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Justice : Un accusé acquitté au bénéfice de doute, deux relaxés et un autre condamné à huit ans de réclusion criminelle

Le 3ème dossier inscrit au rôle de la première session du Tribunal de première instance de 2ème classe de Lokossa…

Le 3ème dossier inscrit au rôle de la première session du Tribunal de première instance de 2ème classe de Lokossa a permis de juger, mercredi dans la grande salle d’audience dudit tribunal, des accusés dans une affaire de disparition d’un albinos.

C’était au cours d’un jugement en matière criminelle qui a pris fin dans la nuit du jeudi.

Résumé des faits de cette audience, présidée par le magistrat Antoine Kocou Houézé: Courant 2013, le sieur Michel G. B. Hounkpè-Houngavou, a fait part à son employé Jean-Baptiste César Ayi de l’opportunité de se procurer un albinos pour se faire de l’argent. Le 10 mai 2013, il a fait la même proposition à Justin Dahouè. Étant habitué à un albinos du nom de François Mahouton Hounwanou à Lalo dans le département du Couffo, Justin Dahouè a activé ses relations avec ce dernier. Le 18 mai 2013, il a donné rendez-vous à eux tous y compris l’albinos. À cette occasion, Justin Dahouè a convenu avec Michel G. B. Hounkpè-Houngavou pour la vente de l’albinos à 10 millions de francs CFA. Un déplacement sur Banigbé est organisé à cet effet.

Le mardi 04 juin 2013, le sieur Hounkpè-Houngavou a dit qu’il sera à Porto-Novo pour une cérémonie. L’albinos a sollicité son ami Pascal Hlékpé pour l’accompagner sur les lieux. Ce dernier a donné son accord favorable et, à son tour, a informé son ami Isaac Gbèdè qui se chargera de le déposer à Dogbo. Arrivés à Dogbo, ils ont tous pris un transport en commun, passant respectivement par Hêvié et Porto-Novo. Le 05 juin 2013, Pascal Hlékpé et Isaac Gbèdè ont quitté Banigbé pour leurs villages respectifs, laissant l’albinos, Justin Dahouè, Michel, Adandé Missikpodé et un nommé délégué jusqu’à 12 juin 2013 date à laquelle Michel a disparu avec l’albinos.

A la barre, tous les accusés ont nié les faits de disparition de l’albinos. Plusieurs d’entre eux ont reconnu avoir échangé et voyagé avec lui.

Le Ministère public, représenté par le magistrat Adjima Kalifa Djimila, a situé la responsabilité des accusés dans ce dossier avant de faire ses réquisitions. La partie de la défense composée des avocats a plaidé également la libération de leurs clients.

Le président de l’audience, le magistrat Antoine Kocou Houézé, ayant suivi partiellement les réquisitions du ministère public a requalifié les faits de séquestrations en faits de traite de personne avant d’acquitter respectivement l’accusé Pascal Hlékpé au bénéfice de doute et les accusés Isaac Gbèdè et Jean-Baptiste César Ayi purement et simplement. Toutefois fois, le tribunal a condamné l’accusé Justin Dahouè à huit ans de réclusion criminelle parce qu’il est coupable des faits de traite de personnes, faits prévus et punis par l’article 354 de l’ordonnance n° 73-37 du 17 avril 1973 modifiant les dispositions du code pénal en ce qui concerne la traite des personnes et les enlèvements de mineurs et l’article 502 du code pénal nouveau.

Les assesseurs qui ont assisté le président de l’audience sont les magistrats Bienvenu Kouessi Anagonou, Herbert Solévo, Mohamed Saliou Obonou et Apollinaire Goumbadé Hounkannou. La plume de l’audience est tenue par le greffier Constant Orou.

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