Mozambique: Amnesty réclame une enquête sur les allégations d’exécutions sommaires

Amnesty Internationala appelé les autorités mozambicaines à lancer une enquête indépendante sur les allégations de torture et d’exécutions extrajudiciaires de civils par les forces de sécurité du pays.L’Ong de défense des droits de l’homme indique avoir disposé de preuves vidéo et photographiques montrant « la tentative de décapitation, la torture et autres mauvais traitements de prisonniers ; le démembrement de combattants supposés appartenir à l’opposition ; de possibles exécutions extrajudiciaires ; ainsi que le transport et l’élimination d’un grand nombre de cadavres dans des fosses communes ».

« Les horribles vidéos et photos que nous avons analysées sont la preuve des graves violations des droits humains et des violences choquantes qui ont eu lieu à Cabo Delgado, loin des projecteurs internationaux », a déclaré Deprose Muchena, Directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’est et l’Afrique australe.

Les soldats soupçonnés d’avoir commis les atrocités dans les vidéos portent les uniformes des forces armées et de la police d’intervention rapide du Mozambique.

« Le gouvernement du Mozambique doit maintenant ordonner une enquête rapide, transparente et impartiale pour traduire tous les responsables de ces crimes en justice, dans le cadre de procès équitables », a déclaré Muchena.

Ces présumées atrocités font suite à une récente flambée de violence dans le nord du Mozambique, où des combattants d’un groupe connu localement sous le nom d’Al-Shabaab ont attaqué des membres des forces de sécurité et des villageois.

Dans plusieurs vidéos, les soldats appellent leurs captifs Al-Shabaab, un nom local commun pour le groupe armé islamiste de Cabo Delgado.

Amnesty International a appelé les autorités mozambicaines à ordonner immédiatement aux forces de sécurité de mettre fin aux mauvais traitements des détenus et aux autres violations des droits humains à Cabo Delgado.

Mozambique: sept personnes décapitées sur l’île Nhonge

Des terroristes islamiques présumés ont décapité sept personnes sur l’île de Nhonge, dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays, déchirée par les conflits, a appris APA vendredi.Selon le journal indépendant Mediafax, le massacre a eu lieu la semaine dernière dans l’île, qui est située au large de la côte du district de Mocimboa da Praia.

Les assaillants se sont emparés de sept hommes et les ont décapités. 

Ils ont enlevé jusqu’à 20 autres personnes et ont pillé des marchandises dans les magasins informels de l’île avant de retourner sur le continent. 

La province a connu ces derniers mois une recrudescence d’attaques armées par des milices soupçonnées d’être liées à l’organisation terroriste, l’État islamique.

Mozambique: ouverture d’une enquête sur l’incendie criminel d’un journal privé

Le président Filipe Nyusi a déclaré avoir ordonné une enquête sur l’incendie criminel de dimanche dernier contre les bureaux d’un journal d’investigation privé basé à Maputo, la capitale.Selon la section mozambicaine du Media Institute of Southern Africa (MISA), des inconnus sont entrés par effraction dans les bureaux du journal « et ont mis deux bidons de carburant de 20 litres, puis ont mis le feu avant de quitter le site ».

Dans un communiqué publié lundi soir, Nyusi a condamné l’attaque contre les bureaux du « Canal de Moçambique » qui a laissé la salle de rédaction et d’autres installations gravement endommagées.

« Nous avons chargé les autorités d’enquêter et de traduire les auteurs en justice », a écrit Nyusi sur sa page Facebook.

Il a promis le soutien de son gouvernement à la liberté de la presse, notant que « la liberté de la presse est un pilier de la démocratie qui doit être protégé ».

Les critiques du gouvernement ont cependant lié l’attaque à l’enquête du journal sur la corruption présumée parmi les hauts responsables du ministère des Ressources minérales et de l’Energie, qui a été publiée la semaine dernière.

Le ministère a été contraint de suspendre un accord de commercialisation de carburant à la suite de l’enquête du journal.

Signature d’un accord gazier entre Total et le Mozambique

La compagnie pétrolière française Total a signé un accord avec le gouvernement mozambicain pour protéger un projet de gaz naturel de plusieurs milliards de dollars situé dans le nord du pays, touché par le conflit, a annoncé lundi la compagnie.Total Mozambique a déclaré dans un communiqué que les deux parties ont convenu de mettre en place un groupe de travail conjoint qui sécuriserait son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la province de Cabo Delgado, riche en minéraux, où sévissent des extrémistes ces dernières années.

« Compte tenu de la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado, notre priorité est d’assurer la sécurité de notre main-d’œuvre, dont beaucoup résident dans les communautés voisines, et des opérations du projet », a déclaré Ronan Bescond, président de Total Mozambique.

Cabo Delgado connait une vague d’attaques armées depuis octobre 2017 et celles-ci se sont considérablement intensifiées depuis janvier 2020, laissant des centaines de milliers de personnes sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires ou à tout autre service de base.

Plus de 200.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de la province riche en pétrole où des groupes armés ont attaqué les installations gouvernementales et les civils.

Le ministre des Ressources minérales et de l’énergie, Ernesto Tonela, a déclaré que cet accord « vise à créer un environnement opérationnel sûr pour des partenaires comme Total, ce qui leur permet d’investir en permanence dans l’industrie mozambicaine, au profil des petites et moyennes entreprises et de nos communautés ».

Selon Total, le protocole d’accord « prévoit qu’une équipe de travail conjointe assure la sécurité des activités du projet GNL au Mozambique sur le site d’Afungi et dans la zone d’opérations plus large du projet ».

Le groupe a déclaré que l’accord de sécurité démontre l’engagement du projet à atteindre ses objectifs de manière sûre, « tout en créant des opportunités locales et en apportant des avantages sociaux et économiques significatifs pour la province de Cabo Delgado et le pays ».

Total a annoncé en juillet dernier avoir signé un accord de financement par emprunt de 14,9 milliards de dollars américains pour le projet de GNL mozambicain, révélant que le financement avait été obtenu auprès de huit agences de crédit à l’exportation, de 19 banques commerciales et d’institutions de financement du développement.

Le projet est classé comme le plus important investissement étranger direct en Afrique à ce jour et comprend une équipe mondiale de développeurs et d’opérateurs énergétiques, dirigée par Total aux côtés de Mitsui, Oil India, ONGC Videsh Limited, Bharat Petroleum, PTT Exploration, ainsi que de la compagnie nationale de pétrole et de gaz du Mozambique, ENH.

Une fois achevé, le projet devrait avoir une capacité totale d’environ 13 millions de tonnes de GNL par an.

La SADC condamne les attaques terroristes au Mozambique

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a, dans un communiqué publié lundi après son sommet annuel, condamné les attaques terroristes dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, a appris APA.Condamnant ces attaques terroristes au Mozambique qui auraient été perpétrées par une cellule terroriste de l’État islamique, les dirigeants du bloc régional se sont engagés à soutenir cet État membre dans sa lutte contre le terrorisme.

« Le sommet a exprimé la solidarité et l’engagement de la SADC à soutenir le Mozambique dans sa lutte contre le terrorisme et les attaques violentes, et a condamné tous les actes de terrorisme et les attaques armées », indique le communiqué.

La décision du Mozambique de porter à l’attention de la SADC les violentes attaques sur son territoire a été saluée par le sommet de deux jours qui a également félicité Maputo pour ses efforts continus dans la lutte contre les attaques terroristes à Cabo Delgado qui a perdu Port Mocímboa da Praia au profit des terroristes il y a deux semaines.

L’armée mozambicaine aurait encerclé les terroristes afin de les chasser de la ville portuaire de Mocímboa da Praia.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, le Premier ministre du Lesotho, Moeketsi Majoro, le président mozambicain, Filipe Jacinto Nyusi, le président du Malawi, Lazarus Chakwera, ainsi que le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, se sont exprimés lors du sommet.

Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a été élu président de l’organe pour la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité, tandis que Ramaphosa a été élu président entrant de l’organe pour la politique, la défense et la coopération en matière de sécurité.

Lorsque la situation sanitaire le permettra, les dirigeants ont convenu de tenir un sommet à Maputo en mars 2021, renseigne le communiqué.

Mozambique: 59 insurgés tués par l’armée à Cabo Delgado

Au moins, 59 insurgés ont été tués la semaine dernière dans la province mozambicaine de Cabo Delgado, au cours d’accrochages avec les Forces de défense du pays, a appris APA jeudi.Dans un communiqué, les Forces de défense et de sécurité du Mozambique (FDS) ont déclaré que ces terroristes avaient été tués lors d’un accrochage avec les forces gouvernementales dans le district de Mocimboa da Praia.

En plus des pertes humaines, les troupes gouvernementales ont également détruit six camps et d’autres biens appartenant aux terroristes du district, ont indiqué les FDS.

Au cours des affrontements avec les troupes gouvernementales, les terroristes auraient tenté d’occuper la localité.

Le Mozambique connaît une vague d’attaques armées dans la province de Cabo Delgado depuis octobre 2017 et ces dernières se sont considérablement intensifiées depuis janvier 2020, laissant des centaines de milliers de personnes sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement ou aux services de base.

Plus de 200.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays dans cette province riche en pétrole, où des groupes armés s’attaquent aussi bien aux installations gouvernementales qu’aux civils.

Afrique : le dernier assaut de la diplomatie militaire russe

L’importance croissante de l’Afrique peut-elle garantir au continent le rôle de prochaine frontière pour le nouvel aventurisme militaire de la Russie qui veut tenir la dragée haute aux rivaux traditionnels de Moscou, en l’occurrence, la Chine et les Etats-Unis ?L’aventurisme militaire russe dans au moins six pays africains est une réalité, à en croire un rapport du journal allemand Bild.

Selon la presse allemande, Moscou a déjà scellé des accords historiques avec le Mozambique, l’Egypte, l’Erythrée, Madagascar, le Soudan et la République centrafricaine qui permettraient à la Russie d’établir des bases militaires dans ces pays.

Moscou a des engagements diplomatiques et militaires actifs avec quelque 21 pays africains, ce qui lui donne divers degrés d’accès à leurs territoires à des fins militaires.

Bild cite le contenu d’un document secret appartenant au ministère allemand des Affaires étrangères qui semble suggérer que depuis 2015, la Russie entretient avec soin des relations militaires avec des pays qu’elle considère stratégiques en Afrique pour réaliser ses éventuels projets aventuristes sur le continent.

Les six pays en question ont déjà bénéficié d’une formation par des experts militaires de Moscou utilisant des structures de soutien déjà sur le terrain, comprenant entre autres, des troupes régulières russes et une équipe paramilitaire privée du Groupe Wagner.

L’équipe a été impliquée en Afrique en tant qu’agence contractuelle militaire privée, en particulier au Soudan, avant la chute d’Omar al-Béchir, au Soudan du Sud et peut-être en Libye.

Les experts pensent qu’un autre avantage pour les dirigeants des pays africains ayant de tels accords avec Moscou est d’éviter un éventuel changement de régime, en particulier dans les sociétés qui réclament un changement politique.

Trois de ces pays ne sont même pas des démocraties naissantes où la présence militaire de Moscou pourrait dissuader les groupes pro-démocratie qui pourraient vouloir tenter leurs chances.

En vertu de ces accords, la Russie recevra le soutien sans réserve de certains de ces pays africains lors de réunions cruciales de l’ONU où les questions seront mises aux voix.

Cependant, rappelant les années de guerre froide, le regain d’intérêt militaire de la Russie pour l’Afrique va attirer l’attention et susciter l’intérêt de rivaux potentiels sur le continent, en particulier les puissances traditionnelles, tels que les Etats-Unis, la Chine et la France.

Alors que l’armée américaine sous son Commandement pour l’Afrique est bien connue, Pékin a déjà établi sa première base militaire sur le continent à Djibouti, pour laquelle il a dépensé 590 millions de dollars pour sa construction.

La France, avec une histoire de présence coloniale dominante à travers le continent derrière elle, conserve encore une partie de sa puissance militaire en Afrique de l’ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso, en République centrafricaine et au Tchad.

Comme le dit un expert, l’Afrique est en train de resurgir comme un champ de bataille diplomatique pour les grandes puissances mondiales, mais ses principaux acteurs devraient insister sur le fait que l’Occident, la Russie et la Chine devraient payer beaucoup plus pour son rôle dans ce jeu d’échecs.

La BAD s’engage à financer le projet de GNL au Mozambique

Diverses institutions financières africaines se sont jointes à la grande initiative de financement du projet de gaz naturel liquéfié (GNL) du Mozambique, d’un coût de 20 milliards de dollars, en cours d’élaboration par un consortium dirigé par la compagnie pétrolière française Total, a appris APA mardi.La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) ont séparément confirmé mardi qu’elles avaient rejoint un syndicat mondial d’institutions financières qui ont accepté de soutenir le projet Mozambique LNG Area 1.

La banque continentale a déclaré qu’elle « avait conclu son offre de cofinancement de la construction de l’usine intégrée de gaz naturel liquéfié (GNL) du Mozambique en signant un prêt de 400 millions de dollars pour le projet de transformation ».

« Avec cette signature faite le 15 juillet, la Banque rejoint un syndicat mondial de banques commerciales, d’institutions de financement du développement et d’agences de crédit à l’exportation pour apporter le financement nécessaire au projet », a déclaré la BAD dans un communiqué.

Le bouclage financier de l’accord est attendu vers la fin de 2020, a déclaré la banque.

La DBSA, entreprise publique sud-africaine, a également confirmé mardi qu’elle apporterait 120 millions de dollars pour le projet, situé dans le nord du Mozambique.

La DBSA a déclaré que sa partie du financement serait utilisée pour les activités de développement de projets en amont et en aval nécessaires pour extraire le gaz naturel en mer et l’amener à terre pour le traitement avant la conversion au GNL pour l’exportation vers divers marchés.

Le terminal GNL onshore du Mozambique traitera le gaz extrait des champs de Golfinho et d’Atum situés dans la ressource offshore de la zone 1 dans le bassin de Rovuma.

« Le projet devrait ouvrir d’importantes opportunités à travers le continent pour exporter du gaz en tant que ressource énergétique alternative », a indiqué dans un communiqué, le responsable de la DBSA Mohan Vivekanandan.

Le projet est considéré comme le plus grand investissement direct étranger d’Afrique à ce jour et comprend une équipe mondiale de développeurs et d’opérateurs d’énergie, dirigée par Total, en collaboration avec Mitsui, Oil India, ONGC Videsh Limited, Bharat Petroleum, PTT Exploration, ainsi que l’ENH, la Société nationale de pétrole et de gaz du Mozambique.

Total a annoncé la semaine dernière avoir signé un accord de financement par emprunt de 14,9 milliards de dollars pour Mozambique LNG, révélant que le financement avait été obtenu auprès de huit agences de crédits à l’exportation, 19 banques commerciales et institutions de financement du développement.

A terme, le projet devrait avoir une capacité totale d’environ 13 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an.

Mozambique: 211.000 déplacés internes à Cabo Delgado

Plus de 200.000 personnes ont été déplacées dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, où des groupes armés ont attaqué des installations gouvernementales et des civils, a annoncé mardi l’ONU.Le Mozambique subit une vague d’attaques armées dans la province de Cabo Delgado depuis octobre 2017 et celles-ci se sont considérablement intensifiées depuis janvier 2020, laissant des centaines de milliers de personnes sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires ou à tout autre service de base. 

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que la situation humanitaire dans la province de Cabo Delgado s’est considérablement détériorée au cours des six derniers mois en raison de l’insécurité et de la violence. 

« Les déplacements ont augmenté rapidement en raison de l’escalade de la violence, avec 211 485 personnes déplacées à l’intérieur de la province », a déclaré l’agence onusienne dans sa mise à jour sur la situation sécuritaire au Mozambique. 

Elle a révélé que plus de 300 incidents violents ont été enregistrés depuis 2017, dont plus de 100 depuis janvier. Il s’agit notamment d’attaques « sur des villages par des individus armés et d’affrontements entre les forces de sécurité et les groupes armés ». 

« Les attaques des groupes armés ont détruit plus de 107 écoles (dont un centre de formation des enseignants) jusqu’à présent, touchant plus de 56 000 enfants et près de 1 100 enseignants. Au cours des dernières semaines, les attaques ont augmenté en ampleur et en portée, les districts de Palma, Mocimboa da Praia, Nangade, Muidumbe, Macomia et Quissanga étant les plus touchés », indique la note. 

L’escalade de la violence a empêché l’accès à Cabo Delgado des responsables de l’aide, les organisations humanitaires travaillant dans la province ayant de sérieuses difficultés à atteindre les personnes dans le besoin. 

Les récentes attaques contre les capitales des districts de Mocimboa da Praia, Quissanga, Muidumbe et Macomia ont forcé de nombreux acteurs humanitaires à se retirer temporairement des centres vitaux de Pemba et Maputo, réduisant ainsi leur capacité à évaluer et à répondre aux besoins croissants.

Covid-19 : le Mozambique prolonge l’état d’urgence pour la troisième fois

Le président mozambicain Filipe Nyusi a à nouveau prolongé l’Etat d’urgence de 30 jours supplémentaires, tout en assouplissant certaines des mesures visant à contenir la propagation du coronavirus.M. Nyusi a déclaré dans un discours télévisé dimanche soir que la prolongation prenait effet le 30 juin et se serait maintenue jusqu’à la fin juillet.

C’est la troisième fois que le président prolonge l’Etat d’urgence qui a été imposé pour la première fois en avril dernier.

Il a révélé que le gouvernement mettrait à profit de la période de prolongation pour assouplir progressivement les mesures restrictives qui sont en place depuis deux mois.

« Nous avons décidé de maintenir le niveau 3 et d’ajuster certaines mesures qui ont un impact sur le pays, de manière progressive, pour permettre à certains secteurs de reprendre leurs activités », a déclaré Nyusi.

Certains des secteurs qui devraient rouvrir sont l’éducation, la fabrication et le tourisme, mais Nyusi a déclaré que la réouverture devrait se faire dans le strict respect des protocoles de santé portant sur la Covid-19.

« La reprise des cours en présentiel dans l’enseignement primaire et secondaire se déroulera en trois phases qui seront annoncées dans quelques jours », a déclaré Nyusi.

Il a cependant averti que la mesure d’assouplissement pourrait être inversée si les cas de coronavirus augmentent dans le pays.

Le Mozambique a enregistré jusqu’à présent 859 cas de coronavirus, dont cinq décès.

Mozambique: l’ONU demande 103 millions Us pour faire face à la Covid-19

Les Nations unies ont lancé, ce jeudi, deux appels humanitaires d’une valeur de plus de 103 millions de dollars pour aider le Mozambique à répondre au double défi posé par la pandémie de coronavirus au Mozambique et une insurrection armée.En lançant ces appels au nom des partenaires de développement du Mozambique, Myrta Kaulard, coordinatrice humanitaire résidente des Nations unies a appelé la communauté internationale à renforcer son soutien au Mozambique alors que le pays est confronté à de multiples chocs tels que les conséquences humanitaires de la Covid-19, les sécheresses récurrentes, les inondations et la violence croissante dans la province de Cabo Delgado. 

Elle a déclaré que l’appel éclair de 68 millions de dollars se concentre sur les besoins les plus immédiats et les plus critiques pour les neuf prochains mois de millions de personnes déjà confrontées à de graves conditions humanitaires, qui seraient incapables de résister à l’impact sanitaire et socio-économique de la pandémie. 

Le Mozambique avait enregistré à la date de jeudi 316 cas de coronavirus et deux décès. 

« Les personnes touchées sont souvent les mêmes qui avaient tout perdu pendant le cyclone Kenneth et qui sont maintenant déplacées pour la deuxième ou la troisième fois en un an », a déclaré M. Kaulard. 

L’appel donnerait la priorité aux besoins des plus vulnérables, notamment les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes handicapées, celles qui vivent avec le VIH, les personnes âgées, les populations déplacées et les communautés à risque, a déclaré la fonctionnaire onusienne. 

Le second appel est le Plan de réponse rapide pour Cabo Delgado, qui demande 35,5 millions de dollars à la communauté internationale et qui donnerait la priorité aux « besoins urgents de ceux qui ont été touchés par la violence croissante ». 

Le Mozambique subit une vague d’attaques armées dans la province de Cabo Delgado depuis octobre 2017 et celles-ci se sont considérablement intensifiées depuis janvier 2020, laissant des dizaines de milliers de personnes sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires ou à tout autre service de base.

Covid-19: le PME alloue 68 millions US à cinq pays africains

Le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) octroie 68 millions de dollars à cinq pays africains, à savoir le Ghana, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, et la Zambie, pour la riposte du secteur de l’éducation à la pandémie de coronavirus.Les 60 millions de dollars pour cinq nouveaux financements vont soutenir l’éducation de jusqu’à 30,5 millions d’enfants touchés par les fermetures des écoles à cause du coronavirus dans ces cinq pays africains, alors que les 7,5 millions de dollars sont destinés à mettre en place de meilleures possibilités et pratiques en matière d’apprentissage, rapporte un communiqué du PME.

Le Ghana recevra 15 millions de dollars pour soutenir l’apprentissage continu, et la remise en marche et la résilience du système éducatif. « Cela permettra de financer l’apprentissage à distance via la radio et la télévision, des services d’assistance en ligne et hors ligne pour soutenir les enseignants et les apprenants, et une plateforme numérique destinée à rendre les ressources pédagogiques facilement accessibles », explique le PME.

Au Malawi, le financement de 10 millions de dollars soutiendra les efforts du gouvernement à garantir que les initiatives d’enseignement à distance soient accessibles aux élèves. Les fonds du PME seront utilisés pour acheter des radios et des tablettes solaires pour soutenir des solutions d’apprentissage numérique innovantes pour les enfants vulnérables ayant un accès limité à l’électricité.

Pour le Mozambique, un financement du PME de 15 millions de dollars aidera le ministère de l’Éducation à mettre en place une équipe de gestion de crise, à fournir des programmes d’enseignement à distance par la radio, la télévision et Internet, et à assurer un soutien psychosocial aux enfants souffrant de stress, d’anxiété et de traumatisme causés par la fermeture des écoles.

Lorsque les écoles rouvriront, des manuels seront redistribués dans les endroits prioritaires et des cours de rattrapage cibleront les élèves qui ont pris du retard, notamment ceux ayant des besoins éducatifs spéciaux.

S’agissant du Rwanda, le financement de 10 millions de dollars soutiendra un programme d’enseignement par la radio et la télévision, l’apprentissage en ligne, ainsi qu’une campagne publique pour prévenir les violences sexistes et les grossesses chez les adolescentes. Le financement aidera également les écoles au moment de leur réouverture en les équipant d’installations de lavage des mains, en fournissant des repas aux enfants à risque et en formant les enseignants à la sécurité dans les écoles.

En Zambie, le financement de 10 millions de dollars servira à développer des programmes d’apprentissage par la radio et à fournir des radios aux enfants défavorisés.

« Bien que les écoles restent fermées, les capacités des enseignants à fournir un soutien à distance, à surveiller la continuité de l’apprentissage et à fournir un soutien psychosocial aux élèves seront renforcées. Pour préparer la réouverture des écoles, le financement soutiendra l’élaboration de directives spécifiques relatives à la sécurité dans les écoles et la mise en place de points d’eau potable dans 150 écoles », conclut le Partenariat mondial pour l’éducation (PME).

Il révèle que les écoles restent fermées pour plus de 786 millions d’enfants dans les pays en développement, qui étaient déjà confrontés à une profonde crise de l’apprentissage avant le début de la pandémie. Les fermetures d’écoles aggraveront les inégalités existantes, les filles et les enfants défavorisés risquant de subir de plus grandes pertes en matière d’apprentissage.

La FIJ exige la libération d’un journaliste mozambicain

La Fédération internationale des journalistes a appelé, mardi, le gouvernement mozambicain à assurer la libération en toute sécurité d’un journaliste enlevé par l’armée il y a plus d’un mois, dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays, en proie à des troubles.Le journaliste de la radio communautaire de Palma, Ibraimo Abu Mabaruco, aurait été arrêté par des soldats dans la nuit du 7 avril après avoir quitté son bureau et n’a pas été revu depuis lors.

Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a qualifié cette arrestation et détention en secret d’illégales et de disparition forcée.

« Le journaliste ne représentait aucune menace pour l’armée ou les forces de sécurité et faisait son travail dans l’intérêt public… Le gouvernement du Mozambique doit immédiatement mettre fin à ces arrestations illégales de journalistes par l’armée », a déclaré M. Bellanger dans un communiqué.

Il a appelé les autorités mozambicaines à « garantir la sûreté et la sécurité des journalistes dans le pays et à libérer immédiatement notre collègue ».

Selon la section mozambicaine de l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA), Mabaruco a envoyé un SMS à ses collègues le jour de l’enlèvement expliquant qu’il était « entouré de soldats ».

Le MISA a également indiqué qu’un officier de police basé au commandement de la police du district de Palma avait confié à l’organe de surveillance des médias que « ce sont les forces armées du Mozambique qui ont enlevé le journaliste ».

L’officier de police a déclaré qu’il « savait que le journaliste avait été emmené de Palma à Mueda où les forces armées ont une salle d’interrogation », selon le MISA.

Plusieurs journalistes ont été harcelés, intimidés, arrêtés et détenus dans la province de Cabo Delgado où les forces de sécurité mozambicaines luttent contre une insurrection armée.