Présidentielle 2020: la Cour africaine ordonne à l’Etat ivoirien de « lever les obstacles empêchant Soro d’élire et d’être élu »

La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples demande à l’Etat de Côte d’Ivoire de « lever les obstacles empêchant Guillaume Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu » à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, dans une ordonnance rendue mardi.La Cour, « à l’unanimité », ordonne à l’Etat de Côte d’Ivoire de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles le requérant Guillaume Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu,  notamment lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ».

Elle demande en outre à l’Etat ivoirien de « surseoir à l’exécution de tous les actes pris à l’encontre de Guillaume Soro », ex-chef de l’Assemblée nationale.  Et ce, subséquemment à l’ordonnance du 22 avril 2020, jusqu’à la décision de la Cour sur le fond de la cause. 

Les juges invitent par ailleurs l’Etat défenseur, la Côte d’Ivoire, à faire un rapport à la Cour sur la mise en œuvré des mesures provisoires ordonnées dans la présente décision, dans un délai de 15 jours, à compter de la date de réception. 

Dans la requête datée du 2 mars 2020, M. Guillaume Soro, ancien Premier ministre, et 19 autres ont saisi la Cour pour « allégations de violations de leurs droits protégés aux articles 7, 12 et 18 de la Charte » et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

La défense de l’ex-Premier ministre rappelle qu’ « au mépris de l’ordonnance de mesures provisoires rendue par la Cour le 22 avril 2020 et qui n’a pas connu un début d’exécution, l’Etat l’a fait juger et condamner le 28 avril 2020 ».

Elle avance que la première Chambre correctionnelle du tribunal de première instance d’Abidjan l’a condamné « sans lui notifier au préalable l’acte de saisine du tribunal et les charges pesant contre lui ».

M. Soro,  poursuivi pour détournement de deniers publics, blanchiment d’argent et recel, a été à l’issue de la procédure reconnu coupable et condamné à 20 ans de prison ferme, et au paiement d’une amende de 4,5 milliards Fcfa,  et cinq ans de privation de ses droits civils et civiques.   

Pour sa défense, représentée par Me Affoussy Bamba, avocat au barreau de Paris et Me Brahima Soro, avocat au Barreau d’Abidjan, cette condamnation pénale inscrite à son casier judiciaire a eu pour conséquence sa radiation de la liste électorale. 

Le Conseil constitutionnel ivoirien a rendu lundi publique la liste des candidats retenus à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, déclarant éligibles quatre candidats sur 44, notamment Alassane Ouattara, Affi N’Guessan, Kouadio Konan Bertin « KKB » et Henri Konan Bédié. 

Le dossier de candidature de M. Guillaume Soro a été rejeté parce que le nom de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne ne figure pas sur le listing électoral comme l’exige le Code électoral ivoirien. 

Ouverture à Abidjan d’une mission du FMI sur les 7e et 8e revues du Programme économique et financier 2016-2020

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) sur les 7e et 8e revues du Programme économique et financier 2016-2020 de la Côte d’Ivoire a été ouverte mardi par visioconférence en raison de la pandémie de la Covid-19.L’ouverture des travaux a été faite officiellement par le ministre ivoirien de l’Économie et des finances, Adama Coulibaly, depuis son Cabinet à Abidjan. Il avait à ses côtés des représentants d’institutions de la République et des entités financières et économiques.  

Il a relevé que ces deux revues, combinées, s’inscrivent dans le cadre des revues périodiques du Programme économique et financier, conclu le 12 décembre 2016, avec le Fonds monétaire international (FMI). 

Ces revues, dira-t-il, constituent des occasions pour mesurer les progrès réalisés depuis la conclusion du programme en 2016, ainsi que les défis à relever par la Côte d’Ivoire pour l’atteinte des objectifs du Programme national de développement (PND, 2016-2020). 

Pour cette dernière revue de ce Programme économique et financier, la cheffe de mission du FMI Céline Allard, a souhaité que l’institution financière et l’Etat de Côte d’Ivoire parviennent à un accord « fructueux » au terme des travaux qui s’achèvent le 1er octobre 2020.   

Elle a rappelé que ce programme, arrêté en partenariat avec le FMI avait trois axes : une stabilité macroéconomique centrée sur l’ancrage dans la convergence budgétaire de l’Uemoa, une gestion de dette équilibrée et soutenable et le climat des affaires de manière à générer une croissance forte qui soit tirée de plus en plus par le secteur privé.

A l’aune du printemps 2020, « je pense qu’ un regard en arrière permettait de constater qu’ il y avait eu beaucoup de succès dans ce programme et des éléments très très positifs, à savoir qu’en fin 2019 la Côte d’Ivoire est parvenue à retourner en dessous de la norme de 3% de déficit budgétaire de critère de convergence de l’Uemoa », a -t-elle souligné. 

« Nous avions également constaté de nombreux investissements structurants (…) le tout couronné d’une croissance élevée de 6 à 7% sur la décennie avec une baisse notable du taux de pauvreté et un effort grandissant sur les aspects sociaux, en témoigne le Programme social du gouvernement PsGouv ou de la Couverture maladie universelle », a fait observer Mme Céline Allard.

La cheffe de mission du FMI a toutefois relevé quelques points de tensions à surveiller, entre autres les difficultés à augmenter le taux de mobilisation des recettes qui « après rebasage se situe autour de 11 à 12% », avant d’ajouter qu’ il faut « élargir l’assiette fiscale et taxer aussi de manière équitable les secteur de plus forte croissance ».  

« Les difficultés à augmenter les recettes fortes ont aussi induit un recours à la dette qui maintenant peut rapidement atteindre ses limites en termes risques d’endettement et de risque de surendettement », a-t-elle poursuivi. 

Elle a exhorté les services techniques et les experts du FMI à réfléchir sur un potentiel ralentissement de la croissance avec la crise sanitaire de la Covid-19, tout en reconnaissant que la pandémie est un « choc monumental » sur les économies du monde.     

M. Adama Coulibaly a fait savoir que la mise en œuvre du programme, depuis 2016, a permis entre autres d’améliorer le climat des affaires et la gouvernance, de créer les marges de manœuvre budgétaires nécessaires à l’investissement public, d’assurer la soutenabilité des finances publiques et de la dette.

L’exécution de ce programme, a-t-il soutenu, a permis d’améliorer la performance des administrations fiscales et douanières, avec la modernisation desdites administrations, de rationaliser les exonérations fiscales avec la suppression et le non renouvellement de certaines exonérations échues autres que celles liées aux secteurs sociaux.

Le ministre ivoirien de l’Économie a également relevé l’amélioration de la situation financière et la trésorerie de la Société ivoirienne de raffinage (SIR, publique) avec la restructuration de sa dette, l’amélioration de la trésorerie du secteur électricité via la réduction des coûts de production.

L’apurement des arriérés dus aux Producteurs indépendants d’électricité et le recouvrement des créances sur les démembrements de l’Etat sont des points à l’actifs de ce programme,  qui a par ailleurs permis de mettre en œuvre des plans de restructuration des banques publiques (BNI, CNCE, VERSUS BANK, BHCI).  

« Le programme a contribué au renforcement de la solidité de notre cadre macroéconomique et financier et à l’assainissement de nos finances publiques. Ainsi, l’économie est restée résiliente malgré la Covid-19 qui a créé une récession mondiale sans précédent, avec un taux de croissance projeté à 1,8% pour 2020, après un taux de 6,9% en 2019 », a-t-il conclu.  

Depuis quelques années l’économie ivoirienne fait partie des plus dynamiques au monde, avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 7% entre 2015-2019. Une performance qui résulte aussi de la bonne exécution des PND que de l’appui du Programme économique et financier conclu avec le FMI.  

Covid-19 : Le Maroc pointe au 38ème rang mondial des pays les plus touchés par le Coronavirus

Le Maroc se positionne au 38-ème rang dans le monde et 3-ème en Afrique en ce qui concerne le nombre de contaminations, a précisé mardi le ministère de la santé.Pour ce qui est du nombre des décès, le Royaume pointe à la 44-ème position mondialement et 4-ème en Afrique et 32-ème au niveau mondial et 2-ème en Afrique en ce qui concerne le nombre de tests, a fait savoir le chef de division des maladies transmissibles à la direction de l’épidémiologie et lutte contre les maladies relevant du ministère, Abdelkrim Meziane Bellefqui.

Présentant le bilan bimensuel relative à la situation épidémiologique liée au Covid-19, le responsable sanitaire a indiqué que le taux de reproduction du virus est stable actuellement à 1,11 et que le plan national de lutte contre la Covid-19 vise à le faire chuter à -1.

Il a, en outre, mis la lumière sur l’évolution de la situation épidémiologique durant les deux dernières semaines, soulignant que le nombre de cas de contaminations dans le Royaume, du 7 au 13 septembre, a atteint 14.292, contre 10.995 du 31 août au 6 septembre, soit une augmentation de 30%. Le nombre de personnes déclarées guéries a, de son côté, affiché une hausse de 37% (de 8.919 à 12.254), tandis que le nombre de décès a accusé une baisse de 13% (217 contre 250) durant la même période, a-t-il précisé.

Il a, également, rappelé que 88.203 est le nombre de contaminations dans le Royaume depuis le premier cas signalé le 2 mars, contre 68.970 personnes totalement rétablies, soit un taux de guérison de 78,2%, notant que le nombre de décès est de 1.614, soit un taux de létalité de 1,8% et le taux d’incidence est de 243/100.000 habitants.

Selon le responsable sanitaire, le taux d’incidence hebdomadaire a commencé à augmenter de manière rapide, à partir du mois de septembre.

S’agissant de la répartition du taux d’incidence hebdomadaire pour chaque 100.000 habitants suivant les régions, du 7 au 13 septembre, M. Bellefqui a fait observer que les régions concernées par un taux d’incidence de 20/100.000 habitants sont l’Oriental, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès, Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia El Hamra.

Quant au nombre de décès après mi-août, il a atteint plus de 200 cas par semaine, a-t-il relevé.

Les Marocains au 3ème rang des migrants arrivés clandestinement en Europe en 2019

Le Maroc arrive au troisième rang des pays dont sont originaires les 123.660 migrants arrivés clandestinement aux 27 pays membres de l’Union Européenne en 2019, au cours de l’année précédente, selon les derniers chiffres définitifs de Frontex, l’Agence européenne de contrôle des frontières.Avec un peu moins de 9.000 immigrés clandestins, le Maroc devance l’Algérie, la Guinée et l’Iraq tout en étant bien loin derrière l’Afghanistan et la Syrie qui demeurent en tête avec respectivement plus de 28.000 et près de 20.000 migrants.

Globalement, les arrivées aux frontières européennes ont diminué ces dernières années notamment par rapport à 2015, année qui, avec un total dépassant la barre du million de migrants illégaux, avait explosé tous les compteurs.

Une chute principalement due au resserrement des contrôles opérés sur les routes migratoires de Méditerranée centrale et occidentale, une « performance » à laquelle contribue grandement le Maroc qui se défend d’être le gendarme migratoire de l’Europe en bloquant chaque année à son niveau, des dizaines de milliers de candidats africains à l’immigration clandestine. 

Et si le nombre d’arrivées décroît globalement et significativement, celui des renvois de migrants irréguliers vers leurs pays d’origine n’a jamais été aussi haut, atteignant 15.850 en 2019 avec pour principaux pays de destination l’Albanie, la Tunisie et la Géorgie.

Mali : la CEDEAO lèvera ses sanctions dès la nomination des responsables de la Transition

Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé, mardi à Accra au Ghana, de la levée des sanctions contre le Mali dès la nomination des responsables de la Transition.Selon la présidence ivoirienne, cette décision a été annoncée à l’issue d’une rencontre de huit chefs d’Etat à huis clos, en marge d’une réunion consultative entre des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP, junte malienne).

La réunion a été «sanctionnée par un communiqué final dans lequel il a été, notamment, réaffirmé la décision de nomination d’un Président de Transition civil et d’un premier ministre civil, en vue de conduire la Transition politique, qui ne devrait pas excéder 18 mois », rapporte une note d’information de la présidence ivoirienne.

Les chefs d’Etat et de Gouvernement ont, également, décidé de la levée des sanctions dès la nomination des responsables de la Transition et de l’envoi, à  Bamako, d’une délégation conduite par l’ancien Président nigérian, Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO, pour faire le point de la mise en œuvre de leurs décisions.

Au terme du sommet, le président ivoirien Alassane Ouattara, s’adressant à la presse, a souhaité que les décisions arrêtées par les chefs d’Etat puissent être mises en œuvre rapidement afin de favoriser la levée des sanctions et permettre au Mali de sortir rapidement de cette crise.

Dans son allocution d’ouverture, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, par ailleurs, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, a indiqué que l’objectif de cette rencontre était de trouver une solution définitive à la crise malienne par la mise en place des institutions de la Transition, conformément aux recommandations du dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali, tenu, par visioconférence, le 28 août 2020.

Mali : la Cedeao maintient les sanctions

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) lie la levée des sanctions contre le Mali à la direction civile de la transition.Le flou persistant sur l’identité des personnes chargées de mener la transition politique au Mali joue en défaveur de la junte militaire ayant renversé, le 18 août dernier, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Ce mardi 15 septembre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors d’une réunion consultative sur la situation politique au Mali, est restée ferme sur ses positions.

À l’issue de cette rencontre à huis clos tenue à Aburi, dans l’est du Ghana, Kalla Ankouraou, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’Extérieur, a déclaré : « Nous pensons que ce sommet (sur le Mali) va être le dernier parce qu’il ne restait qu’un seul point (la direction de la transition) par rapport auquel la junte a demandé de lui donner le temps d’aller faire un compte rendu aux autres acteurs maliens. Ils ont demandé à ce que l’embargo soit progressivement levé, et le sommet a dit (que ce sera fait) dès demain (mercredi) à minuit s’ils désignent des civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition ».

Poursuivant, M. Ankouraou a rapporté que « les décisions prises par le dialogue malien (journées de la concertation nationale) sont assez proches de celles de la Cedeao ». Toutefois, les présidents ouest-africains ont insisté pour que « les dirigeants délégués par la junte puissent faire le nécessaire pour convaincre l’opinion malienne et surtout les membres de la junte à faciliter la tâche de la Cedeao ».

L’organisation régionale, lors de son 57e Sommet ordinaire organisé la semaine dernière à Niamey (Niger), avait exigé des putschistes le choix, au plus tard ce 15 septembre, de deux personnalités civiles pour diriger la transition politique.

Le dialogue intermalien initié par le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la structure de la junte au pouvoir, a abouti sur l’adoption de la Charte de la transition d’une durée de 18 mois. Ce document dispose que la direction de la transition peut être confiée à un civil ou à un militaire.

Sur Twitter, le chef de l’État du Sénégal, Macky Sall, a salué les « décisions consensuelles » issues de ce sommet restreint. Outre le président sénégalais, Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Faure Gnassingbé (Togo), Mahamadou Issoufou (Niger) et Yemi Osinbajo, le vice-président du Nigeria ont répondu à l’invitation de leur homologue ghanéen, Nana Addo Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao.

Dans un communiqué sanctionnant ce mini-sommet, l’organisation régionale recommande que le CNSP soit dissout « dès le démarrage de la transition civile ».

Présidentielle 2020: l’association des cadres catholiques se dit « en phase » avec l’avis du Cardinal Kutwa

L’Association des cadres catholiques de Côte d’Ivoire (ACC-CI) est « en phase » avec l’avis du Cardinal Jean-Pierre Kutwa sur l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, a dit lundi le président du Bureau exécutif national de l’organisation ecclésiastique, Martin Loba, lors d’une conférence de presse à Abidjan.« Nous, cadres catholiques de Côte d’Ivoire, sommes en phase avec le Cardinal lorsqu’il affirme : en vérité, la réconciliation est plus importante que les élections…Laissons-nous réconcilier les uns avec les autres ! Tout le reste ira de soi », a déclaré M. Martin Loba.

Le cardinal Jean-Pierre Kutwa avait à titre personnel, après observations et prières, estimé que la candidature de M. Alassane Ouattara, chef d’Etat sortant, « n’est pas nécessaire », dans une déclaration à la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan.   

M. Kouassi Adjoumani et des ministres, se disant cadres catholiques du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, le parti au pouvoir), avait clamé que « la prise de parole de l’archevêque d’Abidjan ne va pas dans le sens de l’apaisement du climat social ».  

L’association, dira M. Loba, comprend difficilement la « démarche de compréhension » des ministres dont le chef de file Kouassi Adjoumani et ses acolytes ont réagi dans l’enceinte de la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan. 

Le ministre Adjoumani n’est pas le porte-parole de l’ACC-CI, et ses actes et propos ne sauraient en conséquence engager cette association qui existe depuis 1980, a souligné M. Loba, qui avait à ses côtés le président du Conseil d’administration de l’association, Asseypo Hauhouot. 

« Nulle part, il n’est prévu de démembrement politique, syndical ou corporatiste (des cadres catholiques). Prétendre parler au nom des cadres catholiques Rhdp est un miroir grossissant et déformant la réalité, preuve supplémentaire de leur méconnaissance de l’ACC-CI », a-t-il poursuivi.  

Ce n’est pas la première fois que des prélats se prononcent sur la situation socio-politique en Côte d’Ivoire. En 1992, Bernard Cardinal Yago avait demandé « au nom de la paix la libération des opposants politiques incarcérés ».    

La conférence des évêques catholiques avait également demandé en 2019 « au nom de la paix la libération des opposants politiques incarcérés ».  En 2011, l’évêque coadjuteur du diocèse de Yopougon avait demandé le « départ du président Laurent Gbagbo afin d’avoir un climat post-électoral apaisé ».

La liste des candidats retenus et recalés à la présidentielle au menu des journaux ivoiriens

La publication de la liste des candidats retenus et recalés à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, par le Conseil constitutionnel, alimente les Unes et co-unes des journaux ivoiriens parus ce mardi 15 septembre 2020.Fraternité Matin, le journal pro-gouvernemental, barre à sa Une : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Affi Nguessan et Kouadio Konan Bertin dit KKB, retenus pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, quand Générations nouvelles, un journal proche de Guillaume Soro, affiche à sa Une qu’ « Un nouveau combat commence ». 

L’ex-chef de l’Assemblée nationale dont le dossier de candidature a été rejeté, « contexte vigoureusement » une décision « injuste et infondée » prise par le Conseil constitutionnel », rapporte le confrère. 

Lundi soir, le Conseil constitutionnel ivoirien a rendu publique la liste des candidats retenus à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, déclarant éligibles quatre candidats sur 44, notamment Alassane Ouattara, Affi N’Guessan, Kouadio Konan Bertin « KKB » et Henri Konan Bédié.  

Le journal Générations nouvelles qui rapporte avoir obtenu une interview auprès de M. Guillaume Soro cite l’ancien Premier ministre : « J’aurai à mener campagne » ; « M. Ouattara pour qui nous avons mené combat se révèle être un problème ».

Quant à Notre Voie, un journal proche de l’ex-président Laurent Gbagbo et de son parti le Front populaire ivoirien  (FPI, opposition), affiche à sa Une « Koné Mamadou valide la candidature illégale de Ouattara ».

Le journal ajoute en co-Une : Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Marcel Amon-Tanoh et Mamadou Koulibaly éliminés. Ces figures de l’échiquier politique ivoirien ont été recalés pour n’avoir pas,  selon le Conseil constitutionnel, satisfait aux exigences du Code électoral.

Le quotidien indépendant Soir Info,  lui écrit à sa Une que « les forces de l’ordre bouclent le village de Simone Gbagbo », l’épouse de Laurent Gbagbo. Il note que des jeunes ont manifesté à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, une commune populaire favorable à M. Gbagbo.

Le journal L’Expression, proche du pouvoir, affiche à sa Une qu’ après la décision du Conseil constitutionnel « Ouattara vers le 1 coup K.O » à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020.

Le Quotidien d’Abidjan, un journal proche du FPI, mentionne à sa Une  que Koné Mamadou, président du Conseil constitutionnel « rejette la candidature de l’opposition, accepte Ouattara pour un 3e mandat ». 

L’Éléphant déchaîné, un hebdomadaire satirique, commente à sa Une que « Le duel Bédié et Ouattara aura lieu ».

 

Présidentielle ivoirienne: Guillaume Soro « conteste vigoureusement » le rejet de sa candidature

L’ancien président de l’Assemblé nationale ivoirienne, Guillaume Soro, « contexte vigoureusement » le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire.Cette réaction intervient après une décision du Conseil constitutionnel, déclarant éligibles quatre candidats à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020 et quarante autres candidatures irrecevables. 

« Je contexte vigoureusement la décision injuste et infondée prise ce lundi 14 septembre 2020 par le Conseil constitutionnel », écrit   M. Guillaume Soro sur les réseaux sociaux. Selon la décision du Conseil constitutionnel, ne figurant pas sur la liste électorale pour cause de condamnation, son dossier est irrecevable.  

Il « considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et de l’Etat de droit ». 

Pour lui, le Conseil constitutionnel sous Mamadou Koné, président de l’institution,  « vient ainsi de cautionner et cela sans surprise la forfaiture et le parjure de M. Alassane Ouattara consacrant la soumission du droit de justice à la férule du Rhdp (pouvoir) et de son président ».

« Nous ne pouvons accepter ce coup d’Etat acté par le Conseil constitutionnel.  J’annonce que nous engageons une étape nouvelle de notre pays », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « elle sera âpres mais nous la gagnerons sans aucun doute ».

M. Soro , dans une requête, a soutenu que « le président de la  République, chef du pouvoir exécutif, s’est immiscé dans  le domaine  de compétence du législatif qui, seul, a qualité  pour légiférer en matière électorale,  et,  de ce  fait, a violé la Constitution qui  organise la  séparation  des  pouvoirs ».

« Considérant que ce moyen  ne  saurait prospérer  car l’ordonnance contestée a été  encadrée par une loi  d’habilitation et une loi de ratification émanant du Parlement, conformément aux dispositions  de l’article 106 de  la  Constitution », a fait observer M. Mamadou Koné. 

Les candidatures de l’ex-président Laurent Gbagbo ainsi que celles de grandes figures politiques telles Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly, Marcel Amon-Tanoh,  Gnamien Konan ont été rejetées pour non-conformité au code électoral.  

Le Conseil Constitutionnel a « raté l’occasion historique de marquer son indépendance » (Affi)

Le président du Front populaire ivoirien Affi Nguessan estime que le Conseil Constitutionnel a « raté l’occasion historique de marquer son indépendance », en acceptant la candidature du président sortant, Alassane Ouattara « manifestement inéligible », dans une déclaration.« Le Conseil Constitutionnel a raté aujourd’hui l’occasion historique de marquer son indépendance en acceptant la candidature du président sortant, manifestement inéligible, en refusant celles du président Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, privés de leurs droits civiques pour de purs motifs d’opportunité politique », a dit M. Affi. 

En dépit de cette décision,  il appelle les Ivoiriens à se mobiliser et se  rassembler pour « imposer le 31 octobre (2020) une victoire dans les urnes», avant d’ajouter « viendra alors le temps de la renaissance. Ensemble, je sais que c’est possible ». 

« Je condamne avec la plus extrême fermeté la spirale de l’exclusion dans laquelle s’enfonce la Côte d’Ivoire. Elle apparaît comme la manifestation la plus aboutie du caractère tyrannique du régime. Elle constitue également une effroyable machine à broyer », s’est-il offusqué.  

Le chef du FPI pense que cela « génère enfin un climat de terreur devant des lendemains lourds d’incertitude. (Par conséquent), en Côte d’Ivoire en 2020, les règles élémentaires de l’Etat de droit ne sont pas respectées ».   

« Il est urgent de mettre fin à cette politique d’ostracisme, de bannissement, d’excommunication. J’ai en cet instant une pensée particulière pour M. Gbagbo, victime depuis neuf années d’un acharnement judiciaire que ses auteurs espéraient destructeur pour l’homme et pour son combat », a -t-il dit. 

« Mais ses camarades de lutte, dont je suis, le savent bien : il est insubmersible. Blanchi des charges les plus folles, il se trouve dans une nouvelle forme de prison, l’exil. Le régime le prive de la possibilité de décider, en toute liberté et en toute conscience, de la nature du rôle qu’il aspire à jouer », a-t-il poursuivi.  

Pour lui,  il aurait dû être en mesure de se représenter et il aurait alors été à ses côtés, tout en lui renouvelant une promesse, celle du « retour immédiat chez lui et d’un rôle éminent dans la réconciliation de notre pays ». 

Cette liste de candidats retenus « partielle et partiale m’oblige, elle m’oblige à une victoire nette pour tourner cette page noire de l’histoire de notre pays (et) me conforte dans ma volonté, demain, de réconciliation nationale », a laissé entendre M. Affi.  

« Ne vous y trompez pas, ce climat permanent d’insécurité ne profite à personne. Je veux briser cette malédiction d’un tribalisme qui divise, et être le candidat de tous les Ivoiriens, celui qui rassemble toutes les énergies », a-t-il lancé. 

Le Conseil constitutionnel ivoirien a rendu lundi publique la liste des candidats retenus à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, déclarant éligibles quatre candidats sur 44, notamment Alassane Ouattara, Affi N’Guessan, Kouadio Konan Bertin « KKB » et Henri Konan Bédié.