Bénin : l’arrestation et la détention de Reckya Madougou jugées illégales

La conclusion est donnée à l’issue d’un examen des experts de l’ONU de l’arrestation et la détention de l’opposante béninoise. Les experts demandent sa libération et son indemnisation.

Selon les experts de l’Organisation des nations unies, l’arrestation ainsi que la détention de de Reckya Madougou sont arbitraires et dénuées de tout fondement légal. Le 11 décembre 2021, le Cour de répression des infractions économique et du terrorisme a condamné l’ancienne ministre et opposante au régime de Patrice Talon à 20 ans de réclusion criminelle et à 50 millions d’amende.

En prélude à l’élection présidentielle du 11 avril 2021, sa candidature a été rejetée. A quelques semaines du scrutin qui a été remporté par l’actuel chef de l’Etat, Rekckya Madougou a été interpellée, mise en examen. Elle est accusée d’avoir financé une opération dont  le but était de procéder à l’assassinat des personnalités politiques pour empêcher la tenue du scrutin présidentiel et fragiliser la stabilité du pays.

Fort de sa condamnation, ses avocats ont saisi un groupe de travail de l’ONU. Ce dernier vient de rendre son rapport. Les conclusions soutiennent que Madougou a été arrêtée et détenue de façon arbitraire, car n’ayant pas bénéficié du droit  à la présomption d’innocence. De  plus, selon les experts onusiens, la CRIET ne fournit pas les preuves de son implication dans le financement d’un projet d’assassinat de personnalités politiques. Par conséquent, elle mériterait d’être libérée et indemnisée.

Nations unies : le Bénin va partager son expérience au Conseil des droits de l’homme

Pour la période comprise entre 2022 et 2024, le Bénin va siéger comme membre du Conseil des droits de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’élection a eu lieu jeudi le 14 octobre.

C’est presqu’à l’unanimité que la candidature du Bénin remporte les élections. Sur les 192 votants, ce pays d’Afrique de l’Ouest a récolté 189 voix pour une abstention. Ce que Mariam Chabi Talata avait annoncé le 24 septembre se concrétise.  En effet, la vice-présidente de la République du Bénin avait annoncé la candidature de son pays lors de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à Nyew York.

Pour que le vote de cette soit une réussite, Mariam Chabi appelait alors les autres États membres de l’organisation à soutenir le Bénin. Les résultats obtenus à l’issue du scrutin confirment que le message était reçu. Dès lors, l’occasion se présente pour le Bénin d’atteindre son objectif. Les autorités politiques avaient annoncé que la qualité de membre du Conseil leur permettrait de partager leurs expériences de protection et de promotion des droits humains avec les autres nations du monde.

Ainsi donc, le Bénin partagera le siège du Conseil des droits de l’homme avec 46 autres États. Cet organe intergouvernemental du système des Nations unies existe depuis le 15 mars 2006 grâce à la résolution 60/251. Sa responsabilité est de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde.

L’opposant Sébastien Ajavon a saisi l’ONU

Sébastien Ajavon semble décidé à se présenter au scrutin présidentiel d’avril 2021.

L’opposant Sébastien Ajavon entendait en effet déposer sa candidature. Une candidature qui ne pourrait être validée, en raison de la condamnation en 2018.

Pour rappel, l’homme d’affaires a été condamné en octobre 2018 à 20 ans de prison par coutumace par la Cour de Repression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) pour trafic de drogue, et un mandat d’arrêt international avait alors été émis contre lui.

Le 28 novembre 2019, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) rendait un second verdict dans cette affaire, condamnant l’Etat béninois à payer à Sébastien Ajavon plus de 36 milliards de FCFA pour préjudice matériel.

Mais le Bénin décidera de se retirer du protocole de la CADHP en 2020

L’opposant béninois qui est exilé en France, en appelle donc au Comité des droits de l’Homme du Haut-Commissariat des Nations unies, estimant avoir été injustement privé de ses droits civiques à la veille du scrutin présidentiel. Il a saisi ce comité pour réclamer la levée de sa condamnation par la Criet, ainsi que la suspension des procédures judiciaires lancées contre lui.