Bénin : plusieurs enfants n’ont pas d’acte de naissance (Amnesty International)

L’ONG mène actuellement une campagne de lutte contre l’apatridie, en partenariat avec le HCR, le Haut-commissariat pour les réfugiés.

 

L’organisation sensibilise les populations des communes de Karimama et de Ouidah à l’importance d’enregistrer leurs enfants à la naissance pour qu’ils puissent avoir une nationalité et bénéficier de tous leurs droits.

« Enregistrer une naissance est le premier pas pour éviter à l’enfant de devenir apatride, et lui assurer ainsi la jouissance de tous ses droits », peut-on lire sur une affiche d’Amnesty International. Dans les communes de Ouidah et de Karimama, à la frontière avec le Niger, Amnesty distribue gratuitement des actes de naissance. Un document de base qui permet à toute personne d’avoir une existence légale et une nationalité.

L’organisation fait aussi de la sensibilisation auprès des populations. À Karimama, à la frontière avec le Niger, ces actions sont nécessaires en raison de la ruralité de la zone, explique Pricilia Acapovi, responsable administration d’Amnesty International Bénin.

« Déjà on vous dira :  » les filles ce n’est pas la peine qu’elles aillent à l’école  » ou  » on préfère envoyer les enfants dans les champs « , du coup on ne ressent pas vraiment l’importance de faire enregistrer. Je pense qu’en grande partie, ce ne sont pas des personnes qui vont systématiquement dans les hôpitaux pour se faire accoucher. On ne trouve pas l’importance d’aller déclarer, d’avoir un document qui ne servira plus tard », explique-t-elle.

Ne pas avoir été enregistré à la naissance pose pourtant de nombreux problèmes par la suite, assure Pricilia Acapovi. Il est difficile de prouver son appartenance à un pays, d’obtenir un document d’identité, de scolariser un enfant ou bien d’accéder à des soins. « Ça pose le souci d’inscription à l’école : par la suite pour participer un à examen il faut forcément une pièce d’identité. C’est aussi la preuve de l’appartenance à tel ou tel pays au monde », affirme la responsable administration d’Amnesty International Bénin, joint par Magali Lagrange du service Afrique.

Amnesty International insiste aussi sur l’importance d’aller chercher l’acte de naissance, une fois qu’il est établi. L’organisation doit poursuivre sa campagne jusqu’à la fin de l’année.

Bénin : respect des droits de l’homme, Amnesty international dénonce le recul et salue les avancées

Au cours d’un café médias vendredi 10 décembre 2021 à Aïdjèdo à Cotonou, Amnesty international a présenté la situation des droits de l’homme au Bénin. Un tableau mitigé présentant des points positifs et négatifs en 2021.

La situation des droits de l’homme présente un tableau mitigé au Bénin. Selon les Amesty international, il y a des évolutions et des actions à décrier persistent. C’est ce qu’affirme Glory Hossou, coordonnateur médias et surveillance des droits humains au sein de l’organisation section Bénin.

En effet, de nombreux faits rendent ce tableau non reluisant. Il s’agit entre autres de l’interpellation, de la mise en détention des activistes et opposants politiques. L’organisation recommande à ce sujet un procès équitable pour des détenus politiques. C’est aussi le cas de l’annulation de la possibilité pour les citoyens béninois de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp). A ce sujet, Amnesty Bénin déplore un grave recul et espère que le gouvernement permettra aux Béninois de saisir directement la Cadhp comme au Niger et en Guinée Bissau.  Cela est valable pour la violence sur les transgenres, le cadre du numérique et la vindicte populaire. Pour ce dernier cas, l’organisation préconise la criminalisation du phénomène.

Au Sujet des avancées, l’organisation non gouvernementale mentionne les évolutions légales et judiciaires. Amnesty se réjouit de l’adoption de deux lois. Celle portant sur l’interruption volontaire de grossesse. Et celle qui porte sur la répression des violences basées sur le genre. Pour ce qui est de la justice, l’organisation salue la culpabilité reconnue d’un agresseur de trois filles transgenres à Cotonou.