Exposition d’œuvres d’art à la résidence de l’Union européenne : Le public découvre deux sculpteurs béninois

Dans le cadre de la promotion culturelle au Bénin, la délégation de l’Union européenne au Bénin a accueilli, dans l’enceinte de sa résidence, une exposition d’œuvre d’art, de l’esprit. Le vernissage a réuni les amoureux de l’art autour des œuvres de sculpture et de peinture de Mydi et Calixte, dans la soirée du jeudi 6 février.

 

« L’art, c’est l’expression du vivant. Le contact avec l’art laisse très souvent une trace indélébile dans nos têtes et dans nos cœurs. Cela nous apaise, nous interpelle, nous stimule à vivre. L’art est magique et nous invite au rêve, à la découverte, au partage », a confié Véronique Janssen, chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne au Bénin. Dans son allocution, elle souligne l’importance de l’art parce que c’est un trait d’union entre les peuples. Cette exposition est une manière pour l’Union européenne de mettre en lumière les artistes et de faire la promotion de l’art.

Dans le cadre de cette exposition, les deux artistes ont présenté des œuvres de sculpture. Calixte Dakpogan, originaire de Porto-Novo, produit des œuvres composées d’éléments métalliques récupérés, soudés, assemblés pour donner forme à des figures anthropomorphiques. Par de simples et justes assemblages, les éléments utilisés prennent la forme de tête et de corps. Grâce au mixage des cultures africaines et occidentales, les créations de l’artiste témoignent d’une créativité contemporaine et d’une inventivité stupéfiante. Les différentes œuvres de l’artiste qui ont été exposées sont des réalisations des années 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019. Lycéenne, Pasteur, Miss Togo, le Repas, Ayekotoh, etc. sont quelques-unes des œuvres que l’artiste a exposées. Il est important de souligner que Calixte Dakpogan parle beaucoup plus de sa culture, son environnement, ses croyances et sa vision du monde.

De son côté, Yves Midahuen alias Midy, artiste plasticien béninois, a présenté des œuvres de sculpture sur bois. Ses œuvres sont plus intimes, plus attentives aux frémissements de son monde intérieur qu’aux bruits du monde. Le Vieillard assis, Le 1er cri, Le Trône, La Reine, L’entrée, etc. sont entre autres, quelques créations de l’artiste. Avec de “Matériaux mixtes”, il arrive à faire communiquer avec le bois et le jeans (un matériau omniprésent dans ses réalisations).

Tout comme Calixte Dakpogan, les œuvres de Midy interpellent son visiteur à s’interroger sur l’homme. Venu nombreux à ce vernissage, le public a découvert ces deux artistes plasticiens béninois. L’exposition est ouverte au public tous les mercredis de 14 heures à 17 heures, jusqu’au 8 avril 2020. Il suffit de prévenir la délégation au moins une journée à l’avance.

 

Réception d’œuvres à l’espace “Le Centre” : Le petit musée s’agrandit de 28 nouvelles collections

Depuis plusieurs années, Robert Vallois s’est donné la lourde tâche de collecter les récades utilisées par les anciens au royaume de Dahomey. Ainsi, 28 nouvelles œuvres sont également de retour au Musée du Centre, vendredi 17 janvier 2020, et se sont ajoutées aux 37 œuvres anciennes. La cérémonie s’est déroulée en présence d’une forte délégation gouvernementale et des invités.

 

La grande cour de l’espace culturel “Le Centre” grouille de monde. Le soleil est ardent. Des personnes cherchent à se mettre un peu à l’ombre, mais l’espace n’est pas assez. D’autres restent sous le soleil sans se plaindre. Les arbres n’ont pas d’ombre pour que tout le monde puisse éviter le soleil. Le mouvement des uns et des autres donne l’aspect d’un marché qui est en pleine animation. Beaucoup de personnes sont venues sur les lieux. Dans ce brouillard, deux véhicules entrent et s’immobilisent. Quelques secondes plus tard, l’on se rend compte de la présence de la délégation ministérielle. Après les salutations d’usage et quelques retrouvailles, les autorités dudit Centre conduisent la délégation dans le petit musée de la récade. Au dehors, la foule s’impatiente de plus en plus. Au bout de quinze minutes, environ, une voix féminine se fait entendre dans les haut-parleurs « Nous vous prions de bien vouloir sortir du Centre et aller au niveau du collège La Plénitude ». Il s’agit de la voix de Carolle Ahodekon, la chargée de communication du Centre. De façon répétée, elle invite la foule à bien vouloir sortir pour la caravane. Sous le chaud soleil, la délégation ministérielle et la population se dirigent vers l’endroit indiqué. Même si certains ont fait l’effort de passer sous le chaud soleil, d’autres ont choisi d’attendre, à l’ombre, le retour des autres.

Un peu vers la grande voie, le prince s’est habillé avec deux amazones, de part et d’autre. Avec des chants et des sons de gong, le cortège se dirige vers le Centre. Il est important de souligner que dans la tradition des royaumes, les récades sont accueillies par les princes. Il s’agit d’une personne qui est issue d’une famille royale et qui, plus tard, peut devenir roi. Dans une démarche militaire, le cortège présente un spectacle agréable aux yeux des personnes présentes. Dès leur arrivée au Centre, le cortège est retourné dans les coulisses. La foule attend à nouveau. Au bout de quelques minutes, le prince et les amazones reviennent. Cette fois-ci, le prince est apparu dans un nouvel accoutrement. Dans sa main gauche, se trouve sa crosse. Dans un petit pas accompagné d’une chanson, ces derniers se sont dirigés vers le petit musée. Un grand bruit monte et tout à coup, une voix d’homme attire l’attention de tout le monde. « L’espace culturel Le Centre fait grandir notre pays le Bénin, à maints égards depuis le 6 février 2015, jour de son inauguration », déclare Dominique Zinkpè, président d’honneur dudit Centre. C’est après les salutations et reconnaissance qu’il a commencé son discours. En effet, depuis sa création, Le Centre dispose, pour son fonctionnement, d’une bibliothèque, d’un espace scénique, d’une salle d’exposition, des studios pour les résidences d’artistes et « Le petit musée de la récade ». Ce musée a été inauguré dix mois après l’inauguration officielle du Centre. C’est-à-dire le 1er décembre 2015. Dès son inauguration, ce musée disposait de 37 récades anciennes et authentiques des rois du royaume de Danxomè, de 6 objets royaux et de culte fon. « Pour montrer leur créativité, les artistes, en résidences au Centre, plasticiens ont réalisé 18 récades contemporaines », souligne le président d’honneur. La nouvelle collection constitue 17 récades, 8 sabres et 3 objets de culte fon.  Ces objets proviennent de deux anciennes collections européennes. Ils sont acquis par le collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés lors d’une vente aux enchères à Nantes. Après son discours et les mots du représentant de l’autorité communale et celui du ministre de la culture, les autorités du Centre ont ouvert la grande porte du musée pour la visite du grand public.

 

Visite du musée 

 

La porte du musée s’ouvre. La salle est humide et éclairée. De part et d’autre sur les murs de la salle, les récades sont visibles et exposées. A côté de chaque œuvre, il y a un cartel. Ces récades sont regroupées par catégorie afin de permettre au visiteur de mieux se retrouver. Ainsi, ces œuvres sont regroupées à partir de celles des rois aux récades des amazones en passant celles des ambassadeurs des rois, les divinités et bien d’autres. Face à ces récades authentiques, il y a celles réalisées par les artistes. Il s’agit des récades contemporaines. À l’intérieur, la foule parcourt les œuvres et s’ensuit le discours explicatif de Marius Dakpogan, conservateur dudit Musée. Pendant un court instant, il a fait voyager le public dans le temps. Dans le musée, les anciennes récades sont ajoutées et mélangées aux anciennes. Désormais, “Le petit Musée de la récade” compte 120 récades et objets royaux. Dans la tradition du royaume “Celui qui a vu la récade a vu le roi”. Cela traduit le caractère sacré de cet instrument qu’ont utilisé les rois.

Suite à cette visite, le public a assisté à une animation traditionnelle. Il s’agit, selon la traduction littérale, de la musique obtenue suite aux battements de la poitrine. C’est sur cet instant festif que cette cérémonie a pris fin. Le Musée est ouvert à tout le public qui souhaite le visiter et ce, du mardi au samedi.

Visite du ministre de la culture à l’espace « Le Centre »

« Cet espace nous interroge sur ce que nous faisons de notre culture », dixit Jean-Michel abimbola

Dans l’après-midi du vendredi 3 janvier 2020, Jean-Michel Abimbola, ministre du tourisme, de la culture et des arts, a effectué une visite au petit musée de la récade situé à l’espace culturel “Le Centre”. Cette visite a été faite avec les membres du ministère et conduite par Dominique Zinkpè, président d’honneur dudit centre et Marion Hamard, directrice de l’espace, ainsi que leur équipe.

« Nous avons eu la chance plusieurs pièces inédites qui nous reviennent d’ailleurs. Nous avons également des pièces qui sont anciennes et qui ont eu l’écho avec les pièces modernes. Des pièces qui ont été créés par des plasticiens contemporains qui ont voulu échanger, communier et communiquer avec les anciens à travers ce fil rouge de la récade », a confié Jean-Michel Abimbola. Pour lui, il est important d’effectuer cette visite avec les conseillers à la culture Florent Couao-Zotti et Rosa, Carole Borna, le directeur des arts et du livre, Koffi Attédé et les membres du cabinet. Cette visite est une manière de mettre en lumière et valoriser cet investissement culturel que font les responsables du Centre. « Il est aussi important de valoriser ce centre qui est implanté dans un quartier populaire et qui n’est pas coupé des populations de sa localité », a-t-il précisé. En effet, ce centre est ouvert aux populations et surtout aux enfants. A travers son œil critique, cet espace interroge chacun de même que les responsables politiques sur ce qui se fait pour révéler la culture béninoise.

« Ce n’est pas facile pour nous de garder les prestiges de nos rois et de les conserver. Le processus de les ramener au Bénin nous a pris 7 ans. Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir et nous pouvons partager des émotions et nous pouvons les voir tous les jours », a clarifié Dominique Zinkpè, président d’honneur du Centre. Ladite visite s’est déroulée dans une bonne ambiance,

 

La question de la restitution des biens

 

En ce qui concerne le retour des biens, il s’agit d’une coopération muséale et patrimoniale. « A travers cette coopération, nous allons nous donner toutes les chances de réussir la restitution, mais surtout la circulation des œuvres dans des meilleures conditions. Pour cela, lorsqu’on parle de restitution et de la circulation d’œuvres, il y a beaucoup de préalables », a insisté le ministre. Dans ce sillage, on note une volonté politique de part et d’autre des deux pays (le France et le Bénin). « Cette démarche ne se présente pas comme une revendication, mais d’une coopération. Pour cela, les Etats doivent prendre toutes les mesures pour qu’aussi bien en France et au Bénin, toutes les conditions politiques, juridiques et techniques soient remplies pour que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles », a expliqué Jean-Michel Abimbola. Avant d’ajouter : « En ce qui concerne le petit musée de la récade, c’est aussi une coopération de deux privés. Il s’agit de notre compatriote Dominique Zinkpè et le couple Vallois qui est bien connu par les spécialistes des arts plastiques au Bénin. C’est un projet qui a été monté pour permettre de collecter les récades en France et ailleurs et de les regrouper ici ». C’est vrai qu’il y a des pièces étonnantes qui nous interpellent. Il y a aussi un travail historique, de datation à faire afin de mieux documenter ce musée. Cette initiative est un exemple pour le ministre. « Je voudrais saisir l’occasion pour féliciter Dominique Zinkpè et son équipe qui est jeune, nationale et internationale. C’est pour cela que les meilleures ressources du ministère sont ici, cet après-midi pour leur rendre hommage et pour demander aux Béninois de venir découvrir ce petit musée de la récade », a-t-il conclu.

 

Réceptions de nouvelles oeuvres

 

Cette visite du ministre fait suite à celle de son prédécesseur Oswald Omecky, 29 mai 2019, et celle du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci. Elle tient en prélude à la cérémonie officielle de réception de nouvelles œuvres qui aura lieu, vendredi 17 janvier, au Centre. Le musée de la récade s’apprête à accueillir 27 nouvelles récades (sabres et objets de culte fon). Ces œuvres ont été offertes par le collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés, mécène du Centre.

Arts : La galerie sud-africaine « Dyman » expose des œuvres de Dominique Zinkpè

Les œuvres du plasticien béninois, Dominique Zinkpè sont désormais ouvertes au public à la galerie « Dyman » de Stellenbosch, à l’issue d’un mois de résidence de création en Afrique du Sud, a-t-on renseigné.

La galerie « Dyman » de Stellenbosch montre M. Zinkpè en trois dimensions. Il s’agit des œuvres constituées de peintures, dessins et sculptures. Cette exposition, dont le vernissage a eu lieu vendredi dernier, est ouverte au public jusqu’au 25 novembre prochain.

Intitulée « Comédie humaine », cette exposition met un point d’honneur sur la dénonciation des faits empiriques de la société, l’environnement et le contexte dans lequel se trouve M. Dominique Zinkpè.

Cet artiste protéiforme, à travers cette exposition, explore des pistes arquées, où les personnages, à mi-chemin entre l’être humain et l’animal, expriment des jeux de pouvoir, de déguisement, ou de sexe.

Pour Dominique zinkpè, la culture africaine influence, d’une part, ses créations à travers certains stéréotypes de l’animiste, et d’autre part, la culture occidentale avec l’inspiration des créations de Basquiat, Egon Schiele et Bacon.

«Il me semble que je suis destiné à faire de l’art. Parce que, j’ai quelques aptitudes pour faire de l’art. J’ai choisi très tôt de faire ce métier. La rencontre, c’est l’émerveillement du monde et la découverte. Pour résumer, j’ai envie de dire ce que je pense simplement. Le monde m’a aidé à penser de l’art» a-t-il partagé, pour exprimer son attachement à l’art.