Loi d’amnistie : Une autre affaire qui divise au Bénin

Au nombre des solutions envisagées pour sortir de la crise socio-politique qui secoue le Bénin, il est agité le vote d’une loi d’amnistie pour l’abandon des poursuites judiciaires dans le cadre des violences post électorales. Il s’agit de l’une des recommandations du dialogue politique qui s’est tenu les 10, 11 et 12 octobre 2019.

Pour la décrispation de la tension au Bénin, les acteurs politiques ont organisé un dialogue politique. Plusieurs mesures d’apaisement sont, entre autres, envisagées et retenues comme recommandations dont la libération des personnes arrêtées dans le cadre des violences électorales et l’abandon des poursuites. En effet, les élections législatives d’avril 2019 ont été émaillées de violences. Pour certaines raisons, les populations se sont soulevées et ont perturbé le scrutin par endroit sur le territoire national. Après les élections, les violences ont été également observées.  La justice a interpellé les personnes soupçonnées et a engagé des poursuites contre d’autres. La loi d’amnistie vise donc à les remettre en liberté pour faire diminuer la tension et juguler la crise.

Cependant, cette proposition d’une loi est diversement appréciée au sein de la classe politique. Pour le parti Union Sociale Libérale(Usl), le cadre de la proposition de cette loi ne prend pas en compte les prisonniers politiques et les exilés. Exigence à prendre en compte pour garantir une réelle disparition de la crise. De son côté, l’organisation des droits de l’homme Amnesty international craint un empiétement sur les droits humains par le vote d’une loi d’amnistie. Pour cette Ong internationale, il y a eu des morts et des tirs à balles réelles sur des populations lors des violences observées pendant la période des élections législatives. Il importe d’élucider ces crimes et de situer les responsabilités au lieu de les faire disparaître par une loi. Du côté des Forces Cauris pour un Bénin Émergeant, une quelconque loi d’amnistie doit prendre en compte certaines personnalités du parti poursuivies dans d’autres affaires et obligés de vivre hors du territoire national.

Tout comme la crise, l’une des recommandations  proposées  pour en sortir est en passe d’entretenir la vise tension ou de raviver sa flamme.