L’Afrique en proie à une augmentation exponentielle de la faim (Pam)

La crise climatique risque d’exacerber une situation déjà alarmante selon le Programme alimentaire mondial (Pam).« La crise climatique a le potentiel de submerger l’humanité », alerte le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam), David Beasley. A l’en croire, le monde n’est pas préparé à l’augmentation sans précédent de la faim à laquelle nous assisterons.

Partant de là, il invite les décideurs à investir dans des programmes qui aident les communautés vulnérables à s’adapter et à renforcer leur résilience face au climat changeant.

Ces communautés, dont une grande majorité dépend de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage et qui contribuent le moins à la crise climatique, subissent le plus gros des impacts avec des moyens limités pour amortir le choc.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, le changement climatique, combiné aux conflits et à la flambée des prix des denrées alimentaires, a entraîné les plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire depuis 2014, soutient le Pam.

Selon l’organisme onusien, de juin à août, plus de 31 millions de personnes n’ont pas eu assez à manger pendant la période de soudure. Dans le centre du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), on estime que 10 millions d’enfants (âgés de 6 à 59 mois) souffrent actuellement de malnutrition aiguë.

S’appuyant sur le thème de la Journée mondiale de l’alimentation de cette année, « Nos actions sont notre avenir – Une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une meilleure vie », le PAM appelle les dirigeants mondiaux à reconnaître le lien étroit entre la faim et la crise climatique. Il les exhorte aussi à redoubler d’efforts pour faire face au changement climatique, alors que l’attention se tourne vers la 26ème Conférence des Parties (COP26).

« Relever les défis de la crise climatique et assurer des systèmes alimentaires durables est une responsabilité collective », a déclaré le directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Chris Nikoi.

« Nous devons de toute urgence intensifier nos efforts et prendre des mesures audacieuses pour aider les communautés en situation d’insécurité alimentaire à se préparer, à réagir et à se remettre des chocs et des stress climatiques », poursuit-il.

Depuis 2018, le Pam met en œuvre un programme de régénération de la végétation au Sahel avec 70 000 hectares de terres réhabilitées ou traitées, et 920 000 personnes ayant bénéficié d’activités de création d’actifs rien que l’année dernière. L’initiative aide également les communautés à récupérer les terres dégradées, à recharger les eaux souterraines, à produire des aliments nutritifs et à maintenir un régime alimentaire sain.

Le Sommet de la Francophonie reporté une deuxième fois

Les États de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont trouvé un « consensus » sur un report d’un an du Sommet à Djerba (Tunisie).Le 18e Sommet de la Francophonie qui devait se tenir en Tunisie en novembre 2021, a été reporté une nouvelle fois, à cause de la Covid-19 et surtout de la crise politique.

Les membres du Conseil permanent de la Francophonie (CPF), réunis mardi, ont décidé de ce report d’un an, a indiqué dans un communiqué l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). « Ils sont arrivés à un consensus sur la nécessité de reporter d’un an le 18e Sommet de la Francophonie, afin de permettre à la Tunisie d’organiser cette instance importante dans les conditions les plus optimales » a indiqué le communiqué. Cette proposition doit être validée par la Conférence ministérielle de la Francophonie avant d’être définitivement entérinée.

Prévu à l’origine à Tunis en 2020, le sommet a été reporté une première fois en mai 2020 à cause de la pandémie du coronavirus. Finalement, il a été déplacé hors de la capitale sur l’île tunisienne de Djerba et devait avoir lieu en novembre 2021.

Ce nouveau report de l’événement, qui se tient tous les deux ans, est justifié par des raisons sanitaires et surtout politiques. Il peut être analysé comme un signal envoyé au président tunisien Kais Saied qui exerce une mainmise sur les institutions de son pays. Le chef de l’Etat, engagé dans un bras de fer avec le principal parti parlementaire islamiste et conservateur Ennahda, avait suspendu en juillet dernier le Parlement et la Constitution du pays. Et depuis cette date, il gouverne par décret. 

L’un des grands objectifs de la Francophonie qui regroupe 88 États membres est de soutenir l’État de droit, les libertés humaines et les droits de la personne. Dès lors, certains membres du Conseil permanent espèrent que ce report fera bouger les lignes et contribuera à stabiliser la situation en Tunisie. Malgré la formation d’un nouveau gouvernement lundi dernier, plusieurs Etats membres de l’OIF se préoccupent toujours de la situation politique en Tunisie.

Le dernier sommet de la Francophonie a eu lieu à Erevan, capitale de l’Arménie en 2018. Il avait marqué la fin de mandat de la secrétaire générale Michaëlle Jean, ex-gouverneure du Canada et son remplacement par la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

Bénin : le test Pcr passe de 50 000 Fcfa à 25 000 Fcfa

Les passagers au départ et à l’arrivée de Cotonou au Bénin vont désormais débourser 25 000 Fcfa au lieu de 50 000 Fcfa pour un test Pcr Covid-19. Par cette décision, le Bénin vient de se conformer à la norme prescrite par l’Uemoa.

Le Bénin vient de se plier à l’harmonisation communautaire du coût du test Pcr. En effet, il y a environ six mois, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a recommandé 25 000 Fcfa. C’est le montant à débourser pour bénéficier d’un test Pcr Covid-19 au départ et à l’arrivée sur le territoire des pays d’Afrique de l’Ouest.

Cependant, tandis que certains pays comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso avaient ramené le prix du test à 25 000 Fcfa, le Bénin continuait de prélever 50 000 Fcfa. Lundi le 11 octobre, les autorités béninoises ont décidé de se conformer à la norme édictée par la communauté.

Ainsi, au départ ou à l’arrivée de Cotonou, les voyageurs ont désormais la possibilité d’acquérir un test au prix de 25 000 Fcfa.

Le HCR pour la levée du statut de réfugié pour les Ivoiriens

La recommandation d’appliquer les clauses de cessation issues de la Convention de 1951 sur les réfugiés se fonde sur une analyse approfondie de la situation en Côte d’Ivoire.Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé aux États qui accueillent des réfugiés ivoiriens de lever leur statut de réfugié et de faciliter leur rapatriement volontaire, leur réintégration, l’acquisition de la résidence permanente ou la naturalisation pour ceux qui souhaitent rester dans les pays d’accueil.

« Au regard des changements fondamentaux et durables en Côte d’Ivoire, j’ai le plaisir de recommander une cessation générale du statut de réfugié pour les ivoiriens, qui prendrait effet le 30 juin 2022 », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, à l’ouverture de la 72e session annuelle du Comité exécutif du HCR.

La recommandation d’appliquer les clauses de cessation issues de la Convention de 1951 sur les réfugiés se fonde sur une analyse approfondie de la situation en Côte d’Ivoire.

Elle s’accompagne de mesures concrètes destinées à promouvoir des solutions durables pour les réfugiés ivoiriens. Ces dispositions visent notamment à faciliter leur retour volontaire et leur réintégration dans leur pays d’origine, ainsi que la possibilité de demander la résidence permanente ou la naturalisation, pour ceux qui ont noué des liens solides avec leur pays d’accueil.

Les réfugiés qui présentent encore des besoins en matière de protection internationale auront le droit de demander une dispense de cessation, par le biais de procédures conformes au droit international.

Selon les données dont dispose le HCR, il y a actuellement environ 91.000 réfugiés et demandeurs d’asile ivoiriens dans le monde. Quelque 51.000 d’entre eux vivent en Afrique de l’Ouest dont 33.000 rien qu’au Libéria et 22.000 autres en Europe.

Le HCR a salué les engagements pris par les États dans le cadre de la stratégie de solutions globales pour les réfugiés ivoiriens, lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève cette semaine.

« Je salue l’exemple donné par le gouvernement de la Côte d’Ivoire ainsi que ceux du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, de la Mauritanie et du Togo, qui ont affiché la volonté politique de mettre en œuvre une feuille de route complète pour trouver des solutions en faveur des réfugiés ivoiriens, dont certains sont déplacés depuis des décennies », a déclaré Filippo Grandi. « Cet effort régional mérite les applaudissements de l’ensemble de la communauté internationale. »

Depuis 2011, quelque 290.000 réfugiés ivoiriens installés dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest sont rentrés volontairement en Côte d’Ivoire. Une enquête menée dans la région indique que 60% des réfugiés restants souhaitent être rapatriés, 30% sont encore indécis et 10% veulent rester dans leur pays d’accueil et demander la résidence.

Le HCR organise des convois hebdomadaires depuis le Libéria pour permettre aux Ivoiriens qui le souhaitent de rentrer chez eux. Depuis la fin du mois d’août, quelque 5000 réfugiés ont été réunis avec des membres de leur famille, qu’ils n’ont parfois pas vus depuis des décennies. Le HCR fournit également un soutien financier aux réfugiés rapatriés afin de faciliter leur réintégration.

Les Ivoiriens ont fui deux guerres civiles entre 2002 et 2007, et entre 2011 et 2012. Des milliers d’Ivoiriens ont également fui vers les pays voisins en 2020, craignant les violences liées au scrutin présidentiel et aux législatives.

Le HCR reste déterminé à aider la Côte d’Ivoire et les pays hôtes à mettre en œuvre la recommandation de cessation et continue à plaider pour que les États fournissent aux réfugiés des documents d’état civil, d’identité et de voyage. En Côte d’Ivoire, cela inclut la délivrance d’actes de naissance, qui permettent l’inscription à l’école, l’obtention des cartes d’identité nationales et qui donnent le droit de voter.

Procès de Sankara : le Burkina a rendez-vous avec l’histoire

C’est un procès historique qui s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou.Le procès des présumés assassins de l’ancien président burkinabé s’ouvre ce lundi 11 octobre 2021 au Tribunal militaire sans Blaise Compaoré et ses avocats.

Thomas Sankara, leader de la révolution burkinabè avait pris le pouvoir le 4 août 1983 avant d’être tué avec ses douze de ses collaborateurs le 15 octobre 1987. Trente-quatre ans après les faits, le procès devrait faire la lumière sur les circonstances de son assassinat.

Les cinq membres de la cour du tribunal militaire de Ouagadougou (deux magistrats professionnels et trois assesseurs militaires) devront se prononcer sur plusieurs questions : Qui a tué Thomas Sankara et douze de ses compagnons ? Ce crime était-il prémédité et, si oui, qui a donné l’ordre ? Quels sont les complices ?

« Nous voulons savoir qui a pris la décision, qui a commis l’acte, qui l’a soutenu et pourquoi », indique Céline Bamouni, la fille de Paulin Bamouni, directeur de la presse présidentielle, tué à côté de Thomas Sankara.

Le procureur militaire du Burkina-Faso a inculpé 14 personnes dont l’ancien président Blaise Compaoré qui vit en exil en Côte d’Ivoire, son ancien chef de sécurité le général Gilbert Diendéré qui purge une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015, et l’ex sergent Hyacinthe Kafando, garde-corps de Compaoré au moment des faits.

Blaise Compaoré chassé du pouvoir en 2014 par une insurrection populaire, a décidé de ne pas comparaître. L’ancien président vit en Côte d’Ivoire depuis sa chute. Désormais protégé par sa nationalité ivoirienne récemment acquise, il sera jugé par contumace en même temps Hyacinthe Kafando, introuvable depuis 2015. 

Les avocats de Compaoré dénoncent un « procès politique » et qualifient le tribunal militaire de « juridiction d’exception ». Les conseillers de l’ex-président invoquent aussi son immunité parlementaire que lui confère son statut d’ancien chef d’Etat pour s’opposer à sa convocation par la justice burkinabè.

Ce feuilleton judiciaire parti pour durer au moins quatre mois selon des sources judiciaires devrait aider à l’éclatement de la vérité et sceller enfin la réconciliation dans l’espace politique burkinabè.

Burkina Faso : assassinat de Thomas Sankara, enfin le procès s’ouvre

34 ans après l’assassinat de l’ancien président burkinabè, le procès s’ouvre ce lundi 11 octobre au tribunal militaire de Ouagadougou. Deux principaux accusés Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando sont absents à l’audience.

Plus de trois décennies après la commission des faits, la justice va juger les présumés auteurs ce lundi. Le procès lié à l’assassinat de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons se déroule au tribunal militaire de Ouagadougou. C’est un procès qui va se tenir sous haute sécurité. La juridiction d’exception va juger quatorze personnes, dont l’ancien président Blaise Compaoré. les chefs d’accusation sont « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinats » et « complicité de recel de cadavres ».

L’ouverture du procès des quatorze principaux accusés est un ouf de soulagement pour les familles des victimes. Elles ont longtemps espéré que cet instant arrive pour que la vérité soit dite et que les coupables répondent de leurs actes. Cependant, deux principaux accusés sont absents au procès. Il s’agit de Blaise Compaoré, l’ancien chef de l’Etat en exil en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui naturalisé Ivoirien, il avait succédé au « père de la révolution burkinabè ». Il s’agit aussi du commando Hyacinthe Kafando, l’ancien chef de la sécurité de Blaise Compaoré.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est victime d’un assassinat. C’était lors d’un coup d’Etat, alors qu’il avait 37 ans. A l’issue du putsch, son compagnon d’arme Blaise Compaoré a pris le pouvoir pour succéder à Sankara. Le « Che Guevara africain » arrive au pouvoir en 1983 au moyen d’un d’un putsch. 12 autres personnes ont trouvé la mort dans les mêmes conditions. parmi elles, il y avait Paulin Bamouni, journaliste, écrivain et directeur de la presse présidentielle de Thomas Sankara.

Thomas Sankara est celui qui a changé le nom de la Haute-Volta, donné par les colons français, en Burkina Faso. Cette dernière appellation qui demeure le nom actuel de cet Etat moderne signifie « le pays des hommes intègres ».

Sommet Afrique-France : la jeunesse à la place des chefs d’Etat

Ce Sommet est inédit dans son nouveau format.Pour la première fois depuis 1973, aucun chef d’État africain n’a été convié au sommet Afrique-France qui se tient vendredi 8 octobre à Montpellier (France). Le président français Emmanuel Macron va s’adresser à la jeunesse africaine plutôt qu’aux présidents africains.

Ce nouveau format porte l’empreinte de l’intellectuel camerounais Achille Mbembe. Le théoricien du post-colonialisme a piloté les préparatifs de la rencontre avant de remettre son rapport au président français sur la « refondation des relations entre la France et le continent ».

L’historien camerounais estime que la France est trop déconnectée « des nouveaux mouvements et des expérimentations politiques et culturelles » portés par la jeunesse africaine.

Ce nouveau format sera l’occasion « d’écouter la parole de la jeunesse africaine et de sortir des formules et des réseaux sociaux » selon un communiqué de la présidence française.

Pour cette 28ème édition, ce sont des jeunes entrepreneurs, des membres de la société civile, du secteur associatif, du sport et de la culture qui sont les invités de ce sommet.

Autour de cinq grandes thématiques : l’engagement citoyen, l’entreprenariat et l’innovation, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et le sport, ils échangeront pendant une demi-journée sur la manière de nouer des nouveaux réseaux, de concevoir des projets communs, de bâtir des ponts.

Emmanuel Macron devrait échanger avec douze jeunes invités, dont aucune personnalité connue, repérés lors de débats préparatoires tenus dans 12 pays africains. Les débats tourneront sur « les pistes de réconciliation ». Les questions économiques seront aussi débattues avec 350 entrepreneurs africains sélectionnés.

En outre, une table ronde sur la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation et dont le processus est en cours sera au cœur des échanges. A ce titre, Macron devra revenir sur sa promesse faite en novembre en 2017 à l’Université de Ouagadougou (Burkina Faso) de « créer les conditions pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » au plus tard en 2022.

Mais pour l’intellectuel sénégalais Boubacar Boris Diop qui s’est exprimé à la veille du sommet dans une tribune publiée sur senegalactu.info, « le face-à-face entre Macron et la société civile africaine aurait été beaucoup plus crédible ou même fructueux si on avait au moins senti sur le terrain des signes concrets de sa volonté de changement. »

A l’issue des échanges, Emmanuel Macron devrait annoncer la création d’un Fonds destiné à soutenir les initiatives de promotion de la démocratie, des programmes permettant une plus grande mobilité étudiante, ou la mise en place d’un « forum euro-africain sur les migrations.

Burkina : boycott de Compaoré au procès de Sankara

Le procès des présumés assassins de « l’icône panafricaine » va s’ouvrir le lundi 11 octobre prochain devant le Tribunal militaire de Ouagadougou sans Blaise Compaoré et ses avocats.Qui a tué Sankara ? Son procès qui s’ouvre lundi prochain fera date dans l’histoire politique du Burkina Faso. Presque 34 ans après l’assassinat l’ancien président burkinabé, le procureur militaire du Burkina Faso a inculpé 14 personnes dont les figures marquantes sont l’ancien président Blaise Compaoré qui vit en exil en Côte d’Ivoire, le général Gilbert Diendéré qui purge une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015, et Hyacinthe Kafando entre autres.

Mais, ce feuilleton judiciaire qui tient en haleine le « Pays des Hommes Intègres », se déroulera sans Blaise Compaoré désormais naturalisé ivoirien et ses avocats.

Dans un communiqué, les avocats de la défense ont relevé plusieurs irrégularités qui entachent la procédure. Ils dénoncent la tenue de ce procès devant un Tribunal militaire qualifié de « juridiction d’exception ».

Selon la défense, l’ancien président renversé en octobre 2014 par une insurrection populaire, bénéficie d’une immunité en tant que chef d’Etat, en vertu de la loi constitutionnelle du 11 juin 2012, signée par l’actuel Président Roch Kaboré, alors Président de l’Assemblée Nationale.

Les avocats de la défense relèvent plusieurs « carences » dans l’instruction du dossier dans la mesure où leur client n’a jamais été convoqué pour un interrogatoire et aucun acte ne lui a été notifié si ce n’est sa convocation finale devant la juridiction de jugement.

En outre, les conseillers de Blaise Compaoré estiment que la justice burkinabé a fait fi de l’annulation par la Cour de cassation le 28 avril 2016 du mandat d’arrêt international lancé contre leur client de même de l’arrêt de la Cour européenne de Strasbourg qui, par une mesure d’urgence Inédite, s’est opposée à l’extradition le 6 août 2021 de leur client.

Partant de ces arguments, les avocats de Blaise Compaoré rejettent le Tribunal militaire et restent tournés vers « la justice Internationale ».

Longtemps considérée comme un sujet tabou durant les années de pouvoir Compaoré, « l’affaire Sankara » refait surface pendant la transition quelques mois seulement après la chute de l’ancien chef d’Etat burkinabé. Malgré un mandat d’arrêt international lancé le 7 mars 2016, Blaise Compaoré, devenu entretemps citoyen ivoirien, n’a jamais été inquiété.

Surnommé le « Che » africain en référence à son idole « Che Guevara », l’icône de la révolution cubaine, le capitaine Thomas Sankara a pris le pouvoir à 33 ans en renversant le régime de Jean-Baptiste Ouédraogo le 4 août 1983. Sous son magistère, la Haute-Volta change de nom et devient le Burkina Faso, le « Pays des Hommes Intègres ». Il lance la grande « révolution démocratique et populaire » pour sortir son pays de la pauvreté. Mais le rêve ne dure que quatre ans. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et douze de ses compagnons sont abattus par un commando lors d’une réunion au Conseil de l’Entente (siège du Conseil national de la Révolution).

Afrique : «les variétés et les hybrides améliorées des cultures, pas une fin en soi» (expert)

Dr Ramadjita Tabo, directeur du programme de recherche pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), lauréat du Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021, dans un entretien avec APA News, fournit un éventail de solutions à même de réduire la faim sur le continent noir.1. L’ICRISAT a reçu le Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021. Que représente pour vous cette récompense ?

Ce prix signifie beaucoup pour nous car il atteste que l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT ) s’acquitte de sa mission de réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et de la dégradation de l’environnement dans les zones tropicales semi-arides en forgeant des partenariats solides avec les parties prenantes en Afrique subsaharienne.

Il représente l’excellence du travail scientifique de l’institution en Afrique depuis plusieurs décennies dans le domaine de la recherche agricole pour le développement. C’est surtout, le résultat d’un immense partenariat pour la dissémination des acquis de cette recherche, avec l’ensemble des partenaires des systèmes nationaux de recherches agronomiques, y compris les organisations paysannes, les ONGs et le secteur privé dont des compagnies semencières en Afrique.

C’est également une célébration de l’engagement des donateurs comme la Fondation Bill et Melinda Gates pour l’amélioration des conditions de vies de milliers de personnes sur le continent. Il s’agit d’une merveilleuse reconnaissance qui encourage à continuer d’accomplir notre mandat.

2. Concrètement, quelles sont les actions qui vous ont valu cette distinction ?

Tout au long des différentes phases du projet, nous avons adopté une approche stratégique et programmatique visant à aligner les objectifs du projet sur les plans stratégiques nationaux dans les pays de mise en œuvre.

Ces interventions spécifiques et stratégiques ont permis d’améliorer la productivité et la sécurité alimentaire, de réduire les écarts de productivité entre les genres en moyenne de 20 % parmi les petites exploitations et d’augmenter l’adoption et l’accès aux variétés améliorées d’au moins 18 %.

Entre 2007 et 2019, l’ICRISAT, en collaboration avec le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), a mis en œuvre ce projet qui a permis de développer 266 variétés améliorées de légumineuses et près d’un demi-million de tonnes de semences de légumineuses, notamment le niébé, le pois d’angole (Cajanus cajan), le pois chiche, le haricot ordinaire, l’arachide et le soja.

Ces nouvelles variétés ont aidé plus de 25 millions de petits exploitants agricoles à devenir plus résistants au changement climatique, ainsi qu’aux épidémies de parasites et de maladies. Des protocoles de recherches innovants ont été développés et transférés aux institutions nationales partenaires de pays concernés. En plus, le projet a formé de nombreux scientifiques qui vont poursuivre le travail au cours des prochaines générations dans les pays où le projet a été mis en œuvre.

3. Le projet primé a été déroulé dans 13 pays. Lesquels ? Quels sont les impacts pour les populations ?

Le projet a été mis en œuvre au Burkina, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe. Un volet important a consisté dans le développement de semences qui ont contribué à augmenter la productivité et les rendements. Le projet, en améliorant les gains génétiques grâce à des approches de sélection assistée par la génomique a contribué à créer un système de chaîne de valeur des légumineuses robuste mettant l’accent sur les cultures résilientes au climat et riches en nutriments qui répondent aux besoins des utilisateurs et notamment du marché.

Alors qu’il y avait initialement moins d’un million d’agriculteurs cultivant les légumineuses dans les pays cibles, à la fin du projet, ils étaient 25 fois plus nombreux. Cela a directement eu un impact sur la réduction de la malnutrition au sein de nombreuses communautés et l’amélioration des conditions de vies des communautés agricoles, y compris leurs revenus et pouvoir d’achat. Par exemple, les interventions sur la culture de l’arachide ont abouti à une augmentation de 32,35 % des revenus, avec notamment 6,72 % des ménages qui sont sortis de la pauvreté et 14 % de l’insécurité alimentaire.

4. Outre les légumineuses, avez-vous amélioré les variétés d’autres types de cultures à travers notamment l’amélioration des semences ?

L’ICRISAT œuvre depuis 1972 à l’amélioration variétale de céréales dont le mil et le sorgho. Nos recherches ont contribué par exemple à la sélection de nombreuses variétés à haut rendement et plus résilientes et très riches en micronutriments.  

En Afrique, où des millions de femmes et d’enfants, souffrent d’anémie, nous avons développé une nouvelle variété de mil dénommée « Chakti » qui est bio fortifiée en fer et en zinc – deux micronutriments essentiels dans les régimes alimentaires pour une bonne santé et une meilleure productivité.

De même, de nombreuses variétés améliorées et des hybrides de sorgho ont été développées et diffusées, contribuant ainsi à augmenter la productivité de cette culture. Nous sommes en train de mettre en lumière tous ces acquis dans le cadre de l’initiative Smart Food, qui vise à exploiter le plein potentiel des cultures climato-résilientes très nutritives telles que le mil et le sorgho. Nos actions en faveur de ces cultures traditionnelles nutritives et climato-résilientes seront davantage promues au cours de l’année internationale des Nations Unies sur les mils prévue en 2023.

5. En Afrique, de nombreux pays peinent à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Quels sont les domaines où l’accent doit être mis pour inverser cette tendance ?

Les variétés et les hybrides améliorées des cultures ne sont pas une fin en soi. Elles doivent profiter aux agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur pour avoir un impact qui est d’assurer l’autosuffisance alimentaire ou la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

De ce fait, il convient d’insister sur la nécessité de continuer à améliorer l’efficacité des processus de développement et de dissémination des variétés des cultures qui répondent aux besoins des utilisateurs finaux, sensibiliser sur les variétés et ou hybrides améliorées disponibles ainsi que les pratiques de bonne gestion des cultures et, renforcer les systèmes semenciers pour un meilleur accès à des semences de qualité.

Il faut aussi améliorer l’accès aux intrants (y compris par les femmes et les jeunes) grâce à un réseau performant de centres de distribution d’intrants et de disponibilité du crédit d’intrants, développer les liens avec le marché pour inciter les agriculteurs à augmenter la production et à absorber des produits supplémentaires à valeur ajoutée (par exemple le sorgho pour l’élevage, le sorgho pour la brasserie et l’industrie de la farine de sorgho). Il s’agit également de faciliter un partenariat solide entre les parties prenantes, y compris les décideurs politiques.

A l’avenir, une plus grande utilisation des outils numériques et la modernisation de la sélection des cultures de façon générale contribuera à atteindre une échelle et une efficacité supérieures dans le développement de la chaîne de valeurs des légumineuses, chose essentielle au bien-être durable de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique et d’ailleurs.

En outre, j’insiste sur l’importance d’une banque régionale de matériel génétique que l’ICRISAT a créée dans son centre de recherche de Sadoré, au Niger. C’est un patrimoine génétique de 48.614 accessions disponibles pour les banques de gènes nationales, les chercheurs et les paysans des pays d’Afrique.  

L’ICRISAT aura cinquante ans en 2022. Ce sont cinq décennies au cours desquelles nous avons amélioré les résultats globaux de la recherche agronomique en Afrique grâce au renforcement des capacités des partenaires que nous remercions vivement. Ce prix est décerné à l’ICRISAT et à chacun d’entre eux.  Il est un encouragement à continuer le combat de la recherche pour le développement et le bien-être de nos populations.

Burkina : vers une hausse du Produit Intérieur Brut

La Banque africaine de développement (Bad) prévoit, pour les deux prochaines années, un rebond de l’activité économique au Burkina malgré la crise de la Covid-19.Les perspectives s’annoncent bonnes pour le pays des Hommes intègres, d’après la note de diagnostic-pays publiée le 13 septembre dernier par la Bad. Le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait passer à 5,1 % en 2021-2022 et à 5,2 % en 2022-2023.  

Toutefois, ces performances devront être soutenues par une transformation structurelle de l’économie burkinabè à travers une amélioration de la productivité dans les secteurs où le pays dispose de potentiels productifs importants, a précisé l’institution financière dans un communiqué reçu mardi à APA.

En effet, l’utilisation des techniques de culture modernes est « indispensable » pour passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive à forte productivité. La mécanisation du secteur agricole permettra non seulement d’améliorer les rendements mais également de mettre en place des unités de transformation des matières premières afin d’accroître la valeur ajoutée localement, a-t-elle assuré.

Compte tenu de l’important potentiel en cheptel, la modernisation des techniques de conservation et la fabrication de dérivés à base de viande (conserves alimentaires, aliments pour les canidés, etc.) peuvent contribuer ainsi à la transformation productive du pays, a poursuivi la Bad.

En outre, elle préconise d’améliorer la contribution du secteur industriel (principalement de l’industrie manufacturière) au PIB du Burkina. Celle-ci pourrait se traduire par la création de faitières regroupant l’ensemble des acteurs de l’artisanat visant à encourager la formalisation des unités de production artisanale et la protection des œuvres artisanales.

D’autres réformes majeures sont également suggérées dans l’agriculture afin d’atténuer la vulnérabilité du secteur au changement climatique, sa faible productivité, l’accès limité des producteurs, notamment des productrices aux ressources (foncier, intrants, crédit agricole, etc.) et le faible accès des produits agricoles aux marchés.

La note de diagnostic-pays de la Banque insiste, en outre, sur la « nécessité d’une agriculture plus intensive, à fort rendement et non soumise aux aléas climatiques », d’autant plus que le Burkina est un pays sahélien et que l’accès à l’eau dans les zones arides est une contrainte majeure. Il faudrait ainsi développer des mécanismes de maîtrise de l’eau par « l’irrigation et la mise à l’échelle du modèle +Agriculture innovante pour la résilience+ » pour réduire la vulnérabilité climatique.

Le rapport invite le gouvernement burkinabè à renforcer l’intégration régionale dans le but de garantir une économie dynamique et créer des marchés plus vastes pour les industries nationales. Cela devra passer par « une réforme de l’administration des douanes et des procédures douanières ».

Dans le secteur sanitaire, la Bad appelle à améliorer l’offre de soins « aussi bien d’un point de vue quantitatif que qualitatif afin de renforcer le capital humain ». Enfin, l’institution financière considère que l’amélioration de l’accès de tous à l’éducation et à une formation de qualité est « une nécessité ».

Elle préconise la poursuite des chantiers de construction définis dans le cadre du Programme national de développement, et un renforcement des programmes de scolarisation et de formation des jeunes et des femmes.

Burkina : plus de 59 millions d’euros pour améliorer l’accès à l’électricité

Ce financement du Fonds africain de développement (Fad), issu du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), se compose d’un prêt de 41,60 millions d’euros et d’un don de 17,83 millions d’euros.Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement (Fad) a approuvé, mercredi dernier à Abidjan (Côte d’Ivoire), l’octroi de ce financement. Il doit permettre au Burkina Faso d’exécuter le Projet d’électrification et de développement des connexions à l’électricité (Pédécel). Son objectif est d’ « étendre le réseau de distribution d’une énergie électrique de qualité au profit des ménages dans plusieurs localités périurbaines et rurales réparties dans dix des treize régions administratives » du pays.

Car, indique un communiqué de la Banque africaine de développement (Bad) reçu mardi à APA, les trois autres régions du Burkina sont déjà prises en compte par le projet « Yeleen » de développement de centrales solaires et de renforcement du système électrique qui est en cours de réalisation.

De plus, rapporte la source, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa, un fonds spécial multi-donateurs géré par la Bad) versera un don de 130.000 euros. Pour Marie-Laure Akin-Olugbade, Directrice Générale de la Bad pour la région Afrique de l’Ouest, « le financement du Pédécel vient confirmer la bonne synchronisation des interventions de la Banque dans le secteur de l’énergie au Burkina au cours des dix dernières années ».

Pour sa part, Henry Paul Batchi Baldeh, Directeur du Département du développement des systèmes électriques à la Bad, a soutenu que « le Pédécel permettra de réaliser une étude sur le potentiel de l’efficacité énergétique dans les bâtiments administratifs à Ouagadougou. Cette étude contribuera à préparer les futures interventions de la Banque dans le pays en ce qui concerne l’efficacité énergétique ».

Avec le Pédécel, au moins 218.400 ménages seront raccordés au réseau électrique, soit environ 1.528.800 habitants dont 790.390 femmes, représentant un taux de 51,7 %. Dans les phases de construction et d’exploitation, environ 560 emplois directs et indirects, temporaires et permanents vont être créés.

Au Burkina, les frais d’abonnement constituent « un frein à l’accès à l’électricité ». C’est pourquoi, précise le communiqué, les nouveaux clients payeront, à l’entrée, seulement 3000 F CFA (4,55 euros) contre 90.000 à 218.000 F CFA actuellement (137,20 euros à 332,33 euros) et les frais de raccordement restants seront payés par tranches mensuelles étalées sur trois ans.

Outre la Banque africaine de développement, d’autres bailleurs comme la Banque européenne d’Investissement (BEI) et la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique se sont engagés à accorder des financements additionnels pour couvrir le coût total du Pédécel estimé à 136,86 millions d’euros. De son côté, le gouvernement burkinabè et la Société nationale d’électricité (Sonabel) décaisseront 16,23 millions d’euros.

Le Pédécel, qui doit être réalisé entre octobre 2021 et décembre 2025, s’inscrit dans le cadre d’un projet emblématique de la Bad mis en œuvre dans onze pays du Sahel. Ce programme, nommé « Desert to Power », vise une production de 10.000 mégawatts d’énergie solaire photovoltaïque en 2030 pour 250 millions de personnes.

À l’horizon 2027, les autorités burkinabè veulent atteindre au moins un taux d’accès à l’électricité au plan national de 60 % : 90 % en milieu urbain et 30 % au moins en milieu rural. Il y a du chemin à faire parce qu’à la fin 2020, 22,5 % des Burkinabè (67,4 % en zone urbaine et 5,3 % en zone rurale) avaient accès à l’énergie.

Production de médicaments : l’Afrique invitée à jouer sa partition

Le continent noir doit prendre les devants en produisant ses propres remèdes afin d’éviter que sa situation de vulnérabilité durant la pandémie ne se reproduise.Le nouveau coronavirus a mis nu, si besoin en était encore, la vulnérabilité de l’Afrique sur le plan sanitaire. Au manque d’infrastructures aux normes s’est ajoutée la pénurie de plusieurs médicaments génériques. Des tensions et des perturbations sur la chaîne de distribution ont ainsi été notées un peu partout sur le continent.

Partant de ce constat, le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), Abdou Karim Fofana, a déclaré, lundi à Dakar, que « l’Afrique ne doit plus être dans l’attente de recevoir sa part de médicaments dans une file d’attente infinie comme nous l’avons vécu durant cette situation de pandémie de la Covid19. Elle doit plutôt jouer sa partition dans leur production. »

« C’est à la fois une opportunité économique et une nécessité de protéger nos populations », a ajouté M. Fofana, qui s’exprimait à l’occasion de l’atelier intensif de structuration du projet « Plan de relance du secteur pharmaceutique ». Ce dernier vise à garantir la souveraineté du Sénégal en matière de médicaments essentiels, en réduisant la dépendance aux importations de produits pharmaceutiques par l’accélération de la production et de la distribution locale.

C’est dans ce contexte qu’est développé actuellement le projet « Dakar Medical City » à travers lequel le Sénégal ambitionne d’être le centre de soins de référence et un hub pharmaceutique au niveau régional.

Il s’agira essentiellement, selon le ministre en charge du suivi du PSE, de promouvoir une offre médicale intégrée et compétitive à travers des services de pointe, la recherche médicale et la formation, l’offre de soins secondaires et primaires via des cliniques privées et services annexes.

« Cette orientation, confortée par le contexte de la pandémie du Covid-19, permettra de capter à la fois une demande nationale et régionale », a indiqué Abdou Karim Fofana. Il précise que la stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique du Sénégal vise à relever le défi d’une production locale de médicaments de 30% de la consommation du pays d’ici 2030 et 50% d’ici 2035.

Mais pour atteindre cet objectif, a souligné la Représentante Résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Sénégal, Dr Lucile Imboua, « un environnement sain dans plusieurs secteurs est nécessaire afin de rendre moins vulnérable le pays aux lancinantes pénuries de médicaments et asseoir une sécurité pharmaceutique. »

A cet effet, elle a recommandé l’élaboration de politiques incitatives à l’endroit d’investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une industrie pharmaceutique locale et l’adaptation de curricula de formation au niveau des départements de pharmacie pour disposer d’une expertise locale en adéquation avec les besoins de l’industrie.

Elle a invité aussi à l’exploitation du potentiel de la pharmacopée sénégalaise traditionnelle en développant par une approche intégrée de recherche ethnopharmacognosique sur les plantes médicinales et toxiques.

Mme Imboua a par ailleurs suggéré le renforcement du soutien de la mutualisation pour une accessibilité financière du médicament aux populations pour davantage dynamiser le marché pharmaceutique local et l’éradication du marché illicite de médicaments permettant de corriger l’étroitesse du marché pharmaceutique sénégalais.

Pour une industrie pharmaceutique locale prospère

La responsable de l’OMS reste convaincue que la pérennité de l’industrie pharmaceutique passera par la diversification de la production pharmaceutique et la résolution des questions de qualité qui entravent la circulation des produits fabriqués localement.

Car, à en croire Dr Lucie Imboua, les normes réglementaires nationales de certains pays africains peuvent ne pas être reconnues comme suffisamment solides pour garantir la qualité des produits fabriqués localement. Cela limite le marché disponible pour les approvisionnements internationaux aux fabricants locaux.

C’est pourquoi, a-t-elle dit, « il est donc nécessaire de faire participer le Sénégal dans un marché pharmaceutique commun à l’Afrique. (Car) l’accès au marché sous-régional et continental est crucial dans le contexte de méga-producteurs de médicaments comme l’Inde et la Chine ».

Mme Imboua a en enfin annoncé qu’une mission d’experts de l’OMS est attendue en octobre prochain pour l’adoption d’un plan de développement intentionnel de la Direction de la pharmacie et des médicaments et du Laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments.

« C’est le lieu messieurs les ministres de disposer d’un dispositif juridique nécessaire à une autorité nationale de régulation des médicaments et de mettre les moyens financiers conséquents pour la transformation de la Direction de la pharmacie et des laboratoires en cette autorité de régulation avec les infrastructures et les ressources humaines adéquates », a-t-elle conclu.

Putsch en Guinée : la Cédéao corse les sanctions contre la junte

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est allée au-delà du maintien de la suspension de la Guinée de toutes les instances de l’organisation régionale.Juste six mois, c’est le délai donné aux militaires au pouvoir en Guinée pour la restauration de l’ordre constitutionnel. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) veut absolument que les élections présidentielle et législatives se tiennent au bout de cette période.

Face à « la résurgence des coups d’Etat après ceux du Mali en 2020 et 2021 », l’organisation régionale s’est montrée ferme à l’égard  des putschistes en Guinée réunis au sein du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD).

En Session extraordinaire, hier jeudi à Accra (Ghana), les chefs d’Etat et de gouvernement ont prononcé, conformément aux protocoles de la Cédéao, leur « interdiction de voyage » ainsi que « le gel de leurs avoirs financiers ». Des mesures qui s’appliquent également aux « membres de leur famille ».

De plus, aucun militaire n’est autorisé à être candidat au scrutin présidentiel censé avoir lieu en mars 2022. Pour contraindre les tombeurs d’Alpha Condé à respecter toutes ces décisions, la Cédéao a sollicité « l’appui de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), des Nations Unies et des partenaires multilatéraux et bilatéraux ».

Tout au début de cette réunion, faisant suite à celle tenue le 8 septembre  par visioconférence, les dirigeants ouest-africains ont pris note du Rapport de la Mission de haut niveau dépêchée en Guinée le 10 septembre et conduite par Goodluck Jonathan, le médiateur en chef.

Alpha Condé est toujours détenu par les hommes du colonel Mamady Doumbouya, auteurs du coup d’Etat du 5 septembre dernier. De ce fait, la Cédéao a réaffirmé « son exigence pour la libération immédiate et sans condition » du président déchu.

L’organisation régionale a rappelé qu’ « elle tient les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) pour responsables individuellement et collectivement de l’intégrité physique » de l’ancien homme fort de Conakry.

Après avoir noté « l’apparent engagement » du CNRD à œuvrer pour un retour rapide de l’ordre constitutionnel, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao a demandé au président en exercice de visiter, dès que possible, la Guinée afin de notifier en personne ses décisions.

Les présidents Nana Addo Akufo-Addo du Ghana, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, Georges Weah du Libéria, Mohamed Bazoum du Niger, Macky Sall du Sénégal, Julius Maada Bio de la Sierra Leone, Faure Gnassingbé du Togo et Yemi Osinbajo, vice-président du Nigéria, ont notamment assisté à cette rencontre.

Belle moisson de l’Afrique à la réunion annuelle de la BID

Trois Etats africains ont obtenu de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) des accords d’investissement de plusieurs millions de dollars.La 46ème réunion annuelle de la Banque Islamique de Développement (BID) tenue à Tachkent (Ouzbékistan) a été un franc succès pour le Burkina Faso, la Mauritanie et l’Union des Comores. Les trois pays vont bénéficier de l’assistance de l’ITFC pour financer plusieurs secteurs de leurs économies.

Ainsi, pour renforcer la coopération entre l’ITFC et l’Union des Comores, le directeur général de l’ITFC, M. Hani Salem Sonbol, et le gouverneur suppléant de cet archipel, M. Fouady Goulame, ont signé un accord-cadre de 330 millions d’euros sur trois ans.

L’objectif est de soutenir la sécurité alimentaire et énergétique du pays par l’importation de produits stratégiques tels que les produits pétroliers, le riz et d’autres denrées alimentaires, conformément aux projets de développement national des Comores.

L’accord fournira également un soutien au secteur de la santé et au financement des PME et proposera des projets d’assistance technique pour soutenir les objectifs de développement national du pays.

Par ailleurs, M. Mohamed Lemine Ould Dehbi, ministre des Finances de Mauritanie, et M. Sonbol ont signé un accord de financement commercial Murabaha pour soutenir le secteur de la santé du pays.

La « Murabaha » est un terme de finance islamique qui signifie intermédiation. Dans une opération de ce genre, l’institution financière (la banque) va servir de médiateur entre l’acheteur (l’emprunteur) et le vendeur du produit.

Dans le cadre de cet accord, l’ITFC fournira 10 millions de dollars à la Camec, l’entité gouvernementale chargée de la distribution des médicaments dans le secteur public, et 20 millions de dollars supplémentaires à la SNIM, la société qui effectue l’exploration, la production et la commercialisation du minerai de fer.

Un accord de renouvellement auprès de la Somelec, une entreprise publique chargée d’assurer la sécurité énergétique du pays (production d’électricité), a également été signé pour soutenir l’objectif de développement national dans le secteur de l’énergie.

En outre, le directeur général de l’ITFC et M. Lassane Kabore, ministre de l’Économie, des Finances et du Développement du Burkina Faso ont signé un addendum à l’accord-cadre révisé. Ce dernier, d’un montant de 1,5 milliard de dollars et d’une durée de cinq ans, a été initialement signé en octobre 2018.

L’ITFC contribuera à travers cet accord au financement de projets prioritaires au Burkina Faso dans le secteur agricole, le secteur de la santé et le secteur privé, notamment l’exportation de produits agricoles et l’importation de produits énergétiques, mais aussi de médicaments et d’équipements de santé, et la mise en œuvre de programmes d’assistance technique pour les secteurs stratégiques de l’économie nationale.

Lors de ce 46ème sommet, l’ITFC a signé au total dix accords majeurs de financement du commerce d’une valeur de plus de 1,2 milliards de dollars, ainsi que des accords de développement du commerce avec ses pays membres d’Asie et d’Afrique.

Les accords-cadres, qui permettent de financer les secteurs public et privé, ainsi que des programmes d’assistance technique liée au commerce pour le développement des exportations et les initiatives de développement des PME, ciblent les industries à forte croissance, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie et soutiennent l’achat d’équipements médicaux essentiels.

« Nous sommes fiers d’avoir signé 10 accords de financement et de développement du commerce lors de la 46e réunion annuelle de la BID. L’impact de ces accords sera significatif pour les populations et améliorera considérablement la prospérité économique de nos pays membres », a déclaré le directeur général de l’ITFC.

« Cette étape importante réaffirme la confiance mutuelle entre ceux-ci et les équipes de l’ITFC et notre engagement à soutenir la croissance économique des pays membres de l’OCI, en particulier pendant la période difficile de la pandémie du Covid-19 », a-t-il ajouté.

L’Etat islamique au Grand Sahara perd son chef

Le président Emmanuel Macron a confirmé jeudi la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui considéré comme responsable de la plupart des attaques jihadistes dans la zone des trois frontières à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina.L’élimination de l’émir de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) constitue, pour le chef de l’Etat français, « un nouveau succès majeur dans le combat contre les groupes terroristes au Sahel ».

S’exprimant sur Twitter, dans la nuit de mercredi à jeudi, Emmanuel Macron n’a pas indiqué la date de la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui mais a tout de même précisé que celui que l’on surnomme Awas « a été neutralisé par les forces françaises » présentes au Sahel depuis août 2014 dans le cadre de l’opération Serval devenue Barkhane.

Pour sa part, Florence Parly, la ministre française des Armées, a expliqué sur Radio France Internationale (RFI) que le chef de l’Etat islamique au Grand Sahara a perdu la vie dans « une attaque qui a eu lieu il y a quelques semaines
et nous sommes aujourd’hui certains qu’il s’agit bien du numéro un de l’EIGS ».

Plus tôt sur Twitter, elle a salué ce « coup décisif contre ce groupe terroriste » qui est l’une des principales organisations jihadistes contre lesquelles la France et ses partenaires luttent au Sahel.

L’EIGS, créé en 2015 par Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, avait en fait été désigné comme « ennemi prioritaire » au Sahel depuis 2020. Adnane Abou Walid al-Sahraoui, nom de guerre de Lehbib Ould Ali, est né dans les années 1970 au Sahara occidental.

Membre de la grande tribu nomade des Reguibat, il a adhéré dans plusieurs mouvements armés dont Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Après la mouvance armée islamiste lors de la guerre civile algérienne, il rejoint le Front Polisario avant d’apparaître dans le nord Mali en 2010. Il participe ainsi à la fondation du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste proche d’Al-Qaida.

Plusieurs observateurs estiment que sa mort s’inscrit dans un contexte où l’organisation terroriste est fortement affaiblie par la neutralisation, ces derniers mois, de plusieurs de ses hauts cadres.

En juin dernier, la France affirmait encore avoir tué l’émir général d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Une mort qui était qualifiée de « coup psychologique pour le jihadisme » par le professeur de Relations internationales marocain à l’Université Al Akhawayn d’Ifrane, Djallil Lounna, dans un entretien avec APA.

Burkina: 275.000 personnes contraintes de fuir les violences

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC, sigle anglais), dans un communiqué parvenu lundi à APA, tire la sonnette d’alarme et pointe du doigt l’augmentation de la violence et la « lente et insuffisante réponse humanitaire » pour expliquer ce regain des déplacements.Les déplacements internes reprennent de plus belle au Burkina Faso. Selon le NRC,  en moyenne, 13 000 personnes par semaine ont été forcées à fuir leur foyer depuis avril. Les autorités gouvernementales chargées d’enregistrer les populations affectées ont du mal à gérer un nombre toujours croissant de déplacés, alerte l’organisme.

Partant de ce constat, les organisations humanitaires demandent, depuis le mois de juin, que l’enregistrement et le partage d’informations se fassent dans un délai maximum d’une semaine.

« Nous demandons au gouvernement de nous laisser intervenir et d’apporter notre soutien. Les organisations de secours ont la capacité d’aider les personnes dans les zones les plus inaccessibles où l’aide est urgente, en complément du travail essentiel des autorités », a déclaré le directeur du NRC au Burkina Faso, Manenji Mangundu, cité par le communiqué.

Par ailleurs, souligne la note, la lenteur et l’insuffisance de la réponse humanitaire contraignent les populations à choisir entre l’insécurité et la faim.

« Malgré la recrudescence du conflit, la réponse humanitaire visant à aider les personnes dans le besoin prend beaucoup de retard. Une grave carence dans le financement de l’aide, combinée à un manque de capacité des autorités locales, empêche les organisations humanitaires comme la nôtre de réagir à temps », a déploré M. Mangundu.

La réponse humanitaire pour le pays en 2021 requiert quelque 607 millions USD. Il n’est financé qu’à hauteur de 24 % à ce jour, déplore l’organisation norvégienne.

Selon l’organe humanitaire du gouvernement, le CONASUR, plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du Burkina Faso. Il estime également que 4,8 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et 2,9 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë.

Pour le Conseil Norvégien pour les Réfugiés, le fait de ne pas répondre aux besoins humanitaires urgents oblige les familles vulnérables à faire un choix impossible entre nourrir leurs enfants et leur propre sécurité. « De nombreuses personnes disent au NRC qu’elles veulent rentrer chez elles pour accéder à leurs stocks de nourriture, malgré le risque d’attaques », rapporte le communiqué.

D’autres familles font, selon le NRC, un choix différent mais tout aussi douloureux : rester dans une zone assiégée où les pénuries de nourriture sont devenues si critiques qu’il n’y a que des feuilles à manger ou bien marcher pendant plusieurs jours à la recherche de nourriture et risquer de se faire attaquer.

Ces dernières semaines, soutient l’organisme humanitaire, des dizaines de femmes de la ville de Mansila (région du Sahel) ont parcouru 40 kilomètres à pied jusqu’à la ville de Sebba (Région du Sahel) avec leurs enfants à la recherche de nourriture, mais elles n’ont reçu aucune aide depuis leur fuite.

« La faim vous fait crier à l’aide mais personne ne vient. Les gens ont l’impression de ne plus faire partie du Burkina Faso. Nous avons le sentiment de ne pas être dignes d’être aidés », a déclaré Bandé, une mère qui vient de s’échapper de Mansila et citée dans le document.

« Si le choix est de mourir en route ou de mourir de faim à Mansila, mieux vaut au moins mourir en essayant de sortir », a-t-elle ajouté.

Relance post-Covid : 23 milliards de DTS du FMI à l’Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) va verser aux pays africains 23,73 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 33,66 milliards de dollars US, pour financer notamment leurs achats de vaccins contre la Covid-19.Sans surprise, les deux géants du continent que sont l’Afrique du Sud et le Nigéria, sont les plus gros bénéficiaires de l’assistance du Fonds monétaire international. Pretoria et Abuja vont respectivement recevoir 2,92 milliards de DTS (4,15 milliards de dollars) et 2,35 milliards de DTS (3,34 milliards de dollars).

Ils sont suivis par l’Egypte, l’Algérie et la Libye avec des avoirs estimés respectivement à 1,95 milliard de DTS (2,77 milliards de dollars), 1,88 milliard de DTS (2,66 milliards de dollars) et 1,51 milliards de DTS (2,14 milliards de dollars).

Le top 10 des plus importants bénéficiaires de cette allocation en DTS sur le continent est complété par la République démocratique du Congo (1449 millions de dollars), la Zambie (937,6 millions de DTS/1330 millions de dollars), le Maroc (857,2 millions de DTS/1216 millions de dollars), l’Angola (709,4 millions de DTS/1006 millions de dollars) et le Ghana (707,3 millions de DTS/1003 millions de dollars).

Dans la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la Côte d’Ivoire, grâce à son poids économique, reçoit la part la plus importante avec une allocation équivalente à 884,3 millions de dollars, soit près de 496 milliards FCFA.

Elle est suivie par le Sénégal qui pourra renforcer ses réserves de change à hauteur de 440 millions de dollars. Dans le même sillage, on retrouve successivement le Mali avec 254 millions de dollars, le Togo pour 200 millions de dollars, le Niger doté de 179 millions de dollars, le Bénin avec 168 millions de dollars et le Burkina Faso qui bénéficie de 164 millions de dollars.

Le Fonds monétaire international a procédé depuis ce 23 août 2021 à l’injection record d’une liquidité de 456,5 milliards de Droits de tirage spéciaux (DTS) estimés à 650 milliards de dollars dans l’économie mondiale.

A travers ces fonds, le FMI espère renforcer la stabilité du système monétaire international face aux dégâts économiques et sociaux sans précédent causés par la pandémie de la Covid19. Cette injection historique, qui est la réponse de l’institution de Bretton Woods à la grave crise sanitaire que connaît actuellement le monde, vise à compléter les réserves de change des pays membres du FMI.

Cette manne financière constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour les pays dont le compte des transactions courantes est structurellement déficitaire comme la plupart des pays en développement.

Huawei ICT Competition Côte d’Ivoire 2021 lancée le 09 septembre

La deuxième édition de «Huawei ICT Competition Côte d’Ivoire» sera lancée le 09 septembre prochain à l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (ESATIC) d’Abidjan.

Huawei ICT Competition Côte d’Ivoire est une compétition ayant pour but de développer les talents de l’industrie des télécommunications, de l’information et de la communication (TIC) permettant ainsi de contribuer à l’éclosion d’un écosystème solide et durable mais aussi de réduire la fracture numérique dans le pays.

Cette deuxième édition sera parrainée comme l’année dernière par le ministère ivoirien de l’Economie numérique, des télécommunications et de l’innovation. Plusieurs acteurs du secteur des TIC, des directeurs de grandes écoles et d’universités, et de potentiels candidats sont attendus à ce lancement.

Cette compétition est ouverte à tous les étudiants régulièrement inscrits dans les universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire. «La particularité de l’édition 2021 est qu’au terme de la compétition nationale, une compétition sous-régionale opposera les vainqueurs Ivoiriens à ceux du Burkina Faso, de la Guinée et du Benin », souligne une note d’information, précisant que « les lauréats de Côte d’Ivoire seront directement pris en stage par Huawei ».  

Les inscriptions pour cette deuxième édition ont déjà commencé et se font en ligne via le lien https://e.huawei.com/en/talent/#/ict-academy/ict

Huawei ICT Competition se déroule dans plusieurs pays du monde et se clôture par une finale mondiale qui a normalement lieu en Chine. La première édition de Huawei ICT Competition en Côte d’Ivoire a débuté en Janvier 2020, et a vu la participation de plus de 1280 étudiants issus de 25 établissements. Elle a pris fin le 26 février 2020, par un examen tenu à l’ESATIC.

 Au total, 69 finalistes issus de 9 établissements répartis en 23 équipes ont participé à cet examen, au terme duquel trois équipes issues de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB), de l’Institut de technologies et de spécialités (ITES) et de l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (ESATIC) ont été déclarées vainqueurs.

L’examen a porté sur le routage IP et commutation, Wireless Local Area Network et Sécurité. L’équipe de l’INP-HB a participé à la finale mondiale où elle s’est classée à la troisième place. 

Sahel : le Conseil de sécurité de l’Onu préoccupé par la montée du jihadisme

Pour l’organe de l’Organisation des nations unies (Onu) chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, le succès de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique passe entre autres par le renforcement de « la bonne gouvernance » et la facilitation du « développement socioéconomique ».Les mouvements jihadistes continuent d’avancer leurs pions au Sahel. Du Mali au Tchad en passant par le Burkina, les assauts meurtriers sont récurrents. Dans cette partie de l’Afrique, le jihadisme tourmente des populations parfois livrées à elles-mêmes.

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné « énergiquement les attaques constantes dirigées contre les civils, les représentants des institutions locales, régionales et des États, ainsi que les forces de sécurité nationales, internationales et des Nations Unies ».

Dans la même veine, ils ont réitéré leur « ferme condamnation des attaques et des menaces d’attaque dirigées contre les écoles, les enfants et le personnel éducatif, y compris des enlèvements survenus récemment au Nigeria ».

S’attaquer à ce mal profond, c’est prendre en compte, selon eux, les « conditions sous-jacentes » qui favorisent sa propagation. Il importe ainsi de promouvoir la bonne gouvernance « indispensable à la paix et à la stabilité à long terme dans la région ».

C’est pourquoi le Conseil de sécurité, réuni hier mardi, a salué « la transition démocratique intervenue au Niger et les efforts de réconciliation menés au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Togo et encourage la poursuite de ces dialogues ».

De même, l’organe onusien a apprécié les efforts des pays de la région pour renforcer « la participation pleine, égale et véritable des femmes aux processus politiques, notamment en vue d’accroître le nombre de femmes exerçant de hautes responsabilités publiques et plus largement le nombre de femmes occupant des fonctions électives ».

Au Sahel, les effets du changement climatique se manifestent souvent par la sécheresse, la désertification, les inondations et la dégradation des terres. Ces phénomènes ont des « conséquences en termes d’insécurité alimentaire » qui influent sur la stabilité.

Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité a souligné les répercussions du conflit libyen sur les pays voisins en particulier au Sahel avec « l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes mais aussi l’afflux de groupes armés et de mercenaires ».

Tout de même, l’organe composé de quinze membres dont cinq permanents s’est félicité des moyens déployés par les pays de l’Afrique de l’Ouest et du bassin du lac Tchad, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « pour prévenir et régler les problèmes de sécurité exacerbés par le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ».

Au sujet de la situation humanitaire dans la région, le Conseil de sécurité a globalement noté « une détérioration aggravée par la pandémie de Covid-19 ». Il a donc demandé que soit assurée « la fourniture durable, en toute sécurité et sans entrave, de l’aide humanitaire et médicale à toutes les personnes qui en ont besoin » surtout les femmes, les filles, les enfants, les personnes âgées et les individus en situation de handicap.

Enfin, le Conseil de sécurité s’est également dit inquiet de la montée de la piraterie dans le golfe de Guinée, non sans encourager la poursuite des actions de lutte aux niveaux national et régional.

Can 2021 : les dés sont jetés

La Confédération africaine de football (Caf) a procédé, ce mardi 17 août au Palais des congrès de Yaoundé (Cameroun), au tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.Le Cameroun a mis les petits plats dans les grands avec une cérémonie riche en sons et couleurs. Cinquante ans après la Can 1972 jouée sur ses terres, le pays de Roger Milla ou encore Samuel Eto’o accueille, du 9 janvier au 6 février 2022, la grand-messe du football continental.

Logés dans la poule A, les Lions indomptables, quintuples vainqueurs du tournoi, seront opposés au Burkina Faso lors du match d’ouverture. Six stades seront utilisés pour les 52 matchs de la compétition : Japoma (Douala), Ahmadou Ahidjo et Olembé (Yaoundé), Kouekong (Bafoussam), Roumdjié-Adja (Garoua) et Limbe Omnisport Stadium (Limbé-Buéa).

L’Algérie, championne en titre, figure dans le groupe E en compagnie de la Sierra Leone, de la Guinée équatoriale et de la Côte d’Ivoire. Tandis que le Sénégal, finaliste malheureux, hérite du Zimbabwe, de la Guinée et du Malawi.  

Composition des groupes :

Groupe A : Cameroun, Burkina Faso, Ethiopie et Cabo Verde.

Groupe B : Sénégal, Zimbabwe, Guinée et Malawi.

Groupe C : Maroc, Ghana, Comores et Gabon.

Groupe D : Nigeria, Egypte, Soudan et Guinée Bissau.

Groupe E : Algérie, Sierra Leone, Guinée équatoriale et Côte d’Ivoire.

Groupe F : Tunisie, Mali, Mauritanie et Gambie.

Opinion: La chute de Kaboul, une alerte pour le Sahel

Intellectuel respecté et activiste influent, Moussa Tchangari est Secrétaire général de la l’association nigérienne « Alternative Espaces Citoyens ». Dans ce texte très inspiré, il invite les élites au pouvoir dans le Sahel et leurs alliés occidentaux à entreprendre des réformes politiques profondes. Faute de quoi, la région risque de subir le même sort que l’Afghanistan où les Talibans reviennent au pouvoir, vingt ans après en avoir été chassés par l’armée américaine.En Afghanistan, pays en guerre depuis 20 ans, les Talibans ont pris le contrôle de plusieurs villes, dont Kaboul, la capitale. Le président du pays, Ashraf Ghani, est en fuite; et les quelques hautes personnalités de son régime, encore présents dans le pays, se préparent à transmettre le pouvoir à leurs ennemis jurés.  C’est ce que rapportent tous les grands médias mondiaux; et tout cela s’est joué en l’espace de quelques jours, à l’approche de l’échéance de retrait définitif de l’armée américaine, pilier principal de la coalition internationale qui a déclenché la guerre en 2001. 

A Washington, Londres, Paris, Berlin et Ottawa, capitales des grandes puissances engagées, depuis bientôt 20 ans, dans la guerre en Afghanistan, les dirigeants sont dans le désarroi; ils assistent impuissants au retour au pouvoir des Talibans, n’ayant plus aucun projet pour ce pays où ils ont déployé des milliers des soldats et dépensé des sommes folles, en dehors de l’évacuation de leurs ressortissants et de leurs « collaborateurs » afghans. « Ceci n’est pas Saigon », dit un haut dirigeant américain; mais, il s’agit bien d’une débâcle. Elle est même, à certains égards, plus retentissante encore que celle enregistrée au Vietnam, en 1975, avec la chute de Saigon.

Au Sahel, région où certains des Etats mènent depuis quelques années une guerre rude contre des divers groupes armés idéologiquement proches des Talibans afghans, la chute de Kaboul sonne comme une alerte; elle préfigure ce qui pourrait y advenir, au cours des prochaines années, si les élites au pouvoir et leurs soutiens occidentaux continuent d’ignorer les appels à des réformes politiques audacieuses. La chute de Kaboul indique, en tout cas, et de manière fort magistrale, que la guerre contre les groupes armés djihadistes ne peut être gagnée en faisant l’économie des telles réformes, seules susceptibles de jeter dans la bataille la plus grande force politique et militaire, à savoir « le petit peuple ».

Après 20 ans de combats, qui ont entrainé d’énormes pertes en vies humaines, principalement au sein de la population afghane, les armées occidentales, dotées des moyens les plus sophistiqués, ont échoué face à des Talibans déterminés ; mais, cet échec est d’abord et surtout celui des dirigeants politiques occidentaux, eux qui ont engagé toutes leurs forces (soldats, armements, argents, expertises) dans cette guerre, en misant sur une élite corrompue, qui partage avec les Talibans le rejet profond de la démocratie. On se souvient encore des élections afghanes qui, bien supervisées par les « grands pays démocratiques », ont été marquées par les fraudes des plus grossières.

En Afghanistan, 20 ans de guerre ont enrichi une élite profondément corrompue, portée et maintenue au pouvoir par des armées étrangères ; mais, il faut dire que ces 20 ans de guerre ont enrichi également le complexe militaro-industriel occidental, les compagnies de sécurité et des experts en tout genre. L’argent englouti par cette guerre, les vies humaines qu’elle a emporté, ne sont une perte que pour le « petit peuple » d’Afghanistan et les petits contribuables des pays qui s’y sont engagés; et c’est parce que la guerre n’est pas un malheur pour tous qu’elle se poursuit toujours au Sahel, sur fond de corruption des élites, de déni des droits et du refus du dialogue et de réformes, au risque de voir un jour déferler sur les capitales des « Talibis en moto ».

Au Sahel, il est urgent que des hommes et des femmes de bonne volonté se lèvent et proclament que la guerre en cours ne peut pas être gagnée avec les mêmes armées étrangères qui ne l’ont pas gagnée en Afghanistan; mais aussi, avec le même type de dirigeants corrompus, qui n’ont aucune once de patriotisme, et le même type de forces de défense et de sécurité, qui commettent parfois des graves exactions et sont plombées par l’affairisme de leurs chefs. Cette guerre, si elle doit être gagnée, ne le sera qu’à travers une volonté large et des initiatives audacieuses visant à construire un nouveau contrat politique et social restituant au peuple sa souveraineté et créant les conditions d’une vie digne pour les millions de personnes qui en sont aujourd’hui privées.

Burkina : 30 morts dans une attaque près du Niger

Dambam, Gudba et Tokabangou, trois villages situés au Nord du pays, ont été attaqués le mercredi 4 août par des groupes armés terroristes.Une série infernale ! 30 décès, c’est le bilan officiel d’un nouvel assaut au Burkina Faso. Dans un communiqué daté du 5 août, Aimé Barthélémy Simporé, le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, renseigne que les assaillants ont tué « onze civils », emporté « du bétail » et incendié « des concessions ».

Pour voler au secours des populations en détresse, « une unité du détachement militaire de Markoye (Nord), avec des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), a été immédiatement déployée », indique le document.

Leur face-à-face avec les jihadistes, dans les environs de Tokabangou, a été sanglant : « 15 militaires et 4 VDP décédés et plus d’une dizaine de terroristes neutralisés » selon le Colonel-major Simporé.

Actuellement, « la zone est sous contrôle des unités militaires et la contre-offensive pour retrouver les assaillants se poursuit avec des moyens aériens et terrestres », annonce le ministre burkinabè de la Défense nationale et des Anciens combattants.

Tokyo 2020: le Burkinabè Zango décroche une médaille historique

Le triple sauteur Hugues Fabrice Zango a remporté jeudi 5 août à Tokyo la toute première médaille olympique de son pays.Historique ! L’athlète burkinabè de 28 ans a décroché jeudi en finale le bronze pour avoir réalisé un triple saut de 17 mètres 47. Il permet au Burkina Faso, qui fête en même temps ce jour le 61e anniversaire de son indépendance, de décrocher sa première médaille aux Jeux olympiques.

Après deux sauts moins réussis de 15 mètres 91 et 16 mètres 90, l’athlète s’est surpassé avec un saut à 17 m 31. Une performance qui lui permet de se hisser sur le podium. Même s’il est loin de son record d’Afrique en plein air (17 mètres 82), Zango réussit tout de même l’exploit d’accrocher une médaille olympique pour une première participation aux JO.

Il termine le concours derrière l’intouchable Portugais Pedro Pichardo (17 m 98) et le Chinois Yaming Zhu (17 m 57). Une nouvelle médaille qui vient s’ajouter au bronze décrochée aux Mondiaux de Doha (Qatar) en 2019.

« Ce n’est pas la médaille que je voulais », a-t-il réagi dans la foulée sur le site de L’Équipe. Mais il se dit « plutôt heureux pour le Burkina parce que c’est aujourd’hui le jour de la Fête de l’indépendance de mon pays et je gagne sa première médaille. C’est historique pour moi et pour mon pays. Le Burkina est très heureux, je pense qu’il va organiser une grande fête pour moi ».

Porte-drapeau de la délégation burkinabè, Hugues Fabrice Zango est un athlète atypique qui poursuit ses études en France. Thésard en génie électrique, il est depuis le 16 janvier 2021 le recordman mondial du triple saut masculin en salle avec une marque de 18,07 mètres réalisée lors d’un meeting à Aubière, une ville du centre de la France. L’ancien record (18,07 m), qui datait de 2011, était jusque-là détenu par son entraîneur Teddy Tamgho.

L’athlète burkinabè n’a cessé de progresser depuis ses débuts aux championnats d’Afrique 2016 de Durban (Afrique du Sud) où il avait remporté la médaille d’argent en portant son record personnel à 16,81 mètres. Deux ans plus tard, à Asaba au Nigeria, il connaît la consécration africaine avec la médaille d’or aux championnats d’Afrique avec un bond de 17,11 mètres.

A Tokyo, l’athlète regrette de ne pas avoir sauté à son meilleur niveau. « Ces Jeux ont été vraiment très compliqués pour moi. Je n’arrive pas vraiment à me l’expliquer parce que ce n’était pas un problème physique, ni mental, je n’avais pas de pression particulière, j’étais très motivé. J’ai eu des jours sans », a-t-il expliqué.

Niger : plusieurs militaires tués dans une attaque

L’armée nigérienne a subi de lourdes pertes lors d’attaques jihadistes dans le sud-ouest du pays.La région de Tillabéri renoue avec les attaques jihadistes. Cette fois, c’est l’armée nigérienne qui perd plusieurs membres lors d’une opération de ravitaillement dans le département de Torodi, proche du Burkina Faso.

Selon le ministre de la Défense nigérienne, les soldats ont été « pris dans une embuscade » tendue par des « groupes armées terroristes » samedi dans la matinée vers 10 heures. Au moment d’évacuer les blessés, ils tombent sur un « engin explosif improvisé » dissimulé par les assaillants.

Le bilan est lourd, quinze soldats ont péri, en plus de sept blessés et six portés disparus selon le communiqué du gouvernement parvenu lundi à APA.

La région de Tillabéri est souvent prise pour cible par les groupes jihadistes. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) opèrent dans cette zone en ciblant souvent des civils.  

Entre dimanche 25 juillet et mercredi 28 juillet dernier, pas moins de 33 villageois ont été tués au nord près de la frontière malienne dans deux attaques distinctes.

Cette recrudescence des agressions dans cette zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, avait poussé le défunt président tchadien Idriss Deby Itno à déployer en février dernier, 1200 soldats dans le cadre de la force multinationale anti-djihadiste du « G5 Sahel ». Cette dernière regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Coopération ivoiro-burkinabè: le 10e TAC prévu en juillet 2023 à Ouagadougou

La 10ème Conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est prévu en juillet 2023 à Ouagadougou, selon un communiqué officiel.

A l’issue d’un Conseil Conjoint de Gouvernement, mardi à Abidjan, les deux pays ont décidé que  la  10ème Conférence au Sommet du  Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se tienne en juillet 2023 à Ouagadougou. 

Les deux parties ont rappelé la recommandation de tenir le TAC tous les deux ans après la tenue de la 9ème Conférence au Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) en 2021.

La 10ème Conférence au Sommet du TAC devrait permettre de tenir des rencontres sectorielles en vue du suivi de la mise en œuvre des conclusions des travaux de la présente session qui a eu lieu du 24 au 27 juillet 2021.  

Le Conseil a salué les Journées culturelles et artistiques ivoiro-burkinabè dont la 2e édition est prévue du 27 au 30 juillet 2021 à Abidjan. 

La délégation ivoirienne était conduite par Patrick Jérôme Achi, Premier ministre et celle du Burkina Faso, par Christophe Joseph Marie Dabiré, le Premier ministre.

A l’ouverture des travaux du Conseil Conjoint de Gouvernement, les ministres se sont réjouis de la tenue effective de ce cadre de concertation bilatérale.

Les deux Premiers ministres ont réaffirmé le ferme engagement des chefs d’Etat des deux pays, de faire de l’Axe Abidjan-Ouagadougou un modèle réussi d’intégration de la sous-région ouest-africaine et de coopération Sud-Sud.

Le Conseil conjoint de gouvernement a été précédé par les travaux des experts des deux pays tenus les 24 et 25 juillet 2021 et par la réunion conjointe des ministres en charge des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine, le 26 juillet 2021.

L’amitié ivoiro-burkinabè célébrée à une soirée culturelle à Abidjan

L’amitié ivoiro-burkinabè a été célébrée lundi à une soirée culturelle et artistique à Abidjan, à la veille d’un Conseil conjoint de gouvernement des deux pays, dans la capitale économique ivoirienne.

Cette célébration qui intervient dans le cadre de la 9e conférence du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, a eu lieu en présence des chefs de gouvernement de ces deux pays voisins. 

Un dîner était offert par le gouvernement ivoirien à la délégation burkinabé. Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a remis un tableau d’art à son homologue qui lui a offert à son tour des étalons sous forme de statue.  

La 9e conférence du TAC abordera, entre autres, les questions liées à la facilitation du commerce, à la crise de Covid-19, aux questions sécuritaires et au terrorisme qui menace la région.  

Ces questions permettront, selon le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, d’identifier des solutions conjointes et politiques face aux multiples crises qui n’épargnent pas la région.

Arrivé à Abidjan, lundi, le Premier ministre burkinabè, Christophe Marie Dabiré, a exprimé un « immense plaisir » d’être sur les bords de la lagune Ebrié, saluant une relation séculaire entre les deux pays qui n’a d’ailleurs « aucun ride ». 

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso échangeront également sur la réouverture de leur frontière terrestre dans un contexte marqué par la crise sanitaire de Covid-19 et la menace terroriste. 

Des travaux préparatoires ont lieu dans le cadre de la 9e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui se  tient dans la capitale économique ivoirienne du 24 au 27 juillet 2021.

Après les travaux des experts des deux pays, du 24 au 25 juillet, s’est tenue le lundi 26 juillet 2021 une session des ministres des Affaires étrangères pour la validation des rapports des experts sur les différentes thématiques à l’ordre du jour. 

Un Conseil conjoint de gouvernement se tiendra mardi et sera ponctué des allocutions des chefs de gouvernement du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, pays hôte. Pour cette édition du TAC, il n’est pas prévu de Conseil des ministres. 

M. Patrick Achi a fait savoir qu’un Sommet des chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso est prévu à une date ultérieure pour apprécier le contenu des rapports sur les questions à l’ordre du jour. 

La 8e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) s’est tenue fin juillet 2019 à Ouagadougou. Au cours de ce Sommet, les deux États ont évalué leurs relations de coopération.

Covid-19: examen de la réouverture de la frontière Côte d’Ivoire-Burkina

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso échangent sur la réouverture de leur frontière terrestre dans un contexte marqué par la crise sanitaire de Covid-19 et de la menace terroriste.

Ces discussions ont lieu dans le cadre de la 9e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui se  tient dans la capitale économique ivoirienne du 24 au 27 juillet 2021.

Après les travaux des experts des deux pays, du 24 au 25 juillet, s’est tenue le lundi 26 juillet 2021 une session des ministres des Affaires étrangères pour la validation des rapports des experts sur les différentes thématiques à l’ordre du jour. 

Interrogé en marge de cette réunion, M. Nombré Abasse, le directeur de la législation et de la  coopération judiciaire au ministère burkinabè de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, a indiqué que les parties ont évoqué la question des frontières. 

Au sein de la Commission en chargée des frontières « nous avons recommandé aux autorités politiques qu’il était important que les frontières soient ouvertes dans le stricte respect des conditions de sécurité et de santé », a dit M. Nombré Abasse. 

Il a ajouté que « ce sont les politiques qui vont décider en temps opportun de la réouverture » des frontières entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ces derniers mois, des attaques terroristes ont été menées dans l’extrême nord ivoirien. 

L’ordre du jour de ce 9e TAC comprend « l’annexion de 13 localités de Doropo et Téhini (nord-est ivoirien) ». Selon M. Nombré « c’est un point qui a été proposé par la partie ivoirienne et qui a été accepté par la partie burkinabè ». 

« Il s’agit de travailler à faire en sorte que les populations puissent effectivement circuler librement de part et d’autre en évitant toute les tracasseries qui sont vécues par les populations », a poursuivi M. Nombré.

La ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora de Côte d’Ivoire, Mme Kandia Camara, a soutenu que les politiques communautaires doivent prendre en compte les enjeux de la sécurisation des deux pays. 

Mme Kandia Camara a fait savoir qu’une rencontre entre les deux chefs d’Etat est prévue à une date ultérieure pour adresser les différentes questions soulevées par les gouvernements ivoirien et burkinabè. 

« Quand on parle de communauté de destin, on parle forcément de défis communs. Et aujourd’hui, ces défis sont avant tout la sécurité à notre frontière commune, l’approvisionnement à moindre coût de nos marchés, la pandémie de Covid-19 », a  dit le chef de la diplomatie burkinabé, Alpha Barry. 

Concernant l’annexion de 13 localités de Doropo et Téhini, « c’est une question qui dépasse en réalité les compétences des experts et qui a été reversée aux politiques de sorte à ce qu’un point de vue diplomatique de cette question soit traitée de la meilleure manière pour aboutir à une solution consensuelle », a relevé M. Nombré Abasse.  

Les travaux des ministres des Affaires étrangères de la 9e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, visent à préparer un Conseil conjoint de gouvernement des deux pays, mardi à Abidjan.  

Les ministres en charge des Affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont en outre examiné la question du Mont Péko (ouest ivoirien) et des ex-évacués; l’orpaillage illégal et la question de la traite et du travail des enfants ».

Le Conseil conjoint de gouvernement qui se tiendra mardi, sera ponctué des allocutions des chefs de gouvernement du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, pays hôte. Pour cette édition du TAC, il n’est pas prévu de Conseil des ministres. 

La 8e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) s’est tenue fin juillet 2019 à Ouagadougou. Au cours de ce Sommet, les deux États ont évalué leurs relations de coopération.

Coopération ivoiro-burkinabè: ouverture à Abidjan des travaux des experts du 9e TAC

Les travaux des experts de la 9e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, visant à préparer un Conseil conjoint de gouvernement des deux pays, se sont ouverts samedi à Abidjan.Les experts des deux pays, réunis dans un hôtel de la place, ont adopté l’ordre du jour et le programme de la 9e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) prévue du 24 au 27 juillet 2021. Ils ont également constitué des Commissions de travail.

Ces travaux des experts, entamés ce samedi s’achèvent dimanche, où en plénière ils devraient rédiger les différents protocoles d’accords et produire les documents qui serviront aux parties de sceller des traités de coopération. 

Les ministres en charge des Affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso auront, lundi, une séance de travail aux fins d’adopter les rapports des experts et les accords prêts pour signature.  

Ils examineront en outre des questions spécifiques, notamment « l’annexion de 13 localités de Doropo et Téhini (nlrd-est ivoirien); la question du Mont Péko (ouest ivoirien) et des ex-évacués; la question de l’orpaillage illégal et la question de la traite et du travail des enfants ».

Le Conseil conjoint de gouvernement qui se tiendra mardi, sera ponctué des allocutions des chefs de gouvernement du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, pays hôte. Pour cette édition du TAC, il n’est pas prévu de Conseil des ministres. 

La 8e Conférence au Sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) s’est tenue fin juillet 2019 à Ouagadougou. Au cours de ce Sommet, les deux États ont évalué leurs relations de coopération.

Burkina : 1,3 million de déplacés internes en un peu plus de deux ans (officiel)

Les attaques jihadistes ont obligé 6% de la population burkinabè à fuir vers d’autres zones du pays selon les statistiques publiées cette semaine par le gouvernement.C’est « un niveau sans précédent » parce que les assauts des groupes jihadistes « s’accélèrent et deviennent de plus en plus violents ». Dans un communiqué, reçu vendredi à APA, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a appelé à « une action concertée pour répondre aux besoins des personnes contraintes de fuir à l’intérieur du pays et au-delà des frontières internationales ».

En effet, durant le premier semestre 2021, 237.000 individus ont quitté leurs foyers pour trouver refuge dans d’autres régions du Burkina Faso. Au second semestre 2020, ils étaient 96.000.

Cet exode forcé est également ressenti par les pays limitrophes du Burkina. « Depuis janvier 2021, plus de 17.500 personnes ont (rejoint les Etats) voisins. Le nombre total de réfugiés burkinabè a presque doublé en seulement six mois. On compte désormais 38.000 demandeurs d’asile burkinabè à travers la région », indique le document.

Actuellement, 11.400 demandeurs d’asile burkinabè sont recensés au Niger, 20.000 au Mali,  179 au nord du Bénin et 430 en Côte d’Ivoire. « Mais des milliers d’autres vivraient dans des zones frontalières inaccessibles aux travailleurs humanitaires pour des raisons de sécurité », souligne le communiqué.

Sur le terrain, le HCR s’emploie à fournir des vivres, des abris, des articles de secours et des soins de santé malgré l’insécurité qui entrave l’accès humanitaire. L’Agence spécialisée des Nations Unies s’est préparée « à aider les personnes nouvellement déplacées et à apporter (son) appui aux autorités et aux communautés d’accueil qui sont en première ligne des efforts de réponse ».

Ces actions humanitaires nécessitent des ressources conséquentes. En 2021, le HCR a estimé à 259,3 millions de dollars ses besoins en matière de financement pour le Sahel central. Mais à ce jour, fait-il savoir, « seule la moitié des fonds recherchés a été reçue ».

Ouagadougou reçoit des équipements militaires de l’UE

L’Union européenne (UE) a offert jeudi à la gendarmerie burkinabè, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, des matériels de protection et d’intervention d’une valeur de huit milliards FCFA.Ce don concrétise la deuxième phase de la mise en œuvre au Burkina Faso du projet Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention du Sahel (GARSI), financé par l’UE dans les quatre autres pays de cette région ainsi qu’au Sénégal, précise l’ambassadeur Wolfram Wetter.

La logistique, composée de véhicules pick-up, d’ambulances, de gilets pare-balles, de drones, de tenues militaires, entre autres, est destinée aux forces déployées dans les zones de Toéni et de Barani, à l’ouest et au nord-ouest du pays des Hommes Intègres.

« Aujourd’hui ces zones ont commencé à être le lit de l’insécurité et la projection des unités GARSI dans cet espace nous permettra d’anticiper et si nous anticipions, nous allons déjouer le coup qui est préparé contre la nation », a estimé Maxime Koné, ministre de la Sécurité, saluant le cheminement du projet de l’UE.

« La pertinence de cette option n’est plus à démontrer, les résultats sont probants. A partir de l’expérience réussie de Barani et de Toéni, nous avons eu la conviction sédimentée que nous devons poursuivre dans cette perspective pour que de manière substantielle la sécurité puisse être améliorée dans notre pays au profit des populations », a-t-il indiqué.

Directeur du GARSI-Sahel, le général de division Francisco Espadas a pour sa part félicité les commandants de ses unités de Toéni et Barani qui combattent courageusement les terroristes. « Leurs résultats honorent à la fois la Gendarmerie nationale, le Burkina Faso et l’ensemble de la Communauté internationale », s’est-il réjoui.

Le Burkina Faso est l’un des pays du Sahel les plus durement frappés par les violences jihadistes, surtout dans ces deux zones. En décembre 2019, une contre-attaque de l’armée a permis de neutraliser une vingtaine de terroristes à Toéni et Banh. Trois soldats avaient perdu la vie au cours des combats là où sept autres avaient été blessés.

En octobre 2018 également, la brigade de la gendarmerie de Barani a perdu un de ses éléments suite à une attaque où l’un des assaillants a été abattu tandis que les autres prenaient la fuite.