« Tout maintenant est mort ici »: la frustration des habitants à la frontière gréco-turque

Dans son champ d’abricotiers en fleurs, à quelques encablures de la frontière gréco-turque, Dimitris Boudikas se désole de la fermeture du poste frontalier de Kastanies, qui a mis un terme aux va-et-vient constants avec Edirne, attraction locale en Turquie voisine.

« C’est la première fois depuis des décennies que Kastanies ferme. Je crains que ça dure des mois », déplore ce septuagénaire, qui souligne « l’amitié » entre Edirne et Kastanies, à 7 km l’une de l’autre, de part et d’autre de la frontière.

Pour faire pression sur l’Europe dans le conflit en Syrie, la Turquie a décidé fin février d’ouvrir ses portes au passage des migrants, malgré la déclaration de 2016 entre Ankara et Bruxelles, qui avait endigué les flux migratoires.

Première victime de la politique d’Ankara, le village de Kastanies, dont le poste frontière (Pazarkule côté turc) a fermé, théâtre récemment d’incidents violents impliquant les forces policières turques et grecques ainsi que les milliers de migrants piégés.

A 500 mètres du verger de Dimitris Boudikas, la clôture et les barbelés du poste-frontière. A l’horizon, on aperçoit le minaret de la mosquée de la ville d’Edirne (Adrianoupolis en grec), qui attire habituellement des centaines de Grecs frontaliers avides de ses produits bon marché.

« Nous avions l’habitude d’y aller tout le temps, il y a un grand marché, j’avais des collègues jardiniers turcs, c’était notre quotidien », raconte Apostolos Lymperidis, qui tient une pépinière, en face de la ferme de Boudikas.

Sur la place du village de Kastanies, Mary Rossi, propriétaire d’un café, les yeux rivés sur le téléviseur, suit les nouvelles.

« La situation est grave, je ne crois pas que le problème va se régler rapidement », estime celle qui répond aux nombreux médias locaux et étrangers venus couvrir les incidents à la frontière.

Les Turcs d’Edirne « venaient ici pour boire ou manger, nous avions l’habitude d’aller souvent en face pour faire des courses, maintenant que la douane est fermée, tout est mort ici », déplore-t-elle.

Une théière orientale en bronze orne le comptoir de son café, « le cadeau d’une femme turque venue récemment visiter Kastanies avec sa famille », explique-t-elle.

– Cible « facile » –

A l’extrémité du nord-ouest de la Grèce, Kastanies, qui compte 600 habitants, reste l’un des villages les plus isolés du département frontalier d’Evros, bordé par le fleuve éponyme.

Du côté grec, seul centre urbain à attirer les villageois, la ville d’Orestiada de 18.000 habitants se trouve à 18 km.

Plus au sud, Kipi, le second poste frontalier entre la Grèce et la Turquie, est pourtant resté ouvert depuis le début de la crise. Pour Athènes, les migrants étaient « poussés » vers Kastanies par la Turquie.

Pour Dimitris Boudikas, c’était plus « facile pour la Turquie d’inciter les migrants à venir aux portes de Kastanies », car la fermeture de Kipi ou du poste-frontière turc avec la Bulgarie, « passages habituels des camions routiers, aurait causé l’écroulement du commerce turc » avec l’Europe.

Compte tenu des bonnes relations entre Ankara et Sofia, la Grèce, qui a des relations historiquement délicates avec la Turquie voisine, apparaît pour beaucoup comme une cible facile pour Ankara pour faire pression sur Bruxelles.

Il y a toujours eu des groupes de migrants qui traversaient la frontière et n’étaient que « de passage de Kastanies, à destination de Thessalonique (métropole du nord de la Grèce) puis d’Athènes pour aller ensuite en France ou en Allemagne », raconte Mary Rossi.

Dimitris Boudikas se rappelle d’une dizaine de personnes noyées dans le fleuve Evros il y a quelques années « en tentant de le traverser ».

Mais maintenant, la situation « est plus dangereuse », renchérit Mary Rossi. « On dit qu’il y a des milliers de migrants qui attendent de passer et on ne peut pas y faire face ».

Mais la commerçante dit se sentir « en sécurité »: « Heureusement, il y a plein de policiers et de militaires envoyés pour sécuriser les frontières ».

Italie: l’Eglise aussi se met à l’heure du coronavirus

Des fidèles privés de messes, un pape qui s’exprime par vidéo, funérailles et mariages interdits: les catholiques se sont mis à l’heure du coronavirus en Italie, où tout type de rassemblement est désormais prohibé.

Pour montrer concrètement la solidarité de l’Eglise, le pape François a demandé mardi aux prêtres « d’avoir le courage de sortir et d’aller visiter les malades », « d’accompagner le personnel médical et les bénévoles » dans un pays où l’épidémie a déjà tué 631 personnes, selon le dernier bilan mercredi soir.

Le gouvernement italien a inclus la messe, les mariages et les funérailles parmi les rassemblements interdits, une mesure « fortement restrictive dont l’acceptation entraîne la souffrance et des difficultés » pour les prêtres et les fidèles, a regretté sur son site la Conférence épiscopale italienne.

La décision est particulièrement symbolique en Italie, dont une immense majorité de la population se dit catholique.

A en croire le panonceau sur la porte de la cathédrale Sant’Andrea à Portogruaro, en Vénétie (nord-est), les interdits sont respectés. Faute de messe proprement dite jusqu’au 3 avril, les fidèles sont appelés « à consacrer un temps raisonnable à la prière et la méditation » en suivant les offices retransmis à la télévision et à la radio.

Les inhumations des défunts ne s’arrêteront pas, les prêtres continueront d’assurer « la bénédiction du corps dans le cimetière », mais « dans la plus stricte intimité » et « sans célébration de messe ou autre liturgie », peut-on lire.

Pour avoir bravé l’interdiction et suivi un cortège funéraire dans une petite ville, une cinquantaine de Siciliens ont reçu des amendes et vont faire l’objet de poursuites.

A Sant’Andrea à Portogruaro, le bénitier a été vidé afin d’éviter toute contagion entre fidèles qui continueraient de s’en humecter le doigt pour faire le signe de croix.

– « On prie seul » –

Pourtant, à l’intérieur sont présents une dizaine de fidèles, dont un homme portant un masque, venus écouter la voix du père Giuseppe Grillo sortant des haut-parleurs alors que le prêtre célèbre la messe depuis la sacristie. A la fin, un autre prêtre donne même la communion, en évitant soigneusement de placer l’hostie directement dans la bouche des fidèles.

« Il faut éviter les rassemblements. Mais la cathédrale est assez grande pour que nous puissions célébrer ce type de messes en garantissant que les personnes soient séparées d’au moins un mètre », explique le père Grillo. « Nous célébrons une messe par jour, à l’intérieur de la sacristie, rien d’autre, pas même les funérailles. J’ai annulé trois baptêmes. Les mariages ce sera en mai, en fonction de la situation ».

Une fidèle, Beatrice Francescato, témoigne: « Pour être honnête, en ce moment, on oublierait presque de prier. Pas de messe le dimanche, pas de cérémonies dans la semaine. On prie seul à la maison. C’est une situation très désagréable. »

« Nous continuons de prier la Vierge Marie, en espérant qu’elle nous aidera parce que le monde traverse un moment difficile », confie une autre paroissienne, Mariagrazia Mazzarotto.

Mercredi, le pape tiendra sa traditionnelle audience hebdomadaire, mais par vidéo diffusée sur internet, depuis sa bibliothèque, et sa « papamobile » restera au garage.

Les fidèles catholiques pourront entrer dans la basilique Saint-Pierre pour prier, mais les touristes et leurs guides trouveront portes closes, jusqu’au 3 avril, « afin d’éviter la diffusion du coronavirus », a expliqué le Saint-Siège.

Le Vatican a également annoncé la fermeture de sa cantine réservée aux employés locaux, instaurant à la place un service de livraison des plats aux différentes institutions affectées par cette mesure.

Comment le coronavirus a mis à genoux l’économie mondiale

De l’apparition d’un virus inconnu en Chine à un « lundi noir » qui a vu les marchés chuter comme jamais depuis fin 2008: en deux mois, l’épidémie de Covid-19 a mis à genoux l’économie mondiale.

Wuhan, Chine, décembre 2019: plusieurs cas d’une pneumonie virale nouvelle sont détectés dans cette métropole industrielle de 11 millions d’habitants. La maladie se propage et le 9 janvier, les autorités chinoises attribuent ces cas à un nouveau type de coronavirus. Un premier mort est comptabilisé deux jours plus tard.

L’épidémie contamine plusieurs pays asiatiques et peu à peu d’autres continents, avec à ce jour plus de 115.000 cas d’infection recensés, dont plus de 4.000 morts.

La Chine décide fin janvier de mettre Wuhan en quarantaine et interdit aux centaines d’usines qui s’y trouvent de rouvrir immédiatement après les congés du Nouvel an chinois.

Les secteurs du tourisme et des transports sont les premiers à s’inquiéter de cette épidémie qui va assécher la clientèle chinoise, quand de nombreux Etats restreignent les arrivées de ressortissants en provenance du géant asiatique.

Fin janvier, de Shanghai à Wall Street, les marchés connaissent de premiers à-coups. Les prix des matières premières, dont l’industrie chinoise est gourmande, s’affaissent. Entre la mi-janvier et début février, les cours de l’or noir plongent d’environ 20%. Et ce n’est qu’un début.

– Grain de sable –

Le monde découvre le rôle de Wuhan, « hub » logistique et industriel pour de nombreux groupes internationaux… et réalise qu’un accroc dans une usine chinoise peut provoquer des perturbations en chaîne pour une myriade d’entreprises dans le monde.

En Allemagne, en Corée du Sud, au Japon, en Italie, en France, aux Etats-Unis, partout des industriels font part de difficultés à s’approvisionner en pièces et composants habituellement produits par des partenaires chinois.

Le constructeur français Renault doit fermer provisoirement une usine en Corée du Sud. Le géant américain Apple gère l’arrêt de la production de fournisseurs.

Les économistes parlent de « choc d’offre ». Et compte tenu de la place de la Chine dans les échanges mondiaux, il est massif. Les dirigeants de la planète prennent la mesure du risque: que ce choc entraîne des défaillances d’entreprises et un ralentissement d’une économie déjà affaiblie par les tensions commerciales entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe.

« Le Covid-19, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise » mondiale, alerte le 23 février la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, lors du G20 Finances à Ryad.

– Branle-bas –

De nombreuses multinationales préviennent que la crise sanitaire aura un impact sur leurs résultats. Les marchés boursiers commencent à s’affoler. La dernière semaine de février est une débandade: en Europe et aux Etats-Unis, les indices perdent plus de 12%, du jamais-vu depuis la crise de 2008-2009, quand l’économie mondiale était entrée en récession.

Récession: le risque commence à pénétrer les esprits. L’heure est au branle-bas de combat. Le 3 mars, la banque centrale américaine (Fed) surprend en baissant ses taux directeurs. La Chine arrose son économie de liquidités, tandis que l’Italie, l’Allemagne ou la France tentent de soutenir leurs entreprises.

L’inquiétude est que le choc « d’offre » ne se double d’un choc mondial « de demande », d’une chute de la consommation et des investissements si l’épidémie conduit d’autres pays, à l’image de l’Italie, à prendre des mesures drastiques de confinement.

Dans un premier temps, c’est plutôt une ruée que connaissent les supermarchés de Los Angeles ou de Sydney, où les produits de bases sont dévalisés. « C’est la pagaille (…) Aujourd’hui, c’est incontrôlable. (…) Nous n’avons plus de papier toilette, presque plus d’eau, et plus de gel pour les mains », raconte le 7 mars l’employé d’un supermarché Costco à Burbank (Californie).

Les avions se vident ou restent au sol au fur et à mesure que les compagnies interrompent certaines liaisons. L’épidémie de Covid-19 pourrait coûter plus de 100 milliards de dollars au transport aérien, s’alarme le 5 mars l’Association internationale du transport aérien (Iata).

– Krach pétrolier –

L’un des chocs les plus durs vient du pétrole. L’Opep et la Russie échouent le 6 mars à Vienne à s’accorder sur une baisse de leur production pour stabiliser les cours. Piquée au vif, l’Arabie saoudite lance une guerre des prix. Les cours frôlent les 30 dollars lundi, après une chute inédite depuis la première guerre du Golfe en 1991.

Puis les marchés boursiers s’effondrent, à l’image du CAC 40 parisien qui décroche de plus de 8% lundi, du jamais vu depuis 2008. En quelques heures, des milliards d’euros se volatilisent.

Au moment où la dette des entreprises, dont une partie de piètre qualité, atteint des niveaux records, certains craignent que cette chute des marchés ne fragilise les banques et les grands fonds d’investissement.

Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international, résume l’enjeu: « empêcher qu’une crise temporaire ne nuise de façon irrémédiable à des personnes et des entreprises en raison de pertes d’emplois et de faillites », grâce à une réponse vigoureuse et coordonnée des gouvernements et des banques centrales.

En 2008-2009, le G20 avait pris les rênes d’une telle réponse, au point d’être qualifié de « gouvernement économique mondial ». Onze ans plus tard, la guerre commerciale, le Brexit, la montée du populisme sont passés par là. Rien ne dit que le groupe des vingt premières économies mondiales, présidé cette année par l’Arabie Saoudite, voudra endosser à nouveau ce rôle.

Joe Biden, improbable archi-favori de la primaire démocrate

Raillé pour ses gaffes et les ratés de sa mémoire, Joe Biden semble pourtant sur le point de décrocher la victoire d’une carrière. Au soir d’une existence marquée par la tragédie, il peut incarner l’espoir des démocrates de faire tomber Donald Trump.

Il aura dû attendre ses 77 ans et sa troisième candidature aux primaires démocrates. Mais après des débuts de campagne difficiles et de premières humiliations dans les urnes, l’ancien vice-président de Barack Obama a signé l’un des retours les plus spectaculaires de l’histoire politique américaine.

Et semble bien parti pour défier le républicain Donald Trump en novembre.

« C’est plus qu’un +come-back+, selon moi », a affirmé Joe Biden après ses nouvelles victoires face à Bernie Sanders dans l’Etat clé du Michigan, ainsi que le Mississippi et le Missouri. « C’est un +come-back+ pour l’âme de la Nation », qu’il a promis de « restaurer » en battant le milliardaire après quatre ans d’âpres divisions.

D’un ton sobre, le candidat modéré, accompagné de son épouse Jill, a de nouveau dédié ses victoires « à tous ceux qui ont été mis à terre, ignorés, laissés pour compte ». Mais en tendant aussi la main, cette fois, à Bernie Sanders et ses partisans.

– Soutien d’ex-candidats –

Se présentant en rassembleur, Joe Biden martèle sans relâche depuis son entrée en lice, en avril 2019, qu’il battra « Donald Trump à plate couture ».

Sauf que ses deux premières cuisantes défaites aux primaires avaient profondément ébranlé ce message de « vainqueur » potentiel, tandis que le sénateur Bernie Sanders, bien plus à gauche, le doublait en position de favori.

Les moqueries sur sa forme et ses dérapages embarrassants –comme lorsqu’il se déclarait candidat « au Sénat »– avaient alors pris un écho décuplé, reprises notamment sur Twitter par Donald Trump, qui le surnomme à l’envi « Joe l’endormi ».

Choix de la raison ou option passionnée: après son retour fracassant opéré en Caroline du Sud, le 29 février, puis son avalanche de victoires lors du « Super Tuesday », le septuagénaire a finalement pris une avance déterminante mardi face au socialiste autoproclamé Bernie Sanders.

Fort du ralliement de nombreux ex-candidats modérés, il a démontré qu’il pouvait aussi bien convaincre les électeurs démocrates noirs que des ouvriers et des femmes. Trois groupes d’Américains qui ont joué un rôle clé dans la victoire de Donald Trump en 2016, certains en s’abstenant, d’autres en décidant de tourner le dos aux démocrates, se sentant ignorés.

– Encore des doutes –

Après plus de trente-cinq ans comme sénateur et huit ans comme bras droit de Barack Obama, Joe Biden devra encore répondre de nombreux chapitres de son épais bilan et faire taire les interrogations sur sa forme.

Il sera, sans doute, la cible des piques des républicains, qui l’accusent sans preuves, Donald Trump en tête, d’être « corrompu » et crient au conflit d’intérêt car son fils Hunter était entré au conseil d’administration d’une compagnie gazière ukrainienne lorsqu’il était vice-président.

C’est d’ailleurs parce qu’il avait demandé à Kiev d’enquêter sur ces liens que Donald Trump a fait l’objet d’une procédure de destitution, les démocrates l’accusant d’avoir utilisé son pouvoir pour salir son rival. Le président américain a été acquitté en février.

Le septuagénaire devra aussi faire face à des interrogations sur son approche « tactile ». S’il a assuré être « désolé d’avoir envahi » l’espace de femmes gênées par ses marques d’affection, il a aussi fermement défendu sa proximité avec les électeurs.

Et chez les stratèges démocrates, on s’inquiète de voir comment ce célèbre gaffeur, qui semble parfois perdre le fil de ses pensées, va pouvoir tenir la distance lors des débats contre Bernie Sanders et, peut-être, le tempétueux Donald Trump.

– Empathie –

Ses deux premières campagnes présidentielles, pour les scrutins de 1988 et 2008, avaient été rapidement avortées, entachées par des faux pas et des accusations de plagiat.

En 2007, il avait été accusé de racisme après avoir qualifié Barack Obama d' »intelligent » et « propre ». Joe Biden avait exprimé ses regrets, et, pas rancunier, le démocrate en avait fait son vice-président.

Une expérience devenue un atout de choix pour Joe Biden, l’ex-président restant extrêmement populaire chez les démocrates.

Son empathie, qui séduit des électeurs touchés par sa vie personnelle marquée par la tragédie, le sert aussi.

Un mois seulement après son élection au Sénat américain, à tout juste 30 ans, il avait perdu en 1972 sa femme Neilia et leur petite fille Naomi dans un accident de voiture.

Un nouveau drame l’avait frappé en 2015, quand son aîné Beau, devenu procureur général du Delaware, fut emporté par un cancer au cerveau.

Biden tend la main à Sanders: « Ensemble, nous battrons Trump »

L’ancien vice-président américain Joe Biden a tendu la main mardi à son rival dans la primaire démocrate Bernie Sanders, qu’il devance désormais confortablement après trois nouvelles victoires, notamment dans l’Etat-clé du Michigan.

« Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur inlassable énergie et leur passion. Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump », a-t-il lancé dans un discours assez sobre depuis Philadelphie.

Les électeurs démocrates de six Etats étaient appelés à départager mardi les deux candidats à l’investiture démocrate.

Selon les projections des médias américains, Joe Biden est arrivé largement en tête dans le Michigan, le Missouri et le Mississippi.

Les résultats de l’Idaho, du Dakota du Nord et de l’Etat de Washington restent inconnus, mais le sénateur socialiste Bernie Sanders risque d’avoir du mal à se remettre de ces défaites et à rester dans la course.

L’ancien bras droit de Barack Obama, désormais archi-favori s’est gardé de tout triomphalisme. « On dirait que l’on va passer une nouvelle bonne nuit », a simplement commenté Joe Biden, qui avait déjà engrangé une première série de victoires dans 10 des 14 Etats en jeu lors du « Super Tuesday » .

« Nous sommes un pas plus près de ramener la décence, la dignité et l’honneur à la Maison Blanche », a-t-il encore déclaré, en se disant engagé dans une « bataille pour l’âme » de l’Amérique.

Reprenant le crédo qu’il martèle depuis son entrée en lice, ce vétéran de la vie politique, de 77 ans, a estimé que l’élection se jouerait sur des valeurs.

« Nous avons besoin d’un leader présidentiel honnête, confiant, digne de confiance et stable. D’un leader rassurant », a encore ajouté ce candidat modéré.

Bernie Sanders ne s’exprimera pas avant mercredi, selon les médias.

A la demande des autorités sanitaires, les deux septuagénaires avaient dû renoncer à tenir des meetings à Cleveland dans la soirée, en raison du nouveau coronavirus.

Venezuela: la police disperse une manifestation de l’opposition

La police vénézuélienne a dispersé mardi à Caracas une manifestation de l’opposition contre Nicolas Maduro à laquelle avait appelé Juan Guaido, dans l’espoir de raviver le mouvement de protestation contre le président socialiste et exiger une nouvelle élection présidentielle.

En début de soirée, l’opposition a dénoncé l’arrestation d’un député d’opposition, Renzo Prieto, appréhendé par les FAES, un corps controversé de la police vénézuélienne, quelques heures après la manifestation. De même source, deux autres députés d’opposition ont été brièvement arrêtés puis relâchés.

Plus tôt dans la journée, quelques milliers de manifestants anti-Maduro s’étaient élancés d’une place dans l’Est de Caracas pour rejoindre l’Assemblée nationale, avec Juan Guaido en tête de cortège.

Mais peu de temps après le début de la manifestation, la Police nationale bolivarienne (PNB) a bloqué le cortège. Juan Guaido a tenté d’entamer un dialogue avec les agents qui ont alors tiré du gaz lacrymogène pour disperser la manifestation, selon un journaliste de l’AFP.

Certains manifestants ont répondu en lançant des pierres et des bâtons en direction des agents.

« Tout cela me fait mal, mais je me sens encore plus valeureuse, j’ai encore plus envie de continuer à protester », a dit à l’AFP Katherine Croquer, une manifestante de 54 ans.

Les manifestants comptaient se diriger vers le siège du Parlement pour exiger une nouvelle élection présidentielle et faire entendre leurs revendications sociales et économiques.

Le Parlement unicaméral est l’unique organe aux mains de l’opposition au président Maduro, mais ses décisions sont systématiquement annulées par la Cour suprême.

Juan Guaido a été réélu à sa tête en janvier avec les seules voix de l’opposition, mais le pouvoir chaviste n’a pas reconnu cette élection.

-« Selfie »-

Empêchés de s’approcher du Parlement, Juan Guaido, des élus d’opposition et des sympathisants se sont finalement rendus sur une place à quelques centaines de mètres de là et ont organisé une séance de l’Assemblée nationale. Les élus ont approuvé un texte qui exige la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, deux ans après le scrutin « frauduleux », selon eux, qui a permis à Nicolas Maduro de se maintenir au pouvoir.

« N’ayez pas peur », a lancé Juan Guaido à la foule.

Au même moment, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies à l’appel du pouvoir pour une « contre-manifestation » dans le centre de Caracas avec comme mot d’ordre la « défense de la souveraineté » du Venezuela face aux « agressions » économiques du président américain Donald Trump.

Washington, principal soutien de Juan Guaido à l’international, a pris un éventail de sanctions pour accentuer la pression sur Nicolas Maduro que l’opposant tente, en vain, d’évincer depuis un peu plus d’un an.

Diosdado Cabello, numéro deux du PSUV, le parti présidentiel, a ironisé sur les élus d’opposition dont la manifestation a été dispersée par la police. « Ils ont commis des actes de violence pour une photo. Ils pensent qu’en prenant un +selfie+ ils vont réussir à renverser le gouvernement révolutionnaire », a-t-il dit.

Avec cette nouvelle mobilisation, Juan Guaido, que près d’une soixantaine de pays reconnaissent comme président par intérim, comptait relancer le mouvement de protestation contre le chef de l’Etat qu’il qualifie de « dictateur ».

Ces derniers mois, ses appels à manifester ont rencontré un écho bien moindre que début 2019, lorsque des dizaines de milliers de Vénézuéliens se mobilisaient chaque semaine.

Il s’agit de la première manifestation d’envergure de l’opposition depuis le retour mi-février de Juan Guaido d’une tournée internationale au cours de laquelle Donald Trump et le président français Emmanuel Macron, entre autres, lui ont réitéré leur soutien.

De son côté, Nicolas Maduro a toujours l’appui de la Russie, de Cuba, de la Chine et de l’état-major de l’armée, clef de voûte du système politique vénézuélien.

« La situation (du Venezuela) est catastrophique. Les droits des travailleurs ne sont pas respectés, nous exigeons que cela change », a déclaré Ofelia Rivera, 58 ans, une éducatrice à la retraite interrogée par l’AFP avant le début de la manifestation à Caracas.

Le Venezuela traverse la pire crise de son histoire récente, avec, entre autres maux, des pénuries de médicaments et une hyperinflation qui a atteint 9.585,5% en 2019, selon la Banque centrale.

D’après la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet, 4,9 millions de personnes ont « abandonné » le Venezuela, qui compte 30 millions d’habitants, depuis fin 2015.

Kenya : l’unique girafe blanche femelle tuée par des braconniers

L’unique girafe blanche femelle répertoriée au Kenya, et son petit ont été tués par des braconniers dans une réserve de l’est du pays, a annoncé mardi une association locale. Ces animaux extrêmement rares n’ont été signalés dans aucun autre pays du monde.

Les corps des deux girafes aux peaux blanches en raison d’une pigmentation rarissime ont été trouvés « à l’état de squelette après avoir été tués par des braconniers » dans une réserve de Garissa, dans l’est du Kenya.

Après leur disparition, il ne reste en vie qu’une seule girafe blanche, un mâle, dont la mère était la femelle abattue par des chasseurs, a indiqué dans un communiqué l’association locale Ishaqbini Hirola, qui gère la réserve.

« Nous sommes la seule communauté au monde qui s’occupe de préserver la girafe blanche », a déclaré Mohammed Ahmednoor, le directeur de l’association.

« Cette tuerie est un coup dur pour les mesures importantes prises par la communauté pour préserver des espèces rares, et un appel à la vigilance pour un soutien continu aux efforts de protection », a-t-il estimé.

La girafe blanche a suscité un grand intérêt en 2017, lorsqu’elle a été aperçue pour la première fois dans la réserve kényane et lorsqu’elle a donné naissance à deux petits, le dernier né en août 2019.

Ces girafes blanches présentent les caractéristiques non pas de l’albinisme mais d’une condition génétique appelée leucisme, due à un déficit des cellules pigmentaires, que l’on retrouve notamment chez certains tigres blancs.

Deuxième cas mondial de guérison d’un patient atteint du VIH

Un patient atteint du VIH, ayant bénéficié d’une greffe de cellules souches, est désormais « guéri », ce qui en fait le deuxième au monde à se remettre de cette maladie, ont annoncé ses médecins mardi.

Près de dix ans après le premier cas confirmé d’un patient souffrant du VIH et qui s’en était débarrassé, ce deuxième cas, connu comme « le patient de Londres », n’a manifesté aucun signe du virus depuis 30 mois malgré l’arrêt des traitements antirétroviraux, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet HIV.

En mars 2019, le professeur Ravindra Gupta, de l’université de Cambridge, avait annoncé que cet homme diagnostiqué séropositif en 2003 était en rémission, n’ayant montré aucun signe d’atteinte du virus depuis 18 mois.

Le médecin avait toutefois alors appelé à la prudence, insistant sur le terme de rémission et non de guérison, demandant plus de temps.

Un an plus tard, son équipe a franchi ce pas. « Nous suggérons que nos résultats représentent une guérison du VIH », écrivent-ils, après avoir testé des échantillons de sang, tissus, sperme.

« Nous avons testé un nombre assez considérable de lieux où le virus aime se cacher et pratiquement tout était négatif », hormis quelques restes « fossiles » de virus non actif, a expliqué à l’AFP le Pr Gupta. « C’est difficile d’imaginer que toute trace d’un virus qui infecte des milliards de cellules a été éliminée », s’est-il réjoui.

Comme le « patient de Berlin », l’Américain Timothy Ray Brown considéré guéri en 2011, ce « patient de Londres » a subi une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer du sang, et reçu ainsi des cellules souches de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare qui empêche le VIH de s’implanter, le CCR5.

Le fait que la guérison du patient de Berlin soit restée isolée pendant près de dix ans laissait penser à certains que ce n’était qu’un coup de chance.

« Nos conclusions montrent que le succès de la transplantation de cellules souches comme traitement du VIH, pour la première fois rapportée il y a 9 ans pour le patient de Berlin, peut être reproduite », estiment les chercheurs qui espèrent désormais d’autres succès.

« D’autres patients ont bénéficié d’un traitement similaire, mais aucun n’est aussi loin dans la rémission (…). Il y en aura probablement d’autres, mais cela prendra du temps », a commenté le Pr Gupta.

– Procédure lourde et risquée –

En attendant, le patient de Londres a décidé de révéler cette semaine son identité dans un entretien au New York Times. « Je veux être un ambassadeur d’espoir », a expliqué Adam Castillejo, 40 ans, qui a grandi à Caracas, au Venezuela.

Mais les chercheurs reconnaissent que pour l’instant leur méthode n’est pas une solution pour les millions de personnes qui vivent avec la maladie dans le monde et la contrôlent grâce aux antirétroviraux à prendre à vie.

La procédure utilisée pour les deux patients guéris est très lourde et risquée, posant des questions « éthiques », souligne le Pr Gupta.

« Il faut mettre en balance le taux de mortalité de 10% pour une transplantation de cellules souches et le risque de mort si on ne fait rien », selon lui.

« Un travail tel que celui-là est important pour le développement de stratégies de traitement qui pourraient être applicables plus largement », a toutefois commenté le Dr Andrew Freedman, de l’université de Cardiff, pas impliqué dans l’étude.

D’autres scientifiques sont en revanche plus prudents. « Le patient de Londres est-il vraiment guéri ? », s’est interrogée Sharon Lewin, de l’université de Melbourne. « Les données (…) sont bien entendu excitantes et encourageantes, mais au final, seul le temps nous le dira », a-t-elle noté, estimant qu’il faudrait « plus qu’une poignée de patients guéris du VIH » pour évaluer la « probabilité d’une reprise tardive et inattendue d’une réplication du virus ».

Le « patient de Londres » va d’ailleurs continuer à être testé régulièrement pour surveiller une possible réémergence du virus.

Près de 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, mais seules 62% bénéficient d’une trithérapie. Près de 800.000 personnes sont mortes en 2018 d’affections liées au VIH. L’apparition de formes de VIH résistantes aux médicaments représente aussi une préoccupation croissante.

MH17: la Russie tente « activement d’entraver » l’enquête, selon les procureurs néerlandais

La Russie tente « activement d’entraver » l’enquête sur le crash du vol MH17, ont dénoncé mardi les procureurs néerlandais, au deuxième jour du procès aux Pays-Bas de trois Russes et un Ukrainien accusés d’avoir provoqué l’explosion de l’appareil au-dessus de l’Ukraine en 2014.

Les procureurs ont notamment accusé la Russie de tentatives de piratage informatique à l’encontre d’enquêteurs et ont évoqué la crainte que Moscou n’essaye de retrouver des témoins.

« Il y a des indications claires que les services de sécurité russes tentent activement d’entraver les efforts pour établir la vérité derrière le crash du vol MH17 », a déclaré le procureur Thijs Berger devant les juges du tribunal de Schiphol, en banlieue d’Amsterdam.

Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, a été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais, ont été tuées.

« Les autorités britanniques et néerlandaises ont déterminé que des agents russes du GRU (le renseignement militaire russe) étaient impliqués dans des tentatives de piratage des systèmes des autorités d’enquête malaisiennes », a affirmé M. Berger.

Le procureur a également mentionné des tentatives de piratage visant le Bureau néerlandais d’enquête pour la sécurité (OVV), qui coordonnait initialement l’enquête sur la catastrophe. Pour lui, « ces informations jettent une ombre » sur le procès, qui s’est ouvert lundi malgré l’absence des suspects.

Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, sont poursuivis par le parquet néerlandais pour meurtre et pour avoir délibérément causé le crash de l’avion.

Ces premiers suspects inculpés dans l’affaire sont accusés d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci ne soit tiré par d’autres personnes encore non identifiées.

Doubinski, Guirkine et Khartchenko seront jugés par contumace, tandis que Poulatov a choisi d’être représenté par un avocat néerlandais. Ils encourent la perpétuité.

Boudewijn van Eijck, l’avocat de Poulatov, a rejeté mardi les accusations des procureurs, qualifiant leurs remarques sur la sécurité des témoins de « prématurées ».

– « Craindre pour leur vie » –

L’équipe internationale d’enquêteurs, dirigée par les Pays-Bas, a établi en mai 2018 que l’avion avait été abattu par un missile provenant de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (Sud-Ouest).

A la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 citoyens ont péri dans le drame, ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants. Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication et a rejeté la faute sur Kiev.

« Le tribunal a clairement indiqué que le gouvernement russe menait une campagne de désinformation. Et nous devrons être préparés à beaucoup plus de distorsion de la vérité au fur et à mesure que l’affaire avance », a regretté mardi auprès des journalistes Anton Kotte, qui a perdu son fils, sa belle-fille et son petit-fils dans la catastrophe.

Selon les procureurs néerlandais, il existe un « véritable risque pour la sécurité des témoins » dans cette enquête, dont certains donneront des témoignages anonymes.

« L’utilisation des services de sécurité russes pour découvrir l’identité des témoins dans cette enquête est un scénario très réel. Ces agences ont la capacité d’intercepter les communications et de surveiller les déplacements des gens », a avancé M. Berger.

« Plusieurs témoins dans cette enquête disent craindre pour leur vie si leur identité venait à être révélée », a-t-il expliqué.

Des « mesures spécifiques » ont notamment dû être prises pour protéger un témoin ayant déclaré que des militaires russes se trouvaient avec le missile BUK sur le site du lancement le jour du crash du vol MH17, ont ajouté les procureurs.

De nouvelles audiences en l’affaire reprendront le 23 mars.

Coronavirus: l’Espagne prend des mesures pour ne pas suivre le chemin de l’Italie

Interdiction des vols venant d’Italie, matches de foot à huis clos, écoles fermées: prise de court par le triplement des cas depuis dimanche, l’Espagne a multiplié mardi les mesures face à la propagation du coronavirus.

Avec 1.622 cas et 35 morts selon le dernier bilan communiqué mardi à la mi-journée par le ministère de la Santé, l’Espagne est désormais l’un des pays les plus touchés du monde et le plus touché en Europe derrière l’Italie. Dimanche, elle ne recensait que 589 cas.

Face à cette croissance exponentielle de la contagion, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, qui avait adopté jusqu’ici une position plutôt attentiste, est passé à la vitesse supérieure mardi.

« Nous aurions aimé ne pas prendre certaines mesures et nous sommes conscients qu’elles altèrent le quotidien des gens. Mais croyez-moi, elles sont nécessaires », a insisté le ministre de la Santé, Salvador Illa à l’issue du conseil des ministres.

« Nous travaillons pour ne pas arriver à la situation italienne, toutes les mesures que nous prenons sont destinées » à cela, a-t-il ajouté. L’Italie, pays le plus touché après la Chine, a prié lundi soir ses 60 millions d’habitants de rester chez eux pour freiner l’épidémie.

– Le foot à huis clos –

Madrid a ainsi interdit du 11 au 25 mars tous les « vols directs entre tout aéroport situé en Italie et tout aéroport situé en Espagne ». Les deux pays sont très liés, plus de 240.000 Italiens vivent en Espagne et le trafic aérien en provenance d’Italie représente 9% du trafic international en Espagne.

Le gouvernement a par ailleurs ordonné que toute manifestation sportive se joue à huis clos dans le pays, y compris les matchs du championnat de football de première division dont les deux prochaines journées auront lieu sans public dans les tribunes.

Il a également incité les entreprises à aménager les horaires de leurs salariés ou les autoriser à travailler de chez eux. Le géant bancaire Santander a notamment demandé à ses employés madrilènes de faire du télétravail.

Dans les régions les plus touchées comme celle de Madrid, qui est de loin la plus affectée avec près de 800 cas et 21 morts, des mesures supplémentaires ont été prises comme la suspension de tous les évènements publics dans des espaces fermés regroupant plus de 1.000 personnes.

La région de Madrid, qui compte 6,5 millions d’habitants, avait annoncé dès lundi soir la fermeture de toutes les écoles et universités à partir de mercredi et pour deux semaines. Elle va aussi désinfecter tous les jours les wagons du métro, les bus et les trains de banlieue.

Des mesures similaires concernant les écoles ont été prises à Vitoria, la capitale de la région du Pays basque, et dans la région de la Rioja (nord), les deux autres zones du pays les plus affectées.

Le parlement espagnol a annoncé avoir repoussé d’une semaine sa prochaine séance plénière alors que l’un des dirigeants du parti d’extrême droite Vox, Javier Ortega-Smith, a été testé positif au coronavirus.

– Queues dans les supermarchés –

Dans ce contexte, les supermarchés ont été assaillis dans la région de Madrid par des habitants faisant des réserves.

« On est à bout, depuis hier soir, c’est massif », a confié à l’AFP, Clara Badena, une employée d’un supermarché Mercadona du nord de Madrid où certains rayons (conserves, papier toilette) étaient déjà à moitié vides.

Face à cette razzia, l’association représentant la grande distribution (ANGED) a assuré que l’approvisionnement des magasins était « garanti » et qu’il n’était « pas nécessaire de procéder à un stockage disproportionné » de denrées.

Le gouvernement espagnol a prévu de se réunir de nouveau jeudi pour analyser la situation et prendre de nouvelles mesures si nécessaire. Pedro Sanchez rencontrera lui ce jour-là les syndicats et les organisations patronales pour discuter d’un « plan d’urgence » économique sur lequel le gouvernement n’a donné aucun détail.

mg/pmr/sg