Législatives au Bénin : Patrice Talon salue la participation de l’opposition

Le président béninois a voté ce dimanche matin dans son bureau de vote situé dans une école à Cotonou, la capitale économique.

Patrice Talon, a confié avoir accompli ce devoir civique avec « plaisir et responsabilité » tout en invitant les électeurs à se sortir massivement pour choisir leurs prochains représentants au parlement.

Le président Talon a aussi salué la participation de l’opposition à ces élections législatives.

« Je crois que nous sommes en train de tourner définitivement les mauvaises pages de notre récente histoire politique. Maintenant tout le monde va aux élections avec enthousiasme. Plus personne ne boycotte malgré les réformes qui sont toujours en cours, » a-t-il indiqué.

Les bureaux de vote ont ouvert depuis 07 heures (heure de Cotonou), mais à mi-journée la mobilisation était faible, a constaté APA dans certains centres de vote.

L’ancien président Boni Yayi, président d’honneur du parti d’opposition Les Démocrates a, quant à lui, voté à Parakou dans le nord. L’ancien dirigeant qui trouve que ces élections sont très importantes pour le Bénin, a exhorté le peuple à se mobiliser massivement pour « accomplir ce devoir républicain ».

« Avec la grâce de Dieu tout puissant, ce scrutin sera transparent, équitable et paisible. Rien que la paix pour notre pays, » a déclaré le président d’honneur du parti Le Démocrates après son vote.

Sur les startings blocks sont alignés 763 candidats issus de sept partis politiques pour s’adjuger les 109 sièges de députés à l’Assemblée nationale béninoise. Ils seront départagés par plus de six millions d’électeurs. Les 17 749 bureaux de vote ouverts dans 7986 centres sur toute l’étendue du territoire national ferment à 16 heures (heure de Cotonou).

Au lieu de cinq ans, la neuvième législature ne va durer que deux ans neuf mois. Ce mandat de transition est retenu pour permettre l’organisation d’élections générales en 2026. Après les législatives de ce 08 janvier 2023, Présidentielle, législatives et municipales se tiendront au même moment.

L’autre particularité de ces législatives, l’Assemblée nationale béninoise comptera désormais 109 députés au lieu de 83 jusqu’à présent. La nouvelle loi électorale garantit également au moins 24 sièges aux femmes au parlement.

Législatives 2023 : la classe politique réclamerait des élections inclusives

Après la crise politique de 2019, causée par l’absence de l’opposition aux législatives, le gouvernement veut visiblement se rattraper.

 

Les élections législatives doivent être inclusives. C’est le vœu de toute la classe politique au Bénin. Nourou Dine Saka Saley (NDSS) pense que les acteurs politiques de la mouvance ne sont sincères quand ils expriment le souhait d’avoir une élection inclusive.

Nourou Dine Saka Saley n’accorde pas du crédit à la parole des acteurs de la mouvance présidence qui disent vouloir des élections législatives inclusives. « Ce sont nos adversaires politiques, ils n’ont aucun intérêt à ce que les élections soient inclusives, donc pourquoi ce serait à eux de décider que les élections soient inclusives », a déclaré le membre fondateur du parti « Les Démocrates ».

Ce n’est pas eux qui vont nous rassurer, parce qu’on sait qu’ils n’ont pas intérêt à ce que nous existions.

Par ailleurs, le juriste consultant reconnaît que dans le jeu politique, il n’y a pas de cadeau à faire à son adversaire. « Le jeu politique est tel. Ils ne vont pas nous dresser des tapis rouges pour aller aux élections », a-t-il déclaré au micro de Crystal News. A quelques mois des élections, la crainte de l’exclusion se fait sentir dans le rang de l’opposition, mais le gouvernement se veut rassurant.

« Le gouvernement veut des élections inclusives »

Après la crise politique de 2019, causée par l’absence de l’opposition aux législatives, le gouvernement veut visiblement se rattraper. Pour les élections du 08 janvier prochain, l’exécutif est prêt à jouer sa partition pour la participation de toutes les sensibilités politiques. « Dans tous les cas, le gouvernement jouera sa partition en mettant en place dans les délais ce qu’il faut », avait déclaré le porte-parole du gouvernement lors du Ask Gouv du vendredi 18 mars 2022.

Selon Wilfried Léandre Houngbédji, quand le gouvernement aura fini de jouer sa participation, la décision finale de participer ou non à l’échéance électorale revient à chaque parti. « Il appartiendra à chaque parti de s’engager ou non dans la compétition en fonction des projections et appréciations qu’il fait de ses moyens ou de sa cote de popularité sur le terrain », avait-il précisé.