Débordement des eaux et inondation au Bénin : le gouvernement au Chevet des populations

Dans l’après-midi du vendredi 11 octobre 2019, la commune d’Athiémé a reçu la visite de deux membres du gouvernement, suite au débordement de son lit, du fleuve Mono.

Le professeur Benjamin I. B. Hounkpatin, ministre de la santé, et son collègue des affaires sociales, Dr Véronique Tognifodé Mèwanou, ont été dépêchés d’urgence à Athiémé, en vue d’y apprécier le point des dégâts, heureusement matériels, causés par les inondations qui, elles, sont occasionnées par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur cette commune.

Sur le terrain, ils ont été accueillis par les autorités locales. Le préfet, le maire et ses conseillers, les cadres des directions départementales concernées (santé, affaires sociales, intérieur…), tout heureux, les ont accompagnés dans la mission. Ils sont tous descendus au bord du fleuve pour constater la réalité des faits.

Selon leurs hôtes, la montée des eaux du fleuve Mono, le plus grand cours d’eau du département éponyme, est devenue cyclique. Et le maire, M. Dansou Kokou Saturnin, ainsi que le vice-président du Conseil économique et social (CES), M. Nestor Wadagni, de pointer du doigt l’ouverture des vannes du barrage du fleuve Nangbéto voisin. «Le lâcher d’eau qui vient de là-bas, a dit l’un, vient souvent amplifier le phénomène, provoquant de graves inondations dans plusieurs habitations de nos villages et localités alentour». «Conséquemment, ajoute l’autre, les champs et les cultures sont dévastés et, les populations sont exposées à la famine et aux épidémies».

Des prévisions météos régulières

Sitôt le phénomène signalé que la région avait été déclarée en alerte rouge par le gouvernement du Bénin. Deux de ses ministres sont instruits à se rendre au chevet des populations sinistrées. Ils étaient accompagnés du directeur de l’Agence nationale de la protection civile, du ministère de l’intérieur.

La délégation n’y était pas allée les mains vides. La ministre des affaires sociales a prévu des vivres qui ont été débarqués. Du riz, de l’huile, des couvertures, des nattes de couchette… Celui de la santé, lui, avait déjà, dès les premiers instants de l’alerte, fait activer la veille sanitaire par ses services déconcentrés de la direction départementale de la santé. Le gouvernement a donc ainsi manifesté sa solidarité à l’égard des populations, au grand bonheur des sinistrés. Leur porte-parole, en la personne de M. Dansou Kokou Saturnin, a exprimé leurs remerciements. M. Nestor Wadagni est allé plus loin, relevant «la promptitude de la réaction des autorités au plus haut niveau de notre pays». Il dit sa satisfaction de savoir que «depuis l’ère de la rupture, les structures chargées des prévisions climatiques fournissent assez régulièrement les bulletins météo qui aident à la préparation de la riposte». Le ministre de la santé a suggéré des mesures pérennes. En attendant, il faut parer au plus pressé afin de soulager les écoliers et élèves dans leur traversée vers  l’école en prévoyant des barques motorisées. Car, dira, avec beaucoup d’émotion, le vice-président du CES et fils du terroir: «Je ne veux pas que nos enfants meurent par noyade, sous nos yeux, impuissants». La ministre des affaires sociales fera remarquer qu’ »il est impérieux de renforcer la sensibilisation par les médias afin que les populations sachent quitter temporairement les lieux inappropriés à l’habitation, surtout en période critique où le fleuve déborde de son lit ».

Si les pluies persistent, il est à craindre que l’eau dépasse le niveau d’alerte, entraînant une véritable catastrophe, comme ce fut le cas en 2010 où le niveau du fleuve Mono a dépassé les huit mètres de hauteur.

Pluies diluviennes et montée des eaux au Bénin

Au Bénin, les mois d’août et de septembre sont marqués par d’abondantes pluies. Les rues de la capitale Cotonou sont déjà inondées. A l’intérieur du pays, les fleuves sont sortis de leur lit. Ce samedi 12 octobre 2019, le fleuve Mono mesure  07,80m selon certaines informations. A Lokossa, les dernières averses ont causé du sinistre et enclavé une école primaire en la rendant difficile d’accès. A Kali  près de la commune de Nikki, on note un débordement du pont de la rivière Oly.

Au nord la montée du  fleuve Niger a entrainé la mort par noyade de deux autochtones dans la commune de Banikoara. L’ouémé n’est pas épargné par le phénomène cyclique de  la montée des eaux. En effet, le risque de catastrophe est élevé depuis le 03 septembre 2019. L’alerte inondation est passée d’orange au rouge dans le bassin de l’Ouémé précisément dans la basse vallée aux voisinages de Zangnanado et de Bonou.

L’Agence nationale de protection civile a alerté sur la montée des eaux dans les bassins du fleuve Niger et de la vallée de l’Ouémé. Le seuil d’alerte étant passé au rouge avec un risque élevé des catastrophes, le gouvernement prends des dispositions  pour épargner les populations des risques et catastrophes. Deux ministres du gouvernement sont descendus dans l’une des zones concernées en fin de semaine pour assister les populations sinistrées. Il faut souligner que l’ouverture des classes pour la rentrée académique de l’année 2019-2020 a été perturbée par endroit à cause de la montée des eaux.