L’opposition béninoise en assise à Paris

Le samedi 23 novembre 2019, les forces de l’opposition au pouvoir du président Patrice Talon, à l’exception des partis Union Sociale Libérale, Restaurer l’Espoir et une frange de Forces cauris pour un Bénin Emergeant  ont tenu une assise à Paris.

Cette rencontre a mobilisé les militants de l’opposition de la diaspora et certains  politiciens  en exil dans ce pays. Essentiellement, au cours de cette rencontre les participants ont passé aux peignes fins la gouvernance du Président Patrice Talon. Ils ont reformulé les critiques et exigences habituelles à l’endroit de son régime. Une déclaration finale a sanctionné les travaux de leurs assises que voici :

 

ASSISES DE PARIS

 

PARIS SAINT-OUEN, LE 23 NOVEMBRE 2019

 

MANIFESTE SUR LA SITUATION NATONALE AU BENIN

 

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités et personnalités,

Chers compatriotes de la diaspora venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie,

Chers amis panafricains,

Chers compatriotes venus du Bénin,

Mesdames et Messieurs,

 

Depuis le 06 avril 2016, date de l’avènement au pouvoir de Monsieur Patrice Talon, le Bénin vit une crise sévère et profonde. Cette crise est à la fois politique, économique, sociale, institutionnelle, morale et éthique.

 

Au plan politique et des libertés, il est singulier de noter le recul démocratique manifeste du Bénin, avec une violation permanente des libertés et des droits, la mainmise absolue sur le fonctionnement des institutions de la République, toutes à la solde du pouvoir, la désintégration des partis politiques historiques à coup de corruption, d’audits sélectifs et d’acharnements incessants.

 

En effet, très tôt, les partis politiques traditionnels ont été désintégrés (FCBE, RB, PSD et MADEP). Tous les maires qui n’ont pas fait allégeance au nouveau pouvoir ont été purement et simplement destitués ou révoqués et remplacés immédiatement par des personnes qui fléchissent facilement les genoux (Allada, Parakou, Ouidah, Cotonou, Gogounou, Bonou…).

 

Tous les partis d’opposition ont été écartés de la parodie d’élections législatives du 28 avril 2019, par des mesures d’exclusion financières (il faut déposer 249 millions de F CFA, soit 380.000 euros de caution !) et par des mesures d’exclusion administrative (fourniture de certificat de conformité dont l’existence légale ne se trouve dans aucun texte de la République et dont l’obtention dépend uniquement du bon ou mauvais vouloir du ministre de l’Intérieur!). Au titre des mesures d’exclusion administrative, il y a aussi le quitus fiscal délivré, de façon ciblée et arbitraire, par le ministère des Finances.

Au final, seuls y ont participé les deux fan-clubs qui soutiennent Talon ! Malgré ce braquage électoral, le pouvoir de Patrice Talon n’a obtenu que moins de 10% de participation au plan national, soit plus de 90% de boycott, une première depuis le renouveau démocratique.

 

Le pouvoir actuel transforme notre pays, de façon accélérée, en dictature : vassalisation du pouvoir judiciaire (trois magistrats ont été suspendus de leurs fonctions par le Conseil Supérieur de la Magistrature dirigé par le président de la République pour n’avoir pas suivi les instructions irrégulières du pouvoir contre des opposants), soumission des partis politiques empêchés de faire des alliances et empêchés de fonctionner, exil de la plupart des responsables politiques en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique et dans des pays voisins du Bénin en Afrique, censure de la presse par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), restriction du droit de grève à dix jours par an non consécutifs, refonte du Code du travail avec suppression des CDI, suppression des primes aux travailleurs, suspension illégale des centaines d’enseignants, fusion en un seul corps de répression de la police et la gendarmerie, et interdiction des manifestations publiques. Le Bénin est le seul pays au monde où constitue une infraction, un « attroupement non armé de 3 personnes ». Quel drame et quel recul démocratique pire qu’en Corée du Nord.

 

Après l’échec de la tentative abjecte de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, à deux reprises, la menace autocratique s’est transformée en traque des opposants et en chantage de toutes les voix critiques.

 

Plusieurs personnalités (députés, maires, chefs de partis, anciens députés et anciens ministres) ont dû s’exiler pour éviter l’emprisonnement, l’empoisonnement ou l’enlèvement ; tant de personnalités syndicales, politiques, de responsables étudiants, journalistes et web activistes sont jetés en prison dans des conditions inhumaines.

 

Au titre des otages politiques victimes de ce régime totalitaire et mafieux, on peut citer : Laurent Mètongnon, Bertin S. Koovi, Eléonore Okoumassoun, Sabi Sira Korogoné, Sanni Zakari, Gafari Adéchokan, Chabi Khader, Philippe Aboumon, Habib Ahandessi, Ousmane Tadjoudine, Laourou Moudjibou, Affadjo Bernardin, Jacob Biaou, Thibaut Ogou, Dassi Hyppolite Djidjoho, Joseph Aïmassè, Ismaël Gbodogbé, Nestor Ayédégué, Alain Dakpanon, Josué Houngbédji, Rachidi Yessoufou, Sounon Kanni Orou, Yann-Meryl Djokoui, Bienvenu Lèdjè, Aganni Balogoun, Albert Afouda, Afouda Timothée, Mama Kassim, Olou Albert, Alexandre Hounyo, Ibrahim Camara (IB) et d’autres,  injustement emprisonnés.

 

Récemment, sous pression nationale et internationale, le pouvoir en place s’est caché derrière le prétexte de la fameuse loi d’amnistie votée par son assemblée personnelle pour libérer 63 otages politiques. A ce jour, il en reste encore des dizaines dans les prisons.

 

Léonard Biaou, Hugues Sossoukpè, Kamar Ouassagari, Franck Kpassassi, Bill Souleymane et bien d’autres jeunes sont toujours dans la clandestinité, laissant derrière eux femmes et enfants.

 

Au titre des exilés politiques, on peut citer par exemple : Sébastien Ajavon, Komi Koutché, Valentin Djènontin, Léonce Houngbadji, Léhady Soglo, Francis Loko, Fatouma Amadou Djibril, Joël Ajavon, Simplice Codjo, Jean Panti, Renaud Bossou et bien d’autres encore.

 

Du 1er mai au 22 juin 2019, l’ancien président Boni Yayi a été séquestré à son domicile à Cotonou, placé en résidence surveillée pour ses opinions politiques. Mais avant, lui et le président Nicéphore Dieudonné Soglo et la présidente Rosine V. Soglo avaient été gazés et violentés par la police au marché Dantokpa à Cotonou.

 

Lionel Zinsou, ancien Premier Ministre du Bénin, adversaire politique de Patrice Talon au second tour de la présidentielle de 2016, est condamné à six mois de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 50 millions de F CFA d’amende pour des accusations farfelues, sans fondement, fabriquées de toutes pièces. Il vient s’ajouter à la longue liste des persécutés.

 

Dans le même registre, plusieurs médias indépendants tels que « La Nouvelle Tribune » et la télévision panafricaine « Sikka TV » ont été fermés ou interdits de diffusion au Bénin. La radio d’expression libre Soleil Fm, quant à elle, subit un piratage d’Etat de ses émissions, ses fréquences sont brouillées aux heures de grande écoute dans plusieurs régions du pays, depuis deux ans.

Dans le même temps, les journalistes d’investigation sont traqués dans l’exercice de leur profession :

 

  • Parfait Folly, journaliste, directeur de publication du journal « Le Devoir », a été arrêté le mercredi 13 mars 2019. Accusé d’avoir critiqué le ministre de l’Economie et des Finances dans un article de presse, il a été gardé à vue et présenté au Procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou, le lundi 18 mars 2019. Ce même jour, il a été jeté à la prison civile de Cotonou. Le 26 mars 2019, il a comparu devant un juge qui l’a condamné à 06 mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 500.000 F CFA.

 

  • Empêchée de couvrir les grèves des enseignants, la journaliste Emmanuelle Sodji, correspondante de France24/TV5Monde au Bénin, a été séquestrée avec son assistant Wilfrid Codo, dans le collège Océan, à Cotonou. Clairement identifiés en tant que journalistes étrangers, ils ont néanmoins été arrêtés, menacés et présentés au Procureur de la République, le 23 janvier 2018. L’accréditation de la journaliste Emmanuelle Sodji n’est toujours pas renouvelée par la HAAC qui l’empêche ainsi d’exercer librement son métier.

 

  • Casimir Kpédjo, journaliste, spécialiste des questions économiques, directeur de publication du journal « La Nouvelle Economie », a été interpellé dans la matinée du jeudi 18 avril à la suite d’une interview télévisée. On lui reproche d’avoir diffusé de fausses informations sur la situation économique du Bénin. Enlevé à son domicile entre 7 heures et 8 heures du matin, par des éléments de la police républicaine, il a été gardé à vue à l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc). Présenté au Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Casimir Kpédjo a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.

 

  • Ignace Sossou, journaliste du site Internet d’actualités http://xn--bninwebtv-b4a.com/, est actuellement sous contrôle judiciaire pour ses écrits.

 

La répression postélectorale des 1er et 2 mai 2019 a fait une vingtaine de morts, des blessés graves et 64 manifestants arrêtés pour avoir défendu leurs droits de vote :

 

  • Prudence Vioutou Amoussou : mère d’un bébé de neuf mois et de six autres enfants dont le plus âgé a 17 ans, froidement abattue par les forces armées de Patrice Talon le 1er mai 2019 à Cotonou, par des tirs à balles réelles dans le dos ;

 

  • Kandissounou Abdoul Djayané : 19 ans, décédé des suites de ses blessures. La veille, il avait reçu une balle de la police à l’abdomen lors d’une manifestation pacifique à Kandi, au nord du Bénin, le 2 mai 2019 ;

 

  • Souley Mama Assouma : tué à Cotonou le 2 mai 2019 par l’armée, des tirs à balles réelles ;

 

  • Ambroise Biaou : cultivateur originaire de Kilibo, torturé à mort à la prison civile d’Abomey, après les manifestations populaires des 25 et 26 février 2019 ;

 

  • Rahmane Sito : assassiné au quartier Kpérouguèra à Parakou, au nord du Bénin, le 28 avril 2019 par des partisans de Patrice Talon ;

 

  • Dénis Djossou : 35 ans, détenu arbitrairement à la prison civile de Cotonou depuis le 8 mai 2019 pour « attroupement non armé ». Il a été blessé le 1er mai et sa main droite amputée, pour avoir tenté de se débarrasser d’une grenade lacrymogène lancée par les forces de l’ordre sur la population civile. Il se trouvait à Cadjèhoun à Cotonou non loin du domicile de l’ancien chef de l’Etat Yayi Boni.

 

Les familles des victimes peinent à récupérer les corps du fait d’obstacles administratifs. Des manifestants blessés sont jetés en prison et empêchés d’accéder aux soins.

Lors des affrontements survenus en juin 2019 au centre et au nord du Bénin, notamment à Savè et à Tchaourou, la chaîne de télévision France24 nous renseigne qu’au moins 10 personnes (des populations civiles) ont été tuées par l’armée dont 6 à Tchaourou et 4 à Savè.

La tendance du gouvernement du Bénin à la restriction de la liberté d’expression, d’association, de manifestation et à l’intimidation à l’égard de ceux qui expriment des opinions critiques concernant ses actions est notoire. Il s’agit d’une politique de répression légalement mise en place.

Telle est la « démocratie » à la mode Talon : censitaire et mafieuse. Le but de ce régime autocratique et ploutocratique est bien de disposer d’une Assemblée privée à sa botte afin de modifier le contenu de la Constitution à son profit. Effectivement, avec un parlement illégal et illégitime, Patrice Talon et ses députés nommés ont attaqué, après deux tentatives infructueuses, notre Constitution en procédure d’urgence, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2019. C’est la constitution halloween.

Ce coup de force contre notre loi fondamentale touche 30 % des articles de la Constitution du 11 décembre 1990 avec de nouvelles dispositions de constitutionnalisation d’un vice-président et de renforcement des pouvoirs du Président de la République.

Le projet machiavélique adopté par les députés nommés contient des incongruités inadmissibles pour une loi fondamentale. Notre Constitution est défigurée et taillée sur mesure pour faire de Patrice Talon, un superman politique, intouchable, au-dessus de la loi, omnipotent et omniscient. Le projet :

–  reformule plusieurs articles de la Constitution ;

– affecte certaines institutions de la République (leur mode d’organisation, leurs attributions, leurs règles de fonctionnement) ;

– soustrait désormais le Chef de l’État à la Justice, y compris à la fin de ses fonctions, quel que soit le délit ou le crime commis;

– confisque la signature du peuple en retirant au parlement un droit fondamental, celui de ratifier les accords internationaux ;

Ce hold-up sur la loi fondamentale et sur notre démocratie chèrement acquise montre clairement que Patrice Talon et son clan de prédateurs sont décidés à s’éterniser au pouvoir, en empêchant les partis d’opposition de participer aux compétitions électorales et le peuple souverain de choisir librement ses dirigeants à divers niveaux.

C’est d’ailleurs ce qui justifie la précipitation avec laquelle le code électoral, la charte des partis politiques et la loi sur le financement public des partis politiques, déjà contestés, ont été amendés par les membres du conseil d’administration de l’Etat Talon dans le sens du renforcement de l’exclusion de l’opposition à toute élection au Bénin.

Le code électoral voté à 8 heures du matin par l’Assemblée illégitime siégeant à Porto-Novo a été déclaré conforme à la Constitution le même jour, avant même 12 heures par la Cour constitutionnelle ; une nouvelle preuve de la vassalisation des institutions de la République, transformées en caisse de résonnance ou en chambres d’enregistrement.

Ce code institue la création d’un conseil électoral pour remplacer la Commission électorale nationale autonome (Cena), une direction générale des élections, définit le nombre de députés ou de maires pour le parrainage des candidats à la présidentielle, crée un poste de vice-président de la République, etc. Une vraie bombe à retardement.

 

Au plan économique, tout se passe aujourd’hui comme si le régime dit du « nouveau départ » n’avait réellement pas un programme économique. Tout laisse à croire plutôt que le programme de ce régime s’articule autour des rêves de son chef d’assouvir une vengeance personnelle tout en s’emparant des secteurs vitaux de l’économie nationale au profit de ses sociétés personnelles et de celles de son clan.

 

On assiste ainsi à l’accaparement total de l’économie nationale au profit d’un groupe d’intérêt dont le président de la République se trouve être le chef. Aucun secteur ne lui échappe : l’agriculture (coton, acajou…), le port, les transports, l’énergie, l’aéroport, les hydrocarbures, le numérique, le bois, les télécommunications…

Les budgets successifs dont il a obtenu le vote de l’Assemblée nationale n’ont cessé d’accroître les charges fiscales des contribuables alors que l’on observe un étouffement de l’activité économique dans le pays. De nombreuses entreprises ont fermé, déversant dans les rues des centaines de milliers de travailleurs désespérés. De nombreuses entreprises publiques ont été liquidées (Société Nationale pour la Promotion Agricole, l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire, l’Office National De Stabilisation et de Soutien des Prix des Revenus Agricoles, la Centrale d’achat des intrants agricoles…) sans aucune procédure judiciaire appropriée, mettant au chômage des milliers de travailleurs ne sachant à quel saint se vouer.

La pression fiscale, la morosité économique et l’environnement peu propice aux affaires ont conduit plusieurs entreprises privées à baisser les rideaux. Plusieurs salariés renvoyés au chômage.

Au niveau des banques, la situation est identique. Plusieurs agences ferment leurs portes et des centaines de travailleurs se retrouvent à la maison, sans emploi.

 

Des pseudos réformes entreprises par le gouvernement ont modifié profondément le cadre institutionnel de la gouvernance publique affectant négativement la capacité de mobilisation de ressources du pays. Ceci justifie la baisse drastique des recettes intérieures et extérieures allant même à la perte de certains financements déjà acquis (annulation le 8 janvier 2018 de deux prêts accordés au Bénin par la Banque islamique de développement basée à Djeddah) et la perte de confiance sur le marché financier sous régional.

 

La confusion est totale entre intérêts privés et intérêt de l’Etat. Ceci n’est que l’exemple le plus flagrant d’une prédation généralisée de la part de celui qui est devenu le plus grand népotiste et prédateur du Bénin, allant même jusqu’à annexer un important domaine de l’Etat jouxtant son domicile privé.

 

Le programme d’actions du gouvernement qui remplit des projets à très fort taux capitalistiques peine à se concrétiser. Les Béninois ne voient rien de concret en dehors des maquettes mensuelles publiées par le pouvoir.

 

La fermeture des frontières du Nigéria avec notre pays a plombé l’économie nationale déjà en agonie. Les recettes de l’Etat sont en baisse. Le Gouvernement poursuit follement l’endettement massif du pays sans que la contrepartie ne soit visible sur le terrain en termes de réalisations physiques.

 

Au plan social, la destruction de l’économie nationale a induit des problèmes sociaux graves se traduisant par les pertes massives d’emploi tant dans le secteur formel que dans le secteur informel qui a subi une destruction sauvage et inhumaine sous le fallacieux prétexte de « libération des espaces publics », aggravant la paupérisation des populations. Cette situation cumulée avec les conséquences des orientations politiques et de la gouvernance économique du président de la République expose le pays à une crise sociale sans précédent. La misère, la pauvreté et la famine sont déjà présentes dans les ménages.

 

Le dernier fait en date qui illustre la nature cynique et inhumaine du régime, c’est bien la suspension abusive, le 25 septembre 2019, des 503 enseignants qui ont refusé de se soumettre à son évaluation illégale. Bientôt deux mois que ces pères et mères de familles sont à la maison, laissés à eux-mêmes, sans défense.

 

Au plan institutionnel, les institutions qui devraient de par leur rôle constitutionnel, contrôler l’action du gouvernement, sont inféodées au pouvoir exécutif. L’Assemblée privée installée à Porto-Novo apporte son assistance au chef de l’Etat dans tous les montages scandaleux visant à démolir entièrement la démocratie et l’Etat de droit.

 

Les institutions sont appelées à faire profil bas ou allégeance, sinon, elles sont ignorées, banalisées, fragmentées et descendues de leur piédestal.

 

La justice est vassalisée. La manipulation de certains magistrats contre les opposants est un secret de polichinelle. En trois ans de gouvernance catastrophique, avec l’aide de la justice politique aux ordres de Patrice Talon, nos prisons civiles sont remplies de plusieurs détenus politiques. A l’extérieur, la traque contre les voix critiques se poursuit.

 

Le 29 juillet 2019, Patrice Talon interdit « la délivrance des actes de l’Autorité aux personnes recherchées par la justice en République du Bénin ». Sont considérés comme « Actes de l’Autorité », « les extraits d’actes d’état civil ; le certificat de nationalité ; la carte nationale d’identité ; le passeport ; le laissez-passer ; le sauf-conduit ; la carte de séjour ; la carte consulaire ; le bulletin N°3 du casier judiciaire ; le certificat ou l’attestation de résidence ; le certificat de vie et de charges ; l’attestation ou le certificat de possession d’État ; le permis de conduire ; la carte d’électeur ; le quitus fiscal… »

 

Le journal Le Télégramme, dans sa parution du mercredi 31 juillet 2019, précise qu’il s’agit de « 323 personnes recherchées par la justice ». C’est une violation du principe de la présomption d’innocence consacré par la Constitution béninoise en son article 17.

 

Depuis le 06 avril 2016, l’horreur de la dictature et de l’arbitraire s’est abattue sur notre peuple. Le peuple béninois fait face à un régime d’iniquité, de frustration, de privation et de paupérisation accélérée qui fonde l’urgence pour les Forces Vives de la Nation d’agir conséquemment.

 

La mauvaise situation actuelle de notre pays sur tous les plans crée de nouvelles responsabilités qui interpellent les Béninois, les forces politiques de l’opposition, toutes les organisations citoyennes du monde, les panafricains, les démocrates, les associations de défense des droits de l’homme… Il nous revient d’aller au chevet du peuple béninois affligé et désespéré, et de l’aider à sortir de la maltraitance du pouvoir autocratique ultralibéral, à travers des actions citoyennes et politiques fortes, afin de restaurer la démocratie et l’Etat de droit et proposer une alternance responsable et crédible pour une gouvernance de probité centrée sur le bien-être du peuple, respectueuse de la démocratie, des libertés, des Droits de l’Homme tels qu’ils sont inscrits dans la Constitution du 11 décembre 1990.

 

Nous avons un devoir incontournable de mutualiser nos forces, de réaliser notre unité d’actions, en vue d’atteindre nos objectifs.

 

Lorsque l’injustice devient la loi, la Résistance est un devoir ! Face au chaos qui règne actuellement au Bénin, il y a une seule réponse appropriée : la Résistance structurée menée par des patriotes, des hommes intègres, désintéressés, loyaux envers la République. Cette Résistance va de soi, et les énormes mobilisations des mois passés au Bénin et dans la diaspora pourraient le confirmer, mais il ne faut pas se faire d’illusions : c’est une bataille difficile qui est engagée, dont l’issue dépendra en grande partie de la capacité des forces véritablement et sincèrement engagées au sein de l’opposition béninoise et dans la diaspora à offrir des perspectives crédibles à la population partagée entre combativité de masse et risque de découragement devant l’ampleur des obstacles.

 

La mise en œuvre de cette volonté agissante appelle l’expression forte d’une part, de l’adhésion consciente et déterminée de notre peuple à rejeter définitivement toute gestion mafieuse du pouvoir d’Etat et d’autre part, de la capacité des Béninois à s’unir et à lutter pour le triomphe des intérêts supérieurs de la Nation, la patrie de Béhanzin, Bio Guerra, Kaba… pour que le Bénin retrouve sa place de pionnier dans le concert des nations démocratiques d’Afrique et du monde entier.

 

L’appel est ainsi lancé à tous les fils et filles du Bénin, au Peuple du Bénin, à la jeunesse, aux femmes, aux travailleurs de toutes catégories, aux Béninois de la diaspora, aux amis du Bénin, aux panafricains dans la diaspora, aux patriotes et aux démocrates pour s’engager résolument dans la Résistance agissante et organisée conduite par des hommes et des femmes crédibles.

 

Enfants du Bénin, debout !

 

Osons lutter, osons vaincre !

 

Vive le Bénin !

 

Nous vous remercions

 

 

Bénin : Boni Yayi a quitté Cotonou sans rencontrer Patrice Talon

L’ancien Président de la république n’aura fait que quelques heures dans son pays, le Bénin. De passage à Cotonou dans l’après-midi de ce mercredi,  la visite de l’opposant béninois  a été expresse.

Aussitôt revenu au bercail après plusieurs mois d’exil, il est reparti sans avoir rencontré le Chef de l’Etat comme c’était annoncé. En effet, l’ex président de la république, désormais membre de l’opposition, s’était rendu à Cotonou avec une délégation de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le cadre d’apaisement de la crise socio-politique qui secoue le Bénin depuis les législatives passées. Dans ce but, il est prévu une rencontre entre Boni Yayi et son successeur à la Présidence de la république en présence de la délégation de la CEDEAO. Mais à l’arrivée, Boni Yayi ne s’est pas rendu au palais de la présidence. Seule la délégation de la CEDEAO s’y est rendue.

Selon certaines indiscrétions, cette situation n’aura pas arrangé beaucoup de choses. Le refus du pouvoir de rencontrer certains membres de l’opposition serait la raison pour laquelle Boni Yayi aurait refusé in fine de se rendre à la présidence.

Finalement Boni Yayi est reparti de Cotonou à bord de l’avion nigérian Air force qui l’a amené. La délégation de la CEDEAO n’a pas pu rencontrer et discuter avec les membres de l’opposition.

Retour de Boni Yayi au Bénin

Dans la soirée de ce 20 novembre 2019, l’ancien président de la république du Bénin, Thomas Boni Yayi est retourné au bercail. C’est à bord d’un avion nigérian (Nigeria air force) que Boni Yayi a effectué le voyage sur Cotonou. Il a été accueilli par plusieurs cadres et militants de son parti Forces cauris pour un Bénin émergeant (FCBE).

 

 

 

Depuis plus de cinq mois l’ex Chef d’Etat devenu opposant farouche au régime actuel était exilé dans un autre pays gardé secret par ses proches. Tantôt il est annoncé au Nigéria.  Tantôt dans un pays européen. Boni Yayi avait quitté Cotonou après les législatives qui ont engendré de violences dont les plus intenses et remarquables ont eu lieu dans les environs de son domicile à Cadjehoun.

Son retour au pays fait suite à l’amnistie accordée à tous ceux qui sont impliqués dans les violences post électorales.

Il s’est rendu à Cotonou après une escale au Niger où il s’est  entretenu avec le Président de la république du Niger et une délégation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conduite par le président de la commission de l’organisation.

Annoncé à la Présidente de la république du Bénin où il doit rencontrer le Président Patrice Talon, Boni Yayi n’est pas allé au palais de la marina. Il a préféré aller d’abord au domicile de l’ancien puis chez la famille de dame  Prudence Amoussou, une des victimes des violences poste électorales  pour présenter ses condoléances avant se rendre dans sa résidence à Cadjèhoun.

Est-il rentré définitivement ou s’agit-il d’une visite éclair dans son pays, le Bénin ? Selon certaines sources Boni Yayi pourrait repartir très bientôt dans son pays d’exil. Pour l’un des plus proches de Boni Yayi, l’ancien député NOURÉNOU ATCHADE: « BONI YAYI n’est pas encore complètement guéri de sa maladie, il n’a même pas eu l’autorisation de son médecin pour venir, je viens de le voir, il a encore les pieds enflés… ». C’est dire qu’il peut repartir ce jour même ou dans la semaine. Les jours à venir éclairciront davantage.

Réactions des membres de l’opposition après le vote du Code électoral

Le 14 novembre 2019, le parlement béninois a adopté une nouvelle loi portant code électoral en république du Bénin. Le même jour la loi a été rendue conforme à la Constitution par la Cour constitutionnelle avant d’être promulguée. Des réactions fusent du camp de l’opposition pour fustiger le nouveau texte de loi.

Voici ce qu’en pensent deux personnalités de l’opposition béninoise.       

« Ça ne fait pas sérieux.

Le Bénin ne vit pas dans un microcosme isolé. Le Bénin dépasse toutes les limites de l’innommable.

Un code voté ce matin du 14/11/2019 est déjà transmis par le Président de l’Assemblée Nationale  au Président de la République. Ce dernier a pu saisir la Cour Constitutionnelle aussitôt; laquelle Cour  qui a eu le temps de se réunir automatiquement aux fins de l’étude, de  l’examen et de la  validation du code électoral voté quelques heures plus tôt !

Quand même!

En moins d’une 1/2 journée, trois institutions différentes dont deux font office de contre-pouvoir ont pu réussir cette performance jamais égalée nulle part au monde.

Même si le Parlement, le Gouvernement et la Cour Constitutionnelle dormaient dans le même lit, cette célérité n’est pas envisageable.

Le Bénin continue d’étonner le monde surtout dans son format révélé.

Après une constitution élaborée, étudiée, examinée et votée nuitamment en l’espace d’une semaine, c’est le tour du code électoral dont la dernière version qui a exclu l’opposition des législatives est âgé d’à peine un an.

Même une simple note de service ne peut être ainsi prise.

Le monde entier observe le Bénin et son Gouvernement.

Que Dieu sauve le Bénin, la terre de nos aïeux. »  Valentin Djenontin.

Un autre membre de l’opposition, Nourénou Atchadé, l’ancien député et porte-parole du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), désapprouve. . Il l’a exprimé à travers un post sur sa page Facebook. Il a indexé le Chef de l’Etat en insinuant que l’adoption du nouveau code est un fait du régime.

Assemblée nationale: Vote d’un nouveau code électoral

Au Bénin, les dernières élections législatives d’avril 2019 ont été émaillées de violences. Lesquelles ont plongé le pays dans une crise sociopolitique dont il peine à sortir. Deux lois sont principalement misent en cause et indexées comme la source de ce dérapage démocratique.

Pour juguler la crise, un dialogue politique a eu lieu les 10, 11 et 12 octobre 2019 à l’issu duquel il est recommandé le toilettage des lois électorales à polémique que sont : la charte des partis politiques et le code électoral.

Conformément à cette recommandation de la classe politique, l’Assemblée nationale du Bénin a adopté ce 14 novembre 2019, un nouveau texte portant corde électoral en république du Bénin. Il s’agit de la n°2019-43 portant Code électoral.

Réunis le mardi 12 novembre 2019 pour modifier l’ancienne loi n°2018-31 du 9 octobre 2018 portant Code électoral, les députés n’ont pas pu accorder leurs violons. Les dispositions à modifier sont énormes et d’une grande ampleur. Ils ont alors décidé de la mettre de côté et de faire une nouvelle loi. C’est  ainsi qu’à l’unanimité,  la loi n°2019-43 portant Code électoral a été proposée, étudiée et adoptée. Elle comporte 207 articles déclinés en six livres.

La nouvelle loi contient des innovations. La caution pour l’élection présidentielle qui était de  250 millions est ramenée  à 50 millions.  Cette nouvelle loi fixe également les conditions pour être candidats à l’élection présidentielle au Bénin.

Bénin : la révision de la Constitution se précise

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique qui s’est tenu du  au  octobre 2019, il est envisagé de retoucher certains articles de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.

Profitant de la session budgétaire en cours à l’Assemblée nationale, dix députés ont demandé, conformément au règlement intérieur de l’institution, de procéder à la révision de la Constitution en procédure d’urgence. Cette demande a été enrôlée et la proposition transmise à la commission des lois pour étude. En effet,  six propositions de loi ont été affectées à la commission des lois ce mardi. Parmi celles-ci, il y a la proposition de loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Il s’agit de :

– Proposition de loi modificative de la constitution;
– Proposition de loi sur l’amnistie ;
– Proposition de loi sur le statut de l’opposition ;
– Proposition de loi sur le financement des partis politiques ;
– Proposition de loi modificative du Code électoral;
– Proposition de loi modificative de la Charte des partis politiques au Bénin.

Une plénière est convoquée le  jeudi prochain pour examiner et procéder ou non à la modification de cette Constitution.

Cette proposition de révision crée de remous au sein de la classe politique et sur la toile. Les hommes politiques et certains internautes ne trouvent pas opportun une telle révision et y voient une manœuvre anti-démocratie.

Relecture du Code électoral : Les articles susceptibles d’être retouchés

Suivant les recommandations du dialogue politique, Code électoral du Bénin aura à subir un toilettage. Le comité d’experts chargé de la formulation technique des mesures législatives relatives aux recommandations du dialogue politique des 10 au 12 octobre 2019  en présentant son rapport le 25 octobre dernier a levé un coin de voile sur les articles du code susceptibles d’être retouchés.

A en croire le rapporteur du comité d’experts, la relecture du Code  électoral peut être circonscrit en quatre dimensions essentielles. Il s’agit notamment de :

– L’assouplissement du code électoral et de la préservation des avancées législatives dans ce domaine. Il conviendrait de modifier et de compléter la loi 2018-31 du 09 octobre 2018 portant code électoral en République du Bénin en ces articles 41, 46, 47, 241, 242, 267, de les compléter par de nouveaux textes de façon à offrir aux partis politiques la possibilité de  corriger les insuffisances des dossiers de candidatures aux consultations électorales .

– Poser le principe de la disqualification du candidat et non celle du parti en cas de doublon constatée par la commission électorale nationale autonome, de préserver la prépondérance des partis politiques dans les compétitions électorales et assurer la promotion des partis politiques suffisamment représentatif au plan national.

– Faire assurer l’effectivité du financement public des partis politiques avec un effet immédiat en faveur de tous les partis régulièrement constitués ;

–  Mettre en place un système de parrainage par des élus politiques notamment communaux en ce qui concerne l’élection présidentielle.

Politique :  » TALON doit reculer  » dixit l’opposant Candide Candide Armand-Marie AZANNAÏ

Au Bénin, le ton d’une partie de l’opposition reste endurci. Rien ne semble les rallier aux propositions du camp du gouvernemental telles que les formulations de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique.

L’un des membres de la ‘’Résistance nationale’’, Candide Armand-Marie AZANNAÏ, ancien ministre de la défense du Président Patrice Talon ne démord pas malgré  l’initiative du dialogue politique pour la décrispation de la tension socio-politique. A travers sa page facebook, il s’est opiné sur l’actualité politique béninoise en réitérant brièvement les exigences qui sont celles partagées pas les membres de l’opposition qui forment la ‘’Résistance’’.  Voici son adresse :

«  » TALON doit reculer  »

Il faut dissoudre maintenant l’UP et le BR.
Il faut abroger maintenant toutes les lois liberticides, toutes les lois et tous les actes publics vecteurs d’exclusion électorale, de discriminations et de sectarismes politiques.
Il faut dissoudre le parlement illégitime et illégal (illégitime parce que n’étant pas l’émanation de l’ensemble du peuple et illégal car ne disposant pas d’opposition).
Ce n’est pas seule la classe politique de notre Pays qui a été offensée, la communauté nationale toute entière est déçue et le monde entier s’interroge. »

Cotonou, le 22 octobre 2019,
Candide Armand-Marie AZANNAÏ.
Président du Parti « RESTAURER L’ESPOIR » (RE)

Dialogue politique: Après les FCBE, un autre parti rejette l’invitation du Chef de l’Etat

Des neufs partis politiques invités au dialogue politique par le Chef de l’Etat au Bénin deux ont décliné l’appel. Après le parti Forces Cauris pour un Bénin Émergents (FCBE), c’est au tour du parti Dynamique Unitaire pour le Développement et la Démocratie (Dud) d’adresser une lettre au Président de la république pour lui notifier ses préalables avant de participer aux assises convoquées pour se tenir du 10 au 12 octobre 2019.

Le parti DUD de l’ancien ministre et ancien député Valentin Aditi-Houdé ne participera donc pas au dialogue politique. Pour ce parti, il n’est pas possible d’aller à une telle rencontre dont le contenu et les termes de référence ne sont pas communiqués à l’avance. Par ailleurs, l’exclusion de certains acteurs politiques et partis politiques de ce dialogue est une raison pour le parti DUD de s’abstenir d’y participer car cela pourrait être, pour eux, un complot contre le peuple. La question des prisonniers politiques et d’exilés constitue l’un des points qui fait que le DUD renonce à ce dialogue. Selon ce parti, la résolution de la crise socio-politique passe par le retour des exilés et la libération des détenus politiques. Sans ces préalables, le DUD ne juge pas utile de participer à ce dialogue politique national.

A 72 heures du démarrage de cette concertation à portée politique, la polémique s’enfle et les défections se notent. Le clergé qui est médiateur dans la crise qui secoue le Bénin depuis les élections législatives  écarté de ce dialogue serait repêché et invité au dernier moment.  Une personnalité neutre et indépendante serait recherchée pour conduire les travaux. D’un autre côté les partis non invités tels que le Parti Communiste du Bénin et l’Union Sociale Libérale n’entendent pas accorder du crédit à ce dialogue. Pour les uns c’est nul et non avenu. D’autres martèlent  qu’il n’y aura pas de dialogue politique sans eux. Dans la foulée, le ministre porte-parole du gouvernement fait une conférence de presse pour préciser le cadre de ce dialogue et essayer de justifier l’exclusion d’une frange de la classe politique et de la société civile. Visiblement le contexte dans lequel va se tenir ce dialogue est plus tendu que la crise qu’elle va régler.

L’opposition béninoise aussi en conclave le 10 octobre ?

Le  10 octobre prochain est la date retenue pour que démarre le dialogue politique national annoncé par le Chef de l’Etat, Patrice Talon. A l’arrivée seulement neuf partis sont conviés à ce rendez-vous politique. Il s’agit des partis politiques qui ont pu se conformer à la Charte des partis politiques. L’opposition est quasi absente de ce dialogue à part le parti  Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui se retrouve divisé.

Ce même jour, le 10 octobre 2019, on apprend que sous la houlette de des anciens Président de la république Nicéphore SOGLO et Boni YAYI, l’opposition se préparerait à tenir elle aussi sa rencontre (dialogue) parallèle.

Nicéphore SOGLO serait le chef de file de l’opposition qui va conduire cette sorte d’assise qui selon certains pourrait s’étendre aux opposant au régime qui sont en exil. Ces derniers auraient à intervenir en direct et participer aux travaux en ligne.

Les conclusions de ces assises vont être transmises à qui et serviront à quoi ? Serait une réponse  réponse du berger à la bergère ?

Le parti PRD en université de vacances demain

Le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) tient son université de vacances demain samedi 28 septembre 2019. Le thème retenu pour cette édition est « Réformes des partis politiques : quelles perspectives pour le Prd? ».

 

C’est autour de ce thème que le président du parti, Me Adrien Houngbédji et les siens (militants, sympathisants, membres du parti) auront à réfléchir pendant deux jours dans la ville capitale, Porto-novo.

 

Pour les responsables du parti, c’est l’occasion de remobiliser la grande famille du parti  arc-en-ciel autour d’un idéal commun pour redonner vie au Prd.

 

Selon le vice-Président du parti, Michel BAHOU, « c’est un grand événement. Après les événements des législatives de 2019, il était de bon ton que nous nous retrouvions pour analyser les faits et bien sûr jeter des bases pour le futur. Donc dans cette optique que l’Université de Vacances a été initiée. Nous pouvons dire que nous sommes déjà habitués. C’est une occasion de démonstration de force pour défier nos adversaires politiques. Ceux qui disent que le PRD n’existe plus, ils auront l’occasion de constater. C’est pourquoi la commune d’Akpro-Missérété est en train de préparer l’événement. Nous avons déjà mobilisé plus de 2000 militants qui vont débarquer au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo pour le lancement et nous avons déjà choisi nos représentants qui seront dans les commissions pour les travaux. C’est pour vous dire donc c’est avec enthousiasme et grande joie que nos élus, nos militants qui sont toujours restés, qui ne sont pas des transhumants professionnels, qu’ils ont accepté venir sur les lieux. »

 

A l’occasion de cette université de vacances le positionnement du parti su l’échiquier politique national est très attendu. Le Prd va-t-il continuer à se réclamer de la mouvance présidentielle ou se déclarera-t-il d’opposition ? Il faut attendre la fin des travaux, le dimanche pour le savoir.

Assemblée nationale : le suppléant du ministre de la culture installé

Hilaire Adoun est le nouveau député installé au parlement le lundi 23 septembre en remplacement de Jean Michel Abimbola qui est entré au gouvernement à la faveur du dernier remaniement ministériel. Les deux sont élus députés sur la liste du Bloc Républicain dans la 22ème circonscription électorale lors des élections législatives d’avril 2019. Conformément aux normes et à la pratique, chaque député a un supplément qui le remplace en cas d’incapacité à exercer la fonction ou de démission. C’est le cas de Hilaire Adoun qui vient remplacer son  titulaire désormais ministre de la culture au gouvernement.

Extrait de la déclaration du nouveau député installé

« D’abord, je rends grâce à Dieu. C’est Dieu qui nous a permis d’être là aujourd’hui. Ensuite, je remercie le Président de la République, Son excellence Patrice Athanase Guillaume Talon qui a nommé mon titulaire au poste de ministre et qui a permis à ce que son suppléant que je suis sois là aujourd’hui installé à sa place. Je remercie également le ministre Abimbola pour la confiance qu’il a placée en moi pour que je sois son suppléant. Enfin, je remercie toute la population béninoise et celle du plateau de la 22ème en particulier pour la confiance qu’ils nous ont accordé. Je profite pour dire que nous n’allons pas les décevoir. Le défi que nous sommes appelés à relever est capital. Aujourd’hui, nous sommes à l’Assemblée, aux côtés de nos collègues, nous allons voter des lois digestes pour la population. Nous allons faire le contrôle de l’action gouvernementale. En tant que député de la 22ème circonscription électorale, je dis à ma population que nous n’allons pas les décevoir. Nous sommes ensemble pour la lutte pour le développement du Bénin tout entier et pour le plateau en particulier. »

Bruit de bottes dans la grande famille du parti politique FCBE

Le parti Forces cauris pour un bénin émergent (Fcbe) vient d’obtenir son récépissé provisoire d’existence.  L’annonce a été faite dans la journée de ce 21 septembre 2019.

Au Bénin, les partis politiques, pour exister désormais, doivent se conformer aux nouvelles lois électorales à savoir la charte des partis politiques et le code électoral. Le chemin de conformité exige aux partis politiques d’accomplir certaines formalités d’ordre administratif. Ce qu’a entrepris de faire plusieurs partis politiques pour être en règle vis-à-vis de la législation. Mais des irrégularités constatées dans le dossier de certains partis les ont empêchés de participer aux élections législatives d’avril 2019. Cela ne l’est à pas pour autant dissuader de faire ce qui est exigé pour avoir ce qui leur confère une existence légal et juridique. Ainsi  le parti Fcbe vient d’obtenir son sésame.

Cependant, l’évènement crée plus de bruits et divergences au sein du parti qu’il devrait réjouir ses membres et sympathisants.   A travers les réseaux sociaux, les ténors du parti se lancent des piques. Les uns crient au complot et dénoncent le cheminement et pratiques entrepris pour l’obtention du récépissé du parti. Les autres contra-attaquent en justifiant. Dans ce rififi, on apprend le remplacement du Secrétaire exécutif du parti et d’un de ses adjoints. Des questions qui fâchent donc !

Pour le porte-parole du parti, l’ancien député Nourénou Atchadé, « … Le parti FCBE garde intacte la composition de son bureau exécutif élu au congrès des 10 et 11 février 2018 à Parakou, et reconduit au congrès de mise en conformité aux nouvelles dispositions de la charte des partis politiques, tenu à Abomey-Calavi le samedi 29 décembre 2018 ». Il ne comprend donc pas comment changement et remplacement ont pu être opérés à la tête du parti pour fini par aboutir à l’obtention du récépissé provisoire. Pour lui, il faille certainement avoir ce document d’existence mais pas à tout prix  et surtout pas par des procédés douteux. Il insinue que ceux qui ont conduit le dossier et obtenu leur récépissé auraient trahi le parti quelque part en connivence avec le gouvernement.

De l’autre côté ses autres  camarades du parti incriminé dont l’ancien Ministre de la défense, Théophile Yarou, expliquent  et rassurent que c’est ce qu’il fallait faire qui a été fait. Pour Théophile Yarou, l’impératif est d’avoir le papier d’existence. Au sujet du remplacement du Secrétaire national et d’un de ses adjoints il, il soutient que cela a été fait parce que conformément à un arrêté ceux-ci ne peuvent pas fournir certaines pièces, en son temps,  pare qu’étant recherchées par la justice. A l’en croire il n’y a pas lieu de polémiquer parce que ces personnes n’auraient pas été exclues du partis mais remplacées.

Il est curieux d’observer qu’une bonne nouvelle pour le parti qui doit fédérer ses membres les divise.

Le parti de l’ancien président de la république risque une scission. Les positions sont de plus en plus  fermes et radicales. Ça grogne fort. L’absence de ce dernier du territoire national est une situation qui complique davantage celle du parti.