Célébration de Fête de la chicotte de la communauté Lokpa à Parakou

La fête de la chicotte est une célébration culturelle extraordinaire. Elle s’est tenue le samedi 16 novembre 2019 à Parakou. Elle constitue pour la communauté Lokpa, de la région,  un grand moment de réjouissance et de rencontres.

Comme une scène musicale qui voit prester des chanteurs et danseurs devant un public, la fête de la chicotte présente ses artistes, son podium et ses spectateurs.

La fête de la chicotte est une tradition chez les Lokpa. Elle est appelée, dans la langue locale de la commune, «  le KAMOUHOUN ».

«  le KAMOUHOUN » est une des valeurs et identités culturelles des Lokpa. Cette fête consiste à une flagellation publique des jeunes gens et adultes, hommes en occurrence,  sous les yeux attentifs des sages et spectateurs ; le tout dans un mouvement de danse cadencé par des chants, des sons de tamtams, de trompettes, de tambours de cris et de sifflements.

Dans l’aire culturelle des Lokpa, la célébration de la fête de chicote marque le début des moissons. C’est aussi d’exhibition de force et de courage de ce peuple. C’est d’ailleurs le moment pour les adolescents de démontrer à la face des gens de leur communauté qu’ils sont devenus adultes. Cela implique de se soumettre joyeusement à l’épreuve de flagellation sans cris ni pelures pour afficher son courage et sa maturité.

M.N. qui s’est livré à une séance de flagellation déclare « Je ne souffre pas. Même si ces traces de lanière me font mal, l’émotion qui m’anime actuellement ne me permet pas de ressentir la douleur. La tradition doit se perpétuer ».

Pour s’éviter à juste titre d’éventuelle douleur et souffrance corporelles, les candidats à la flagellation, tors nus, sont bardés d’amulettes avec un accoutrement qui les distinguent du spectateur ordinaire. Une compétition est même organisée, à l’occasion, et qui met en duel deux candidats. Le jeu consiste aux candidats de se donner des coups de fouets. Le premier à ne pas rendre de coups et se laisse emporter pas la douleur est considéré comme perdant. Perdre un concours de flagellation est un signe d’humiliation et d’immaturité chez les Lokpa.

6ème édition du rituel de la flagellation

En marge de la célébration de la Gaani 2019, la communauté peulh de Djougou a célébré ce samedi à la place de la Gaani, la 6éme édition du rituel de la flagellation en présence de sa Majesté Kpéitoni Koda VI, roi de kilir,de El-Hadj Razaki Samari, l’imam de la mosquée centrale de Djougou, des dignitaires peulhs et de la population venue de diverses contrées .

En cette veille des manifestations officielles de la Gaani, les jeunes peuls de la commune de Djougou ont offert un beau spectacle au public en se laissant flageller selon les âges. Parés de leurs accoutrements traditionnels, visages et corps particulièrement embellis, ces jeunes peuls ont démontré à travers ce rituel de flagellation le courage et la bravoure du peuple Fulbé. Au-delà du caractère festif, cultuel et culturel, a fait savoir Chabane Fourdounga, dignitaire peulh de Djougou, le peulh vivant souvent en retrait est confronté à des situations difficiles et la flagellation le prépare à les affronter.

A cette célébration, les danses traditionnelles typiquement peules ont aussi retenu l’attention du public. Les manifestations se sont poursuivies dans les maisons jusqu’à ce dimanche, date officielle convenue pour la célébration de la Gaani édition 2019 à Djougou.