l’armée malienne sur le terrain. Quatre jours auparavant, le président français Emmanuel Macron avait même menacé de retirer ses troupes du Mali s’il n’y avait « plus de légitimité démocratique ni de transition » dans ce pays et si Bamako était tenté d’aller « dans le sens » d’un islamisme radical, en allusion à un rapprochement éventuel entre les putschistes de Bamako et les groupes islamistes armés actifs dans le nord et le centre du pays.

Reconnu déjà, depuis vendredi 28 mai, par la Cour constitutionnelle comme chef de l’Etat, le jeune colonel est donc désormais officiellement président de la transition.

Quelques instants après son investiture dans la matinée de lundi, le nouvel homme fort de Bamako a choisi Choguel Maïga, 63 ans, comme Premier ministre. Vétéran de la scène politique malienne depuis plus de 20 ans, cet ingénieur en télécommunications formé dans l’ex Union soviétique et plusieurs fois ministre par le passé, était jusqu’ici le président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces du progrès (M5/RFP). Un conglomérat de partis politiques et d’organisations de la société civile à l’origine de la mobilisation populaire pour le départ de l’ancien président IBK et auquel le colonel Assimi Goïta avait promis la tête du gouvernement lors d’une audience avec ses chefs au lendemain de son nouveau coup d’Etat.