Deux présidents rivaux en Guinée-Bissau

Le camp du candidat donné battu à la présidentielle en Guinée-Bissau par la commission électorale a désigné vendredi soir un « président intérimaire », au lendemain de la prise de fonctions, qu’il juge illégitime, d’Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition.

Cinquante-deux députés, membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de formations alliées, ont tenu une sessions spéciale au cours de laquelle ils ont « constaté la vacance du pouvoir », a rapporté un correspondant de l’AFP.

Jeudi, Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition, s’est fait investir président, avec l’aval du président sortant, José Mario Vaz, et malgré la contestation persistante autour du résultat du scrutin dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à l’histoire politique tumultueuse.

M. Embalo a ensuite, vendredi en fin d’après-midi, démis le Premier ministre (PAIGC) Aristides Gomes et nommé à sa place un de ses partisans, Nuno Gomes Nabiam, candidat malheureux à la présidentielle qui l’avait rallié entre les deux tours.

Les députés fidèles au PAIGC ont dès lors décidé, « pour combler ce vide », la nomination d’un « président intérimaire ». Ils ont choisi le président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, membre du PAIGC, qui domine la vie politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

M. Cassama devrait s’adresser à la Nation samedi, selon ses proches.

Le Premier ministre démis par M. Embalo, Aristides Gomes, reconnu par la communauté internationale, a dénoncé l’investiture de M. Embalo comme une tentative de « coup d’Etat » de la part de M. Embalo, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui en est coutumier.

Des militaires occupaient dans la soirée la plupart des institutions du pays, dont les bureaux du chef du gouvernement et des ministères, a constaté le correspondant de l’AFP, sans que l’on sache précisément dans quel camp elle se situe. Elle agit de la sorte pour « garantir la stabilité et la paix, contrôler les institutions de manière à éviter d’éventuels troubles à l’ordre public », a indiqué à l’AFP un officier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

M. Embalo, ancien général, ex-Premier ministre, a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC.

M. Pereira et le PAIGC, dénonçant des fraudes, réclament qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

M. Embalo, 47 ans, estime que la décision n’appartient pas à la Cour suprême et fait valoir que la commission électorale, sommée par la Cour suprême de vérifier les résultats, les a confirmés à plusieurs reprises et a choisi de passer outre à l’arrêt attendu.

Guinée: le président Condé annonce un report de deux semaines d’un référendum contesté

Le président guinéen Alpha Condé a annoncé vendredi soir un report de « deux semaines » du référendum constitutionnel et des législatives prévus dimanche, après des mois de protestations meurtrières contre ce que l’opposition considère comme une manœuvre pour rester au pouvoir.

« Nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a d’abord dit M. Condé dans une intervention à la télévision nationale.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a ajouté M. Condé, assurant que « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés ».

« Nous acceptons le report qui doit être de deux semaines », a-t-il ensuite précisé dans une lettre à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), consultée par l’AFP.

La commission électorale « va saisir la cour constitutionnelle pour la fixation d’une nouvelle date dans la fourchette indiquée », a-t-il dit dans ce courrier.

Avant ce report surprise, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme « moderne » par le chef de l’Etat. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

L’opposition n’en croit pas un mot. Pour elle, le projet est le subterfuge d’un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d’autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l’année.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l’économie d’un des pays les plus pauvres de la planète, et à de graves brutalités policières. Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués.

Ces tensions, les appels de l’opposition à empêcher le déroulement du référendum et des législatives, ainsi que les attaques des derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote, ont amplifié les craintes dans un pays coutumier des manifestations et des répressions brutales.

L’armée a été mise en état d’alerte dès mardi. Pure précaution selon les autorités.

Des années d’animosité politique, les soupçons pesant sur le vote, de même que le maintien envers et contre tout de ce rendez-vous malgré le boycott et les appels de la communauté internationale à tout faire pour associer l’opposition, ont laissé la place à une campagne très éloignée d’un exercice démocratique apaisé.

– Pas de campagne électorale –

Les signes tangibles de cette campagne étaient rares cette semaine dans la capitale Conakry. Des panneaux portant des slogans tels que « oui à l’égalité » ou « oui à l’investissement dans la jeunesse » surplombent les artères encombrées de voitures. Mais peu ou pas de rassemblements publics.

Le projet de Constitution limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Le chef de l’Etat sortant en a déjà deux au compteur. Sauf, redoute l’opposition, que l’adoption d’une nouvelle Constitution lui permettrait de remettre ce compteur à zéro.

« Qu’y a-t-il de mal à ça ? », demande Sékou Condé, un cadre du parti présidentiel. La plupart des Guinéens veulent que le président Condé reste pour développer le pays, assure-t-il à l’AFP.

M. Condé a jusqu’ici maintenu un voile de moins en moins opaque sur ses intentions. C’est son parti qui décidera de son avenir et les Guinéens peuvent aussi bien dire non à la nouvelle Constitution, répète-t-il.

Mais « pourquoi en Guinée il serait impossible de faire trois mandats ? » demandait-il cette semaine dans le quotidien français Le Figaro.

Les doutes exprimés par la communauté internationale quant à la crédibilité du vote se sont succédé.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnatrice du processus électoral en Guinée, a jugé « problématiques » près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes, avec des doublons et la présence de personnes défuntes.

L’Union européenne s’est interrogée sur « la crédibilité des échéances électorales à venir », en raison notamment de « l’absence de transparence ».

– Composantes ethniques –

Jeudi, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest a annulé à la dernière minute une mission de bons offices de plusieurs chefs d’Etat africains en Guinée. Elle a rénoncé à déployer des observateurs en raison des risques potentiels. L’Union africaine a rappelé les siens vendredi.

M. Condé « obtiendra de toute façon le résultat qu’il veut », déplore le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo.

Un diplomate occidental, qui requiert l’anonymat, est cinglant : « Ce processus électoral, c’est quasiment une blague », n’était le risque de violences, qui est réel et pourrait suivre les lignes d’appartenance ethnique entre les Malinkés, dont est issu M. Condé, et les Peuls, largement derrière M. Diallo.

Guinée: le président Condé annonce un report de deux semaines d’un référendum contesté

Le président guinéen Alpha Condé a annoncé vendredi soir un report de « deux semaines » du référendum constitutionnel et des législatives prévus dimanche, après des mois de protestations meurtrières contre ce que l’opposition considère comme une manœuvre pour rester au pouvoir.

« Nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a d’abord dit M. Condé dans une intervention à la télévision nationale.

« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a ajouté M. Condé, assurant que « le peuple de Guinée exprimera librement son choix à travers le référendum et choisira librement ses députés ».

« Nous acceptons le report qui doit être de deux semaines », a-t-il ensuite précisé dans une lettre à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), consultée par l’AFP.

La commission électorale « va saisir la cour constitutionnelle pour la fixation d’une nouvelle date dans la fourchette indiquée », a-t-il dit dans ce courrier.

Avant ce report surprise, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme « moderne » par le chef de l’Etat. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

L’opposition n’en croit pas un mot. Pour elle, le projet est le subterfuge d’un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d’autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l’année.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre M. Condé donne lieu à des manifestations massives, à des journées villes mortes qui impactent l’économie d’un des pays les plus pauvres de la planète, et à de graves brutalités policières. Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués.

Ces tensions, les appels de l’opposition à empêcher le déroulement du référendum et des législatives, ainsi que les attaques des derniers jours contre des bureaux ou du matériel de vote, ont amplifié les craintes dans un pays coutumier des manifestations et des répressions brutales.

L’armée a été mise en état d’alerte dès mardi. Pure précaution selon les autorités.

Des années d’animosité politique, les soupçons pesant sur le vote, de même que le maintien envers et contre tout de ce rendez-vous malgré le boycott et les appels de la communauté internationale à tout faire pour associer l’opposition, ont laissé la place à une campagne très éloignée d’un exercice démocratique apaisé.

– Pas de campagne électorale –

Les signes tangibles de cette campagne étaient rares cette semaine dans la capitale Conakry. Des panneaux portant des slogans tels que « oui à l’égalité » ou « oui à l’investissement dans la jeunesse » surplombent les artères encombrées de voitures. Mais peu ou pas de rassemblements publics.

Le projet de Constitution limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Le chef de l’Etat sortant en a déjà deux au compteur. Sauf, redoute l’opposition, que l’adoption d’une nouvelle Constitution lui permettrait de remettre ce compteur à zéro.

« Qu’y a-t-il de mal à ça ? », demande Sékou Condé, un cadre du parti présidentiel. La plupart des Guinéens veulent que le président Condé reste pour développer le pays, assure-t-il à l’AFP.

M. Condé a jusqu’ici maintenu un voile de moins en moins opaque sur ses intentions. C’est son parti qui décidera de son avenir et les Guinéens peuvent aussi bien dire non à la nouvelle Constitution, répète-t-il.

Mais « pourquoi en Guinée il serait impossible de faire trois mandats ? » demandait-il cette semaine dans le quotidien français Le Figaro.

Les doutes exprimés par la communauté internationale quant à la crédibilité du vote se sont succédé.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF), accompagnatrice du processus électoral en Guinée, a jugé « problématiques » près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes, avec des doublons et la présence de personnes défuntes.

L’Union européenne s’est interrogée sur « la crédibilité des échéances électorales à venir », en raison notamment de « l’absence de transparence ».

– Composantes ethniques –

Jeudi, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest a annulé à la dernière minute une mission de bons offices de plusieurs chefs d’Etat africains en Guinée. Elle a rénoncé à déployer des observateurs en raison des risques potentiels. L’Union africaine a rappelé les siens vendredi.

M. Condé « obtiendra de toute façon le résultat qu’il veut », déplore le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo.

Un diplomate occidental, qui requiert l’anonymat, est cinglant : « Ce processus électoral, c’est quasiment une blague », n’était le risque de violences, qui est réel et pourrait suivre les lignes d’appartenance ethnique entre les Malinkés, dont est issu M. Condé, et les Peuls, largement derrière M. Diallo.

Bissau: installé dans le palais présidentiel, Umaro Embalo limoge le Premier ministre

Le candidat donné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale en Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, qui s’est fait investir jeudi président, a limogé vendredi le Premier ministre, issu du camp opposé, et l’a remplacé par un de ses partisans.

« Le Premier ministre, Aristides Gomes est relevé » de ses fonctions, indique le « décret présidentiel N° 1 » signé dans la soirée par le « Général Umaro Sissoco Embalo », au lendemain d’une investiture contestée par son adversaire au second tour de la présidentielle du 29 décembre, le chef du parti historique PAIGC, Domingos Simoes Pereira.

Dans un second décret, M. Embalo a nommé Nuno Gomes Nabiam, un des candidats malheureux du premier tour de la présidentielle, qui l’avait rallié lors du second.

M. Pereira ainsi qu’Aristides Gomes, reconnu par la communauté internationale, ont dénoncé l’investiture de M. Embalo jeudi dans un hôtel de la capitale comme une tentative de « coup d’Etat » de la part de M. Embalo, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui en est coutumier.

M. Embalo reproche à Aristides Gomes de ne pas reconnaître sa légitimité, rendant « impossible une cohabitation pacifique et un fonctionnement normal des institutions ».

Des militaires ont occupé vendredi soir les bureaux du chef du gouvernement, selon un correspondant de l’AFP. Sur sa page Facebook le Premier ministre démis a estimé qu’il s’agissait de la confirmation « du coup d’Etat ».

M. Embalo, ancien général, ex-Premier ministre et candidat de l’opposition au Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix.

La commission crédite de 46,45% des voix Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC, qui domine la politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

M. Pereira et le PAIGC dénoncent des fraudes, réclament qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

M. Embalo, 47 ans, dit que la décision n’appartient pas à la Cour suprême et fait valoir que la commission électorale, sommée par la Cour suprême de vérifier les résultats, les a confirmés à plusieurs reprises et a choisi de passer outre à l’arrêt attendu.

RDC: les piliers de l’ex-régime Kabila tombent un à un sous Tshisekedi

Les piliers de l’ex-régime de Joseph Kabila tombent un à un dans la République démocratique du Congo de Félix Tshisekedi, au risque d’une dégradation du climat poliique au sein la coalition au pouvoir négociée dans la douleur entre les deux hommes.

Dernier en date à tomber, le général Delphin Kahimbi, chef des renseignements militaires mort vendredi alors qu’il venait d’être suspendu de ses fonctions selon plusieurs sources.

Sous sanctions de l’Union européenne (UE), le général Kahimbi, 50 ans, est brutalement décédé d' »une crise cardiaque », a indiqué son épouse à l’AFP, selon qui il n’était pas malade.

Son décès, qui suscite des rumeurs aussi inévitables qu’invérifiables (suicide, assassinat), intervient alors qu’il venait de tomber en disgrâce, à la grande satisfaction des Etats-Unis.

M. Kahimbi avait été auditionné ces dernières heures par le Conseil national de sécurité (CNS), après avoir été empêché de voyager en Afrique du Sud le jeudi 20 février.

Ce pro-Kabila, resté en place après l’investiture de M. Tshisekedi, était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », d’après une source militaire à l’AFP.

On lui reproche d' »avoir espionné Félix Tshisekedi », ajoute une source diplomatique.

Juste avant son décès, les Etats-Unis, avaient publiquement salué jeudi sa destitution.

« Heureux de voir des mesures du gouvernement de la présidence de la RDC pour en finir avec l’impunité », avait réagi jeudi sur Twitter le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines Tibor Nagy.

Soutiens affichés du président Tshisekedi, les Etats-Unis lui ont demandé à plusieurs reprises de mettre à l’écart des officiels pro-Kabila soupçonnés de corruption ou d’atteinte aux droits humains.

Lors de son dernier séjour en RDC il y a deux semaines, l’envoyé spécial des États Unis dans la région des grands lacs, Peter Pham, avait invité les généraux sous sanctions à démissionner afin que Washington reprenne sa coopération militaire avec l’armée congolaise.

– Intouchables affaiblis –

Mais M. Tshisekedi ne gouverne pas seul. Proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, il doit gérer la RDC avec les forces politiques de son prédécesseur,majoritaires au Parlement.

Les deux hommes ont conclu un accord de coalition, avec un gouvernement qui fait la part belle aux pro-Kabila.

Depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi, des intouchables de l’ancien régime Kabila sous sanctions américaine ou européenne, ont pourtant été écartés et affaiblis.

L’ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, chef du parti de M. Kabila, a été empêché de sortir du pays pour se rendre au Burundi fin janvier par des agents de la Direction générale de migration (DGM).

Un ex-gouverneur de province Marcellin Cishambo, ancien conseiller politique de Kabila, n’avait pas non plus pu quitter le pays au même moment.

Motif: ces deux personnalités détenaient des passeports diplomatiques qu’ils n’auraient pas dû avoir.

Quelques jours plus tard, le 12 février, au retour d’un voyage en Ouganda, l’ancien chef tout-puissant des renseignements civils, Kalev Mutondo, a été interpellé à sa descente d’avion pour les mêmes motifs (détention d’un passeport diplomatique sans raison de service).

A la surprise des Congolais, M. Kalev a été auditionné plusieurs heures par l’Agence nationale de renseignements (ANR) qu’il dirigeait d’une main de fer il y a encore un an.

M. Kalev est également accusé d’espionner le nouveau chef de l’Etat, et de soutienir des groupes armés dans l’est de la RDC.

Il y a enfin l’homme d’affaires Albert Yuma, patron de la plus importante entreprise minière de l’État, la Gecamines.

Il n’est plus autorisé à quitter Kinshasa afin de répondre, à tout moment, aux convocations du parquet général près la Cour de cassation qui enquête sur un prêt consenti à son entreprise, par une société de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler sous sanction américaine.

Pour une Guinéenne icône de la contestation, vivre avec la peur et ses blessures

Fatoumata Bah est devenue contre son gré l’un des visages de l’agitation qui continue à secouer la Guinée à la veille d’un référendum contesté. Utilisée comme bouclier par les policiers, elle aimerait passer à autre chose, mais tout la ramène à cet épisode devenu viral sur les réseaux sociaux.

Cette femme de 27 ans, mère de cinq enfants, est l’héroïne malgré elle d’une vidéo visionnée des centaines de milliers de fois. Le document a provoqué l’indignation et conforté les accusations d’abus qui s’abattent de longue date sur les forces de sécurité.

C’était le 29 janvier à Wanindara, dans la banlieue de Conakry. La capitale et le reste du pays étaient en proie à la contestation contre le projet prêté au président Alpha Condé de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat. La mobilisation, qui a coûté la vie à au moins 30 civils et un gendarme, se poursuit alors que le pouvoir appelle les Guinéens à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, et à renouveler leur Parlement.

Depuis mi-octobre, la Guinée est le théâtre de manifestations massives, de journées villes mortes et d’affrontements entre jeunes lanceurs de pierres et policiers et gendarmes.

Fatoumata Bah, habitante de Wanindara, un bastion de l’opposition et foyer de contestation, s’est retrouvée prise dans le tumulte.

Dans son salon exigu où règne une chaleur étouffante, la jeune femme frêle et droite se lamente. Elle, la marchande, ne travaille plus depuis un mois après avoir subi une entorse de la cheville dans l’incident. Elle a peur: des représailles des policiers, pour ses enfants…

« Ca me ronge le coeur depuis le jour où j’ai été victime de cet acte barbare », dit-elle en peul, sa langue.

Elle reste enfermée. « Quand je sors, on me montre du doigt, et mes enfants aussi. On dit: +Voilà la femme qui a été prise comme bouclier+. Ca me fait très mal au fond de moi et c’est une page de ma vie que j’ai envie de tourner maintenant, pour revivre une vie normale », dit-elle.

Elle raconte que ce jour-là, elle était sortie voir le fils d’une collègue qui avait été blessé. Elle s’est retrouvée confrontée à des policiers qui ont refusé de la laisser partir parce que, selon eux, ce sont les enfants des femmes du quartier qui les affrontent.

– La rage au coeur –

La vidéo, qui a été tournée semble-t-il d’une maison voisine et dont l’authenticité n’a été contestée par personne, montre quatre policiers casqués faisant apparemment face à de jeunes lanceurs de pierres.

L’un des policiers avance au-devant des émeutiers en poussant une femme devant lui, contre son gré. Quelques cailloux et projectiles anti-émeutes sont échangés, jusqu’à ce que les policiers battent précipitamment en retraite devant une charge des jeunes. Le policier emmène la femme, paraissant à un moment la traîner au sol.

Fatoumata Bah relate que c’est l’attaque des enfants qui a forcé les policiers à la relâcher.

Les défenseurs des droits humains ont vu dans l’affaire un sommet des abus policiers. Ils fustigent régulièrement l’impunité dont bénéficient selon eux les services de sécurité et que démentent les autorités.

La police a annoncé l’arrestation du principal auteur, le brigadier Mamadou Lamarana Bah, sans lien avec la victime. Le commandement de la police a assuré qu’il serait sanctionné de manière exemplaire, sans qu’on sache si cet engagement a été tenu. Les autorités ont même présenté des excuses.

Les plaintes donnent systématiquement lieu à enquête, répètent-elles.

Mais Fatoumata Bah dit ne pas avoir confiance dans la police. Deux personnes ont été tuées dans le quartier depuis la vidéo, affirme-t-elle. Elle redoute même des représailles tant le scandale a été grand.

Elle craint pour ses enfants. Depuis le 29 janvier, ils ont la rage au coeur.

« Quand il y a un appel à manifester je n’arrive pas à les retenir à la maison. Ils ne pensent qu’à sortir pour affronter ceux qui m’ont brutalisée, pour me venger de ce que j’ai subi. Et je ne veux pas perdre mes enfants ».

Somalie: au moins 12 morts dans des combats dans le centre

Au moins 12 personnes ont été tuées et plus de 20 blessées vendredi dans le centre de la Somalie, lors de combats entre l’armée gouvernementale et une milice soufi opposée à l’administration régionale, a-t-on appris auprès de notables locaux.

Les combats ont éclaté jeudi soir à Dhumasareb, capitale de la région semi-autonome du Galmudug, et se sont intensifiés vendredi. Ils opposent l’armée du gouvernement fédéral à la milice soufi Ahlu Sunna Wal Jamaa (ASWJ).

Le Parlement du Galmudug avait élu début février président de la région Ahmed Abdi Kariye, un ancien ministre connu sous le surnom de Qoor-Qoor, soutenu par le gouvernement fédéral.

Le processus électoral avait été dénoncé par le chef d’ASW, Sheikh Mohamed Shakir, qui s’était autoproclamé président. Un ancien président du Galmudug, Ahmed Duale, avait aussi revendiqué la victoire en formant son propre Parlement.

« Il y a encore quelques coups de feu et il y a des victimes des deux côtés. Nous avons reçu des informations selon lesquelles au moins 12 personnes ont été tuées, dont des civils, et plus de 20 blessées jusqu’ici », a déclaré à l’AFP par téléphone un notable local, Mohamed Moalim Adan.

« Les combats ont affecté le commerce et les déplacements dans la ville, qui est complètement bloquée », a-t-il ajouté.

« Cette ville a été paisible pendant tant d’années, mais nous nous attendions à ça » à cause du contentieux électoral, a expliqué Abukare Warsame, un autre notable.

Selon lui, le chef de l’ASWJ se trouve toujours à l’intérieur du camp où les combats ont commencé.

« Plus de 10 personnes ont été tuées, et 30 autres blessées, dont certaines ont été transportées à Mogadiscio pour y être soignées », a-t-il affirmé, fournissant un bilan légèrement inférieur à celui de M. Adan.

Les violences ont aussi gagné la ville voisine de Guriceel, où les combattants soufi ont temporairement pris le contrôle du poste de police, avant de le céder à nouveau aux forces gouvernementales.

Le groupe soufi modéré a appelé dans un communiqué le gouvernement fédéral à « cesser d’attiser la violence ». L’administration régionale a répliqué en l’accusant d’avoir provoqué les tensions avec une attaque jeudi contre un poste de sécurité.

Le groupe soufi a joué un rôle majeur dans la lutte contre les islamistes radicaux shebab, soutenus par Al-Qaïda, et a contrôlé ces dix dernières années les villes principales du Galmudug.

En 2017, Sheikh Shakir avait accepté de rejoindre l’administration régionale, mais s’en était plus tard distancé en raison de désaccords avec son président.

Il avait ensuite donné son accord à une nouvelle élection soutenue par le gouvernement fédéral, avant de changer d’avis et d’accuser ce dernier de manipuler le processus pour imposer une personnalité qui lui soit fidèle.

La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute de l’autocrate Mohamed Siad Barré en 1991, et doit notamment faire face depuis 2007 aux insurgés shebab, qui mènent de nombreux attentats contre des cibles civiles et militaires.

Le ministre malien des Affaires étrangères « a désavoué » les propos de son ambassadeur, selon la présidence du Sénat

Le Président du Sénat Gérard Larcher a reçu vendredi le ministre des Affaires étrangères du Mali, Tiébilé Dramé, qui « a désavoué » les propos de son ambassadeur mettant en cause le comportement de soldats français, a indiqué la présidence du Sénat.

L’ambassadeur malien en France, qui a accusé mercredi des soldats français de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako, a été rappelé jeudi dans son pays après avoir provoqué l’ire des autorités françaises pour des propos jugés « faux et inacceptables ».

M. Larcher et le président de la commission des Affaires étrangères et de la défense, Christian Cambon, « ont souhaité obtenir des clarifications, indispensables après les propos tenus par l’ambassadeur du Mali en France », Toumani Djimé Diallo, devant cette commission.

« Dans le cadre de cet échange, le ministre malien des Affaires étrangères a désavoué les propos tenus par son ambassadeur et a indiqué que +le sang des jeunes Français irriguait l’amitié entre la France et le Mali+, a indiqué la présidence du Sénat dans un communiqué.

Le ministre « s’est déclaré prêt à intervenir » devant la commission « pour réaffirmer, sans ambiguïté, l’amitié qui unit le Mali à la France », a précisé la présidence.

Le président du Sénat « a vivement condamné » ces propos « qui reposent sur des contre-vérités et ne servent qu’à alimenter des campagnes de communication contre la France, qui font le jeu des groupes terroristes ».

« En combattant les groupes terroristes qui menacent les populations locales, aux côtés des armées des pays du G5 Sahel et au péril de leur vie, les militaires français font honneur à la Nation. Ils assurent aussi notre protection à tous », a déclaré M. Larcher, cité dans le communiqué.

Syrie: 31 combattants du régime tués dans des tirs de représailles turcs (ONG)

Des bombardements de représailles menés par l’armée turque ont tué 31 combattants du régime syrien dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté vendredi une ONG, après la mort de 33 soldats turcs dans des raids attribués par Ankara au pouvoir de Damas.

Durant la nuit, des premiers bombardements turcs menés « par l’artillerie ou avec des drones » armés ont visé des positions du régime, notamment dans le sud et dans l’est de la province d’Idleb, tuant 27 combattants des forces gouvernementales, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Vendredi, quatre combattants du régime ont été tués par des tirs d’artillerie turcs dans le nord-est de la province voisine d’Alep, selon l’OSDH. Des factions syriennes soutenues par des forces turques se trouvent dans ce secteur.

Un premier bilan de l’OSDH faisait état de 20 soldats du régime tués.

Les autorités de Damas n’ont pas commenté l’escalade avec Ankara, ni fourni de bilan. Une source militaire citée vendredi par l’agence officielle syrienne Sana a toutefois laconiquement dénoncé « l’exagération des pertes » essuyées par l’armée de Damas.

Ankara avait confirmé avoir riposté dans la nuit à des raids attribués au régime syrien ayant tué jeudi 33 soldats turcs dans la province d’Idleb.

« Toutes les positions connues du régime (syrien) ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes », a affirmé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué.

Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois.

Les bombardements meurtriers de jeudi portent à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février.

– Contre-offensive –

Avec le soutien de l’aviation de Moscou, Damas est reparti à l’offensive en décembre pour reprendre la région d’Idleb, le dernier grand bastion rebelle et jihadiste.

Vendredi encore, quatre civils d’une même famille, dont deux enfants, ont été tués dans des raids aériens dans la région de Jabal al-Zawia à Idleb, selon l’OSDH, qui n’était pas en mesure d’identifier l’auteur des frappes.

La Turquie, qui soutient certains groupes rebelles et a déployé des troupes dans le nord-ouest syrien, n’a de cesse de réclamer un arrêt de l’offensive.

Ankara, qui accueille déjà plus de 3.6 millions de réfugiés syriens sur son territoire, craint que les violences ne provoquent un nouvel afflux vers sa frontière, qu’elle maintient fermée.

La poussée de fièvre des deux derniers jours intervient après que les rebelles et les jihadistes ont réussi à reprendre la ville stratégique de Saraqeb, dans la province d’Idleb, avec un appui d’Ankara, selon l’OSDH.

Citée jeudi par l’agence officielle syrienne Sana, une source militaire a accusé « le régime turc de fournir un soutien aux terroristes (…) dans les combats en cours sur l’axe de Saraqeb ».

Les combats se poursuivent vendredi à Saraqeb, toujours tenue par les rebelles et les jihadistes.

Sur ce front, « les frappes d’artillerie turques en soutien aux rebelles entravent l’avancée des forces du régime », selon Rami Abdel Rahmane. Les forces de Damas ont seulement pu reconquérir la zone industrielle de la ville, d’après lui.

Biden en quête d’une victoire vitale en Caroline du Sud avant le « Super Tuesday »

Après ses mauvais résultats dans trois précédents Etats, l’ancien vice-président américain Joe Biden semble bien parti pour remporter la Caroline du Sud qu’il sillonnait vendredi, une victoire qui pourrait le remettre en selle dans les primaires démocrates et peut-être freiner l’élan de Bernie Sanders.

La course reste longue jusqu’à l’investiture d’un candidat démocrate pour affronter le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Mais la dynamique s’accélère avec, juste après la Caroline du Sud, le « Super Tuesday » de mardi, lorsque 14 Etat voteront.

« Je suis confiant »: Joe Biden, 77 ans, martelait cette phrase à la veille du vote crucial en Caroline du Sud, où les Noirs, chez qui il reste populaire, représentent plus de la moitié de l’électorat démocrate.

« Comme je le dis depuis le début, c’est un marathon. Je suis parti pour rester jusqu’au bout », a-t-il déclaré sur CNN vendredi.

Une nette victoire, comme le prédisent les sondages portant sur la Caroline du Sud, pourrait le relancer juste avant le « Super Tuesday », lorsque 14 Etats voteront mardi.

L’ancien bras droit de Barack Obama en a bien besoin, après n’être arrivé que quatrième et cinquième, respectivement, dans l’Iowa et le New Hampshire.

Certes il a grimpé à la deuxième place dans le Nevada, samedi, mais il est resté très loin du sénateur indépendant Bernie Sanders, qui l’a désormais clairement remplacé dans le statut de grand favori des primaires.

Le « socialiste » autoproclamé fait campagne, à 78 ans, sur un programme très à gauche pour les Etats-Unis. L’écart s’est nettement creusé en sa faveur dans les sondages nationaux, où il caracole en tête.

« Ensemble, nous allons restaurer notre vigoureuse démocratie et créer un gouvernement au service de tous », promet-il à ses foules de partisans, en dénonçant un président Trump « raciste », « sexiste », « homophobe », « xénophobe » et « sectaire ».

Son ascension inquiète certains démocrates modérés qui craignent que Bernie Sanders, s’il représentait le parti lors de la présidentielle, ne puisse pas convaincre les électeurs plus centristes, indispensables selon eux pour battre Donald Trump.

« Pensez-vous que se présenter comme socialiste puisse aider en Géorgie, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud, au Texas ? », des Etats du Sud plus conservateurs, a interrogé Joe Biden sur CNN.

Ce dernier bénéficie du soutien d’importantes personnalités du parti: l’élu noir Jim Clyburn, très influent en Caroline du Sud, et, depuis vendredi matin, l’ancien colistier de Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, Tim Kaine.

– Trump s’invite encore –

Derrière MM. Sanders et Biden, six autres candidats sont encore en lice pour l’investiture démocrate, dont plusieurs joueront leurs survie ces quatre prochains jours.

En Caroline du Sud, le milliardaire Tom Steyer, 62 ans, s’est hissé à la troisième place des sondages grâce à une intense campagne, qui lui a déjà coûté plus de 20 millions de dollars. Ses grandes dépenses dans les trois premiers Etats n’ont toutefois pas été payantes dans les urnes.

La pression sera grande samedi sur la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, qui avait un temps fait figure de favorite mais n’a pas percé lors des premiers scrutins. Elle table sur de bons résultats lors du « Super Tuesday » mais un nouveau petit score en Caroline du Sud pourrait l’affaiblir encore davantage.

Après ses bons résultats dans l’Iowa et le New Hampshire, l’ex-maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, 38 ans, doit absolument démontrer en Caroline du Sud, s’il veut rester en lice, qu’il peut mieux faire auprès des minorités car cet électorat est clé pour tout démocrate voulant remporter la Maison Blanche.

L’équation est la même pour une autre candidate modérée, la sénatrice Amy Klobuchar, 59 ans, qui arrive toutefois bien plus bas dans les sondages nationaux.

Le multi-milliardaire Michael Bloomberg, 78 ans, passera encore une fois son tour en Caroline du Sud puisqu’il attend le « Super Tuesday » pour entrer dans la course.

Distribuant ses surnoms moqueurs et les bons ou mauvais points, le républicain Donald Trump suit de près les primaires démocrates pour choisir son adversaire.

Suivant sa nouvelle habitude, il ira narguer les démocrates vendredi soir avec un meeting organisé sur leur terrain de campagne en Caroline du Sud.