Le président indien Ram Nath Kovind annonce une ligne de crédit de 100 millions de dollars au profit du Bénin

Le prĂ©sident indien Ram Nath Kovind, en visite officielle en Afrique de l’Ouest, a notamment annoncĂ© que l’Inde mettra Ă  la disposition du BĂ©nin une ligne de crĂ©dit de 100 millions de dollars pour la rĂ©alisation des projets de dĂ©veloppement au BĂ©nin.

C’est la premiĂšre fois qu’un prĂ©sident indien foule le sol BĂ©ninois. Cette visite officielle du prĂ©sident Ram Nath Kovind, est vue comme un symbole de rapprochement et son dĂ©placement galvanise la communautĂ© indienne vivant au BĂ©nin. « Moi, quand je suis arrivĂ©, on Ă©tait Ă  peu prĂšs 25 voire 30″ (..) »Aujourd’hui, grosso modo, 1500. Il y a des pĂ©riodes on a atteint 2000, 3000. Souvent ils sont dans le commerce. D’autres sont dans l’industrie, l’anacarde ou le bois. »  A expliquĂ© Ashok Mirchandani, le consul gĂ©nĂ©ral honoraire de l’Inde au BĂ©nin.

La visite du chef de l’Etat de l’Inde a permis entre autres, d’approfondir la coopĂ©ration jusque-lĂ  faible, entre les deux pays. AprĂšs un entretien en tĂȘte Ă  tĂȘte, le prĂ©sident indien et Patrice Talon ont convenu de plusieurs accords dont ceux portant sur l’exemption de visa, la sĂ©curitĂ© maritime et une coopĂ©ration sur la tĂ©lĂ©mĂ©decine et la tĂ©lĂ©-Ă©ducation.

“Je veux retenir comme annonce essentielle, les Ă©lĂ©ments de l’accord que nous avons signĂ©, par lequel l’Inde apportera au BĂ©nin, son expĂ©rience, ses compĂ©tences en matiĂšre de mĂ©decine et d’éducation en gĂ©nĂ©rale”, a soulignĂ© le prĂ©sident Patrice Talon.

“L’Inde est ainsi devenue le premier partenaire commercial du BĂ©nin”, a renchĂ©ri Ram Nath Kovind. “Notre rĂ©gime de prĂ©fĂ©rences tarifaires en franchise de droits a permis au BĂ©nin d’accroĂźtre ses exportations de 68 % l’an dernier pour atteindre au moins 336 millions de dollars”, a-t-il ajoutĂ©.

AprĂšs deux jours passĂ©s au BĂ©nin, Ram Nath Kovind a quittĂ© Cotonou ce mardi 30 juillet 2019 pour la Gambie. Il a Ă©tĂ© raccompagnĂ© par le Ministre bĂ©ninois des Affaires et l’ambassadeur Simon AdovelandĂ©.

Communiqué conjoint Bénin-Inde

COMMUNIQUE CONJOINT

1- A l’invitation de Son Excellence monsieur Patrice Talon, PrĂ©sident de la RĂ©publique du BĂ©nin, chef de l’Etat, chef du gouvernement, Son Excellence monsieur Ram Nath Kovind, PrĂ©sident de la RĂ©publique de l’Inde, a effectuĂ© une visite d’Etat au BĂ©nin, les 28, 29 et 30 juillet 2019, Ă  la tĂȘte d’une importante dĂ©lĂ©gation.

2 – A son arrivĂ©e Ă  l’AĂ©roport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou, le PrĂ©sident Ram Nath Kovind a Ă©tĂ© accueilli par monsieur
Aurélien A. Agbenonci, Ministre des Affaires étrangÚres et de la Coopération.
Cette visite historique, est la toute premiĂšre en terre bĂ©ninoise d’un homme d’Etat indien de ce rang, tĂ©moignant ainsi clairement du grand intĂ©rĂȘt que l’Inde porte au BĂ©nin.

3 – A l’occasion de cette visite, les deux chefs d’Etat ont eu, un tĂȘte-Ă -tĂȘte au Palais de la Marina, au cours duquel ont Ă©tĂ© abordĂ©es les questions relatives Ă  la coopĂ©ration bilatĂ©rale, au partenariat Inde-Afrique et Ă  la situation dans le monde. Cet entretien qui s’est dĂ©roulĂ© dans une ambiance chaleureuse a permis aux deux hommes d’Etat d’exprimer leur satisfaction des excellentes relations d’amitiĂ© et de coopĂ©ration qu’entretiennent le BĂ©nin et l’Inde et de marquer leur volontĂ© commune de les consolider davantage. Ils ont convenu de poursuivre leurs efforts pour Ă©largir leur panier d’exportations et soutenir les investissements mutuels.

4- Les deux chefs d’Etat ont exprimĂ© leur satisfaction sur la coopĂ©ration dans le domaine de l’aide au dĂ©veloppement entre les deux pays. Le PrĂ©sident Kovind a annoncĂ© l’ouverture d’une ligne de crĂ©dit de 100 millions Usd au profit du BĂ©nin pour ses projets prioritaires nationaux.
Reconnaissant l’importance d’investir dans le renforcement des capacitĂ©s des ressources humaines, le PrĂ©sident Kovind a annoncĂ© des formations en langue anglaise pour les cadres de l’Administration bĂ©ninoise. Les deux (02) chefs d’Etat se sont Ă©galement penchĂ©s sur la possibilitĂ© de renforcer la formation en matiĂšre de dĂ©fense, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime.

5- Les chefs d’Etat ont reconnu que les Ă©changes entre l’Inde et le BĂ©nin depuis des dĂ©cennies constituent un pilier de consolidation de liens entre les deux peuples.
À cet Ă©gard, le prĂ©sident Kovind a annoncĂ© l’inclusion du BĂ©nin dans le systĂšme de visas Ă©lectroniques de l’Inde afin que les ressortissants BĂ©ninois puissent accomplir en ligne les formalitĂ©s de visas d’affaires, touristiques et d’autres types de visas.

6 – Les deux parties ont matĂ©rialisĂ© le renforcement des bases juridiques de leur coopĂ©ration par le renouvellement de certains accords bilatĂ©raux venus Ă  terme et la signature de nouveaux accords, Ă  savoir :
– l’Accord portant sur le programme d’échanges culturels mass mĂ©dias, de la jeunesse et sports entre le BĂ©nin et l’Inde ;
– l’Accord sur la tĂ©lĂ©mĂ©decine et la tĂ©lĂ©-Ă©ducation ;
– l’Accord portant exemption mutuelle de l’obligation de visa pour les dĂ©tenteurs de passeports diplomatiques, officiels et de service ; et – l’Accord portant sur la coopĂ©ration dans le domaine des crĂ©dits Ă  l’exportation et d’assurance-investissement.

7- Les PrĂ©sidents bĂ©ninois et indien, se fondant sur les bonnes relations d’amitiĂ© et de coopĂ©ration liant le BĂ©nin et l’Inde, se sont engagĂ©s Ă  bĂątir dans l’intĂ©rĂȘt des deux pays, un partenariat Ă©conomique mutuellement bĂ©nĂ©fique et Ă  saisir Ă  cet effet toutes les opportunitĂ©s d’investissement et de coopĂ©ration contenues dans le Programme d’Action du Gouvernement bĂ©ninois Ă  travers l’implication des secteurs public et privĂ© des deux pays.

8- Outre la formation des ressources humaines qui est l’un des axes de coopĂ©ration ciblĂ©s par les deux parties, le dĂ©veloppement des Ă©changes commerciaux, du secteur de l’énergie renouvelable, de la santĂ©, des Ă©changes culturels et des technologies de l’information et de la communication sera privilĂ©giĂ©.

9- Les deux hommes d’Etat ont Ă©galement convenu que la deuxiĂšme session de la Commission Mixte Inde-BĂ©nin, au niveau ministĂ©riel, se tiendra Ă  New Delhi Ă  une date Ă  convenir d’accord-partie.

10- Les deux chefs d’Etat ont Ă©galement abordĂ© des questions de politique internationale, notamment le terrorisme international, et autres conflits armĂ©s qui ne sont pas de nature Ă  favoriser la paix et la stabilitĂ© dans le monde. Ils se sont engagĂ©s Ă  se soutenir mutuellement sur des questions d’intĂ©rĂȘt commun au niveau des instances internationales.

11- Au cours de son sĂ©jour, le PrĂ©sident de la RĂ©publique de l’Inde a prĂ©vu de se rendre Ă  l’AssemblĂ©e Nationale oĂč il aura des Ă©changes avec le PrĂ©sident du Parlement bĂ©ninois portant sur la nĂ©cessitĂ© d’établir une coopĂ©ration institutionnelle entre les Parlements bĂ©ninois et indien. Le PrĂ©sident Kovind prononcera Ă©galement un discours devant les DĂ©putĂ©s bĂ©ninois.

12- La visite d’Etat du PrĂ©sident de l’Inde s’achĂšvera par sa rencontre avec la communautĂ© indienne prĂ©sente au BĂ©nin.

13- Le PrĂ©sident Kovind a adressĂ© une invitation au prĂ©sident Patrice Talon Ă  se rendre en visite d’Etat en Inde. Le chef de l’Etat bĂ©ninois a acceptĂ© avec plaisir cette invitation dont la date sera convenue par voie diplomatique

Fait Ă  Cotonou, le 29 juillet 2019.

Léhady Soglo fait des révélations sur les accusations de mauvaise gestion à Cotonou

Reçu Ă  l’Ă©mission Zapping Live de Vital Panou, LĂ©hady Soglo, ancien maire de Cotonou rĂ©voquĂ© il y a de cela 2 ans, s’est dĂ©fendu contre les accusations Ă  son encontre tout en Ă©claircissant certains points.

Ce dimanche 28 juillet, LĂ©hady Soglo s’est dĂ©fendu contre les accusations de destruction de piĂšces comptables, et d’octroi illĂ©gal de primes. L’ancien maire en exil en France depuis 2 ans a expliquĂ© que les piĂšces dĂ©truites en question sont « des timbres que l’administration municipale utilise dans le cadre de la lĂ©galisation des actes de la vie courante, Ă©tat civil, quittance. (…) Ces timbres devaient donc ĂȘtre incinĂ©rĂ©s pour en Ă©viter l’utilisation frauduleuse l’annĂ©e suivante. « Je ne vois pas en quoi donner mon accord pour procĂ©der Ă  l’incinĂ©ration de ces timbres, suite Ă  la requĂȘte d’un agent du TrĂ©sor nommĂ© par le ministre de l’Ă©conomie et des finances, peut constituer une infraction. » Il a poursuivi : « C’est le contraire qui aurait Ă©tĂ© une infraction. J’ai fait Ă  mon avis, ce qu’il fallait ».

Concernant la prime d’escalier, LĂ©hady Soglo affirme qu’elle n’existe pas. « Je voudrais prĂ©ciser qu’il n’existe nulle part dans la nomenclature budgĂ©taire un compte intitulĂ© primes d’escalier ». « Les charges de maintien de l’ordre et de la sĂ©curitĂ© sont prĂ©vues par la nomenclature des comptes, au compte 6585. Et c’est sur cette base qu’une indemnitĂ© est payĂ©e au profit du Maire pour assurer le maintien de l’ordre sur son territoire. Je voudrais dire que cette prime a Ă©tĂ© inscrite au budget, elle a Ă©tĂ© examinĂ©e, votĂ©e par le conseil municipal et approuvĂ©e par le PrĂ©fet du Littoral » a-t-il ajoutĂ©.

L’ex-maire de Cotonou a par la suite levĂ© ce point. « Je voudrais prĂ©ciser que cette prime qui m’a Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement payĂ©e, est payĂ©e aux Maires d’Abomey-Calavi, Porto-Novo, Parakou. Je ne vois pas pourquoi ce qui est fait pour les autres ne le serait pas pour moi? Pourquoi lorsque ces primes sont octroyĂ©es aux autres, ça ne pose pas problĂšme; mais lorsqu’il s’agit de LĂ©hady Soglo, on dit qu’il faut le poursuivre et le destituer? » .

UEMOA : Alassane Ouattara salue le travail du ministre béninois Romuald Wadagni

Suite Ă  la ConfĂ©rence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA qui a eu lieu le 12 juillet dernier Ă  Abidjan, Romuald Wadagni y a Ă©tĂ© reçu par le PrĂ©sident de la CĂŽte D’Ivoire, le 23 Juillet 2019.

Cette rencontre de bilan des activitĂ©s rĂ©alisĂ©es Ă  la tĂȘte de l’UEMOA a permis au PrĂ©sident Alassane Ouattara de constater les grands progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans l’espace UEMOA sous la houlette de Romuald Wadagni. En effet, le ministre bĂ©ninois de l’économie et des finances rĂ©alise de remarquables prouesses, d’aprĂšs le Chef de l’Etat ivoirien, qui est Ă©galement prĂ©sident de la ConfĂ©rence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA. Il a saluĂ© les actions du ministre bĂ©ninois en tant que prĂ©sident du Conseil des ministres statutaires de l’UEMOA en fonction depuis juin 2018. On peut compter parmi les progrĂšs observĂ©s, la rationalisation des organes de l’UEMOA, l’accĂšs des PME au marchĂ© financier rĂ©gional, les comptes nationaux basĂ©s de nouveau, les orientations de politiques Ă©conomiques pour le respect des critĂšres de convergence Ă  partir de 2019, et bien d’autres


Le PrĂ©sident ivoirien a donc saisi l’occasion pour adresser de vives fĂ©licitations Ă  Romuald Wadagni ainsi qu’à tous les membres du Conseil. Par ailleurs, les deux personnalitĂ©s ont abordĂ© la question de la monnaie unique de la CommunautĂ© des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale a reçu le Nonce Apostolique et une dĂ©lĂ©gation Franciscaine

Louis Vlavonou, a reçu en audience le Nonce apostolique prÚs le Bénin et le Togo, le mardi 24 juillet. Il a également reçu une délégation franciscaine.

Bien q’il n y ait pas encore eu des Ă©chos de la sĂ©ance de travail entre le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale et le Nonce apostolique, on pourrait aisĂ©ment deviner l’un des sujets principaux de cette rencontre. À savoir la crise socio-politique que traverse le BĂ©nin actuellement. Il est important de souligner l’implication de la confĂ©rence Ă©piscopale du BĂ©nin dans la rĂ©solution de cette crise.

La deuxiĂšme dĂ©lĂ©gation, la franciscaine, reçue par Louis Vlavonou l’a fĂ©licitĂ© pour son Ă©lection Ă  la tĂȘte de l’institution. Elle en a profitĂ© pour prier afin que les choses s’amĂ©liorent et que rĂšgne la paix au BĂ©nin. « Nous sommes venus fĂ©liciter le nouveau prĂ©sident de l’assemblĂ©e nationale du BĂ©nin pour son Ă©lection. Nous avons remerciĂ© le Seigneur pour ses Ɠuvres, le BĂ©nin va en avant et que Dieu intervienne afin que le BĂ©nin triomphe toujours dans la vĂ©ritĂ©, dans la justice pour sa gloire et pour le bien des BĂ©ninois », a dĂ©clarĂ© le chef de la dĂ©lĂ©gation.

Le dialogue politique au Bénin rencontre des difficultés

Le dialogue politique national pour la résolution de la crise née des législatives du 28 avril 2019 a bien du mal à démarrer.

Alors qu’ils s’attendaient Ă  recevoir leur rĂ©cĂ©pissĂ© d’existence, les partis politiques de l’opposition se sont vu notifier d’autres prĂ©alables Ă  remplir. Notamment un nouveau congrĂšs pour actualiser les statuts et rĂšglement intĂ©rieur empĂȘchant l’élection dans leurs instances dirigeantes des personnes qui ont maille avec la justice. Ce qui revient Ă  dire que du cĂŽtĂ© FCBE, l’ancien prĂ©sident Boni Yayi, Valentin DjĂšnontin et Komi KoutchĂ© sont concernĂ©s. De mĂȘme que SĂ©bastien Ajavon ne devrait plus ĂȘtre le prĂ©sident d’honneur du parti Union sociale libĂ©rale (Usl).

Mais Fcbe et Usl ne comptent pas se sĂ©parer de ces personnalitĂ©s. Pour eux, cette exigence est illĂ©gale car aucune loi de la RĂ©publique n’empĂȘche quelqu’un qui ne fait l’objet d’aucune condamnation par la justice d’ĂȘtre dans l’organe dirigeant d’un parti. Dans une dĂ©claration, les Fcbe dĂ©cident de garder intacte la composition du bureau exĂ©cutif.

Concernant SĂ©bastien Ajavon, l’Usl estime que sa condamnation par la Criet n’est pas dĂ©finitive d’autant plus qu’il y a un pouvoir Ă  cassation. Le responsable Ă  la communication de l’Usl a dĂ©clarĂ© sur Sikka TV que le parti, aprĂšs concertation a dĂ©cidĂ© de ne rĂ©pondre Ă  aucune injonction ‘’illĂ©gale’’ du ministre de l’IntĂ©rieur.

Louis Vlavonou menace de punir les retards et l’absentĂ©isme Ă  l’AssemblĂ©e Nationale

Le lundi 22 juillet, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale, Louis Vlavonou a prĂ©cisĂ© que les Ă©carts ne seront plus tolĂ©rĂ©s.

  « J’aurais pu vous informer par Ă©crit ou encore aller directement aux sanctions mais j’ai prĂ©fĂ©rĂ© vous en parler d’abord Ă  la cĂ©rĂ©monie des couleurs, parce que j’ai rĂ©instaurĂ© cette pratique pour qu’on se parle directement les lundis matin avant de dĂ©marrer la semaine de travail ». 

Louis Vlavonou a expliquĂ© au personnel de l’AssemblĂ©e Nationale que les retards et les absences ne seront plus tolĂ©rĂ© dorĂ©navant au parlement. « Des sanctions tomberont dĂ©sormais » a-t-il annoncĂ© tout en exprimant son mĂ©contentement. « Pourquoi un fonctionnaire peut ĂȘtre absent Ă  son poste alors qu’il est payĂ© pour faire un travail donnĂ©. Les prochaines fois, je prendrai des sanctions consĂ©quentes ». Le personnel du parlement est donc prĂ©venu.

Affaire Zinsou, un juriste prĂ©cise : « Ce n’est pas au tribunal que l’on demande l’inĂ©ligibilitĂ© d’un citoyen Ă  une Ă©lection »

La rĂ©quisition du MinistĂšre public contre Lionel Zinsou dans l’affaire « usage de fausse attestation et ou de certificat falsifiĂ© et de dĂ©passement de dĂ©pense de campagne » a crĂ©Ă© la polĂ©mique.

Alors qu’il s’ébruitait que le MinistĂšre public avait requis l’inĂ©ligibilitĂ© de Lionel Zinsou pour les prĂ©sidentielles de 2021, le juriste Landry AdĂ©lakoun a apportĂ© des prĂ©cisions. Il s’agit selon lui, d’une mauvaise interprĂ©tation de la rĂ©quisition du MinistĂšre public. D’aprĂšs ses explications, on parlerait inĂ©ligibilitĂ© si le verdict du Tribunal confirmait la rĂ©quisition du MinistĂšre public. « Le ministĂšre public n’a pas requis une inĂ©ligibilitĂ© contre le compatriote. Il a plutĂŽt requis un emprisonnement de 12 mois avec sursis et 50 millions d’amende. C’est la consĂ©quence de cette rĂ©quisition qui donnera l’inĂ©ligibilitĂ© du compatriote », a-t-il prĂ©cisĂ©.

On peut alors comprendre par-lĂ  que le ministĂšre public n’a pas directement requis une peine d’inĂ©ligibilitĂ© contre Lionel Zinsou pour les Ă©lections prĂ©sidentielles de 2021. Il est toutefois possible qu’il y ait inĂ©ligibilitĂ© en conclusion, comme l’explique Landry AdĂ©lakoun. « Le traitement qui est fait de la rĂ©quisition du ministĂšre public n’est pas exact, mĂȘme si en conclusion la rĂ©quisition, si elle est suivie, entraĂźnera l’inĂ©ligibilitĂ© de monsieur Lionel Zinsou. Ce n’est pas au tribunal que l’on demande l’inĂ©ligibilitĂ© d’un citoyen Ă  une Ă©lection ».

Complications dans l’affaire Zinsou, Me Dossou s’exprime : « C’est l’objectif visĂ© et nous le savions »

Pour l’avocat de Lionel Zinsou, la rĂ©quisition du ministĂšre public qui demande que son client soit dĂ©clarĂ© inĂ©ligible aux diffĂ©rentes Ă©lections Ă  venir, n’est pas fortuite. Me Robert Dossou doute en effet, de la transparence de cette rĂ©quisition.

Il dĂ©clare ne pas ĂȘtre surpris par cette dĂ©cision. « C’est l’objectif visĂ© et nous le savions » dĂ©clare t-il.  Selon BWT, il insinuerait qu’il y a une main politique derriĂšre le dossier. « Quand c’est le cas, le droit disparaĂźt » ajoute t-il. Ce serait donc pour ça, que le parquet n’aurait pas vu le droit dans ce dossier estime Me Dossou.

Il garde toutefois l’espoir que le juge en charge du dossier ira au-delĂ  du rĂ©quisitoire du ministĂšre public afin de dire le droit. PrĂ©cisons que dans ses conclusions Ă  l’audience de ce vendredi 19 juillet 2019, le ministĂšre public a rappellĂ© que selon l’article 112 du Code Ă©lectoral en RĂ©publique du BĂ©nin, les candidats doivent dĂ©poser, dans un dĂ©lai de 60 jours aprĂšs les Ă©lections, contre rĂ©cĂ©pissĂ©, les comptes de campagne et les piĂšces justificatives des dĂ©penses effectuĂ©es. L’alinĂ©a 3 du mĂȘme article, dit que la Chambre des comptes de la Cour suprĂȘme doit constater le dĂ©passement et saisir le procureur de la RĂ©publique dans un dĂ©lai de 15 jours. Ce qui n’est pas le cas concernant Lionel Zinsou. «Aucun dĂ©passement de frais de campagne n’a Ă©tĂ© constatĂ© et dĂ©noncĂ© au procureur par la Chambre des comptes  » dĂ©clare donc le ministĂšre public.

La dĂ©libĂ©ration est prĂ©vue pour le 02 aoĂ»t 2019…

La dĂ©cision de la cour constitutionnelle sur l’affaire Lionel Zinsou attendue

La dĂ©cision sur le dossier de Lionel Zinsou, poursuivi pour dĂ©passement des frais de campagne et Ă©galement pour « faux et usage de faux », est attendue. Son avocat a soulevĂ© l’exception d’inconstitutionnalitĂ©.

On tend vers une irrecevabilitĂ© de l’exception d’inconstitutionnalitĂ© soulevĂ©e par MaĂźtre Robert Dossou. C’est ce que propose le rapport sur la requĂȘte de l’avocat. Le conseiller chargĂ© d’étudier cette requĂȘte a rendu son rapport ce jeudi 18 juillet. Un rapport qui n’est pas du tout en faveur de Lionel Zinsou. En effet, le conseiller en charge du dossier a fondĂ© son avis sur certains aspects techniques du droit. Il juge la requĂȘte du conseil de l’ex premier ministre irrecevable du fait que les avocats ont basĂ© leur demande non sur une loi mais sur le principe « du droit de la dĂ©fense ».

Le conseiller a par consĂ©quent, suggĂ©rĂ© que ce dossier soit dĂ©clarĂ© irrecevable. Sachant que les dĂ©cisions de la cour vont en gĂ©nĂ©ral dans le mĂȘme sens que les rapports des conseillers, il faudrait un retournement de situation pour que Robert Dossou voit une suite favorable Ă  sa requĂȘte. Les avocats de Zinsou seront devant les juges du tribunal de premiĂšre instance de Cotonou demain vendredi 19 juillet 2019.